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I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 15:47


Corey Pierce Torrance
25 ans Américaine Assistant de vie Travelers

i've got a war in my mind


Dire que l'apocalypse et toutes les horreurs qui se sont déroulées en deux ans n'ont en rien changé le caractère et les attitudes de Corey est un fait avéré. S'il y avait encore des personnes de sa vie d'avant, elles pourraient en témoigner sans la moindre hésitation, mais ce n'est, comme pour beaucoup d'autres survivants, pas le cas. Bien sûr, comme tout le monde, les séquelles psychologiques sont bien présentes, mais son côté joyeux a toujours pris le dessus sur le reste. Il n'est donc pas rare de le voir, même encore maintenant, avec un sourire jusqu'aux oreilles et une bonne humeur communicative -ou agaçante, au choix-.

Depuis toujours, le brun a été un jeune homme des plus sociables, capable de parler des heures sur la moindre broutille sans intérêt. Un grand bavard donc qui peut en faire une vraie plaie par moments mais il est ainsi : le silence l'angoisse, le poussant souvent à réfléchir trop, alors pour parer à ces faits, il parle, beaucoup. Il lui arrive aussi souvent d'être relativement moqueur envers ses pairs, voire même effronté, mais le tout sera toujours amené sur un ton bon enfant, notamment parce-que Corey ne se prend pas lui-même au sérieux. Il sera le premier à rire de sa personne et, si vous en rajoutez une couche, il surenchérira de la même manière. Un vrai pitre donc, mais s'il se trouve drôle lui-même, vous aurez du mal à faire stopper ses petits ricanements. Son petit côté immature cependant ne lui fera déceler que trop tard s'il vous a blessé ou non, mais il fera son possible pour dédramatiser la situation... avec une autre boutade.

Malgré ce côté un peu ''simplet'', le brun n'est pas idiot pour autant et saura parfaitement se débrouiller seul, il n'a pas besoin d'être assisté et l'hyperactivité dont il fait preuve depuis sa plus tendre enfance le pousse à toujours devoir s'occuper. Un bon élément en somme, il ne rechignera pas à faire des tâches ingrates, préférant pouvoir s'occuper que de rester à ne rien faire. Attention cependant à son audace bien prononcée qui l'a déjà poussé à quelques reprises à aller ''trop loin''. Courageux mais pas téméraire n'est assurément pas un proverbe qui lui correspond, au contraire, il a tendance à foncer avant de réellement réfléchir. Mais jusqu'à présent, le brun a su se dépatouiller de situations complexes, suffisamment malin pour trouver des solutions de dernier recours.

Corey n'est donc pas le type de compagnon de route chiant, ou, en meilleurs termes : ce n'est pas un boulet que vous devrez traîner derrière vous et de qui il faudra sans cesse assurer les arrières. Mais vous l'aurez compris : il n'est pas facile à vivre. De part son côté relativement agité, il aura tendance à être franchement envahissant, notamment lorsqu'il s’ennuie. Préparez-vous, si vous n'aimez pas les pipelettes, vos nerfs seront mis à rude épreuve et inutile de lui dire de se taire : il est bien capable de penser à voix haute jusqu'à vous abrutir complètement.



and blood on my hands


Corey fait parti de ces gens qui passent relativement inaperçus, se fondent dans la masse, si du moins nous n'y faisons pas vraiment attention. Cheveux bruns qu'il tente de garder courts malgré l'apocalypse, prunelles de la même couleur, ses yeux prennent la forme de deux croissants de lune lorsqu'un sourire illumine son visage, lui donnant un petit côté simplet qui témoigne sans détour de son caractère de pitre, creusant également ses joues de deux légères fossettes.

Il n'est pas très grand, atteignant tout juste le mètre soixante-dix pour soixante kilos. L'Australien n'a jamais été un adepte du sport ni même d'une alimentation saine mais la nature l'ayant doté d'une assimilation plus que correcte de la mal-bouffe, il pourrait être qualifié de ''ventre sur pattes''. Mais c'était évidemment avant qu'il ait à se restreindre, ne lui laissant désormais qu'un corps relativement sec même s'il peine toujours à être raisonnable et garder ses réserves de côté autant qu'il le devrait.

Corey a le corps marqué de nombreux tatouages, plus précisément dix. Parmi tous ceux-ci, trois sont principaux. Le premier à l'extérieur de l'avant bras droit représentant quatre symboles qui signifient ''Josh'', le surnom de son meilleur ami Joshua. Trop d'alcool et une idée débile, quelques heures plus tard chacun avait le prénom de l'autre sur le bras. Sur le second, à l'intérieur de l'avant-bras droit, on peut lire ''Carpe Noctem'' qui est une expression dérivée de ''Carpe Diem''. Le brun ayant toujours trouvé sa place dans le monde de la nuit, cette expression lui semblait plus adéquat. Le troisième et également le plus récent qu'il ait fait au poignet gauche représente trois lignes, une complète représentant son meilleur ami et deux entrecoupées représentant sa mère et sa grand-mère, les trois piliers de sa vie.

Pour ce qui est de son style vestimentaire, le brun ne se démarque pas d'un style particulier. Auparavant, il arborait quelques chemises à manches courtes ou des tee-shirt simples avec des jeans, principalement noirs, le tout accompagné de baskets banales. Il garde toujours ce même type de vêtements bien qu'il lui arrive de devoir porter des habits franchement laids à défaut de trouver autre chose de convenable mais il ne s'en formalise pas plus que cela, s'en amusant plus qu'autre chose.

En tant que vagabond, Corey a un sac relativement rempli, lui donnant parfois l'air d'un escargot qui porte sa maison sur le dos, la démarche lente et le pas traînant en moins. Son porte-feuille désormais inutile, une console de jeu à piles qu'il entretien comme la prunelle de ses yeux, peu envieux de tomber dans l'ennui, une tenue de rechange, un plaid, une trousse de secours, et quelques denrées alimentaires qui ne tiennent jamais bien longtemps.

A l'instar de sa petite taille, le jeune homme n'a pas d'armes réellement conséquentes. Un Glock pour la forme, un flashball plus pour sonner et prendre de l'avance que pour réellement tuer, un couteau de chasse basique et, son arme blanche fétiche, un tisonnier pris chez l'un de ''ses vieux'' au début de l'épidémie.

a storm is coming


Assis à la table d'une petite maison du quartier de South Park, Corey machouillait distraitement l'arrière d'un crayon tout en lisant l'introduction d'un quizz inutile qu'il avait trouvé dans l'un des nombreux magazines tout aussi inutiles de Madame Nichols, une vieille dame de quatre-vingt-quatre ans chez qui il passait la matinée. Elle se reposait dans un fauteuil juste à côté et lui... il essayait de tuer le temps. Le magazine était arrivé la veille et comportait un questionnaire à renvoyer, écrit à la main, à une soi-disant diseuse de bonne aventure. Corey allait le faire. Pas qu'il croyait réellement en ce qu'il aurait comme retour, prévisions qui seraient sans doute absurdes, mais il avait du temps à perdre et il n'avait rien trouvé de mieux pour l'instant.

« Date du jour... qu'est-c'que ça peut bien faire ? »
Jeudi 18 juin 2015.

« Nom complet, lieu et date de naissance, origines... » lisait-il à voix haute tout en réfléchissant, se doutant bien que ça ne réveillerait pas l’octogénaire endormie à côté.
Né dans trois jours il y a vingt-trois ans à Perth, Australie. Mère Australienne et père Américain. Ils se sont rencontrés lorsqu'elle a voyagé à Seattle et mon père a fini par la rejoindre à Perth.

« Comment qualifieriez-vous votre enfance... en trois mots. Expliquez pourquoi ? Sérieusement ? » Les sourcils froncés il s'était tourné vers la vieille femme. « Vous vous rendez compte, M'dame Nichols, de c'qu'ils demandent ? » Son air outré s'estompa vite et il se retourna, se remettant à griffonner de cette écriture penchée qui était la sienne.
Mon enfance en trois mots : tumultueuse, équilibrée, Mamie. Se redressant un peu pour éloigner son visage bien trop proche de la feuille et la toiser de plus loin, il fit un peu la moue, se disant qu'il aurait bien l'air ridicule, avant de hausser les épaules et de s'y remettre.

Explications. Tumultueuse parce-qu'à mes six ans, en 1998, ma mère est décédée d'un cancer généralisé. Une étape bien trop difficile, d'autant plus quand mon père a pris la décision que nous allions déménager tous les deux à Seattle, chez ma grand-mère, me faisant ainsi perdre tous mes repères. Ça ne devrait pas être autorisé ça, d'arracher un gosse à ses repères comme ça. Au fond, il ne s'en remettait juste pas du tout, ne supportait pas de voir encore et encore la maison dans laquelle ma mère avait passé ses dernières années et voulait nous donner l'occasion de repartir de zéro. Ç'aurait pu être le cas s'il était pas tombé dans l'alcool. Une nouvelle fois il s'arrêta d'écrire, zieutant la feuille d'un air sceptique. Corey se fichait bien de déballer sa vie, n'ayant jamais été quelqu'un qui pouvait être qualifié de secret, mais il aviserait une fois qu'il aurait terminé de ce qu'il ferait de ce questionnaire à la con. Se replongeant quelques minutes dans ses souvenirs, la pièce fut plongée dans un silence un peu trop lourd à son goût. Il se souvenait de ces soirs où son père était rentré bourré comme un coing, pouvant à peine atteindre le lit, son job qu'il avait fini par perdre, le désespoir, les cris, la folie visible dans son regard qui n'était rien d'autre que l'image d'un deuil insurmontable, jusqu'à ce qu'il finisse simplement par partir un jour pour ne plus revenir. Corey n'avait alors que huit ans, se retrouvant seul avec sa grand-mère qui l'éleva du mieux possible.

Soupirant bruyamment en se passant une main lasse sur le front, il avait secoué la tête. Si le brun était toujours des plus joyeux, mieux valait ne pas lui donner l'occasion de réfléchir trop longtemps car lorsque c'était le cas, il tombait vite bien trop bas. Inspirant profondément, il se lança dans la suite qui serait un peu moins sombre.
Les deux autres mots, équilibrée et ''Mamie'' vont ensemble. Suite au départ de mon père -qui doit être encore vivant quelque part, ou pas- elle a su me créer un cadre afin que je ne tombe pas dans les déboires que rencontre un gosse abandonné. Ça n'a pas été simple, et j'ai un peu laissé tombé l'école à ce moment là mais avec le temps les choses se sont arrangées. Elle m'a porté autant que possible et si je suis celui que je suis aujourd'hui, c'est entièrement grâce à elle. Inutile de dire que sans elle je serai sans doute devenu un petit con des quartiers qui deal et profite du système, c'est une évidence. Elle est le pilier central de ma vie, même si elle a quitté ce monde depuis quelques mois maintenant, elle le restera. A nouveau il s'était arrêté, levant la tête vers le plafond d'un air un peu bête. « Grand'ma si tu m'entends... » Ses lèvres avaient formé un ''merci'' inaudible avant qu'il ne se mette à sourire légèrement. L’aïeule Torrance s'était éteinte en février 2015, s'endormant pour ne plus jamais se réveiller, une mort paisible amenée par un cœur devenu trop usé pour tenir encore. Ç'avait été une épreuve difficile pour le jeune homme qui ne pouvait s'empêcher d'être pris d'une certaine tristesse mêlée à la nostalgie.

Après quelques secondes, il avait rabaissé la tête vers Madame Nichols, toujours endormie et bien trop calme à son goût. « Eh l'ancêtre évitez de mourir hein ! » avait-il lancé un peu plus fort pour avoir une quelconque réaction, la voyant alors bouger. Il avait hoché la tête, content de voir qu'elle dormait simplement. Corey ne mâchait pas ses mots mais tous ''ses vieux'' connaissaient désormais le phénomène et ne s'en formalisaient plus le moins du monde, appréciant sa présence et sa spontanéité, en somme : il faisait bien son boulot et rien ne pouvait lui être reproché de ce côté là. Reportant à nouveau son attention sur le magazine qu'il avait sous le nez, le brun poursuivit. « Quel est votre parcours scolaire et professionnel ? » avait-il à nouveau lu à voix haute comme pour mieux intégrer ce qu'il lisait.

Comme dit plus haut, ma scolarité a été assez compliquée avant mes dix ans, c'est également à cette période que j'ai rencontré Joshua qui est devenu comme un frère pour moi. J'ai refais une année avant de m'y remettre un peu plus sérieusement pour obtenir mon diplôme de fin d'études à mes dix-neuf ans. Et après ? Un néant de deux années. Aucun projet professionnel, aucune envie particulière, rien d'autre en tous cas que simplement profiter de la vie. Et c'est ce que j'ai fait, alternant sorties dans les bars et végétation à la maison -celle dans laquelle j'ai grandi et dans laquelle je vis toujours-. Je m'en suis mis, des mines, comme tout le monde, mais rarement jusqu'à tomber dans le ''trop'' ; ça n'avait pas aidé mon père, inutile de suivre le même schéma. À mes vingt-et-un ans, ma grand-mère en a eu marre, sans doute, et m'a incité à porter mon aide à des connaissances à elle pour ''me rendre utile''. J'ai donc commencé à aller voir des vieux, entretenir leur jardin, faire leurs courses, et je n'ai jamais arrêté, suivant finalement une formation qualifiante en tant qu'assistant de vie. J'aurai pu faire autre chose sans doute, mais je me complaît pas trop mal dans ce petit train-train et au fond, je les aime bien ces petits vieux. Lançant un regard amusé à la dame âgée à côté, il se rendit une nouvelle fois à l'évidence que oui, se rendre utile était précisément ce qu'il lui fallait, notamment pour canaliser son hyperactivité.

« Situation sentimentale... » avait-il continué en observant à nouveau le quizz, faisant une moue un peu sceptique.
Des rencontres par-ci par-là, comme tout le monde. Une réponse griffonnée rapidement avant qu'il s'y désintéresse. Pas que le sujet était tabou ou qu'il lui posait un quelconque problème, simplement qu'il n'y avait rien à dire, les relations qu'il pouvait avoir n'étaient clairement pas un point central de sa vie, ses amis étant bien plus précieux à ses yeux qu'un quelconque lien amoureux.

« Avez-vous autre chose à ajouter ? C'est quoi cette question pourrie ? Merci bisou à la prochaine ? » Levant les yeux au ciel il avait secoué la tête, ne sachant franchement pas quoi répondre à ce dernier point. Du mouvement à côté de lui lui fit tourner la tête, sa vieille se réveillait. Lâchant son stylo, il s'était alors levé. « Allez, m'dame Nichols, on va vous sortir un peu ! » avait lancé l'aide de vie en croisant le regard de la concernée, se levant en prenant au passage le papier qu'il venait de remplir. Le zieutant encore une fois, il avait haussé les épaules avant de le chiffonner pour le balancer dans la poubelle. Des conneries ce truc, il n'avait pas besoin de ça pour savoir où il allait. Récupérant la veste de son aînée, il lui apporta en lui adressant un grand sourire, attendant qu'elle l'ait enfilée pour lui tendre son bras afin qu'elle le prenne et sortir de la maison en recommençant à parler de broutilles, notamment des fleurs disposées sur les rebords de fenêtres des maisons du quartier.

Corey Pierce Torrance, un type au quotidien banal qui, comme tout les autres, ne s'attendait pas une seule seconde à ce que son petit équilibre vienne à basculer de la sorte. Pas aussi vite, pas dans quatre mois, jamais.

on the highway to hell


Affalé sur le canapé du domicile qu'il partageait il y a quelques mois encore avec sa grand-mère paternelle, Corey faisait distraitement tournoyer ses Cheerios dans leur lait, regardant à la télévision un épisode de Tom & Jerry qu'il avait déjà vu à plusieurs reprises. Ce fait ne l'empêchait cependant pas de rire devant en bon public qu'il était et malgré sa tête encore un peu endormie. La veille au soir, l'Australien était sorti et était rentré tard, il n'avait que peu dormi et le manque de sommeil se lisait encore sur son visage mais il ne se démonterait pas pour autant : il avait à faire, et il voulait le faire dans les temps. L'épisode terminé, il avait bu le lait dans son bol d'une traite avant de se lever, prendre ses affaires et sa veste, et sortir de la maison, adressant une rapide caresse à Patrick, le vieux chat que sa grand-mère avait recueilli de nombreuses années auparavant. Après une dizaine de minutes de vélo, le brun était arrivé au domicile de Monsieur Willis, patientant de longues minutes devant la porte jusqu'à ce que le vieux ne daigne venir lui ouvrir. « Alors papy, on essaye de m'ignorer ? » avait-il lancé sur un ton amusé, avant de hausser un sourcil à l'air déconfit de l'aîné. « Tu as regardé les informations gamin ? Il y a eu un accident dans un lycée » avait lancé l'homme âgé sur un ton fébrile. Entrant dans la cuisine en chipant un biscuit au passage, Corey avait secoué la tête. « Pas vu, mais faut pas vous en faire M'sieur Willis, les flics ont dû s'en occuper. » Ce n'était pas qu'il ne prenait pas le vieux au sérieux, ou peut-être un peu : il perdait la boule par moment alors non, Torrance ne se formalisait pas réellement de ses mots, même s'il ne lui manquerait pas de respect. Peut-être que s'il avait eu conscience de l'ampleur de la chose, il s'y serait intéressé d'avantage mais il en fallait bien plus pour inquiéter le brun.

Deux jours plus tard, le soir du 13 octobre 2015, alors qu'il se baladait dans le centre de Seattle après s'être occupé d'une vieille dame, Corey assiste à une bagarre dans la rue. Il voit de nombreux policiers et rentre par mégarde dans l'un d'eux, écopant d'un simple « rentrez chez vous » un peu nerveux. Et c'était ce qu'il avait fait sans se poser plus de question, la phase ''retour au bercail'' faisant de toute façon partie de ses plans. Bien que de nombreuses forces armées traînaient dans les rues, il n'y avait pas porté plus d'attention que cela, bien conscient qu'il y avait de ces moments où les débordements étaient plus fréquents qu'à d'autres. Une fois rentré, il avait passé la soirée avachi sur le canapé, Patrick sur ses genoux, à jouer à un jeu vidéo sans allumer ni les informations ni la radio.

Ce n'est que cinq jours plus tard, lors du communiqué du Président, que le brun commence à se poser des questions. Pourquoi iraient-ils aussi loin si effectivement les choses étaient sous contrôle ? Pour qu'ils en viennent à faire appel au Président, c'était bien que les choses n'étaient pas aussi insignifiantes qu'on essayait de leur faire croire. Mais le jeune homme n'allait pas se mettre à paniquer pour autant, il se posait des questions, c'était un fait, mais s'occupait suffisamment pour ne pas y réfléchir trop. Il poursuit son travail jusqu'à ce que la loi martiale soit déclarée, devenant un peu plus suspicieux lorsqu'il assiste au pillage d'une épicerie dans laquelle il s'était rendu avec Monsieur Willis. Une nouvelle fois cependant, il préfère mettre cela sous le coup du hasard, persuadé que les choses ne peuvent être aussi graves.

C'est le 26 octobre 2015 que tout change. Lampe frontale et tournevis en main, Corey est dans la cave et tente de rallumer le courant qui vient de sauter. Du bruit à l'étage, la porte qui claque, et une voix ; celle de Joshua, son meilleur ami. Remontant rapidement, le brun le fixe d'un air un peu ahuri. « Qu'est-c'que t'as ? » « Tu joues à quoi avec ta frontale Terry ? T'as pas vu les infos ? » avait lancé le plus grand en tapant sur la frontale pour qu'il l'ôte. « J'ai plus de courant, pour ça que... » « Faut se tirer, aller dans un de ces camps de réfugiés, tout de suite ! » Gardant cette même expression complètement à côté de la plaque, l'Australien secoue la tête. « Je peux pas partir comme ça Josh, et Patrick... » « On s'en balance de ton chat merde, tu comprends c'que j'dis ou tu fais exprès ?! » Les mains secouant ses épaules et l'air apeuré de son meilleur ami lui font vite comprendre qu'il y a un réel problème. L'instant d'après, l'aide de vie s’attelle à prendre quelques affaires pour que son camarade cesse de stresser, lui lançant cependant des regards inquiets. « Ma mère est morte. » « Tu... quoi ? Comment ? » Il avait arrêté net son action, dardant un regard lourd d'incompréhension sur Joshua qui lui expliqua qu'elle s'était faite attaquer et qu'elle était rentrée blessée. Il n'avait pas eu le temps de l'emmener à l'hôpital avant qu'elle ne se réveille et n'essaye de s'attaquer à lui. Devenu livide, Corey se demande s'il perd la boule ou si c'est le monde entier qui devient complètement fou. Iaprès avoir essayé de trouver Patrick le chat durant quelques minutes, ils ont tous les deux rejoint le stade du CenturyLink Field dans la nuit, non sans avoir eu à éviter de nombreuses émeutes et des militaires lourdement armés.

Les mois passent et les deux amis restent bloqués dans le stade, inconscients de ce qu'il se passe réellement au dehors. Aucune information ne filtre et les corps armés n'ont de cesse de leur affirmer que tout va s'arranger et qu'ils pourront rentrer chez eux ; si Corey veut y croire, Joshua est pour sa part un peu plus sceptique, mais l'Australien ne se laisse pas démonter, comptant sur sa bonne humeur communicative pour motiver les troupes. La fête de Noël organisée en décembre requinque le groupe malgré la nostalgie de certains de ne pouvoir vivre comme avant. Une nouvelle année approche et, avec elle, la certitude que les choses s'arrangeront. Mais le brun ne tardera pas à se rendre à l'évidence que non, rien ne va s'arranger, au contraire.

C'est en janvier 2016 que tout empire : ces fameux infectés parviennent à pénétrer dans l'enceinte du stade et la panique s'empare des lieux, frappant l'aide de vie en plein visage. Il voit un de ces fameux infectés pour la première fois, son regard livide, ses bras tendus vers lui et cette odeur pestilentielle qui s'en dégage. Lorsqu'un militaire s'interpose pour tuer le monstre, Torrance ne retient pas un haut le cœur et se retrouve à déverser le contenu de ses tripes sur le sol, sursautant en sentant la main de son meilleur ami sur son épaule. « On dirait... un putain de grabataire passé depuis vingt ans » avait-il lancé en zieutant le cadavre d'un air choqué. Premier face à face avec un rôdeur qui restera gravé dans sa mémoire. Mais ils n'ont pas le temps de s'attarder, empaquetant leurs affaires avant de se diriger vers l'armurerie. Ils ne l'atteindront cependant jamais. À quelques mètres à peine de la porte, un Grabataire déboule d'une tente et manque de lui tomber dessus mais Joshua pousse le plus petit au dernier moment et se retrouve agrippé au poignet par le mort avant qu'il n'y cale sa mâchoire. Le grand le repoussera mais n'aura pas pu éviter une blessure qui s'avérera mortelle. Corey ne veut pas y croire, c'est forcément bénin et il s'en remettra, il n'y a pas d'autre option. S'engageant dans la fuite, les deux amis parviennent à quitter l'agitation et courent loin du stade, manquant à plusieurs reprises de se faire avoir par les morts. Grimpant sur des vélos, les deux se rendent vers le Sud, au domicile de Torrance qui constate avec horreur que l'endroit a été pillé. Aucune trace de Patrick à l'horizon. Il assistera à la mort lente de son meilleur ami, pris d'une fièvre qui fera naître la folie dans son regard. C'est à ce moment là que Corey comprendra malgré lui que les morsures de ces Grabataires amènent au même état. Joshua, son meilleur ami, son frère de cœur, sera le premier d'une longue liste de morts mais surtout le plus douloureux. Il restera aux côtés de son corps sans vie pendant plusieurs jours, enfermé à l'intérieur de sa maison sans réellement savoir quoi faire d'autre, complètement perdu. Ce n'est qu'au troisième jour que l'Australien reprit enfin la parole ; parler, encore et encore, pour ne pas laisser le temps à son esprit de penser et le bouffer doucement. Il préparera quelques affaires qu'il n'avait pu prendre lors de leur fuite en octobre, récupérant une photo de sa grand-mère ainsi que de Joshua et lui, prenant également le bandana glissé dans la poche de son meilleur ami, avant de quitter définitivement la maison dans laquelle il avait grandi, laissant derrière lui tout un pan de son passé. Avancer, toujours, pour ne pas crouler sous le vide.

Les premiers mois de cette nouvelle année, Corey traînera d'un coin à l'autre du Sud de la ville, passant principalement dans les endroits qu'il connaît à savoir les maisons de ''ses vieux''. Il trouvera au fur et à mesure de quoi s'équiper un peu mieux, notamment ce tisonnier qu'il a dû retourner contre Monsieur Willis, grabataire pour de vrai cette fois, pour sauver sa peau. Si c'est un nouveau choc, le jeune homme ne se démonte pas pour autant et poursuit son chemin, bien décider à ne pas se laisser crever aussi bêtement. Avant de mourir, le brun a fait une promesse à Joshua : il vivrait pour eux deux et porterait son souvenir jusqu'à ce qu'il n'y ait plus personne sur Terre pour l'entendre. Oh bien sûr, il savait pertinemment qu'il mourrait avant ce moment, mais il avait bien l'intention de repousser au maximum l'échéance. Et pour ne pas simplement perdre les pédales, Corey parlait, encore et encore, tout seul la plupart du temps mais qu'importait, mieux valait cela que se murer dans un silence destructeur. L'hiver avait été rude, le faisant tomber malade à plusieurs reprises. En février 2016, Torrance s'était rendu sur la tombe de sa grand-mère. Le cimetière avait été calme, bien trop. Jusqu'à ce que le brun ne fasse partie du paysage. Il lui avait parlé des heures, répétant à maintes reprises qu'il était soulagé qu'elle soit partie avant d'avoir eu l'occasion de voir tout ce qui était arrivé, comment était devenu le monde. Et il était reparti, ne laissant sur sa tombe que la trace d'un ange de neige qu'il avait fait autant pour se distraire que pour elle.

Le printemps de cette même année fut tout aussi compliqué mais Corey s'y faisait peu à peu, s'habituant au fait de devoir tuer ces Grabataires même s'il peinait toujours à réellement l'accepter. Il ne les tuait que lorsqu'il n'avait pas le choix, les évitant la plupart du temps. En mai il trouvait cet autre type, Karl, avec qui il passa quelques mois. Une présence bien appréciable avant que celui-ci ne fasse une mauvaise chute, chute qui le tua sur le coup. C'est à ce moment là que Corey apprit qu'il n'y avait pas nécessairement besoin d'une morsure pour tourner : le virus était dans l'air, en chacun d'eux, et tous étaient sur la sellette. Nouvelle qui conforta encore plus l'Australien dans le fait qu'il devait se battre pour vivre : s'il mourrait bêtement et qu'il n'y avait personne pour l'achever pour de bon, il deviendrait l'un de ces Grabataires et ce n'était clairement pas ce à quoi il aspirait.

Il restera à nouveau seul jusqu'en novembre 2016, errant dans Seattle et ses alentours dans le simple but de survivre. S'il fait quelques rencontres, autant positives que négatives, il ne restera jamais bien longtemps avec les concernés jusqu'à ce jour de novembre où, l'hiver approchant à grand pas, il rencontre un couple et décide de se joindre à leur groupe. Une petite communauté basée au Nord de la ville, vivant de ses propres récoltes. Les Grabataires sont toujours aussi présents mais chacun y met du sien pour garder au mieux l'endroit sûr. Un nouvel hiver, un nouveau Noël, puis une nouvelle année qui débute.

En février 2017, le brun préviendra les siens qu'il quitte le camp pour la journée pour ''un truc'' et, comme l'année précédente, il se rend sur la tombe de sa grand-mère, estimant la date pas trop éloignée de celle à laquelle il pense. L'ange de neige a disparu depuis longtemps mais un nouveau le remplace rapidement, et toujours les paroles incessantes du jeune homme qui se sent obligé de tout narrer à voix haute. Lorsqu'il reprend la route vers le Nord, il passe non loin des ruines du stade, se remémorant ce moment qui a considérablement changé sa vie. Et il arrive aux abords du camp en fin de journée, intrigué par la fumée qui s'en élève. Rapidement la réalité le rattrape, d'autant plus lorsqu'il aperçoit la maison en cendres. Il ne reste plus rien, une nouvelle fois. Le souffle coupé, Corey se laisse tomber à genoux dans la neige, les yeux vitreux autant par la peine que par la fumée qui englobe l'environnement. Ça ne peut pas être un accident, les siens ne seraient pas partis comme ça... Et une nouvelle fois il se retrouve seul, forcé de laisser derrière lui des pans de sa vie.

Depuis ce jour, Corey erre sur les routes, traînant tantôt en ville tantôt en extérieur, toujours animé par cette promesse qu'il a fait à son meilleur ami avant que celui-ci ne le laisse seul en ce monde. En novembre 2017, alors qu'il avait investi une vieille baraque de l'Ouest de Seattle, le séisme qui a secoué une bonne partie du coin lui aura valut une petite cicatrice sur le crâne, résultat d'une pendule en verre accrochée au mur qui lui est tombée sur la tête. Depuis, il se cache dans un appartement au cinquième étage d'un immeuble du centre de la ville, craignant déjà le nouvel hiver approchant.

time to meet the devil

• pseudo › Tsuki'
• âge › Le quart de siècle !

• comment as-tu découvert le forum ? › Y a quatre autres types qui m'en ont parlé
• et tu le trouves comment ? › Lequel ? Nan parce-que le blond est mieux que les autres.
• présence › Je suis un parasite.

• code du règlement › C'est pète et répète qui sont sur un bateau...
• crédit › Bazzart, google toussa toussa
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fiche (c) elephant song.
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 15:59

JE T'EPOUSE.

Ewi.



Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my head
Melvin J. Black
Melvin J. Black
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 15:59

Euh... ah non, non, non, non !
Pas encore toi I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside. 1442386177
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 16:04

Mais... t'as pas de maison toi :118: ♥️
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 16:09

Re re re re re du coup Very Happy
Les écoutes pas ils sont jaloux :MisterGreen:
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 16:11

Cé ici ma maison :138:

Et merci les copains !
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

Mar 28 Nov 2017 - 16:28

WESH :MisterGreen: :MisterGreen: :MisterGreen: !!!

Hâte de le voir en jeu celui là :smile52:
Puis c'est le meilleur du lot, j'en suis sûre I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside. 4081257363
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Re: I'm not a clown, I'm just the allegory of the kid you all hide inside.

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