Arrivés au ranch, ses hommes s’étaient déployés autour d’elle et des otages. Le Hum-Vee de Jane s’était éclipsé, comme ordonné. Ela se tenait aux côtés de Zack, le petit Wright dans les bras et sa jumelle accroché à la jambe. L’instant était crucial et l’israélienne ne soufflait mot pour l’instant. Stanley venait de l’avertir de la mort de Swann dans l’attaque et le cœur de l’architecte avait eu un raté. Ebranlée par cette perte, une larme unique perla sur sa joue. Le jeune Blackmore était somme toute un peu spécial, mais elle l’appréciait sincèrement. Elle avisa Merl au milieu des deux groupes, retenant une femme et son cœur se serra. Atkins prit la parole et Ela ne l’interrompit pas, fixée sur la personne de Merl qui se mettait entre les deux groupes. Les mots de la Navajo eurent un écho en elle. Trop de sang avait coulé. Le regard de l’israélienne s’assombrit de tristesse alors que Merl se retournait vers elle, la suppliant en silence d’intervenir.

Elle ne pouvait pas. Pas comme ça. Elle regarda l’enfant dans ses bras, avant de regarder Zack qui s’avança vers les deux otages. Dans les faits, l’exécution sommaire des otages ne lui plaisait pas. Les négociations étaient perdues d’avance. Jusqu’à ce que Zack mentionne la mort volontaire de Swann. Un peu surprise, elle jaugea la foule devant eux. Prémédité ? Peu importe. Elle savait que Zack n’avancerait pas ces propos s’il ne l’avait pas vu de lui-même. Elle savait également qu’elle n’arrêterait pas le geste que s’apprêtait à faire l’homme d’affaire. Elle se détourna légèrement, pour empêcher le petit garçon dans ses bras de voir ce qui allait arriver, et cacha les yeux de sa jumelle à l’instant même où Atkins pressa la détente. Ce sont les pleurs des enfants qui retentirent ensemble et qui firent mal à Ela. Un autre coup de feu retentit, l’israélienne releva la tête, avisant deux d’en face à terre. Personne n’était blessé.

Continuant de cacher aux enfants l’état de leur belle-mère, Ela se tourna vers les ranchers. Elle avisa Merl, et sa réaction, et subtilement elle s’avança pour se mettre entre Zack et la position de son compagnon. Elle lui envoya un regard d’avertissement, non pas autoritaire, mais suppliant. Elle ne voulait pas avoir à le renvoyer derrière les lignes. Elle avait peur de devoir assumer cette responsabilité vis-à-vis de Merl. Car elle n’aurait pas le choix. Autour d’elle, tous les enfants s’étaient mis à pleurer. Elle se tourna ensuite vers le peuple, et donna de la voix. « Cela suffit ! » Et elle regarda autant Zack que le reste des gens en face d’eux. Elle hocha doucement la tête. Il était temps de passer à la suite. « Vous aviez été avertis par notre équipe, et la proposition que nous vous faisons est toujours d’actualité. Pour ce faire, nous sommes allés récupérer les enfants que vous avez inconsciemment envoyés sur les routes. Et comme promis… » Elle darda son regard sur Shawna. « Nous avons ramené ce groupe en vie. » Dans un sale état pour certains, mais en vie. « Ne serait-il pas temps de rendre ces enfants à leurs parents ? » Demanda-t-elle avec sévérité. Puis elle regarda Atkins, qu’il pose les termes de l’échange.

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Il l'aurait parié que Pocahontas rouvrirait sa grande gueule, néanmoins ce n'était que pour baver un monceau de conneries. Ils n'avaient rien fait. Bha putain, rien faire chez eux se limitait donc à égorger un môme – comme le soulignait Zack auprès duquel il se tenait -, balancer des putains de fumigènes à la con et, d'après les troupes à ôtages retenus derrière eux, accompagnées des mioches, à s'barrer pour tenter leur chance ailleurs. Rien faire donc, ouais, néanmoins Atkins avait raison, il leur avait rabaché que s'ils se tenaient à carreaux rien n'éclabousserait leur petite vie bien pépère de bouseux trop impulsifs. Malheureusement c'était comme pisser dans un violon, il avait fallu que ces abrutis n'en fassent qu'à leur tête et se foutent eux même dans la merde. La horde, tout ça, le journaliste s'en carrait puissant, il était déjà sur le qui vive depuis que la grande tige avait viré la sécurité de son magnum. Ce ramassis de con cherchait sans doute de la pitié dans son regard, le concernant lui il n'en avait aucune et Victoria non loin, qu'il fixa rapidement pour constater le bleu sur sa mâchoire, non plus. En fait, aucun d'eux que ce fut Zack, Morgan, Aodhan, Vicky, ou lui n'avait de pitié pour ces enculés de première. Quant à leurs alliés, va savoir ce qui leur traversa le crâne au moment ou Atkins pressa la détente.

Fuller esquissa un simple rictus. Ils avaient ce qu'ils méritaient, peu importait qu'ils beuglent ou chialent comme ils savaient visiblement si bien le faire, il fallait réfléchir avant de buter le Phasme qu'il n'avait pas su tirer des crocs des manouches avant. Puis là, dans un court laps de temps voué à la suprise et au silence, il vit la connasse blonde saisir un flingue et s'approcher bras tendu vers Zack. Son sang ne fit qu'un tour. Le trentenaire ravala son sourire lui agrippa fermement le poinet, dégaina sa matraque et lui envoya la garde rigide de celle ci en plein dans le bide avec une rage grandissante. Lorsqu'elle fut agenouillée devant lui, Nate logea l'arme sous son menton pour l'inviter à le fixer lui et non Atkins avant de redresser les billes sur l'assemblée de pécore devant eux.

- L'premier qui bouge un nerf, qui moufte, ou quoi qu'ce soit, Précisa-t-il avant d'esquisser un p'tit sourire éloquent. J'lui matraque la gueule jusqu'à c'qu'elle sévanouisse, pigé ? N'obtenant aucune réponse, il fit mine d'armer le bras et captura leurs regards. Fallait vous vacciner les gars, vous aviez chier dans la colle p'tin.

Les choses étaient claires, même limpides.... Suite à ça, il écouta d'une oreille le Leader de leurs alliés. Zack pouvait enfin reprendre le reste de l'échange sans craindre de se faire plomber... Du moins, si ce ramassis de connard tenait suffisamment à la p'tite gueule d'ange, agenouillée devant lui, à laquelle il servit un clin d’œil et un sourire d'enfoiré.

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Ça ou leur faire du vent ... Ce serait sans doute revenu au même... Les secondes qui suivirent furent déterminantes en ce qu'elles représentaient : La perte d'un des autres membres de leur groupe. Ashley essaya en vain de s'interposer, mais Megan fut la suivante à s'ajouter à une trop longue liste, rendant péniblement son dernier soupir dans des plantes de douleur, devant l'impuissance des personnes qui l'avaient recueilli, et peu importe ceux qui pouvaient prétendre la connaître réellement, sa présence avait marqué chacun des esprits des membres de Issaquah, et Jeff eut bien du mal à admettre que son combat s'était désormais terminé.

Quel combat au juste ? Quelles en étaient les règles et les consignes ? Est-ce qu'ils avaient seulement conscience des enjeux ? La situation ne faisait que s’envenimer, s'évertuant dans un engrenage de jeu de pouvoir, de celui qui serait capable de faire mordre la poussière aux personnes qu'ils rencontreraient...  La pression ne faisait que monter, maintenant que Ashley, suite à sa tentative pour tuer Zack soit tenue en joue par Nathan qui fanfaronnait.   " Mais qui tu penses impressionner à part les deux neurones qu'il te reste hein !? " balança-t-il, agacé.

Ela, invoqua le calme, prétextant que ils connaissaient les conséquences et que les enfants présents souffraient énormément de la situation, demandant même l'accord de Zack pour les rendre à leurs familles, brisées... De qui se foutait-t-elle ? " Si tu peux te contenter de ça pour légitimer vos actes et garder ta conscience tranquille, qu'il en soit ainsi ! " la condamna-t-il, prêchant même avec hargne pour sa propre paroisse, au point où il en était... De simple trouffion, à désormais meurtrier par procuration... C'était dingue comme c'était facile..   " Si la maîtresse d'école a terminé sa leçon, ce serait une bonne idée maintenant de se foutre à table non !? "  déclara-t-il avec un regard noir, profondément meurtri. Et aussi paradoxal que ça pouvait paraître. Il avait beau aimer la vie, se réjouir de chacune des choses qu'il pourrait vivre, il n'en était pas moins, pour le moment, profondément dégoûté de ce qu'était le monde qu'il regardait à l'époque avec des yeux innocents, l'Apocalypse selon Saint-Jeff, et il avait rien vu venir.

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Le coup l’avait sonnée, pas assez pour qu’elle ravale son fiel mais la blonde avait bien compris désormais que tout était fini. Pire encore, elle ne pourrait que se sentir responsable. Ce type était mort par sa faute et sa mort avait entrainé celle de Meg. La matraque sous son menton la força à relever le nez vers ce type. Encore un sombre connard qu’elle avait envie d’égorger. Malgré les larmes qui roulaient sur ses joues, malgré sa peine, Ash’ ne baissa pas les yeux, soutenant le regard et ce sourire que le connard lui adressa.

La voix de Jeff lui fit détourner un instant les yeux, à peine le temps de capter l’air du connard avec sa matraque et d’entendre Ludwig. L’arme s’abattit sur son bras gauche, lui arrachant un cri de douleur contenu. Mais elle ne lui donnerait pas la satisfaction de pleurer, pas à cause de ça. Une brune prit alors la parole. Elle parlait des enfants. Hope. Tenant son bras gauche de son bras droit, Ash’ hasarda un regard vers sa fille plus loin. Tout ira bien ma puce.

« C’est fini … Ludwig a raison … » souffla la blonde, épuisée. Son regard retomba un instant vers le sol. Axel avait besoin de soin, ils devaient récupérer les enfants. C’était fini.

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A peine la brunette se retrouva-t-elle au sol, crâne éclaté sous l'impacte de la balle, que les réactions se firent entendre. Et celle d'Ashley fut relativement imprévisible. Le coup de feu retenti rapidement et, si le blond ne vit pas la balle qui devait originellement fuser droit sur lui, il aperçut tout de même Nathan se jeter à temps sur la jeune femme pour la cogner de sa matraque et la mettre à terre. N'ayant pas bougé d'un millimètre, Zack la toisait de cet air supérieur, ne lâchant qu'un soufflement lourd de dédain lorsqu'elle lui affirma qu'il paierait pour cela. Sans doute, et pour tout ce qu'il avait déjà commis dans sa vie, toutes les vies prises, mais qu'est-ce que ça pouvait bien faire ? L'heure du jugement dernier arriverait bien assez tôt, la différence étant que lui ne ressentirait pas la moindre foutue culpabilité à se retrouver face à ses actes. On lui prenait, il prenait aussi. Sans doute que si son enfance et cette foutue vie dans ce monde de merde avait été plus simple il aurait été plus enclin à la compassion, peut-être, mais les choses étaient telles qu'elles étaient aujourd'hui et oui, il se fichait bien de leur sort tant que les siens s'en sortaient indemnes.

La voix d'Amrani calma d'un seul coup les paroles qui fusaient, le trentenaire tournant la tête vers elle, affichant cette expression sans émotion. Elle trouverait les mots pour calmer les mœurs un minimum, il n'en doutait pas. Reportant alors son attention sur ceux d'en face, hochant brièvement la tête comme pour valider les propos de l'Israélienne alors qu'il rangeant dans son holster le Desert Eagle. Le moment de rendre les ''otages'' aux membres du ranch était venu et, alors qu'Ela posa son regard sur lui, il sentit la main de Morgan sur son bras. « C'est la fille d'Ashley » lui avait-elle simplement soufflé près de l'oreille en désignant la blondinette du menton. Tiens donc, en voilà une information intéressante ! L'autre rouquin reprit cependant la parole, s'impatientant apparemment de la situation. Bien, ils étaient au moins deux. Dardant un regard sombre sur lui, Zack cru voir son acolyte tenter de le calmer avant qu'il ne s'adresse à lui, répétant ses propres mots. Hochant la tête d'un air approbateur, il inspira. « Nous pouvons discuter. »

Laissant planer un court silence suite à ces mots tandis qu'Ashley semblait elle aussi capituler, il reprit. « Comme vous l'a dit Madame, nous allons vous rendre vos camarades, et vos enfants son précieux. Pour chaque adulte accompagnant un enfant, l'un des vôtres devra rester avec nous. Simple garantie. » Et son ton prouvait bien qu'il ne faisait pas une mauvaise blague. Ils ne forceraient pas quelqu'un en particulier à rester mais avaient bien l'intention de garder un moyen de pression. Tournant alors la tête vers la fille d'Ashley, il l'invita à approcher avant de poser une main ferme sur son épaule. « Sauf elle. »

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