Attendant la réponse de ce type qui semblait se croire au dessus de tout, je restais planté devant Shawna, main crispée autour de ma machette, prêt à réagir à la moindre attaque. À nouveau cependant, l'angoisse s'immisçait dans tous mes pores, prenant peu à peu mon sang-froid alors que mon regard posé sur les individus d'en face était plus sombre que jamais. Le type se mit à répondre de ce ton hautain qui me donnait envie de lui enfoncer ma lame dans le crâne, image entière à lui seul de tout ce que je haïssais chez les Hommes, de ce pour quoi j'avais toujours été aussi méfiant, aussi haineux de cette société dans laquelle nous évoluions auparavant. Et ces vices faisaient partie intégrante de ce monde également. Si j'y étais préparé, je peinais cependant à garder mon calme quant à la suite des événements ; perdre l'un des nôtres serait inacceptable, sans compter le fait que ceux qui comptaient le plus à mes yeux, ceux qui étaient une famille, étaient tous là-dehors, à mes côtés.

    La fin des paroles du type me figèrent sur place, mes yeux s'écarquillant. Travailler pour eux ? Il n'était pas sérieux tout de même ? J'aurai aimer en douter mais, pour la première fois depuis qu'il avait ouvert la bouche, ses paroles paraissaient vraies, plus vraies et plus dangereuses que jamais. Ne pas leur faire confiance. Et l'explication de Caleb appuya encore plus ce fait. Ils étaient des pourris, tous autant qu'ils étaient. Y en avait-il au moins l'un d'eux qui n'avait rien à se reprocher ? Sans doute pas, et derrière leurs sourires enjoliveurs se cachaient des êtres qui ne méritaient même pas de fouler cette terre, notre terre.

    Les paroles d'Elena arrivèrent jusqu'à moi alors que je gardais le silence, avant que Carmen ne réponde à son tour, sortant son tomahawk tandis que la Grecque en fausait de même avec son arme. Avançant de quelques pas à mon tour jusqu'à me retrouver à leurs côtés, je serrai tant mes doigts autour de ma machette que mes jointures devinrent blanchâtres. Qu'ils approchent, qu'ils tentent quoi que ce soit et leur sang coulerait avant qu'ils n'atteignent l'un des nôtres.

« Vous vous êtes attaqués aux mauvaises personnes, au mauvais groupe. Nous ne céderons pas et nous n'hésiterons pas à répliquer si vous tentez de jouer aux plus intelligents » avais-je lancé d'une voix forte, mon regard toujours planté sur ces sombres ordures.

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Évidemment, à son explications, les réactions des paysans d'en face ne tardèrent pas à fuser. Ashley semblait avoir du mal à y croire, il était presque amusant de la voir s'insurger encore des actes du trentenaire alors qu'elle avait déjà eu l'occasion de voir son côté le plus sombre. À sa question, il avait hoché brièvement la tête, ses lèvres s'étirèrent à nouveau en un sourire des plus faux. Un autre homme s'invita dans la discussion cependant, s'avançant un peu pour se faire entendre. L'apercevant enfin, l'ancien homme d'affaires fronça les sourcils. Ce type lui disait vaguement quelque chose mais impossible à l'instant de resituer les événements. Lorsqu'il prit la parole, Zack se remit à sourire d'un air un peu plus carnassier. Pauvre homme, agressé par une furie rousse d'environ vingt centimètres de moins que lui. Penchant légèrement la tête sur le côté, il ne le quittait pas des yeux. « Nous sommes peut-être une menace, mais nous ne le deviendrons que si vous jouez aux plus malins » avait-il rétorqué, n'amorçant aucun mouvement vers ses propres armes.

Une autre personne ne tarda pas à prendre la parole, celle-la même qui leur avait demandé des comptes un peu plus tôt. Un élan de confiance de leur part ? La question arracha un faible rire lourd de dédain au trentenaire qui secoua la tête. « La confiance ne fait que mener à la perte, et celle que vous semblez porter malgré les circonstances est relativement déplacée. » Une manière de leur dire qu'ils avaient des garanties ? Peut-être, mais ces imbéciles ne semblaient pas s'en rendre compte pour l'instant. En témoignait l'amérindienne qui vint en rajouter une couche. Une plaisanterie ? C'était elle, la blague, une grosse blague à elle toute seule. Leurs terres, des loups, des vautours ; elle en avait d'autres des comme ça ? Et cette arme qu'elle venait de dégainer rapidement suivie par celle qui semblait également mener son groupe, grave erreur. Le pas en avant de Morgan ne passa pas inaperçu et, machinalement, Zack posa une main sur le bras de sa cadette, tentant de la calmer. Après tout, n'étaient-ils pas précisément venus pour discuter ? Si hostilité il y avait, elle ne viendrait pas d'eux.

« Vous semblez avoir mal compris : vous n'êtes pas en mesure de réfuter notre proposition. Je vous conseille donc à mon tour de ranger ces armes avant que le sang des vôtres n’imprègne vos terres » avait-il lancé sur un ton où était perceptible une réelle menace malgré son expression toujours relativement avenante, braquant un court instant son regard sur l'homme qui venait de se poster aux côtés des deux femmes.

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Ce gars avait vraiment la tête d'un golden boy en manque d'action. Et son regard vicieux laissait clairement entendre qu'il n'écouterait pas ses conseils. D'ailleurs, il ne lui fallût pas longtemps pour se faire protéger par la rouquine. Sérieux, il avait besoin d'une bodygard pour la taille qu'il faisait ? D'instinct, en la voyant avancer, la Navajo s'avança à son tour jusqu'à faire face à Zack, quitte à encaisser le premier tir pour couvrir les siens avant de sentir un mouvement dans son dos qui la rassura. Elena, évidemment. Elle ne leva pas pour autant son arme, l'écoutant lui rire au nez avec des arguments si ridicules. Droite comme un i et nullement intimidée par la taille du blond, son arme faisant presque extension de son bras à cet instant précis s'il l'un d'eux tentait le moindre geste suspect.

Vous avez du cran. admit-elle en hochant la tête, ses yeux étincelant d'une froideur contenue tandis qu'il continuait sur sa lancée. Je pense que c'est vous qui n'avez pas compris en réalité. le coupa t-elle en venant lever sa main pour lui faire signe qu'il en avait assez dit avec ses menaces de pillard de seconde main. Elle était restée mesurée dans l'intonation de sa voix, bien que la froideur de cette dernière laisse entendre que le petit jeu avait assez duré. Crois moi, tire le premier coup de feu et ce soir c'est ton scalp qui servira à montrer l'entrée d'une résidence privée sur ces terres.

C'était presque un grondement qui s'était échappé de ses lèvres alors qu'elle l'observait d'un air sans appel. Sans doute qu'Elena et elle ne devaient pas être très impressionnante à deux contre eux. Mais si ils décidaient de lancer une offensives, elles sauraient largement y faire face.

Spoiler:

Leur méthode ressemblait au portrait du groupe dépeint par Roza et Andrea. La soumission, sans aucune autre alternative envisageable. Mais à cet instant, Elena ne pensait ni aux enfants précieusement gardés par Quinn dans l'enceinte du bâtiment, ni à toutes ces âmes pacifistes qui les entouraient et n'étaient certainement pas prêts à prendre les armes. Elle peinait tout juste à contenir la rage qui consumait sa chair. Elle ne voyait plus que l'envahisseur posté devant chez elle. Elle pensait aux pertes de la russe, à la mère d'Eli qui avait aussi fait les frais de la cruauté d'hommes tels que ceux qui se tenaient là. La grecque n'avait qu'une idée en tête : leur faire ravaler leur arrogance en leur enfonçant bien profondément. Qu'ils s'étouffent avec et viennent orner la barrière de cadavres empalés.

Carmen réagit aussitôt, affermissant leur autorité sur leur camp, et quand Elena comprit qu'elle venait d'ouvrir les hostilités en brandissant son tomahawk, elle l'imita en dégainant son arme, tendue droit devant, prenant pour cible le front exposé du blond. Si la navajo plongeait, elle suivrait. Et d'un regard, elle avertit leurs vis-à-vis, les défiant d'oser tenter une offensive. Axel ne tarda pas à réagir, suivant les deux femmes dans leur position. Ils s'attaquaient aux mauvaises personnes... Ou peut-être aux bonnes, pensa furtivement la grecque, alors que ses pensées se tournaient instinctivement vers les enfants, vers le norvégien qu'elle devinait fondu dans l'attroupement...

Hors de question néanmoins de céder quoi que ce soit. Jamais. Surtout pas après qu'il ait ouvertement menacé les siens. Comme une lionne prête à tout pour protéger sa meute, elle avança d'un pas, fière et indomptable dans son allure, légèrement en retrait de Carmen. Du mépris et de la colère coulant par tous ses pores. « Ravale tes menaces si tu tiens à ta langue. » siffla froidement la grecque, avant de laisser à son amie le soin d'expliquer le fonctionnement de ce groupe à leurs invités indésirables. L'adrénaline infiltrait tout son corps, bandait ses muscles et lui dictait chaque geste. Elle et Carmen, debout face à l'envahisseur. « Nous ne sommes pas un territoire à prendre. Nous ne travaillons pour personne. Alors rentrez chez vous tant que vous le pouvez. » Ses yeux mitraillaient chacun d'eux alors qu'une tension quasiment irrespirable venait tous les oppresser. Un parfum que la grecque ne connaissait que trop bien allait bientôt se répandre sur le ranch...

Spoiler:

Ça n'allait pas, le groupe d'en face n'avait guère de bonnes intentions et la métisse en était intimement convaincue, visiblement comme Ashley, ou les autres qui avaient déjà rencontré des personnes de ce clan. Ces sourires, les remarques acerbes... Ça faisait sûrement parti de leur jeu, leur besoin de contrôler, de régner ou Dieu savait quoi d'autres et, d'ailleurs, les dernières phrases du grand blond lui certifièrent qu'elle n'avait pas entièrement tort. Dans les rangs du Ranch, Megan sentait la tension monter d'un cran, que ce fut de la part de Trey qui visiblement ne tenait plus trop en place, servait des regards noirs à leurs interlocuteur, d'Elena qui doutait clairement de la situation - de cette fameuse protection qu'avait avancé ce type - tout en sortant son arme, ou de Carmen qui en faisait de même en se montrant plus tranchante que le reste de leurs membres. Megan sentait les choses leur échapper. Clairement ils n'avaient pas le choix, plus de libre arbitre comme l'avait si bien souligné Ortos. On leur imposait des règles....

Néanmoins l'effusion soudaine, les armes à portée de tir n'étaient guère une solution, non. C'était ce que ces gens là attendaient, qu'ils fassent un faux pas, réagissent sous le coup de la colère. Avançant, repoussant doucement qui se trouvait devant elle, se dégageant même des doigts qui pourraient la retenir, Reyns se positionna au premier rang, le cœur battant la chamade, les yeux braqués sur les personnes face à eux qui venaient d'avancer comme pour les pousser dans leurs retranchements les plus viles. Entre les deux groupes, elle redressa les mains vers les siens en les sondant de ses billes brunes.

- N'faites pas ça... Inutile de préciser, elle observait Carmen et Elena, prêtes à en découdre. C'est céder à la panique Carmen, ça va mal finir c'est....  On n'fera pas ça. Ils n'ont pas sorti leurs armes, ils sont équipés oui mais ils n'ont encore rien fait, si on lance les hostilités qu'est ce qui s'passera ? Ils sont venus discuter, discutons mais n'faisons rien qui pourrait s'regretter amèrement.

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Est-ce qu'ils comprenaient au moins ce ramassis de limités ? Non, ils n'avaient pas le choix, peu importait qu'ils s'évertuent à sortir leurs couilles ou ce qu'ils possédaient de courage en commençant d'une part à beugler qu'ils étaient chez eux - qui l'invita à mordre sur sa langue pour ne pas quémander leur fameux titre de propriété -, et d'un second point à sortir leurs pétards pour leur certifier qu'ils avaient de l'aplomb... A son regard Nathan ne voyait ça que comme de la pure connerie simplement, des deux groupes eux passaient clairement pour des sortes de pacifistes même s'il venait de capturer le geste de protection de Morgan et la main qu'elle avait posé sur la crosse du flingue encore dans son holster.

- Vous êtes votre propre menace dans la s'conde là. Lâcha-t-il suite aux propos de Zack qui leur conseillait de ranger leurs joujoux. J'pense pas qu'ce soit très fut-fut... Conclut-il, sourire aux lèvres, en fixant le type ayant évoqué l'intelligence de leurs potentiels actes.

C'était eux qui braquaient des flingues, pas l'inverse. Clairement s'ils ne voulaient pas d'emmerdes, comme l'avait si bien souligné leur leader, mieux valait qu'ils se calment. S'ils étaient gentils, comme de braves clebs dociles, alors personne ne ferait rien de mauvais, pas même eux. Néanmoins, en voyant la péruvienne - ou dieu savait quoi - avancer fièrement vers Zack, alors qu'elle faisait deux bonnes têtes de moins, Fuller se tendit et zieuta ensuite directement l'autre brunette fière comme un putain de paon. Bande de connes.... Puis, à l'action altruiste de la métisse connue par Vic, il ne put s'empêcher d'arquer un sourcil. C'était beau la solidarité, mais est-ce que cette petite pimbêche serait suffisamment convaincante pour faire fermer leur gueule, et baisser leur bras, au deux nénettes couillues ? Peu importait, déjà ses doigts titillaient l'extrémité de sa matraque et il avançait d'un pas, tout comme Morgan, pour couler son regard sombre dans celui de la téméraire à quelques centimètres d'Atkins.

- Tu t'crois maligne Poncahontas ? Siffla-t-il d'un sourire mauvais. Sérieusement suffisait que Zack pointe son flingue dans le bide de cette nana pour qu'elle recule. De ton groupe ou du notre qui joue au con ? Uhm ? Ta petite pote là, tu ferais mieux de l'écouter. Glissa-t-il en désignant la métisse qui tentait de faire se calmer le jeu.

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