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Sacha Brown - A world in white gets underway
Dim 10 Déc 2017 - 12:23
29ans ≡ Americaine ≡ Scientifique ≡ The Remnants
Sacha est une jeune femme discrète. C’est la première chose que l’on remarque chez elle, tout du moins lorsqu’on la remarque… Cependant, être presque transparente ne la dérange pas, puisqu’affronter le regard et l’avis des autres à plutôt tendance à lui faire perdre ses moyens. Facilement impressionnable, elle préfèrera se taire et s’écraser qu’avoir à se confronter à plus affirmé qu’elle, surtout que malgré ses compétences et son savoir, elle ne se suppose pas comme une personne légitime. Dans le fond, Sacha souffre du syndrome de l’imposteur : qu’importe ses capacités, sa culture, ses compétences, elle aura toujours l’impression de ne pas être à sa place, ou de ne pas mériter ce qu’il lui arrive de bon. De fait, elle se définit comme une personne timide, qui manque cruellement de confiance en elle.
Il est même plutôt aisé de lui marcher dessus et qu’elle ne fasse rien pour lutter contre. Qu’importe si ça affecte son humeur d’ailleurs ! Certes, elle fera forcément de son mieux pour s’améliorer, pour ne plus qu’une situation anxiogène se reproduise par exemple, mais elle ne parviendra pas à répondre à l’instant T. où ça comptera vraiment. Elle manque clairement d’audace, de courage, et à la fâcheuse tendance à partir perdante qu’importe les circonstances. Défaitiste, elle préfère largement se lover dans l’ombre des gens importants qu’être elle-même une personne importante. On ne peut pas vraiment la considérer comme quelqu’un avec de l’ambition, elle sert surtout celles des autres avec un certain plaisir.
Parce que Sacha est une jeune femme simple, en fait. Et si elle en est où elle en est, si elle a fait des études, ça n’a jamais été pour elle mais pour les autres : D’abord pour ses parents, ensuite pour ses professeurs, pour ses petits amis, pour ses employeurs. Son bonheur ? Elle n’est pas vraiment sûre de savoir ce que c’est à part un résultat de cause à effet plutôt laborieux à prédire qui ne donne qu’un concentré chimique particulier. Elle est pourtant une boule de sentiments : de culpabilité, de tristesse, de plaisir, de rire… Qu’importe, c’est dans son intimité, avec les rares personnes en qui elle a confiance, qu’elle parvient à exprimer ces émotions.
Le fait de ne pas avoir pu les dire quand ça compte à sans doute jouer dans ce qu’elle est aujourd’hui : Une personne sensible donc, mais maladroite dans l'image qu’elle veut donner d’elle-même, et qui l’amène parfois à faire des bêtises et à agacer son entourage personnel comme professionnel. Et là-dedans, c’est l’effet domino : En se rendant compte qu’elle agace, elle cherchera à se rattraper et sera d’autant plus maladroite en agaçant davantage ceux qui l’entourent. Un cercle vicieux duquel elle n’a pas appris à se tirer malgré les années. Il est parfois préférable de ne rien faire, et Sacha ne le comprend pas systématiquement.
Comme dit, elle a cependant une volonté constante de bien faire et de s’améliorer. Ça vaut ce que ça vaut, mais ça traduit chez elle une certaine bienveillance et générosité. Et le fait d’être maladroite l’a obligé d’être attentive et à l’écoute de son prochain, pour ne pas faire d’erreur qui viendrait à compromettre une relation ou un travail. Des qualités qu’elle met constamment à profil. A ceci s’ajoute le fait que sa discrétion donne l’impression qu’elle est d’autant plus une personne à qui on peut se confier facilement. Elle n’interrompt jamais, ne juge pas son avis comme légitime, donc on pourra bien lui parler de tout ce qu’on veut qu’elle ne parviendrait pas à émettre une opinion quoi qu’il arrive.
Depuis toute gamine, il y a un point que tous s’accordent à lui donner, c’est qu’elle est curieuse. Elle aime apprendre, et si elle parvient à se contenter de ce qu’elle a, Sacha ne peut pas se restreindre à ses connaissances. Ça n’est pas en se reposant sur ses lauriers qu’elle pourra combler ses faiblesses ! Et lorsqu’on parvient à la faire s’ouvrir, on se rend compte que la jeune femme, en plus d’être bienveillante, est douce et amusante. Elle aime rire, elle aime faire rire, et si elle peut remonter le moral de quelqu’un, elle n’hésitera jamais. Enrobante, sentimentale, sa rigueur scientifique n’a pas entaché le moins du monde son émotivité et sa sensibilité, ce qui la rend attachante en fin de compte.
Il est même plutôt aisé de lui marcher dessus et qu’elle ne fasse rien pour lutter contre. Qu’importe si ça affecte son humeur d’ailleurs ! Certes, elle fera forcément de son mieux pour s’améliorer, pour ne plus qu’une situation anxiogène se reproduise par exemple, mais elle ne parviendra pas à répondre à l’instant T. où ça comptera vraiment. Elle manque clairement d’audace, de courage, et à la fâcheuse tendance à partir perdante qu’importe les circonstances. Défaitiste, elle préfère largement se lover dans l’ombre des gens importants qu’être elle-même une personne importante. On ne peut pas vraiment la considérer comme quelqu’un avec de l’ambition, elle sert surtout celles des autres avec un certain plaisir.
Parce que Sacha est une jeune femme simple, en fait. Et si elle en est où elle en est, si elle a fait des études, ça n’a jamais été pour elle mais pour les autres : D’abord pour ses parents, ensuite pour ses professeurs, pour ses petits amis, pour ses employeurs. Son bonheur ? Elle n’est pas vraiment sûre de savoir ce que c’est à part un résultat de cause à effet plutôt laborieux à prédire qui ne donne qu’un concentré chimique particulier. Elle est pourtant une boule de sentiments : de culpabilité, de tristesse, de plaisir, de rire… Qu’importe, c’est dans son intimité, avec les rares personnes en qui elle a confiance, qu’elle parvient à exprimer ces émotions.
Le fait de ne pas avoir pu les dire quand ça compte à sans doute jouer dans ce qu’elle est aujourd’hui : Une personne sensible donc, mais maladroite dans l'image qu’elle veut donner d’elle-même, et qui l’amène parfois à faire des bêtises et à agacer son entourage personnel comme professionnel. Et là-dedans, c’est l’effet domino : En se rendant compte qu’elle agace, elle cherchera à se rattraper et sera d’autant plus maladroite en agaçant davantage ceux qui l’entourent. Un cercle vicieux duquel elle n’a pas appris à se tirer malgré les années. Il est parfois préférable de ne rien faire, et Sacha ne le comprend pas systématiquement.
Comme dit, elle a cependant une volonté constante de bien faire et de s’améliorer. Ça vaut ce que ça vaut, mais ça traduit chez elle une certaine bienveillance et générosité. Et le fait d’être maladroite l’a obligé d’être attentive et à l’écoute de son prochain, pour ne pas faire d’erreur qui viendrait à compromettre une relation ou un travail. Des qualités qu’elle met constamment à profil. A ceci s’ajoute le fait que sa discrétion donne l’impression qu’elle est d’autant plus une personne à qui on peut se confier facilement. Elle n’interrompt jamais, ne juge pas son avis comme légitime, donc on pourra bien lui parler de tout ce qu’on veut qu’elle ne parviendrait pas à émettre une opinion quoi qu’il arrive.
Depuis toute gamine, il y a un point que tous s’accordent à lui donner, c’est qu’elle est curieuse. Elle aime apprendre, et si elle parvient à se contenter de ce qu’elle a, Sacha ne peut pas se restreindre à ses connaissances. Ça n’est pas en se reposant sur ses lauriers qu’elle pourra combler ses faiblesses ! Et lorsqu’on parvient à la faire s’ouvrir, on se rend compte que la jeune femme, en plus d’être bienveillante, est douce et amusante. Elle aime rire, elle aime faire rire, et si elle peut remonter le moral de quelqu’un, elle n’hésitera jamais. Enrobante, sentimentale, sa rigueur scientifique n’a pas entaché le moins du monde son émotivité et sa sensibilité, ce qui la rend attachante en fin de compte.
Un mètre soixante huit pour cinquante cinq kilos, Sacha a une silhouette fine, voire maigre. Elle a tendance à porter des vêtements un peu plus amples pour cacher ses formes généreuses, et passer inaperçue. Rousse de naissance, elle a aussi les yeux verts, cachés par des lunettes épaisses qui ne sont pas à sa vue. En fait, elle en possède deux paires : l’une qu’elle a cassé lors du suicide en octobre 2016 en manquant de se faire bouffer et qu’elle n’a pas réussi à remplacer, l’autre qu’elle utilise mais qui ne sont pas à sa vue car sans correction, elle se trouve dans un flou dangereux.
Elle n’est pas exactement une très grande sportive : Sacha a fait pendant près de dix ans de la danse classique et du piano pour impressionner ses parents, avant de se tourner vers les sciences qui se trouvaient être un domaine plus porteur dans lequel elle se sentait bien. Elle a gardé une certaine souplesse, l’activité du campement lui permet d’être endurante, et débrouillarde, mais il ne faut pas compter sur elles pour les expéditions où il faut tenir une arme à feu… Déjà parce que sans ses lunettes, viser est on ne peut plus compliqué !
Elle n’a donc qu’un poignard pour se défendre si jamais, qu’elle ne quitte pas. Et du reste, c’est plus régulier de la voir avec des tubes à essai, un microscope et des pipettes de prélèvement qu’autre chose !
Ah ! Et Sacha a un chien aussi. Un boxer de trois ans : Il s'appelle Hulk, et a bien plus de caractère qu'elle.
Elle n’est pas exactement une très grande sportive : Sacha a fait pendant près de dix ans de la danse classique et du piano pour impressionner ses parents, avant de se tourner vers les sciences qui se trouvaient être un domaine plus porteur dans lequel elle se sentait bien. Elle a gardé une certaine souplesse, l’activité du campement lui permet d’être endurante, et débrouillarde, mais il ne faut pas compter sur elles pour les expéditions où il faut tenir une arme à feu… Déjà parce que sans ses lunettes, viser est on ne peut plus compliqué !
Elle n’a donc qu’un poignard pour se défendre si jamais, qu’elle ne quitte pas. Et du reste, c’est plus régulier de la voir avec des tubes à essai, un microscope et des pipettes de prélèvement qu’autre chose !
Ah ! Et Sacha a un chien aussi. Un boxer de trois ans : Il s'appelle Hulk, et a bien plus de caractère qu'elle.
Sacha est née à Boston le neuf décembre 1988, dans une bonne famille. Son père était un riche entrepreneur à qui tout souriait, sa mère une avocate brillante qui ne laissait aucune chance à ses adversaires. Ils se rencontrèrent au détour d’un gala de charité et se marièrent quelques années plus tard sans grande passion, seulement une admiration mutuelle pour l’accomplissement et les capacités de l’autre. C’est ainsi que naquit leur fille unique.
D’aussi loin que remonte ses souvenirs, Sacha ne peut pas vraiment parler d’une enfance terriblement heureuse et bercée d’amour. Ses parents étaient plus absents qu’autre chose, et elle ne doit son éducation qu’aux nourrices qu’on lui payait et à la compagnie éclairée de sa grand-mère paternelle. Sans doute pour cette raison que le fruit avait l’air d’être tombé si loin de l’arbre. Au grand malheur de ses géniteurs, qui non contents de ne porter que peu d’intérêt à la vie de leur progéniture, n’étaient jamais vraiment satisfait de son accomplissement.
Très tôt, Sacha apprit à s’écraser, pour laisser ses deux parents briller plus bien qu’elle ne le pouvait, elle. Elle n’eut que de vagues périodes d’éveil, mais rien de très notables auprès de ses deux parents. Dans l’ombre d’un couple à qui la réussite faisait de l’œil, elle tenta maintes fois d’attirer l’attention – et l’amour surtout – de ceux qui l’avaient créé, sans jamais parvenir à ses fins. Mais qu’importait ce qu’elle entreprenait, que ça soit une scolarité exemplaire ou la perfection dans toutes les activités qu’elle pratiquait, ça ne semblait jamais suffisant et l’enfant dût se satisfaire d’un désert de sentiments qui ne fit qu’abimer sa propre image d’elle-même.
Certains psychologues parleraient probablement d’une négligence psychologique, l’ayant forgé jusqu’à sa vie d’aujourd’hui.
Première de toutes les classes dans lesquelles elle passa, la rouquine chercha avec le temps à ne pas entacher l’image parfaite de ses deux parents, à défaut de pouvoir vraiment être dans leur cœur. Ses efforts ne furent pas totalement vains, heureusement, puisqu’elle trouva en la personne de May Brown, sa grand-mère, toute la tendresse dont elle avait besoin pour ne pas perdre son humanité en route. Cette dernière cultiva sa fibre sensible et encouragea sa petite-fille à ne pas se renfermer sur elle-même.
La relation entre les deux fut profonde et tendre : May Brown était sa confidente, celle qui avait le droit à tous ses secrets – de ses premières amitiés réussies à ses premiers émois d’adolescente -, sa meilleure amie – à qui rien n’échappait, de son œillade songeuse à sa moue boudeuse de jeune fille -, sa famille, jusqu’à sa disparition tragique à l’aube de son diplôme à la sortie du lycée. Emportée par un cancer des os, la vieille dame laissa derrière elle un fils passablement indifférent devant cette nouvelle et une petite fille anéantie par sa disparition. Sans son seul soutien, Sacha s’effaça progressivement tout en essayant de ne pas s’évaporer complètement.
L’année suivant la mort de sa grand-mère fut l’une des plus déprimantes de sa vie, et Sacha n’en garde pas un bon souvenir. Elle se rappelle, même avec le recul, surtout de l’impression de vide et de non-sens dans lequel elle devait survivre, à défaut de pouvoir s’y épanouir. Adolescente complexée par son physique juvénile, par la couleur de ses cheveux, la pâleur de son derme, et délaissée par sa propre famille qui exigeait tout de même d’elle qu’elle réussisse peu importait dans quoi elle se lançait pour ne pas entacher le nom de la famille, Sacha ne partait pas gagnante dans la vie.
Qu’importait son mérite, son labeur, sa besogne, son abnégation. Qu’importait les lettres d’acceptation dans la majorité des meilleures universités d’Amérique, qu’elle ne devait qu’à elle. Sacha vivait dans la peur constante de décevoir ses proches, et de n’être jamais assez bien pour eux. Rien ne parvenait vraiment à la rassurer. Même en s’engageant auprès de l’université d’Alabama, pour se spécialiser en microbiologie et mener ses études jusqu’à un doctorat, même avec l’encouragement de ses professeurs pour qu’elle ne perde pas ses moyens. Avec le recul, le choix de son domaine de prédilection n’était peut-être pas anodin. De la voir, elle, isolée socialement, sensible et délaissée, se lancer dans un univers qui ne faisait pas dans le sentiment, dans lequel elle avait grandi finalement, ça tournait sous le sens. May Brown n’était plus là, de toute façon, pour l’aider à faire les bons choix.
Son incapacité à se lier durablement avec les autres l'amena à mettre sa vie sociale entre parenthèse. Elle n’eut que très peu de relation dans sa vie : un ami au lycée, avec qui elle passait son temps à faire des expériences dans le laboratoire de chimie et dont elle perdit le contact à son départ pour l’Alabama à ses dix huit ans. Un amoureux à l’entrée à l’université, avec qui elle passera bien deux ans de sa vie avant de se faire tromper et quitter dans la foulée. Quelques béguins qui n’eurent aucun avenir à cause de sa timidité et de sa maladresse. Des copines avec qui sortir, rarement cependant. Des relations de travail sans grand intérêt personnel, mais qui servirent sa « carrière ».
Ce fut grâce à ces dernières qu’à la fin de son diplôme à peine quelques mois avant ses vingt sept ans, obtenu haut la main, Sacha put s’envoler pour l’état de Washington et commencer à exercer comme chercheuse et chargée de classe à l’université de Seattle.
Quelques brèves semaines, seulement.
D’aussi loin que remonte ses souvenirs, Sacha ne peut pas vraiment parler d’une enfance terriblement heureuse et bercée d’amour. Ses parents étaient plus absents qu’autre chose, et elle ne doit son éducation qu’aux nourrices qu’on lui payait et à la compagnie éclairée de sa grand-mère paternelle. Sans doute pour cette raison que le fruit avait l’air d’être tombé si loin de l’arbre. Au grand malheur de ses géniteurs, qui non contents de ne porter que peu d’intérêt à la vie de leur progéniture, n’étaient jamais vraiment satisfait de son accomplissement.
Très tôt, Sacha apprit à s’écraser, pour laisser ses deux parents briller plus bien qu’elle ne le pouvait, elle. Elle n’eut que de vagues périodes d’éveil, mais rien de très notables auprès de ses deux parents. Dans l’ombre d’un couple à qui la réussite faisait de l’œil, elle tenta maintes fois d’attirer l’attention – et l’amour surtout – de ceux qui l’avaient créé, sans jamais parvenir à ses fins. Mais qu’importait ce qu’elle entreprenait, que ça soit une scolarité exemplaire ou la perfection dans toutes les activités qu’elle pratiquait, ça ne semblait jamais suffisant et l’enfant dût se satisfaire d’un désert de sentiments qui ne fit qu’abimer sa propre image d’elle-même.
Certains psychologues parleraient probablement d’une négligence psychologique, l’ayant forgé jusqu’à sa vie d’aujourd’hui.
Première de toutes les classes dans lesquelles elle passa, la rouquine chercha avec le temps à ne pas entacher l’image parfaite de ses deux parents, à défaut de pouvoir vraiment être dans leur cœur. Ses efforts ne furent pas totalement vains, heureusement, puisqu’elle trouva en la personne de May Brown, sa grand-mère, toute la tendresse dont elle avait besoin pour ne pas perdre son humanité en route. Cette dernière cultiva sa fibre sensible et encouragea sa petite-fille à ne pas se renfermer sur elle-même.
La relation entre les deux fut profonde et tendre : May Brown était sa confidente, celle qui avait le droit à tous ses secrets – de ses premières amitiés réussies à ses premiers émois d’adolescente -, sa meilleure amie – à qui rien n’échappait, de son œillade songeuse à sa moue boudeuse de jeune fille -, sa famille, jusqu’à sa disparition tragique à l’aube de son diplôme à la sortie du lycée. Emportée par un cancer des os, la vieille dame laissa derrière elle un fils passablement indifférent devant cette nouvelle et une petite fille anéantie par sa disparition. Sans son seul soutien, Sacha s’effaça progressivement tout en essayant de ne pas s’évaporer complètement.
L’année suivant la mort de sa grand-mère fut l’une des plus déprimantes de sa vie, et Sacha n’en garde pas un bon souvenir. Elle se rappelle, même avec le recul, surtout de l’impression de vide et de non-sens dans lequel elle devait survivre, à défaut de pouvoir s’y épanouir. Adolescente complexée par son physique juvénile, par la couleur de ses cheveux, la pâleur de son derme, et délaissée par sa propre famille qui exigeait tout de même d’elle qu’elle réussisse peu importait dans quoi elle se lançait pour ne pas entacher le nom de la famille, Sacha ne partait pas gagnante dans la vie.
Qu’importait son mérite, son labeur, sa besogne, son abnégation. Qu’importait les lettres d’acceptation dans la majorité des meilleures universités d’Amérique, qu’elle ne devait qu’à elle. Sacha vivait dans la peur constante de décevoir ses proches, et de n’être jamais assez bien pour eux. Rien ne parvenait vraiment à la rassurer. Même en s’engageant auprès de l’université d’Alabama, pour se spécialiser en microbiologie et mener ses études jusqu’à un doctorat, même avec l’encouragement de ses professeurs pour qu’elle ne perde pas ses moyens. Avec le recul, le choix de son domaine de prédilection n’était peut-être pas anodin. De la voir, elle, isolée socialement, sensible et délaissée, se lancer dans un univers qui ne faisait pas dans le sentiment, dans lequel elle avait grandi finalement, ça tournait sous le sens. May Brown n’était plus là, de toute façon, pour l’aider à faire les bons choix.
Son incapacité à se lier durablement avec les autres l'amena à mettre sa vie sociale entre parenthèse. Elle n’eut que très peu de relation dans sa vie : un ami au lycée, avec qui elle passait son temps à faire des expériences dans le laboratoire de chimie et dont elle perdit le contact à son départ pour l’Alabama à ses dix huit ans. Un amoureux à l’entrée à l’université, avec qui elle passera bien deux ans de sa vie avant de se faire tromper et quitter dans la foulée. Quelques béguins qui n’eurent aucun avenir à cause de sa timidité et de sa maladresse. Des copines avec qui sortir, rarement cependant. Des relations de travail sans grand intérêt personnel, mais qui servirent sa « carrière ».
Ce fut grâce à ces dernières qu’à la fin de son diplôme à peine quelques mois avant ses vingt sept ans, obtenu haut la main, Sacha put s’envoler pour l’état de Washington et commencer à exercer comme chercheuse et chargée de classe à l’université de Seattle.
Quelques brèves semaines, seulement.
« I can't believe the news today… Oh, I can't close my eyes and make it go away ! »
C’était la chanson qui lui venait en tête à chaque fois qu’elle pensait aux premiers temps de l’épidémie. L’année 2015 fut l’une des plus intenses en émotion, et Sacha venait à peine d’arriver à Seattle lorsque les premières informations sortirent ci et là des radios ou des journaux pour annoncer des événements inquiétants. La tête plongée dans ses recherches, la rouquine n’était pas vraiment au fait de ce que ça pouvait signifier, bien plus concernées par l’étude d’une algue particulière qu’on pensait utiliser pour créer du carburant propre. Ce fut le même mois où Sacha adopta Hulk, pour s’obliger à sortir et à ne plus être totalement seule le soir.
La vie qu’elle partagea néanmoins avec l’animal dans son appartement de Seattle fut de courte durée, puisque dans le courant du mois d’octobre, elle, ses affaires et son équipe furent contraints de suivre des militaires jusqu’au camp de Fort Ward le temps que les histoires extérieures se tassent. Fini l’étude du bio-carburant ! ça n’avait plus grand intérêt quand une épidémie ravageait l’humanité. Elle fut amenée, courant du mois suivant son arrivée sur l’île, sous la tutelle du docteur Lawrence Davis, à travailler sur le virus qui décimait la population à l’extérieur du campement.
Comment vécut-elle les évènements ? D’une manière très paradoxale. A la fois avec une certaine distance sur la chose, un recul inestimable, et confrontée à tout ça directement. Ses recherches permirent d’aider les militaires déployés à l’extérieur, sans pour autant qu’elle ne comprenne, ou estime, la gravité de ce qu’il s’y produisait. Le fait de ne pas être confronté à la survie et tout ce qui se passait de sordide en dehors des murs du Fort lui permit d’éviter certains traumatismes probablement, mais l’handicapa plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.
D’abord, lors de l’attaque des pillards l’été suivant, la sortit de sa torpeur scientifique. Concentrée sur ses recherches avec l’équipe du Dr Davis, elle fut elle aussi surprise de voir à quel point le monde extérieur pouvait s’avérer hostile, et que les vivants étaient particulièrement cruels. Il y eut des pertes à dénombrer, mais Sacha ne pensa pas grand-chose de plus de l'Evènement. Contrairement au suicide survenu courant octobre 2016, où elle manqua de se faire dévorer dans son sommeil par l’un de ses voisins, rentré par la baie vitrée de sa maison. La rouquine ne dut sa survie qu’à l’intervention d‘un autre des habitants et par la prise en main de la situation par les militaires. En plus des pertes civils, Sacha y sacrifia sa paire de lunette : verre cassée et cadre tordu lorsqu’elle la fit tomber par terre dans sa fuite.
À la suite de cette confrontation pour le moins intense, la rouquine se forgea un avis sur tout ça : elle était en sécurité, dans un des campements les mieux gardés du monde, à pouvoir travailler pour une bonne cause. C’était une occasion en or de faire quelque chose de bien pour les autres : certes, éviter aux hommes sortant de se faire dévorer, mais peut-être même trouver un vaccin à cette épidémie ! Si elle avait conscience que les morts étaient morts, et qu’elle ne pouvait plus rien pour eux, elle préférait se concentrer sur ce qu’il restait des vivants, et des opportunités qu’il y avait à saisir avec eux.
Galvanisée probablement par les discours pleins d’espoir du sénateur Chambers, de ceux qui parlaient de reconstruire la civilisation, et de tout ce qui leurs incombe en tant que représentant de l’humanité en tout cas, Sacha le fut beaucoup moins lorsqu’il s’agit du « avec nous ou contre nous ». Mais loin de savoir comment exprimer son avis – ça n’était pas comme si elle avait vraiment son mot à dire de toute façon, la jeune femme le tut et se lança un peu plus dans sa besogne coutumière. Ça n’était pas ses affaires ! La vie du campement et la progression des affaires du Dr Davis, beaucoup plus.
Pour cette raison, elle n’émit aucune objection lorsque pas mal d’entre eux se rendirent dans Seattle pour chercher un autre groupe et rentrer sans eux. Pour la même raison, elle se fit discrète auprès du Dr Davis quand celui-ci revint de là-bas alors qu’il n’avait légitimement rien à y faire. Sacha se contentait de sa place : elle était une tête d’ampoule, une chercheuse, une scientifique. Pas une guerrière ou une battante, pas une aventurière. Si elle savait tuer un rôdeur, si elle avait mené bien des tests et des expériences pour comprendre comment les morts fonctionnaient, elle se contentait de l’ombre de Davis pour être à l’abri.
Ce laboratoire était sa maison, aussi le protégea-t-elle au mieux lors du séisme, et elle le rangea même dans la foulée pour qu’ils puissent tous reprendre leur travail dans les jours suivants. Impliquée dans le campement à sa mesure, mais discrète surtout pour ne déranger personne, la rouquine se satisfaisait dans le dressage laborieux de son chien, Hulk, et de sa routine de temps à autre entrecoupée de grands événements.
C’était la chanson qui lui venait en tête à chaque fois qu’elle pensait aux premiers temps de l’épidémie. L’année 2015 fut l’une des plus intenses en émotion, et Sacha venait à peine d’arriver à Seattle lorsque les premières informations sortirent ci et là des radios ou des journaux pour annoncer des événements inquiétants. La tête plongée dans ses recherches, la rouquine n’était pas vraiment au fait de ce que ça pouvait signifier, bien plus concernées par l’étude d’une algue particulière qu’on pensait utiliser pour créer du carburant propre. Ce fut le même mois où Sacha adopta Hulk, pour s’obliger à sortir et à ne plus être totalement seule le soir.
La vie qu’elle partagea néanmoins avec l’animal dans son appartement de Seattle fut de courte durée, puisque dans le courant du mois d’octobre, elle, ses affaires et son équipe furent contraints de suivre des militaires jusqu’au camp de Fort Ward le temps que les histoires extérieures se tassent. Fini l’étude du bio-carburant ! ça n’avait plus grand intérêt quand une épidémie ravageait l’humanité. Elle fut amenée, courant du mois suivant son arrivée sur l’île, sous la tutelle du docteur Lawrence Davis, à travailler sur le virus qui décimait la population à l’extérieur du campement.
Comment vécut-elle les évènements ? D’une manière très paradoxale. A la fois avec une certaine distance sur la chose, un recul inestimable, et confrontée à tout ça directement. Ses recherches permirent d’aider les militaires déployés à l’extérieur, sans pour autant qu’elle ne comprenne, ou estime, la gravité de ce qu’il s’y produisait. Le fait de ne pas être confronté à la survie et tout ce qui se passait de sordide en dehors des murs du Fort lui permit d’éviter certains traumatismes probablement, mais l’handicapa plus qu’elle ne pouvait l’imaginer.
D’abord, lors de l’attaque des pillards l’été suivant, la sortit de sa torpeur scientifique. Concentrée sur ses recherches avec l’équipe du Dr Davis, elle fut elle aussi surprise de voir à quel point le monde extérieur pouvait s’avérer hostile, et que les vivants étaient particulièrement cruels. Il y eut des pertes à dénombrer, mais Sacha ne pensa pas grand-chose de plus de l'Evènement. Contrairement au suicide survenu courant octobre 2016, où elle manqua de se faire dévorer dans son sommeil par l’un de ses voisins, rentré par la baie vitrée de sa maison. La rouquine ne dut sa survie qu’à l’intervention d‘un autre des habitants et par la prise en main de la situation par les militaires. En plus des pertes civils, Sacha y sacrifia sa paire de lunette : verre cassée et cadre tordu lorsqu’elle la fit tomber par terre dans sa fuite.
À la suite de cette confrontation pour le moins intense, la rouquine se forgea un avis sur tout ça : elle était en sécurité, dans un des campements les mieux gardés du monde, à pouvoir travailler pour une bonne cause. C’était une occasion en or de faire quelque chose de bien pour les autres : certes, éviter aux hommes sortant de se faire dévorer, mais peut-être même trouver un vaccin à cette épidémie ! Si elle avait conscience que les morts étaient morts, et qu’elle ne pouvait plus rien pour eux, elle préférait se concentrer sur ce qu’il restait des vivants, et des opportunités qu’il y avait à saisir avec eux.
Galvanisée probablement par les discours pleins d’espoir du sénateur Chambers, de ceux qui parlaient de reconstruire la civilisation, et de tout ce qui leurs incombe en tant que représentant de l’humanité en tout cas, Sacha le fut beaucoup moins lorsqu’il s’agit du « avec nous ou contre nous ». Mais loin de savoir comment exprimer son avis – ça n’était pas comme si elle avait vraiment son mot à dire de toute façon, la jeune femme le tut et se lança un peu plus dans sa besogne coutumière. Ça n’était pas ses affaires ! La vie du campement et la progression des affaires du Dr Davis, beaucoup plus.
Pour cette raison, elle n’émit aucune objection lorsque pas mal d’entre eux se rendirent dans Seattle pour chercher un autre groupe et rentrer sans eux. Pour la même raison, elle se fit discrète auprès du Dr Davis quand celui-ci revint de là-bas alors qu’il n’avait légitimement rien à y faire. Sacha se contentait de sa place : elle était une tête d’ampoule, une chercheuse, une scientifique. Pas une guerrière ou une battante, pas une aventurière. Si elle savait tuer un rôdeur, si elle avait mené bien des tests et des expériences pour comprendre comment les morts fonctionnaient, elle se contentait de l’ombre de Davis pour être à l’abri.
Ce laboratoire était sa maison, aussi le protégea-t-elle au mieux lors du séisme, et elle le rangea même dans la foulée pour qu’ils puissent tous reprendre leur travail dans les jours suivants. Impliquée dans le campement à sa mesure, mais discrète surtout pour ne déranger personne, la rouquine se satisfaisait dans le dressage laborieux de son chien, Hulk, et de sa routine de temps à autre entrecoupée de grands événements.
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Emma Stone • <bott>Sacha J. Brown</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
• Sacha
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
• Brown
≡ recensement du métier. - Code:
• Scientifique
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Sacha Brown - A world in white gets underway
Dim 10 Déc 2017 - 12:30
Toi. Je sens que tu vas m'agacer
Hâte de voir ce que va donner ce nouveau perso en tous cas
Hâte de voir ce que va donner ce nouveau perso en tous cas
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Re: Sacha Brown - A world in white gets underway
Dim 10 Déc 2017 - 12:36
Toi, toi, toi et toujours toi !
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Re: Sacha Brown - A world in white gets underway
Dim 10 Déc 2017 - 13:15
Lawrence : Tu vas tellement m'adorer
Takeo :
Merci à vous, encore une fois Vous êtes trop cool
Takeo :
Merci à vous, encore une fois Vous êtes trop cool
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
- Yulia Iojov
The Exiles | Right Hand
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Re: Sacha Brown - A world in white gets underway
Dim 10 Déc 2017 - 14:45
Bon retour dans le coin avec ce nouveau compte
J'aime beaucoup en tout cas le vava o/
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