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Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 17:29
29 ans ≡ Américaine ≡ Serveuse ≡ Remnants
Le caractère de Jenna est assez spécial à appréhender.
Au premier abord, elle semble une femme timide et réservée, presque renfermée sur elle-même ne se laissant pas approcher facilement. Elle est solitaire et réduit les interactions avec les autres personnes à leurs minimums avec des échanges simples. Elle peut paraître froide et pas spécialement attirante tant elle peut passer pour quelqu’un de transparent.
Son trait de caractère principal est son pessimisme. Elle ne voit jamais le bon côté des choses et aura toujours tendance à envisager le pire dans une situation. Elle a toujours fait comme cela y compris dans ses relations avec les gens. Elle les considère tous incompétents et non fiables, charge à eux de lui prouver le contraire. Elle évite ainsi les déceptions et faux espoirs.
La discerner est chose ardue vu qu’elle ne laisse pas approcher facilement mais lorsqu’on arrive à la connaitre un peu, sa personnalité prend une autre ampleur. Jenna est impulsive, elle agit toujours sous le coup des émotions et ne réfléchis jamais aux conséquences de ses actions. Elle agit d’instinct et avec la plus grande méfiance vis-à-vis des autres. Elle privilégiera toujours son bonheur et sa survie en premier lieu. Sa nature possessive ne laissera que peu de place à la générosité et à la compassion, phénomène accentué par le sarcasme dont elle peut faire preuve à tout moment.
Jenna a de nombreux défauts, qui font d’elle une jeune femme assez rebutante à première vue. Mais tout cela n’est qu’un leurre afin de préserver son espace et de se fermer aux vrais sentiments qui font d’elle une personne complète. Mais pour la connaitre, il faut insister et ne pas avoir peur des moqueries, ni de se faire repousser maintes fois. Car une fois qu’on a réussi à passer la barrière qu’elle s’impose, Jenna se révèle totalement et devient une femme déterminée et franche, qui sait ce qu’elle veut. Sa franchise est à toute épreuve et elle ne mentira que très peu, ce qui peut en dérouter plus d’un. Elle dira toujours ce qu’elle pense quitte à ce que cela ne plaise pas.
De par son adolescence compliquée, elle a vite appris à se débrouiller au maximum avec ses propres moyens. Elle n’aime pas demander de l’aide et arrive très bien à faire les choses sans aucun soutien. Mais Jenna est également téméraire. Elle n’hésitera pas à foncer et à prendre des risques si elle sait qu’elle peut en tirer quelque chose. Son endurance, un peu au-dessus de la moyenne, lui permet de tenir une cadence soutenue et de prendre des risques un peu plus élevés ou inconsidérés.
Enfin, Jenna est une charmeuse bien dissimulée. Même si elle maintient une certaine barrière, elle adore jouer de ses atouts pour séduire hommes et femmes, bien qu’elle préfère les hommes. Elle utilisera tous les moyens qui s’offrent à elle si elle peut en tirer un quelconque bénéfice d’autant plus que son physique, sans être parfait, et loin d’être rebutant pour la gente masculine.
Jenna est une jeune femme de 29 ans.
Elle a des cheveux longs bruns avec quelques mèches cuivrées mais qui ont fanés vu le manque de moyen pour les entretenir. Elle les a souvent attachés avec une queue de cheval voire une tresse, cela lui évite de les avoir en pleine figure constamment surtout quand il faut courir pour survivre. Elle mesure 1m55 pour 51 kg, ce qui en fait une femme à la corpulence classique : ni trop maigre, ni trop épaisse. Elle est sportive, elle a toujours pris soin de faire un minimum d’exercice pour entretenir sa forme physique (voir son passage en prison en bio). Elle a une endurance légèrement supérieure à la moyenne ce qui lui permet de tenir sur la distance lors d’efforts soutenus.
Son style vestimentaire est des plus classiques et dépend de la saison. Elle porte principalement un chemisier blanc et un jean moulant le tout accordé avec des baskets blanches de type « Converse ». Lorsque le temps s’y prête elle troque son jean pour un mini-short en jean également et son chemisier pour un débardeur on ne peut plus classique, ce qui mets son physique légèrement plus en valeur qu’à l’accoutumée. Elle possède également une veste chaude de type aviateur dans laquelle elle s’emmitoufle quand l’air devient froid. Enfin, bien dissimulée dans le fond de son sac à dos, elle possède une robe légère, rouge à pois blanc qu’elle ne sort quasiment jamais. Elle n’aime pas la porter plus que cela, les regards éventuels que cela attire sur elle la mettant mal à l’aise.
Petit détail, Jenna possède un tatouage sur le haut de la cuisse gauche, Fenrir, loup blanc géant de la mythologie nordique et symbole de puissance sauvage. La tête du loup étant sur l’extérieur de la cuisse, son corps sur l’avant et la queue se rapprochant très à l’intérieur de sa cuisse. Juste sous le tatouage elle a une cicatrice récente (voir bio) qui n’est pas tout à fait refermée et qui mettra un moment à cicatriser complètement. Elle aura pour habitude de la dissimuler au maximum quand elle le pourra.
Son équipement se résume à son sac à dos. Il contient peu de choses. Ses vêtements bien sûr mais également quelques rations qui lui permettrait de tenir quatre jours seule grand maximum. Se trouve aussi dans son sac une palette de maquillage en fin de vie et qu’elle n’utilise que peu souvent, préférant se montrer au naturel. Seule arme en sa possession, Jenna a un couteau de l’armée américaine sur elle. Le plus souvent calé à l’arrière de son jean. Elle l’a récupéré sur le cadavre d’un Marine lors des débuts de l’apocalypse et ne s’en est jamais séparé. Elle n’a jamais manié aucune autre arme quelle qu’elle soit et sa maîtrise du couteau se résume principalement à agir sans réfléchir et à taper de toutes ses forces.
Jenna a quelques mauvaises habitudes et quelques tics. Elle se mordille souvent les lèvres son stress ambiant ressortant de cette façon quelle que soit la situation. Elle aura aussi souvent tendance à croiser les bras et à signifier son impatience par de légers soupirs plus ou moins sonores. Elle aime également boire quand elle en a l’occasion ce qui n’est pas tous les jours vu la rareté des ressources dans ce monde apocalyptique.
Jenna est née dans une des banlieues de Détroit, le 7 décembre 1988.
Elle n’a que peu connu ses parents. Son père, simple ouvrier dans l’automobile l’a abandonné, ainsi que sa mère, alors qu’elle n’avait que six ans. Cette absence de figure paternelle a profondément marqué Jenna dans son comportement. Jenna est une fille unique et malgré cela sa mère trouva quand même le moyen de l’ignorer, de mal s’en occuper et d’être totalement dépassée lorsque qu’elle a grandi. D’une enfance triste mais sans réel drame, elle est entrée dans une adolescence tumultueuse et chaotique. Très vite, les fugues et les problèmes ont commencé. Elle est devenue l’archétype d’une adolescente à soucis et aux mauvaises fréquentations. Toujours à la recherche de cette figure paternelle, elle s’est laissée plus d’une fois séduire par des hommes plus mûrs, se persuadant qu’elle était protégée par le « père » qu’elle n’avait jamais eu, alors qu’ils l’utilisaient comme bons nombres d’autres jeunes adolescents en difficultés.
Sortie très tôt du système scolaire, elle n’a eu aucun diplôme, mais a su se débrouiller pour survivre dans la jungle urbaine. Trafic de drogue, vols de voitures, des petits larcins aux délits les plus graves. Jenna avait sombré dans la délinquance jusqu’au point de non-retour.
Alors âgée de 18 ans, un soir d’hiver à Chicago, un deal de drogue dans lequel elle avait encore été entraînée a mal tourné. Elle n’a jamais vraiment raconté ce qu’il s’était réellement passé ce soir-là, mais le juge l’a considéré coupable d’homicide involontaire et délit de fuite face à la police, un couteau portant ses empreintes et du sang de la victime, un pauvre dealer paumé, ayant été retrouvé sur les lieux du crime.
Elle avait été embarquée là-dedans par un homme bien évidemment. Cela faisait un an qu’elle le côtoyait ce n’était rien de plus qu’un dealer de seconde zone mais il l’avait pris sous son aile et lui faisait faire les basses besognes, comme être une mule ou une messagère pour son business douteux. Jenna savait qu’il l’utilisait mais elle s’en moquait. Elle se sentait protégée et à l’abri de tout avec lui.
Pourtant après ce soir-là, il n’a rien fait. Elle qui voulait plus que tout qu’on la protège, elle avait été abandonnée à son triste sort, laissée aux mains du système judiciaire sans qu’il lui vienne en aide une seule minute. Il avait même quitté la ville, fuit comme un lâche qu’il était.
Se sentant trahi par celui qu’elle considérait alors comme son père et son protecteur, elle purgea une peine de 7 ans de prison dans un établissement pénitencier de l’état de l’Illinois. Pendant 7 ans, elle rumina dans sa cellule préparant sa vengeance et de sa mise à exécution. Sept longues années, durant lesquelles elle planifia au moins quarante plans différents pour parvenir à ses fins, tout en essayant de survivre dans l’univers carcéral. Des journées interminables à faire la même chose encore et encore : ballade dans la cour, atelier cuisine ou jardinage et musculation, surtout musculation. C’était un moyen d’extérioriser sa colère et sa haine. Le sport, c’est comme cela qu’elle survécu à toutes ses années. Non pas pour se sculpter un corps de bodybuildeuse, mais pour tenir le coup, être endurante, toujours plus. Tenir face aux autres détenus, face à colère, face à sa haine et face aux agressions de ce monde.
Jenna fut libérée de prison début 2012 et elle entama sa traque. Elle voulait le retrouver, le retrouver et le tuer, sans autre forme de procès, de l’Illinois au Texas en passant par la Californie, elle parcouru plus de la moitié des États-Unis afin de retrouver celui qui obnubilait ses pensées. Il a fallu deux ans après sa sortie de prison pour qu’elle retrouve la trace de celui qui l’avait trahi et laissé aller en prison, celui qui avait occupé son esprit durant sept longues années. Il n’avait pas spécialement changé c’était toujours le même dealer de drogue qui traînait dans un squat sordide, à vendre sa came médiocre à des paumés de bas étage. Il vivait à Boston, dans le quartier le plus malfamé de la ville.
Il pleuvait et elle attendait seule, sur le trottoir face au bâtiment, observant chaque mouvement à travers les vitres. Elle voyait les camés s’enfoncer leurs aiguilles sous la peau ou encore sniffer des rails de ce qui semblait être de la cocaïne médiocre. Elle attendait sagement son heure, jusqu’au moment fatidique … le moment où elle le vit à travers la vitre d’une pièce qui semblait être une chambre, entrer et s’allonger sur un lit. A sa vue, Jenna ne sut se contrôler, tout se passa très vite, à peine quelques minutes après des années à ruminer derrière les barreaux. Elle entra dans le squat sans se préoccuper de ses habitants, le traversa fixée sur son objectif, sur sa colère et sur sa vengeance ... elle entra dans la chambre dans laquelle il somnolait, sorti un couteau de l’arrière de son jean et le poignarda à sept reprises en plein cœur. Elle déchaîna sa violence d’un coup sans limite, les coups de couteau raisonnant dans sa tête pour chaque année passée derrière les barreaux. Une fois la haine passée, sa veste et son visage recouverts de sang, Jenna resta silencieuse et immobile quelques secondes. Elle tourna les talons pour de sortir du squat aussi vite qu’elle y était entrée, sans sourciller, sans trembler ... Sans éprouver le moindre remord, elle disparut dans la nuit …
Jenna pensait que cette vengeance la libérerait, lui ouvrirait les portes d’une nouvelle vie mais ce fut tout le contraire. Elle s’enfonça dans la noirceur de son âme, le corps sans vie de cet homme ancré à jamais dans sa mémoire. Cette puissance qu’elle avait ressentie en le poignardant, ce déferlement de violence et d’adrénaline ... Par son geste, elle sombra, corps et âme, dans la noirceur.
Dès lors, elle s’est mise à errer d’état en état sa vie n’étant que fuite et cachette, multipliant les petits boulots et les fausses identités. Jusqu’en 2015, où elle se mit à travailler en tant que serveuse dans un dinner à Seattle dans le quartier de Normandy Park non loin du Seattle Tacoma Airport, sous le prénom d’Ashley … le prénom de sa mère.
Octobre 2015
Lorsque les premiers cas de violence apparurent à Seattle, Jenna fit comme les autres, elle ignora la menace se disant qu’après tout, le monde ne tournait pas rond et que cela n’avait rien de bien extraordinaire. Elle continua à se rendre à son travail, pour des hommes qui la reluquait à longueur de journées. Avec qui elle répondait avec un sourire, alors qu’elle ne voyait que l’envie de les égorger ou de leur faire avaler leurs parties génitales. Elle avait vraiment du mal avec ce genre d’hommes machos, ceux qui se croient irrésistibles et qui dès qu’ils ouvrent leur bouche, prouvent leur incapacité à aligner deux phrases correctes à une femme.
« Salut ma jolie, tu me mets un café et ton numéro … ».
La phrase qu’elle haïssait plus que tout. Mais elle devait donner le change, ne pas se faire remarquer. Elle était en cavale depuis longtemps et même si ce job n’était qu’alimentaire, il lui permettait de payer un semblant de loyer et de vivre à peu près décemment dans cette ville. Quoi qu’il en soit, elle ignorait les avances avec le plus grand soin chaque jour, essayant de passer pour la fille quelconque que personne ne remarque. Pourtant, il y avait bien un client, un homme plutôt calme qui devait être âgé de quelques années de plus qu’elle, qui avait attiré son attention. Il était d’apparence simple, ne se faisait pas remarquer comme les autres en tentant de l’aguicher maladroitement. Il était poli, respectueux et présent tous les jours au dinner. Il commandait toujours la même chose « Eggs & bacon » accompagné d’un café. Cela faisait plusieurs mois qu’il venait chaque matin, réglé comme une horloge et Jenna avait pris l’habitude de sa présence et de le servir avec un sourire plus franc que la moyenne. De bonjour en merci, ils avaient échangé quelques mots et ils s’appelaient par leurs prénoms. Enfin, lui l’appelait Ashley, sans réellement connaitre sa vraie identité.
« Bonjour Ashley, sale temps ce matin tu as vu ? Encore des violences bizarres, on dirait que ça se rapproche chaque jour …»
Malheureusement pour Jenna, le sujet principal de conversation ces derniers temps était toujours le même : les violences que le pays connaissait et particulièrement celle de Seattle. Mais elle s’en moquait. Elle aimait discuter avec lui. Clemore devait avoir 35 ans d’origine afro-américaine, sans avoir un physique de footballeur américain il était assez agréable à regarder et il bossait tout près, au Seattle Tacoma Airport en s’occupant de l’entretien de la machinerie des bagages. Sans être en couple avec lui, Jenna avait un semblant de relation amicale et proche, enfin, autant qu’elle puisse se l’autoriser et l’accepter sans qu’elle ne se sente en danger ou sous surveillance. Et puis, de toute façon … il était séduisant.
Plus les jours passèrent et plus les clients venaient à manquer dans le dinner. Les infos qui tournaient en boucle gueulaient à la télé toute la journée, et entre les vérités et les hoax, Jenna ne savait pas réellement ce qu’il fallait retenir dans cette histoire. Mais elle s’en moquait comme toujours, les médias en faisaient des tonnes et d’ici quelques jours, ces journalistes à la petite semaine auraient trouvé un autre sujet dont ils feraient les choux gras. Mais pour Jenna, l’important n’était pas là. Elle devait continuer à bosser non seulement parce que ça lui permettait de payer le loyer, mais aussi parce que Clemore était toujours là, présent chaque matin avant d’aller bosser à l’aéroport. Jour après jour, elle sentait que son esprit se laisser aller à apprécier cet homme que pour une fois elle ne voyait pas comme un père mais plutôt comme un confident et un ami proche.
Lorsqu’elle entendit pour la première fois le mot « virus » dans les médias, Jenna n’eut pas peur et l’idée même de mourir emporté par ce « virus » lui parut presque douce. Comme si elle savait que la Mort viendrait pour elle après tant d’années à errer sans réel but. Pourtant, elle continuait à servir les clients du dinner qui maintenant ne se comptait que sur les doigts d’une main, leur nombre diminuant chaque jour. Clemore ne venait plus. Cela faisait maintenant deux jours qu’elle ne l’avait pas vu dans le dinner et même si cela ne voulait rien dire, Jenna n’aimait pas spécialement l’idée de ne plus le voir. Le peu de lien social qu’elle avait réussi à tisser en plusieurs années était manquant et elle avait comme une sensation de vide dans son existence. Elle ne savait pas où il habitait, juste là où il travaillait.
13 octobre 2015 – 10h30 – Seattle Tacoma Airport
Jenna ne prenait son service que dans une heure, elle avait décalé son horaire dans un but précis.
- Excusez-moi, je cherche Clemore. Un grand black plutôt mignon. Je crois qu’il travaille chez vous à la machinerie des valises là, il fait l’entretien me semble
- Clemore comment ? Vous n’avez pas son nom ?
- Ben non sinon je vous l’aurais donné, j’suis pas débile non plus, si j’vous l’ai pas donné c’est que je l’ai pas.
- Ouais ben des Clemore noir qui bossent ici peut y en avoir des dizaines vous comprenez ? Y’a plus de milles salariés ici !
- Ouais laissez tomber, j’vais me démerder à ma façon.
Jenna repartit sans plus d’information, l’envie de gifler cette incompétente lui avait traversé l’esprit mais bon, faire ça en public …
« Regroupez-vous, restez chez vous ou alors rejoignez un des camps des autorités »
Lorsque les premiers camps de réfugiés furent mis en place et que la loi martiale fut décrétée, l’armée se décida à fermer quasi tous les commerces de la ville y compris le dinner où elle travaillait. Le chaos commençait à apparaitre dans les rues et il ne faisait pas bon de trainer la nuit dans la ville pour les personnes censées. Mais Jenna était bornée, le chaos la rassurait un minimum et sa nature solitaire correspondait parfaitement à ce genre de situation. Pendant plusieurs jours, elle tenta une nouvelle fois d’aller à l’aéroport pour trouver Clemore, mais toujours sans succès. Jusqu’au jour où l’armée entreprit de fermer l’aéroport au public pour y établir un camp de réfugiés et une base avancée pour leur opération. Ce jour-là, elle se résigna à ne plus le revoir. C’était triste mais c’était comme cela. Elle espérait juste au fond qu’il soit loin de tout cela. Il ne méritait pas d’être une victime de tout ce merdier.
Décembre 2015
Cela faisait maintenant un mois que la loi martiale avait été déclarée et que les pillages avaient commencés. Enfin les pillages … c’était le cadet des soucis des autorités. Tout partait en vrille, la société actuelle avait basculé dans un monde d’horreur et d’apocalypse. Les scènes de cannibalismes et de meurtres étaient fréquentes, plusieurs centaines chaque jour pour autant que Jenna pouvait les compter.
Mais elle s’était adaptée.
Jenna rôdait dans la ville. Elle passait son temps à dévaliser ce qu’elle trouvait, survivant à sa manière, solitaire. Elle assista avec impuissance mais également le mépris le plus profond, à la chute de la société telle qu’elle la connaissait. Elle vit les camps s’écrouler un à un sous la masse des morts revenus à la vie. Elle observa nonchalamment bon nombre de cadavres, femmes, enfants, parents, frères et sœurs … sans bouger, sans réagir, sans même essayer de sauver ceux qui aurait pu l’être. Le peu d’humanité qui pouvait lui rester avait complètement disparu de son âme et elle ne voyait qu’elle, que sa présence dans la ville ne faisant plus réellement la différence entre les morts et les vivants.
28 décembre 2015 – South West College Street
De l’extérieur et sous la neige, l’appartement semblait vide. Aucune lumière, rideaux ouverts et aucune présence à l’intérieur depuis des heures. Avec un peu de chance, il resterait des vivres. La rue n’était pas très fréquentée des survivants ou des rôdeurs donc ça pouvait être le bon plan. Jenna se glissa dans l’immeuble aussi rapidement que possible, grimpant les marches quatre à quatre pour rejoindre le 5ème étage de cette barre d’appartements. Personne, aucun bruit, rien du tout. C’était parfait comme situation ! Elle allait pouvoir piller tranquillement et repartir sans que personne ne se mette au travers de sa route. Enfin c’est ce qu’elle croyait …
Entrer dans l’appartement fut facile, la porte ne présentant pas une grande difficulté qu’un bon coup de pied ne puisse résoudre. Elle fouilla l’appartement de fond en comble, récupérant quelques boites de conserves et quelques bouteilles d’eau qu’elle glissa rapidement dans son sac. Mais au moment de quitter les lieux, un détail attira son attention : une photo. Clemore. Une photo de son ami trônait sur un des meubles. Il était souriant dessus, et accompagné d’un autre homme qui semblait être un collègue de bureau vu les uniformes de travail. Elle fixa la photo comme suspendue dans le temps. Quelles étaient les chances qu’elle se retrouve presque deux mois après dans l’appartement de la seule personne qui avait eu le moindre intérêt pour elle depuis des années ? Elle restait là, fixant la photo, bloquant sur les yeux de Clemore. Il avait l’air tellement bien, tellement heureux, tellement simple. Qu’avait-il pu devenir dans cet enfer ?
Jenna était tellement figée dans le temps et l’espace qu’elle n’avait pas entendu que quelqu’un était entré et se tenait derrière elle, approchant une main de son épaule.
« Ashley ? C’est toi ? »
Lorsque la main toucha la peau de Jenna, tout se passa en l’espace d’un éclair, sa réaction fut rapide et brutale. Elle saisit la main sur son épaule d’une main tordant le poignet rapidement en abaissant le bras. Elle se retourna à 180 degrés levant son autre main qui tenait son couteau de l’armée américaine et asséna un coup de toutes ses forces dans la jugulaire de la personne. Ces quelques secondes de réaction parurent des heures à Jenna quand elle reconnut son « agresseur » … Clemore. Les yeux exorbités, remplis de terreur, le visage déformé par la douleur et la mort qui s’emparait de lui. La lame s’était enfoncée de toute la longueur dans son cou, un flot de sang continu giclait sur le sol et le visage de Jenna. Son agonie fut rapide. Lorsque Jenna réalisa son acte, elle relâcha son emprise. Le corps sans vie de Clemore s’écroula au sol dans une flaque de sang. Aucun son ne sorti de sa bouche. Les doigts de Jenna se décrispèrent et elle laissa le couteau tomber au sol, le son de la lame heurtant le carrelage résonnant dans son esprit alors que son regard horrifié était posé sur le corps de son « ami ».
Les secondes se transformèrent en minutes. De longues minutes. Jenna restait immobile comme une statue, sa respiration était presque imperceptible, elle ne bougeait plus. Tout se bousculait dans sa tête. L’horreur de ce qu’elle venait de faire mais aussi, le soulagement d’avoir su agir d’instinct, d’avoir su « survivre » une fois de plus à une menace. Lorsque le corps de Clemore fut pris de spasmes et qu’il se transforma en rôdeur, Jenna sursauta, observant toujours le visage de cet homme qu’elle avait apprécié un minimum. Elle se baissa pour ramasser le couteau, et sans aucune forme de regret ou de remord, elle planta la lame dans le crâne de la créature le réduisant au silence pour l’éternité. Après avoir retiré le couteau de sa tête, elle l’essuya négligemment sur son pantalon, attrapa son sac à dos et sorti de l’appartement puis de l’immeuble, silencieuse et déterminée.
Mars 2016
Cela faisait maintenant 4 mois que Jenna errait dans la ville. Elle avait pris la décision de se diriger au Sud. Elle était repassée devant ce qu’il restait de son ancienne vie, le dinner. Sans regrets, elle l’avait dévalisé pour les quelques vivres qui pouvaient rester à l’intérieur et avait passé sa route suivant la Fédéral Way jusqu’à Tacoma. Elle ne savait pas réellement ce qu’elle espérait y trouver, elle avançait machinalement chaque jour un peu plus vers l’intérieur de la ville, faisant des haltes dans des maisons ou des appartements vides. Elle ne se reposait que quelques heures chaque nuit afin de ne pas baisser la garde et de toujours pouvoir assurer sa survie.
Un joli matin printanier, elle s’arrêta un instant pour observer une troupe de rôdeurs qui erraient sans but sur le Allenmore Gold Course au centre de Tacoma. L’image de ces morts déambulant sur le green de golf à la lumière du soleil, la fit doucement sourire et elle se dit que finalement rien n’avait bien changé en ces temps d’apocalypse. Il y avait toujours des personnes vides de sens pour parcourir les greens. La vue ne lui parut pas affreuse et elle décida d’élire domicile non loin du green, dans un bâtiment en hauteur, comme à son habitude.
Juin 2016
Cela faisait maintenant des semaines que Jenna observait les rôdeurs faire mouvement hors de la ville. Ils se promenaient partout, dans toutes les directions et malheureusement elle devait songer à faire la même chose. Car bien que la menace soit un peu moins présente, les ressources venaient à manquer dans sa zone et il ne faudrait pas longtemps avant qu’elle ne manque de nourriture et d’eau. Elle prit la décision de remonter au Nord-Ouest en direction de Swede Hill en traversant le Tacoma Narrows Bridge.
Cette idée de passer par un pont ne l’enchantait pas du tout, elle serait à découvert durant la traversée et les pièges seraient nombreux vu le nombre de véhicules abandonnées qui y trainaient depuis des mois. Alors qu’elle approchait du pont mètre par mètre, Jenna aperçut au loin ce qui semblait être un couple. Elle n’avait aucune envie d’engager la discussion avec eux et de se faire repérer. Elle décida alors de les suivre à bonne distance durant la traversée du pont. Cela ferait de bons appâts après tout. Elle aimait la technique du lapin … on laisse le … enfin les lapins courir devant et si menace il y a, ce sont eux qui se font chopper en premier.
Il ne fallut pas plus d’un kilomètre pour que les lapins se fassent avoir bien évidemment. Alors que le couple inspectait chaque voiture pour y trouver de quoi subsister, il se laissa piéger par un rôdeur prisonnier dans un véhicule. Jenna esquissa un rictus moqueur, c’était tellement gros comme « piège ». Comment avaient-ils pu survivre jusque-là en étant si peu prudents ? C’est l’homme qui se fit agripper en premier à l’intérieur de la voiture et en quelques secondes, il n’était que chair ensanglantée sous les yeux de sa femme qui hurlait de terreur au milieu du pont.
« Vas-y crie plus fort … c’est le meilleur moyen de pas te faire repérer espèce de … »
Lorsqu’un second rôdeur apparut derrière la femme, l’espace d’un court instant Jenna eu l’envie de la prévenir mais la scène l’amusait. L’épouse se défendit mieux que son époux et elle parvient à s’écarter un instant du rôdeur. Elle eut le temps de lui asséner un coup violent avec le bâton qu’elle tenait dans ses mains. Ce fut sa seule et unique action chanceuse sur ce pont. Réussissant à se débarrasser du premier rôdeur en lui transperçant le crane à l’aide de son arme blanche, elle eut le mauvais réflexe de faire un pas en arrière vers la voiture où gisait son époux et le premier rôdeur.
Dans un cri de douleur, elle chancela avant de s’écrouler au sol, se tenant les côtes. Le premier rôdeur ne s’était pas fait prier pour la mordre et lui arracher une bonne partie de l’abdomen. Son destin était scellé à ce moment-là et Jenna y vit une belle occasion à saisir. Surveillant ses arrières, la jeune femme se lança sur le pont à toute allure pour rejoindre le futur couple défunt. Arrivée à la hauteur de la femme, celle-ci agonisait contre la carcasse de la voiture, du sang s’écoulant de son ventre et de ses lèvres. Jenna se baissa lentement devant cette dernière, la regardant presque avec dédain. Elle essayait de parler et d’implorer son aide mais elle n’eut aucun retour de la part de Jenna.
Fouillant dans les poches de la femme, la survivante pris ce qu’elle voulait sans réelle résistance puis elle agrippa le sac du jeune couple et vida son contenu dans le sien sans le moindre remord. Elle se releva lentement en regardant dans les yeux celle qui s’éteignait à petit feu.
« Ne t’en fais pas chérie, tu vas rejoindre ton mari sous peu, ça sera pas long »
Jenna tourna les talons sans se retourner et continua à traverser le pont pour rejoindre Swede Hill.
Décembre 2016
Le souvenir de Clemore s’estompait au fur et à mesure des jours, la survie l’emportant sur le regret. Dans ses pensées, plus aucune limite n’était infranchissable dans un monde tel qu’il l’était et la survie devait toujours l’emporter sur la raison. Il n’y avait plus de loi si ce n’est celle du plus fort, il n’y avait plus de règles si ce n’est celles qu’elle se fixait. Cela faisait 5 mois qu’elle était arrivée à Swede Hill, cinq mois qu’elle avait laissé cette femme mourir sur le pont. Elle ne ressentait plus rien. Enfin presque plus rien, car le froid de l’hiver s’annonçait et celui-ci allait être particulièrement saisissant. Quelle idée elle avait eu d’aller au Nord... Le Sud c’est bien ! Il faisait chaud au Sud mais non elle avait choisi le Nord.
Le point positif avec le froid, c’est que les rôdeurs semblaient moins actifs et bien que cela rendait la survie difficile pour les survivants, elle pourrait éviter les morts plus facilement. Et cela n’était pas de refus car une fois de plus les ressources de la zone dans laquelle elle s’était installée venaient à s’épuiser et elle devait se mette en mouvement. Une fois de plus, elle avait choisi le Nord et la zone de Charleston. Pour cela il fallait qu’elle remonte la Route 16 et les fortes chutes de neige n’allaient pas faciliter sa route. Elle faisait des haltes fréquentes dans le moindre bâtiment qu’elle pouvait trouver afin de se mettre au chaud. Le paysage était blanc et magnifique malgré les conditions compliquées et Jenna avançait lentement dans cette immensité de blanc, toujours avec prudence et précaution faisant bien attention là où elle mettait les pieds. Ce qu’elle craignait tout autant que les rôdeurs en cette époque, c’était le blizzard. Il ralentissait grandement sa progression vers Charleston et pouvait la pousser à se réfugier dans des endroits qu’elle n’avait pas eu le temps de vérifier ou sécuriser avant.
Ce fut le cas un soir de janvier. Alors qu’elle avait marché presque toute la journée dans le froid, le blizzard s’était levé en fin d’après-midi et ne lui avait laissé que très peu de temps pour se mettre à l’abri avant que la route ne devienne impraticable. Elle avait fait le choix de rentrer dans le premier bâtiment qui était sur sa route poussant la porte lourde pour se mettre en sécurité, faisant attention à bien refermer derrière elle. Puis … un grognement … suivi d’un autre …
« Et merde il manquait plus que ça … »
Lorsque Jenna se retourna lentement pour faire face au chien, elle vit un berger allemand à deux mètres d’elle. Dans des gestes lents et maitrisés, elle passa une main dans son dos pour essayer de saisir son couteau. Un nouveau grognement …
« Calme toi le molosse ! On va y aller tout doux hein ? Fais le con ! »
Les doigts de Jenna se crispèrent sur le manche de son arme dans son dos. Elle était prête. Jenna était tellement figée sur le chien, qu’elle n’avait même pas remarqué une présence au fond de la salle.
« Narco couché ! Tu fais peur à la demoiselle ! Couché j’ai dit ! »
Jenna recula d’un pas pour s’adosser à la porte en entendant la voix rauque d’un homme. La main toujours dans le dos prête à dégainer sa lame, elle observa malgré la faible lueur d’où venait la voix. Au fond de la salle, se tenait un homme brun d’une cinquantaine d’années. Son visage avait l’air marqué par le temps. Il était assis en tailleur devant un petit feu de camp sur lequel trônait une casserole. Le chien se dirigea vers son maitre et s’allongea à côté de lui.
« Tu n’as pas à avoir peur de Narco, il n’est pas méchant. Il défend juste son maitre. »
L’homme donna quelques caresses à son animal et un os à ronger.
« Je m’appelle Adam. Tu peux lâcher ton arme tu ne risques rien avec moi. Je suis bien trop vieux pour te vouloir du mal. »
Jenna ne bougeait pas, toujours adossée à la porte. Elle ne prononça pas un mot.
« Tu as l’air gelée et d’avoir faim … je n’ai pas grand-chose à te proposer mais cela devrait pouvoir te réchauffer un peu. Allez approche. »
Jenna ne bougeait toujours pas fixant le chien et l’homme du regard, passant de l’un à l’autre pour surveiller chaque mouvement éventuel. La crainte pouvait se lire dans ses yeux mais aussi la violence dont elle était capable à tout instant. Adam, lui, la regardait posément sans forcément prêter attention à chaque instant à elle s’occupant de son repas qui cuisait sur le feu et caressant son chien avec tendresse.
« Je ne doute pas que tu pourrais me sauter dessus et me tuer. Tu es plus jeune, plus en forme. Ça serait simple pour toi. Ça serait un peu plus compliqué avec Narco mais tu pourrais en venir à bout aussi. Tu pourrais faire tout cela alors même que je te parle … tu pourrais tout me voler ensuite. La survie. Je comprends totalement ce que tu peux avoir en tête en ce moment même. Mais à quoi bon voler quelqu’un alors que celui-ci te le propose généreusement ? »
La voix d’Adam était posée et calme. Elle était rassurante. Jenna appréciait cela, aussi elle se décontracta un peu relâchant sa garde et avança de quelques pas vers lui.
« Je … j’m’appelle Ash… j’m’appelle Jenna … pardon pour l’intrusion j’ai cru que le bâtiment était vide et … »
Adam l’écoutait parler tranquillement et alors qu’elle n’avait pas fini sa phrase, il lui tendit un bol en métal avec ce qui semblait être un bouillon ou une soupe.
« Ne t’en fais pas Jenna. Un peu de compagnie ne fait jamais de mal. Narco est de bonne compagnie mais il manque de conversation le pauvre. Je suis désolé si ça n’a pas trop de goût mais on fait comme l’on peut ces temps-ci. Tu n’as rien à craindre crois moi. Quel mal pourrait te vouloir un homme qui te propose un repas chaud en plein hiver glacial ? »
Jenna resta un instant interdite devant cet élan de générosité, puis se décida à prendre le bol chaud tout en s’asseyant face à Adam de l’autre côté du feu. Après s’être restaurée en échangeant quelques politesses avec l’étranger, Jenna se sentit pleinement en confiance. Au moins pour cette soirée. Le reste de la nuit parut une éternité pour la jeune femme. Tout était parfait, comme si le monde était à nouveau normal, sans neige, sans rôdeur et sans apocalypse. Echange de banalités, discussions sur tous les sujets et même quelques fou-rires. Voilà ce dont Jenna avait besoin à ce moment-là. Cela faisait un an qu’elle errait seule dans ce monde et une présence à ces côtés n’était pas de refus. Cette nuit-là, elle dormit paisiblement au coin du feu, en présence d’Adam et de Narco.
Mars 2017
Quatre mois avaient passé. Quatre mois que Jenna et Adam faisaient la route ensemble. La survivante adorait Narco presque plus qu’Adam lui-même. C’était devenu son compagnon de jeu préféré et elle adorait passer du temps en compagnie de cet animal. Maintenant que l’hiver était passé et que la neige avait disparu, le petit groupe avait pris la direction du Nord encore une fois. Adam avait confié à Jenna qu’il avait une maison non loin de Twin Spits et surtout qu’il était prêt à la laisser venir avec lui. Ils avançaient lentement de quelques centaines de mètres chaque jour. Ils prenaient le temps de fouiller les alentours et de faire le plein de vivre quand ils le pouvaient. Après tout rien ne pressait. Le monde n’allait s’écrouler plus qu’il ne l’était déjà.
Elle ne savait pas réellement si elle devait lui suivre ou pas. Autant l’idée d’être en sécurité était attrayante, autant l’idée d’avoir quelqu’un à surveiller ou supporter tous les jours la chagrinait un peu. Mais de toute façon, le groupe était encore loin de la destination et elle aurait tout le loisir d’y réfléchir d’ici quelques temps. Jenna voyait Adam comme un père. Il était très protecteur envers elle et n’hésitait pas à tout lui donner même si ça venait à lui manquer. Evidemment Jenna s’était embarqué dans ces vieux démons de la figure paternelle manquante.
Aout 2017
Le parc de North Kitsap était en vue. Dans le crépuscule de la nuit d’été, la cime des arbres du parc se détachait face à l’horizon. La vision aurait été parfaite si elle n’avait pas été gâchée par le gémissement des rôdeurs de la zone. Cela faisait un certain temps qu’Adam avait l’air moins en forme, de plus en plus fatigué et blême. Jenna l’avait repéré mais elle n’osait rien dire. Elle se contentait simplement de l’aider quand elle pouvait et de prendre soin de lui. Elle se refusait à l’idée de le perdre mais plus les jours défilaient et moins il avait l’air en mesure de pouvoir avancer. Ils se décidèrent à trouver refuge dans un appartement non loin du parc et d’y rester le temps qu’il faudrait pour qu’Adam reprenne des forces. Enfin, elle y croyait mais son partenaire lui, savait pertinemment que c’était la fin …
7 septembre 2017
Jenna était en larmes dans la chambre de l’appartement. Adam était allongé sur le lit, à l’agonie. Au pied du lit, Narco n’avait pas bougé depuis plus de 24h. C’était quasiment fini. Adam allait mourir et Jenna n’arrivait pas à comprendre pourquoi. Elle avait tout essayé pour le soulager et l’aider mais la maladie l’avait gagné et bientôt son « père » (bien qu’elle n’ait jamais osé l’appeler comme cela) allait mourir.
« Jenna ma chérie … ne pleure pas » La voix d’Adam était fatiguée, entrecoupée de toux. « Ça va aller. La vie est ainsi faite. Tu sais ce qu’il reste à faire une fois que je ne serais plus là.»
« Non je ne pourrais pas Adam … ne me demande pas ça »
« Il le faut. Je ne veux pas te blesser et faire partie de cette horreur-là dehors. Fais-le. Tu n’as pas le choix Jenna.»
Dans une dernière quinte de toux, le souffle d’Adam s’arrêta. Sa vie venait de s’arrêter. Dans un sanglot profond, la tête de Jenna s’écroula sur le torse d’Adam …
« … Papa … »
Le soleil se couchait au loin et l’obscurité se fit dans l’appartement. Cette nuit-là Jenna pleura toutes les larmes de son corps et pris la décision de ne plus s’attacher à qui que ce soit. Jamais.
Le lendemain, la jeune femme fit ce qu’il fallait. Après s’être assuré qu’Adam ne se relèverait pas elle enveloppa le corps dans les draps et alla dans le parc afin de lui donner une sépulture. Narco la suivi jusqu'au parc et après le semblant de cérémonie, il resta couché devant la tombe de son maitre. Jenna restait impassible devant la tombe d’Adam. Aucune larme ne coulait sur ses joues. Seule une colère immense brulait en elle. Une colère contre le monde, contre tout. Elle baissa les yeux sur Narco.
« File … vas t’en ! Je ne veux pas m’occuper de toi … je ne pourrais pas m’occuper de toi … je ne pourrais te perdre comme lui … »
Narco la regardait sans comprendre. Elle qui avait pris soin de lui pendant des mois, elle qui avait joué avec lui durant des heures, il ne comprenait pas.
« Vas t’en … VAS T’EN !! »
Elle hurla de toute sa rage sur Narco refaisant le geste de leur rencontre presque neuf mois auparavant agrippant son couteau dans son dos …
« DÉGAGE PUTAIN !!! »
L’espace d’un instant, Jenna vit la scène, sa lame se planter dans le pauvre animal, son regard virant au noir profond. Narco eut aussi peur qu’elle à ce moment-là et il prit la fuite sans attendre et demander son reste. Jenna resta là immobile les doigts crispés sur le manche de son couteau à s’en faire blanchir les jointures. Sa respiration était courte et rapide et ses yeux fixaient le seul compagnon qui aurait pu lui rester, s’enfuir au loin.
11 novembre 2017 – 7h37
La journée s’annonçait classique. Un réveil aux aurores, un déjeuner rapide d’une ration militaire et d’un verre d’eau, le tout avant de sortir chercher une nouvelle zone à piller. Jenna prépara quelques affaires dans son sac dans le cas où elle ne pourrait rejoindre son camp de base avant la nuit. Elle sortit ensuite de son appartement, qu’elle avait élu domicile depuis quelques semaines. Il se situait non loin du parc de North Kitsap. Elle savait que la zone était fréquentée depuis plusieurs mois assez régulièrement par un groupe de survivants mais elle avait toujours fait en sorte de les éviter. Etudiant au mieux leurs habitudes pour ne jamais croiser leur route.
Vagabondant dans les rues adjacentes du parc, elle décida de grimper à la façade d’un immeuble sur laquelle subsistait une échelle de secours. La routine pour elle à vrai dire, elle avait fait cela des centaines de fois. Après avoir esquivé un petit groupe de rôdeurs au pied de l’immeuble, elle se saisit de l’échelle et commença son ascension le long de la façade.
Un premier tremblement presque imperceptible vint la stopper dans son ascension. L’espace d’un instant elle se figea, se demandant si elle avait rêvé. La seconde secousse fut la plus terrible. Jenna crispa ses mains sur les barreaux de l’échelle pour ne pas chuter. Le séisme dura de longues secondes sans que Jenna ne lâchât prise mais c’était sans compter sur le manque entretien des bâtiments depuis maintenant plus de deux ans. La façade se fendit rapidement et l’échelle céda dans la foulée, poussant Jenna dans le vide, dans une chute de plusieurs mètres.
Son atterrissage fut violent. Elle tomba de tout son poids sur le sol froid et dur, poussant un cri de douleur lorsque son dos heurta le trottoir de la ruelle derrière l’immeuble. Sur la violence de l’impact, Jenna perdit connaissance. Lorsqu’elle se réveilla quelques minutes plus tard, un épais nuage de poussière recouvrait la rue et il ne lui fallait pas plus de quelques secondes pour discerner les ombres et le bruit caractéristique des rôdeurs qui approchaient. Dans un effort douloureux, elle se mit sur ses jambes et poussa un cri de douleur au même moment s’apercevant qu’un morceau de verre venant d’une vitre de l’immeuble s’était logé dans sa cuisse gauche, juste sous son tatouage. Mais pas le temps de réfléchir ou même de l’enlever, elle devait se mettre à l’abri avant que les rôdeurs ne fondent sur elle. Elle attrapa son sac à dos d’une main et se traina péniblement dans le sens opposé des morts, laissant sur son chemin une trainée de sang qui n’allait pas l’aider à les semer. Tout au long de la ruelle, elle essaya toutes les ouvertures qu’elle trouvait pour tenter de tomber sur un refuge. Jenna fini par entrer dans une espèce d’arrière-cour délabrée. Refermant la porte derrière elle, elle s’y adossa en s’asseyant au sol. La jeune femme arracha son débardeur hâtivement, s’en servant comme garrot sur le haut de la cuisse pour limiter l’hémorragie avant de retirer le morceau de verre de sa chair non sans pousser un cri étouffé de douleur profonde.
« Putain j’vais pas crever aujourd’hui quand même ! » pensa-t-elle presque à voix haute alors que les rôdeurs s’agglutinaient sur la porte derrière elle, la forçant aux limites de sa résistance. Inspectant rapidement la cour dans laquelle elle avait trouvé refuge, elle vit une opportunité au fond, derrière un buisson sauvage. Une deuxième porte semblant plus solide mais qui pouvait cacher tout et n’importe quoi. Sans réfléchir elle se dressa à nouveau sur ses jambes en grimaçant, se tenant la cuisse et dans un élan de témérité et d’inconscience, elle courut aussi vite qu’elle put vers ce nouvel espoir de survie. Elle ouvrit la porte sans ménagement, franchie le seuil de l’ouverture et referma derrière elle du mieux qu’elle pouvait. Elle se tenait face à cette porte métallique un peu blindée, espérant que ce rempart serait plus solide que le premier qui venait de céder dans la cour dans un bruit sourd. Jenna recula d’un pas dans l’obscurité sans savoir où elle se trouvait et elle perdit l’équilibre dans ce qui semblait être des escaliers descendant dans une cave …
« Putain de karma de meeeerde ! »
Jenna dégringola sur une dizaine de marches avant d’heurter à nouveau le sol, son dos cognant le fond de la cave. A l’impact, elle sentit et entendit un craquement au niveau d’une de ses chevilles lui arrachant un nouveau rictus de douleur. Se faisant violence malgré la seconde blessure, elle se traina au fond de la cave en rampant sur le dos sans lâcher les escaliers des yeux malgré l’obscurité ambiante. Elle se blottie contre le mur du fond et sortie la seule arme qu’elle avait sur elle, son couteau militaire en le pointant vers les escaliers comme pour éloigner le mauvais sort.
« Tu vas pas mourir aujourd’hui, tu vas pas mourir aujourd’hui, tu vas pas mourir aujourd’hui, tu vas pas mou… »
Elle se répéta cette phrase dans la tête jusqu’à épuisement, les bruits des cadavres cognant la porte faisant écho dans toute la cave mais s’estompant un peu plus à chaque minute. Elle finit par s’endormir là, prostrée dans l’obscurité dans une situation de sécurité relativement précaire.
Elle passa 48 heures dans cette cave, épuisant le peu de vivres qu’elle avait dans son sac avant de se décider à sortir en se répétant encore et encore qu’elle n’allait pas mourir aujourd’hui. D’aspect, tout était calme à l’extérieur, plus aucun bruit pour le moment la cour semblait vide. Jenna se traina avec grande peine vers la porte, grimaçant à chaque pas. Une plaie mal refermée à la cuisse et une cheville tordue voire fêlée, elle avait connu pire en prison mais au moins là-bas, personne n’essayait de la bouffer à chaque coin de rue. Elle ouvrit la porte et se cacha les yeux avec une main pour se réhabituer lentement à la luminosité. La cour était effectivement vide et aucun bruit ne semblait venir de la ruelle. L’occasion était trop belle. Elle devait avancer et rejoindre son camp dans l’appartement au nord du parc. Il n’y avait que deux kilomètres au maximum soit une quarantaine de minutes de marche en état normal mais là … vu ses blessures, elle allait devoir redoubler de prudence. La jeune femme devra faire deux heures de marche au bas mot pour se mettre en sûreté.
Elle se lança dans la ruelle avec autant de vitesse qu’elle put et reprit le chemin de son immeuble, faisant plusieurs détours pour éviter des groupes de rôdeurs ou les décombres du séisme. Elle avait fait la moitié du trajet lorsqu’elle entendit des bruits à un croisement. Instinctivement, elle essaya de se cacher dans la première bâtisse ouverte, s’y engouffrant sans ménagement aucun. Mais elle venait de réaliser que bruit qu’elle faisait pouvait attirer le groupe, qu’ils soient morts ou vivants.
A bout de souffle, elle s’écroula à l’intérieur sur le sol serrant son couteau dans la main avec le peu de force qu’il lui restait. Lorsqu’elle vit des silhouettes dans l’encadrement devant elle et qu’elle réalisa que ce n’était pas des rôdeurs, un sentiment de sécurité soudaine s’empara d’elle si fort qu’elle en lâcha son arme. Quelques larmes s’échappèrent avant qu’elle ne perde connaissance …
« Je ne vais pas mourir aujourd’hui ».
Lorsqu’elle revint à elle quelques heures après, elle avait la cuisse et la cheville bandées et elle était allongé dans un lit, mais pas le sien. Elle ne connaissait pas cet endroit, cette pièce. Elle se mit en position assise sur le lit et jeta un œil rapide à la pièce qui l’entourait. Tout était très épuré, les murs étaient vides. Seul restait une carte géographique en mauvais état avec le nom du lieu :
« Bainbridge Island »
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Emily Browning• <bott>Votre pseudo</bott>
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• Lehane
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• Serveuse
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Re: Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 17:30
Saaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaluuuuuuuuuuuuuttttttt
Bienvenue et bon courage pour ta fiche ! Contente de te voir par ici
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Re: Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 17:44
Bienvenue dans le coin
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Re: Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 17:53
Welcome here mam'zelle, je dirai bien que j'adore le vava (ce qui est le cas) mais Eliza est déjà prise, il te faudra en changer et si tu as des doutes, le bottin peut t'être utile.
Sans quoi bonne rédaction pour ta fiche !!!
Sans quoi bonne rédaction pour ta fiche !!!
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Re: Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 17:59
Merci tout le monde
Oups autant pour moi, je l'ai manqué dans le bottin, my bad !
Je cherche ça dès ce soir pour corriger.
Joann Cain a écrit:Welcome here mam'zelle, je dirai bien que j'adore le vava (ce qui est le cas) mais Eliza est déjà prise, il te faudra en changer et si tu as des doutes, le bottin peut t'être utile.
Sans quoi bonne rédaction pour ta fiche !!!
Oups autant pour moi, je l'ai manqué dans le bottin, my bad !
Je cherche ça dès ce soir pour corriger.
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Re: Jenna Farrel - Ready to do whatever it takes to survive
Lun 18 Déc 2017 - 18:13
Bienvenuuuuue par ici ! \o/
Et excellent choix de groupe, évidemment.
Et excellent choix de groupe, évidemment.
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