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Lorsque Zack annonça que les enfants allaient leur être rendus, Ashley soupira doucement, rassurée. Mais son soulagement fut de trop courte durée, la voix du blond énonça quelques mots qui ne la rassuraient pas le moins du monde alors que son regard suivait les pas de sa fille. « Non … Non … Zack s’il te plait … S’il te plait ... » Elle entendit les voix de ses camarades qui s’élevaient, se proposaient pour les rejoindre en échange des enfants. Elle entendit la voix de Jon qui comme elle ne pouvait pas laisser partir la blondinette. Ash’ essaya de se défaire de la prise du connard en second, quitte à ramper dans la mélasse au sol.

Puis son regard se posa sur cet abruti qui la tenait sous la menace depuis quelques minutes. « S’il y a la moindre trace d’humanité dans vos putains de carcasses, laisse-moi échanger ma place avec elle … Laissez-moi lui … » L’armure se fissura, la colère laissait peu à peu la place à la peur, à la peine, les larmes, la voix chevrotante. « Je vous en supplie … » Son regard se posa sur sa fille, toute proche de Zack. « Hope ça va aller ma puce, ça va aller … » souffla-t-elle entre les larmes qui lui brisaient la voix. Tout ce qu’elle voulait c’était prendre sa fille dans ses bras, fuir, loin d’ici, ce qu’elle aurait dû faire, ce qu’elle n’avait pas fait pour ces personnes qu’elle considérait comme sa famille.

Ils avaient pris Meg, ils avaient pris Bateson et Trey, ils leur prenaient leur liberté. Et ils lui prenaient sa fille. La blonde s’affaissa sur elle-même, assise par terre dans la boue souillée par le combat qui avait eu lieu plus tôt. Elle avait merdé, du début à la fin, elle n’avait pas été capable de la protéger cette fois. Non loin, James et Nola prenaient la suite de Caleb et s’avançaient pour rejoindre Zack et son groupe. Ash’ leur adressa un regard désolé. Désolée.

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    Toujours maintenu par le type à mes côtés, je suivais avec beaucoup de mal tout ce qu'il se déroulait. Et les choses allaient clairement en s'empirant. Le coup de feu, le corps de Megan, sans vie, les cris, un deuxième coup de feu. Puis uniquement des paroles entrecoupées de silences lourds, pesants. Cherchant les yeux des miens pour leur adresser un regard désolé, je me sentais perdre un peu plus pied à chaque seconde. Ces fameuses secondes m'éloignant un peu plus de la vie. Au fond je le sentais : des soins ne pourraient être utiles, pas après tout le sang que j'avais déjà dû perdre. Mais voir les miens pouvoir retourner auprès des nôtres étaient tout ce qui comptait.

    Les deux chefs du groupe d'enfoirés avancèrent finalement le fait que nous allions êtres rendus à nos proches, tout comme nos enfants, en l'échange de... d'autres d'entre nous ?! M'agitant légèrement, je secouais la tête.

« Non... c'est... compris, n'en reprenez pas... » avais-je marmonné sans même être sûr que d'autres personnes en dehors du type près de moi avaient entendu.

    Mais ces paroles furent vaines, comme notre tentative de préserver nos enfants de toute cette horreur. Et les cris d'Ashley, Hope qui devaient rester là, certains des nôtres s'avançant déjà. Me sentant avancer, je me laissais faire, bien incapable de faire quoi que ce soit d'autre, avant que deux personnes ne se placent autour de moi pour me soutenir. La mère de Nathaniel et Valeria. Cherchant Shawna et Liam du regard, je ne pus que serrer les dents en voyant Hope rester près de ce type.

« Vous n'êtes... que des salauds. »

    De nouvelles paroles totalement futiles et une seule pensée : j'aurai préféré être mort sur le coup que d'avoir à voir les miens traités de la sorte, que d'avoir à affronter une énième fois toute l'animosité du genre humain.

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- Ouch. Ça tache.

Ça avait été le seul commentaire de Victoria au moment où le crâne de Megan avait littéralement explosé. Le calibre magnum a bout portant, c’était vraiment sale comme résultat. Ça ne lui faisait ni chaud ni froid mais il fallait reconnaître que merde… finir avec la tronche en puzzle 1000 pièces, c’était pas la plus belle façon de quitter ce monde.

Elle avait récupéré sa batte dans le fourgon. Maintenant qu’ils étaient assez de musclés pour brandir les flingues sur les fermiers – qui venaient visiblement de passer un moment désagréable – c’était bon de retrouver son joujou préféré. Et bla-bla-bla, et bla-bla-bla, ça continuait à parler en vain en face. C’était dingue d’être obsédé comme ça par l’envie de montrer qu’on avait la plus grosse, même quand on concourait contre Rocco Sifredi. Heureusement, quelques-uns de ces cons commençaient à comprendre que la vie c’était pas rose et que, quand on a la plus petite quéquette, on se taisait. Malheureusement, d’autres avant encore une trop trop grande gueule. Comme ce rouquin là, qui menaçait Nathan au milieu de l’échange d’otage. Ça, elle était obligée d’intervenir :

- Hey, trouduc’, t’sais compter ? Elle attendit que le concerné la regarde – la pigiste était un peu en retrait, perso, j’vois à peu près 40 putain d’fusils prêts à t’mettre le crâne dans l’même état qu’mémère là, elle pointa nonchalamment le doigt vers la dépouille de la métisse, alors rentre ta queue maint’nant. On l’a vue et elle est minuscule. T'as perdu. Ferme ta gueule et rentre dans l’rang.

Sur ces bonnes paroles, Victoria s’approcha suffisamment pour attraper sans délicatesse le bras du deuxième otage et le tirer vers elle. Elle le confia sans plus de ménagement à une paire de types qui s’occupèrent de le faire rejoindre son copain aux tâches de rousseurs et à la bouche-à-pipe. Qu’ils n’hésitent pas à lui coller une droite si ça pouvait la lui faire fermer. Ensuite, la trentenaire crut vraiment qu’ils allaient s’en tenir aux chouineries de la maman ou à la décision du pauvre vieux qui se croit héroïque en prenait la gamine que gardait Zack dans ses bras. Des réactions pathétiques mais normales au final.

Sauf que non : l’insurrection vint de l’un des leurs, qui protesta de voir une enfant prise en otage. Les yeux olivâtres de la brunette s’écarquillèrent comme si elle venait de voir la lune du pape. Est-ce que le camp d’Ela avait survécu en buvant sa propre pisse jusqu’à ce que ça leur détraque les neurones ou quoi ? Une semaine auparavant, ils se vantaient d’avoir réduit des camps en cendre et là, ça jouait les pucelles effarouchées ? Victoria n’était pas agricultrice et pourtant, elle savait très bien que cette histoire de terre incultivable, c’était de la flûte de pan. Les charognes n’avaient pas été enterrées, ils avaient encore largement le temps de les dégager et de les cramer avant d’avoir pourri le sol.

- Certains jouent à la grosse teub et d’autre ont perdu la leur, marmonna-t-elle pour elle-même avant qu’une voix ne résonne aux côtés de l’israélienne. C’était Donovan.
- Roger, on t’appellera quand on aura b’soin d’savoir comment traire une vache. En attendant tu la boucles et tu r'viens ici. M’oblige pas à vous renvoyer au bercail attachés dans l’coffre d’une bagnole.

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Bla, bla, bla... Le trentenaire en avait plein l'cul de les entendre geindre bordel, du moins, c'était légitime d'une part mais quand on était du bon côté de la frontière on en avait profondément rien à carrer. A cette pensée, il gratifia la blondinette d'un autre sourire et la maintint légèrement, quand Zack affirma qu'il garderait sa fille, avant de la laisser chouiner et se rouler dans la boue. Si ça lui faisait plaisir à maman..... La mère qui suppliait en le faisant marrer intérieurement sur son humanité. Oh si il en avait, mais pas pour elle ni tous ces abrutis s'étant crus plus malins. Vic elle, avait enfin ouvert sa jolie bouche et pris sa défense face à l'autre crétin roux qui avait trouvé judicieux d'agripper Zack pour le menacer, sacrément bandante à prendre sa défense d'ailleurs, enfin bref c'était pas l'moment.... D'la bouillie, avait dit Roger Rabbit ? sûrement tien, il aurait l'crâne en charpie avant de faire un pas pour lui coller une pichenette, attention, les yeux fermés et à genoux, oh ouais Fuller ne l'oubliait pas celle là, alors quand ce connard se proposa pour l'échange, il esquissa un sourire. Déjà deux glands dans le lot, le maigrichon et Poil de Carotte. S'en suivirent d'autres qui rejoignirent les rangs pour libérer les mioches, et ça geignait encore et encore..... Un grand type cheveux grisonnants se proposa aussi bien... C'était suffisant néanmoins la brune, qui avait tiré dans le bras de Zack à leur première rencontre, ouvrit la bouche afin qu'ils l'embarquent aussi.

- T'es aveugle ma caille ? Sourit-il, avant de zieuter derrière lui et hausser les épaules. Y a plus personne à troquer donc tu campes ici et tu feras c'que l'autre crétin de chez nous vient de proposer. Siffla-t-il en coulant son regard sur l'un des Rogers.

Bordel fallait encore qu'on aide ces cons après leurs choix de merde, ils se croyaient où ? Chez mémé ? Fallait ils qu'ils boivent le thé avec ces paysans en venant récupérer leur du plus tard ? S'balader main dans la main avec eux en fauchant le blé ? Il rit, les images défilaient dans sa tête, néanmoins il agrippa le bras de la blondinette à terre et l'invita à se redresser en lui souriant.

- Lève toi maman, on l'répétera jamais assez mais, s'vous êtes pas débiles ils seront traités comme des princes...... Nate fixa le rouquin cependant, lui il passerait un sale quart d'heure pour lui avoir joyeusement pété les couilles, mais ça, il le savait pas encore. Repoussant la blonde dans les bras de son groupe, Nathan agrippa son flingue histoire de. Si un revenait à la charge ce serait forcément plus dissuasif que la matraque. on s'revoit bientôt t'inquiète gueule d'ange.

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