Victoria s’approcha avec les siens quand le boss en fit le signe. Quelle bande d’abrutis sérieux. Plus ça allait, plus ça sortait les paires de couilles pour comparer les tailles. A ce rythme-là, ils allaient tous finir la bourse à l’air ; et pour quoi ?! Le deal était pourtant clair, net et honnête. Visiblement, cette troupe de paysans avait un problème de type défensif puisque les étrangers avaient pu arriver aussi près sans se faire arrêter. A quoi bon lutter ? Ce n’était pas tous les jours qu’on se voyait offrir des services de protection ! Putain c’était comme si avant, ils envoyaient chier le mec qui venait poser leur système d’alarme parce que « ils ne cédaient devant aucune pression ».

Ils devaient fonctionner au crétinum, y’a pas d’autre chose. Ok, visiblement, le passif de Morgan avec environ la moitié de la planète ne jouait pas en leur faveur – comme c’était étonnant ! – mais est-ce que leurs amertumes et autres rancœurs valaient de se faire trouer la peau ? C’était quand même fou d’être con au point de les croire assez con pour débarquer comme ça et sans aucun plan, à cinq, en BM-double-pied pour dévaliser un camp de plusieurs dizaines. C’était presque mignon.  

Alors ça renchérissait, ça renchérissait, et malgré la tentative de Meg' de calmer les tensions, ce qui devait arriver arriva. Les copains planqués dans les bois avaient estimé que Pocahontas comme disait Nate – elle n’aurait pas trouvé mieux elle-même – était « un peu » trop près avec son arme de plouc. La brunette badass eut le temps de répliquer, mais c'était un moindre mal. Profitant de l’instant de flottement pendant que les troupes alliées rappliquaient, Victoria s’élança sur la métisse qui était désormais dangereusement proche du rang ennemi et l’attrapa au poignet pour brusquement la tirer vers elle.

Un bras autour de la gorge, l’autre pour lui ceinturer les membres et la taille. La pigiste l’entraina en arrière, afin de l’éloigner de ses amis. Cette connasse aurait beau se débattre, elle ne lui échapperait pas. La trentenaire lui avait déjà prouvé qu’elle avait assez de force pour la neutraliser et si ça ne suffisait pas, elle lui siffla à l’oreille :

- Hey, hey, hey… t’as p’tête déménagé, mais j’t’avais dit que j’trouverais ton groupe de pouilleux…

Tiens d’ailleurs : où était Alainna ?! Sa petite pucelle islandaise ne s’était quand même pas perdue en chemin ?!

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Jon avait du mal à réaliser ce qui se déroulait et surtout de voir à quel point le monde était petit. Des connaissances de la vie passée ou des mauvaises rencontres, mais dans les deux camps, la vie avait fait qu’à un moment ou à un autre des rencontres s’étaient déroulés. Mais l’ancien livreur préfère se faire petit, de toute manière être une grande gueule n’était pas dans sa nature, pourtant il avait bien reconnu la rouquine, du moins physiquement car les temps avaient changé. Lui, en revanche, semblait passer incognito, mais de ce qu’il se rappelait, il ne la voyait pas comme une femme violente, pourtant, les différents échos prouvaient qu’elle était bien différente.

Préférant garder le silence, le jeune homme n’avait qu’une chose en tête ; la sécurité d’Ashley et de leur fille. Evidemment, il ne souhaitait pas que quiconque soit blessé ici, du moins, pas ceux du ranch. Mais que pouvaient-ils faire face à ce groupe ? Certaines personnes ici montraient leur répondant, mais Jon ne voyait pas en quoi tout ceci aurait une issue favorable pour eux.

La situation lui fit involontairement penser à un concours de bite sauf qu’à la place, les armes commençaient à être sorties. Trop obnubilé par des tas de pensées, toutes plus négatives les unes que les autres, Jon sentit une nervosité l’envahir. Le pire était de sentir cette impuissance prendre le dessus, le paralysant sur place, l’empêchant même de dire quoi que ce soit.

Il continua alors à rester en retrait sans dire un seul mot jusqu’à entendre le premier coup de feu retentir et toucher Carmen. Jon, surpris, sursauta et ferma les yeux en portant ses mains à ses oreilles. [i]Hope.... Il pensa aussitôt à sa fille et aurait aimé être à ses côtés, mais peu de chance qu’on le laisse partir et dans tous les cas, il ne souhaitait pas que l’autre groupe ait l’idée de rentrer dans les bâtiments. D’autant plus que les habitants du ranch se retrouvaient à présent encerclés par un renfort en nombre surgissant de nulle part.

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Shawna se contentait d'écouter les échanges de paroles entre les siens et cet autre groupe, tout en jetant quelques coups d’œil vers plusieurs de ses amis. Visiblement, ils étaient quelques uns à avoir vécu de mauvaises expériences avec certains de ces inconnus. La coiffeuse n'était pas rassurée, et cela ne s'arrangea pas quand la tension monta encore d'un cran et que les voix haussèrent le ton. Ils étaient pour leur imposer de travailler pour eux ? Sérieusement ? Shawna aurait aimé avoir le courage de leur répondre, elle aussi. Mais ce n'était clairement pas son rôle... La peur commençait déjà à la gagner et elle regrettait de ne pas être restée à l'intérieur. Voilà qu'elle s'inquiétait pour Liam... Et même si Axel vint se poster devant elle, sentant sûrement que la situation l'inquiétait, la jeune femme sentait un certain malaise la gagner. Les siens ne céderaient pas.

Carmen, Elena, s'étaient avancées de quelques pas. Et leurs armes, à présent levées, ne présageaient rien de bon. Shawna recula de quelques pas, sentant que la situation pouvait dégénérer à tout moment. Si tel était le cas, la métisse n'était pas en position de se battre, elle le savait. Mais elle connaissait suffisamment les siens pour savoir qu'ils ne se laisseraient pas faire... Était-ce suffisant pour la rassurer ? Pas vraiment.

Shawna ne voulait pas que ça dérape, et si elle eut un maigre espoir pour que la tentative de Megan puisse calmer le jeu... Une détonation la fit sursauter. Qui avait tiré ? Apeurée, elle ne put retenir un cri perçant en voyant Carmen touchée au bras. Et Elena qui avait répliqué... Non... Regardant autour d'elle, Shawna aperçut alors d'autres personnes apparaître. Voilà qu'ils étaient encerclés. Une main sur la bouche, elle ne bougeait plus. Son cœur martelait sa poitrine, elle tremblait presque, face à cette masse d'individus qui les entouraient à présent.

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Si le blond avait franchement ri à la réponse du type qui était aux côtés des deux grandes gueules d'en face, il ne s'était pas vraiment attendu que les deux concernées s'approchent, ni même que l'une des deux lui intime de se taire. Affichant un air mauvais, le nez plissé sous cette rage latente qui grondait au fond de lui, il la laissa approcher avant de souffler du nez d'un air dédaigneux. Il n'y avait pas à dire, elles étaient complètement idiotes de s'avancer de la sorte, et cette bêtise leur causerait leur perte. Aux propos de la brune plantée juste en face de lui, le trentenaire avait arqué un sourcil presque amusé, la toisant du haut de sa grande taille. « Qui a sorti les armes au juste ? » avait-il rétorqué, ne se laissant pas démonter le moins du monde par l'approche de celles qui dirigeaient ces paysans. L'espoir faisait vivre, mais Atkins n'avait pas le moindre scrupule à piétiner tout espoir. Pourquoi l'aurait-il ? Plus rien à perdre, ne pas craindre pour sa propre vie. Qu'elle essaye seulement de le toucher ou l'un des siens, elle ne savait rien de ce dont ils étaient capables. Et l'autre qui en rajouta une couche. Décidément, ils ne comprenaient rien. Ou alors étaient trop bornés pour voir la réalité qui leur tomberait bientôt sous le nez : ils étaient faits comme des rats.

Un fin sourire étira les lèvres de l'ancien homme d'affaires alors que la métisse que semblait connaître Victoria approcha, se mettant entre eux pour leur intimer de se calmer. Au moins une qui optait pour des mots justes, des mots qui auraient pu leur sauver la mise s'ils avaient tous réfléchi de la sorte. Dans le même temps, les siens s'étaient approchés, l'entourant sans pour autant tirer leurs armes. Laisser entendre qu'il valait mieux ne pas jouer aux plus cons, montrer les dents sans pour autant attaquer. Mais il semblait que rien ne faisait mouche dans le crâne de ces imbéciles. Soit. Zack lança un rapide coup d’œil sur la droite et, dans la foulée, un coup de feu assourdissant retenti, désarmant Pocahontas. La seconde d'après, le blond ressenti une douleur fulgurante dans son épaule gauche, y portant machinalement sa main droite avant de s'apercevoir du fluide rougeâtre présent sur ses doigts. Ne retenant pas un grognement des plus mécontent, son expression n'avait désormais plus rien d'avenant ; seule cette colère froide et la rage étaient perceptible alors qu'il posait son regard de glace sur celle qui avait osé tirer. Leurs partenaires de l'île encerclant déjà tout le groupe pour ne leur laisser aucun échappatoire.

Tous s'agitaient, les esprits s'échauffaient, mais inutile de perdre plus de temps ici. Victoria agrippa la métisse pour la tirer en arrière tandis que les militaires se calaient autour d'eux pour asseoir leur autorité. L'air toujours aussi mauvais, Atkins balada son regard sur les siens avant de le reporter sur celle qui avait osé tirer sur lui. « Les choses auraient pu mieux se passer, beaucoup mieux. Réfléchissez aux conséquences de votre connerie, nous reviendrons dans quelques jours entendre votre réponse. Prenez exemple sur Ashley, réfléchissez intelligemment » leur avait-il balancé avant de faire un signe aux siens de sa main valide et commencer à se retirer, le prénom de la blonde exagérément accentué. Si l'envie de trouer le crâne de la salope qui lui avait valu une nouvelle blessure était présente il ne se leurrait pas : les décisions sous la rage étaient les pires. Mais ils ne partaient pas sans rien : l'une des leurs étaient avec eux.

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    Dire que la situation a dégénéré en une seconde est une vérité. Passer de simples menaces orales à quelque chose de bien plus physique, un affront direct de par l'avancée de Carmen et Elena. Si l'envie de les retenir s'était faite présente, je n'avais pu croire qu'elles étaient allées confronter ces inconnus de la sorte. Étaient-elles seulement conscientes des risques ? Qu'au moindre geste de travers leurs corps pourraient s'effondrer au sol, sans vie ? Certes, ce besoin de défendre les nôtres était plus fort que tout mais fallait-il pour cela se jeter ainsi dans la gueule du loup ? Assurément pas. J'avais cependant également fait quelques pas en avant, plus dans un optique de réagir au cas où il le faudrait que pour réellement créer un quelconque affront. Et les paroles de ce type qui fusaient dans l'air avec une condescendance tellement absurde que j'en avais presque la nausée. Ça ne pouvait être vrai, il ne pouvait pas croire à ce qu'il disait. Pas en mesure de réfuter leur proposition ?

    Mes pensées se coupèrent nettes au coup de feu qui fendit l'air. La seconde d'après, Carmen se retrouva désarmés, blessée. Mon sang ne fit qu'un tour si bien que je m'avançais dans réfléchir, percevant un deuxième coup de feu tiré par Elena sans doute sous la surprise. La balle vint lécher l'épaule de la grande gueule de con en face. Dommage. À quelques centimètres près ç'aurait pu être sa gorge.

« Espèces d'enfoirés » avais-je lancé d'une voix lourde de rage, m'apprêtant à brandir ma machette avant de voir qu'ils étaient bien plus nombreux.

    Des dizaines de types, lourdement armés, sortaient des alentours, planqués dans la forêt. La donne avait d'un seul coup considérablement changé. Nous n'étions plus en position de force, nous ne l'avions jamais été, pas même au début. M'avançant pour prendre la Navajo par le bras, je la tirais en arrière.

« Arrête ça, tu veux mourir ou quoi ?! » avais-je sifflé en lui lançant un regard plus inquiet que coléreux.

    Se rendre à l'évidence amère que nous étions pris au piège. Et l'autre con qui se remettait à parler, me faisant serrer les dents tandis que mon regard noir se posait sur lui. Réfléchir aux conséquences ? Réfléchir intelligemment ? Ce qui était certain c'était que nous n'allions pas nous laisser avoir de la sorte. En prenant ''quelques jours'', ils prenaient le risque que nous mettions en place un plan qui les feraient tomber.

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