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    Ils étaient tous repartis, en apparence du moins, parce-qu'au vu de leur organisation, je doutais franchement qu'ils étaient retourné chez eux pour de bon. Ils devaient s'attendre à ce que nous mettions en place un plan pour récupérer les nôtres et garder notre indépendance, malgré le fait qu'ils soient de sombres connards, ils ne pouvaient être totalement dénué d'intelligence. Surtout pas en considérant les faits : ce groupe avait tout l'air d'être celui dont nous avions tant entendu parler, celui qui avait mis à feu et à sang le groupe de Roza. À une différence près : ils ne nous avaient pas demandé de les suivre, mais bel et bien de bosser pour eux. Un remaniement de leurs méthodes ou un simple hasard ? Qui pouvait le savoir ? Pour l'instant il y avait urgence : soigner Carmen. Et Caroline s'y attelait déjà. La laissant aider ma meilleure amie, j'adressais un regard lourd à Elena tandis qu'Ashley s'éloignait un peu pour discuter avec Jon.

    Nous avions certes l'avantage de mieux connaître le terrain mais il ne fallait pas oublier un point important : ces enflures avaient deux des nôtres. Et ils pouvaient les tuer à tout moment. Le feraient-ils pour autant ? Peut-être pas, sinon ils perdraient toute possibilité de pression, mais il restait des risques non négligeables. Bien sûr, Finan et Megan étaient ceux qui nous avaient rejoint en derniers, mais ils ne m'avaient pour l'instant pas déçu, avaient fait preuve de bonne volonté et étaient dignes de confiance, alors oui, ils étaient des nôtres, et cela incluait l'optique de rester prudents et ne pas faire n'importe quoi sous la colère. Aux nouveaux mots de la Navajo, je posais une main sur son bras.

« Ils ne reviendront pas aujourd'hui, Carmen, nous devons prendre le temps de discuter à tête posée, ne pas prendre de décisions trop hâtives » avais-je lancé en lui adressant un regard appuyé.

    Bien sûr, nous étions tous à cran, sur les nerfs, angoissés, en colère, mais ces types ne reviendraient en effet pas aujourd'hui alors autant se prendre le temps de réellement discuter. Maintenant que l'adrénaline était retombée cependant, je sentais mes muscles de plus en plus fatigués après une nuit de garde. Mais l'heure n'était pas non plus au repos, loin de là. Aux mots d'Ashley qui demandait à nous parler, je hochais la tête, affirmant que j'arrivais avant de me détourner pour aller vers Shawna, ne me préoccupant pas de la pluie. Là, je la pris contre moi, la serrant légèrement avant de déposer un baiser sur son front.

« Ces types... ils ne nous auront pas. Nous allons devoir discuter sérieusement de la marche à suivre » avais-je soufflé avant de lui prendre la main et de m'avancer vers le ranch. « Liam est avec Quinn ? » Il m'avait suffit de croiser son regard pour comprendre que oui, me rassurant à peine.

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Ils étaient partis. Shawna ne les avait pas quitté des yeux, regardant deux des leurs être emmenés de force. Que pouvaient-ils bien faire maintenant ? La coiffeuse était trop choquée pour réagir à quoi que ce soit. Elle était persuadée que ces types étaient toujours là, prêts à leur faire du mal. Tout son corps tremblait à présent, et il lui fallu plusieurs minutes pour revenir à la réalité.

Faisant volte-face, ses yeux se posèrent alors sur le ranch. C'était chez eux, c'était leur maison. Et une fois encore, le destin venait les tourmenter à quelques pas de ces murs qui les avaient protégés durant tout ce temps. Et malgré les événements de l'hiver, ils étaient toujours là. C'était ici qu'elle avait espéré voir grandir Liam, le voir marcher et rire aux côtés de son père. Tout semblait en train de s'effondrer, encore. Et la métisse était désespérée. Si désespérée, qu'elle ne sentit même pas les premières gouttes de pluie...

Faisant quelques pas, elle accéléra l'allure, pressée de récupérer Liam. Et avant même qu'elle ait rejoint l'entrée du ranch, Axel apparut face à elle. Elle ne put s'empêcher de se précipiter dans ses bras, ne cachant pas ses craintes. Tout cela la dépassait. Et elle était à deux doigts de la crise de nerfs. « Axel... » Souffla-t-elle, en peinant à articuler... Lorsqu'il lui demanda où était Liam, elle lui confirma d'un simple regard que leur petit ange était bien avec Quinn. Elle avait hâte de le retrouver, et elle se laissa entraîner vers l'intérieur. Néanmoins, elle s'arrêta brièvement, tout en prenant les mains de son petit-ami, le regard planté dans le sien. « Peut-être qu'on devrait... Qu'on devrait accepter de travailler pour eux ? Je... Je sais pas. Ils étaient si nombreux Axel... Et tu as vu leurs armes ?! Et ils doivent encore avoir des hommes, quelque part. On... On ne pourra pas faire le poids s'ils débarquent en nombre... » Elle avait peur, elle était terrifiée. Et il y avait de quoi non ?

Elle ignorait ce qu'ils allaient décidé. Mais elle savait pertinemment que le débat sur le sujet allait être difficile... Elle tenta alors d'exposer son point de vue à Axel... Sans être vraiment sûre d'elle... « Qui sait ce qu'ils seront capables de nous faire si vous n'acceptez pas cet accord ? C'est trop risqué Axel... Liam... Les autres enfants... On ne peut pas laisser ces tarés, s'en prendre à eux. Si... Si on accepte... Ils seront en sécurité... Et... Et ça nous laissera du temps pour trouver un moyen de se débarrasser d'eux... » La métisse ne cacha pas sa panique, pour elle, ils ne pouvaient pas refuser l'accord qui leur était proposé. Elle n'était pas d'accord avec ça, non. Comme tout le monde ici. Mais elle pensait d'abord à Liam, Hope et Jolan... Que leur arriveraient-ils si ça tournait en bain de sang ?

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La colère et la frustration ne la quittaient pas. Le visage plus froid et plus fermé que jamais, la grecque avait rejoint l'intérieur de la bâtisse après avoir suivi d'un regard noir les militaires qui quittaient les lieux. Dans sa tête, un beau foutoir. La scène se rejouait, encore et encore.  Hermétique aux regards accusateurs qui pouvaient bien s'accrocher à elle. Qu'ils aillent tous au diable. L'arme toujours en main, elle bouscula quelqu'un sur son passage, luttant de toutes ses forces pour ne pas laisser éclater la fureur qui crépitait dangereusement en elle. Les mots de la vétérinaire ne lui avaient toutefois pas échappé.

Elena s'était adossée contre le mur dans la salle commune, la tête basculée en arrière, fixant les lattes du plafond. Tout allait si vite. Trop vite. Ils avaient été rattrapés par le temps avant d'avoir pu voir venir. Merde, comment c'était possible ? Ils étaient au courant de l'existence de ces gens depuis des mois ! La brune aussi s'en voulait. D'avoir été trop longue à réagir. Elle redressa le visage lorsque son amie parla de mettre les enfants en sécurité, répondant mécaniquement : « On pourrait les envoyer chez Selène. Quinn y est déjà allée, elle pourra les accompagner. De toute façon, il faut la prévenir. » Son regard sonda l'assemblée. Qu'ils soient d'accord ou non pour les petits, la jeune femme avait bien l'intention de faire passer le mot à leur alliée. Parce qu'en écoutant les siens, Elena avait l'impression d'être étrangère à ce groupe. Elle ne se reconnaissait pas dans les messes basses de Jon et Shawna. Elle n'avait pas besoin de les entendre pour comprendre ce qu'ils essayaient de faire.

La jeune femme eut un sourire amer avant de trouver les yeux sombres de Carmen. Soeurs d'armes à jamais. Elle échangea avec elle un long regard, lourd de sens avant de s'adresser à l'ensemble du groupe.

« Il n'est pas question de vivre sous le joug de qui que ce soit. » annonça clairement la grecque d'une voix trop ferme pour ne pas être pétrie d'assurance. « On connaît leurs méthodes et comme nous l'a délicieusement rappelé l'autre tête de con : ils ne nous laissent pas le choix. » Une lueur sombre lui traversa les yeux. Privée de choix. Privée de liberté. Elle qui n'avait toujours vécu que selon ses envies. C'était intolérable. « C'est ce qu'ils disent, oui. Mais nous n'avons pas à nous soumettre. Nous ne devons pas. On a déjà formé une alliance, d'autres gens quelque part ailleurs ont dû faire les frais de leur politique d'asservissement. Il nous suffit de tous s'unir. Connor et Roza sont toujours sur les routes à la recherche d'alliés. Quant à Selene... Elle aussi est prête à faire front contre ces gens. » Elle marqua une pause, consciente qu'elle demandait aux plus grands pacifistes encore vivants de l'état de Washington de prendre des armes. « Il faut y réfléchir. Ils pensent être en position de force, mais c'est faux. Ils ne tueront pas nos amis. Parce qu'ils ont compris qu'ils perdraient définitivement toute chance de nous brider sinon. Et ils ignorent tout de notre alliance avec la prison. » Et ça aussi c'était un sérieux avantage.

Elena inspira profondément, fermant les paupières une seconde. « J'vous demande juste de réfléchir deux minutes. D'accord, il nous faut récupérer Meg et Finan, et probablement que... Qu'on devra rentrer dans leur jeu pour le faire. » Son expression en disait long sur le sujet. Evidemment que ça ne lui plaisait de feinter de courber l'échine devant ces connards. « Mais il faut que vous compreniez qu'ensuite, on devra tout mettre en œuvre pour nous débarrasser d'eux. Parce que si on accepte, ils nous tiendront en laisse. Et ensuite, il se passera quoi à votre avis ? Si un mois ils estiment que nous n'avons pas assez bien travaillé, que ce n'est pas suffisant ? Ils prendront de nouveau l'un des nôtres pour faire un exemple ? » Là, ses yeux inondés de ferveur, de détresse et de colère en même temps cherchèrent ceux de ses camarades.

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C'était a peine si elle ressentait la douleur de ce bras abîmé alors que la colère grondait dans ses veines a l'allure d'un torrent prêt à briser le dernier barrage de calme qu'elle possédait. Du coin de l'oeil elle vit Shawna et Jon en bons parents proposer certainement une fuite. Un rictus sechappe de ses lèvres. Jasper aurait proposé la même alternative. Sauf que Jasper n'était plus de ce monde et qu'il était hors de question que Jolan ait pour exemple une mère asservie par une bande de consanguins dont les parents étaient certainement frères et soeurs. Je confirme. fit elle a Ash qui parlait de discuter alors que le reste du groupe était présents devant eux. Son regard croisa celui d'Elena, hochant la tête. Soeurs d'armes, a la vie a la mort.

D'ailleurs, la Grecque prit rapidement la parole pour appuyer leur idée. L'amerindienne la laissa exposer leur idée, avant de se relever a son tour une fois son bandage de fortune terminé, remerciant d'un murmure Caroline.

Ces types la dehors, ne seront jamais une alternative à une vie sereine. Je n'ai pas pour principe de montrer à mon fils un monde où il devra craindre pour sa vie si le du qu'il leur doit n'est pas suffisant! Je n'ai pas pour principe, de courber l'échine devant des militaires qui ne connaissent que la mise mort en cas de refus. Je comprendrai que certains d'entre vous veuillent s'en aller et protéger leur vie, et je le conçois entièrement. Mais Elena a raison. espérant trouver du soutien du côté de Axel et Ashley, elle rajouta a l'attention du groupe. On ne se bat pas pour un but inutile, on se bat... parce qu'on le doit. Pour notre liberté, pour ces personnes mortes pour que ce camp tienne debout. Pour leur survivants, pour notre libre arbitre.

L'alternative de la prison était une idée. Quinn, les enfants et ceux qui ne sont pas prêts à prendre les armes pourront s'en aller, et les membres de la prison seront prets a nous suivre j'en suis sûre. elle ne doutait pas une seule seconde que Selene les suivrait dans cette idée. Ensemble, on y arrivera. promit-elle en jetant un regard a l'assemblée. Il faudrait juste simuler daccpter leur accord pour reprendre les nôtres et ensuite... ce sera la guerre.

Pour elle c'était la seule solution envisageable. On ne discutait pas avec ces gens là.

Jon ne fut guère étonné de la réponse de la jeune femme, il s’y attendait. Jamais elle n’accepterait d’être séparée de sa fille et jamais non plus elle ne quitterait le ranch ou abandonnerait l’un des leurs. Pourtant, il essaierait d’en rediscuter avec elle lorsqu’ils seront un peu plus à l’écart des autres. Esquissant un sourire plein de tendresse, il laissa Ashley rejoindre les autres pendant qu’il se dirigeait vers ceux un peu plus en retrait afin de les inviter à rejoindre tout le monde. Une nouvelle discussion animée s’annonçait.

Rattrapant ensuite les leaders du groupe, il entendit déjà des mots le dépassant. Elena et Carmen se montraient déjà prêtes à entrer en guerre, carrément. Secouant la tête négativement, il ne put s’empêcher de réagir oralement. « Sérieusement, une guerre ? Vous avez bien vu le nombre qu’ils étaient ? Sans vouloir être le mec négatif, ça m’étonnerait que l’effectif était complet, ça me paraît logique. – après tout, ils n’abandonneraient pas leur camp pour simplement venir ici – Donc ça ressemble plus à un commando suicide qu’autre chose. »

En revanche, Jonathan devait bien admettre qu’en dehors de ça, il rejoignait les jeunes femmes sur la nécessité d’au moins mettre les enfants à l’abri et de jouer le jeu pour l’instant. « Ok pour les enfants par contre, mais on ne peut pas non plus être à cinq au ranch, ils seraient encore plus méfiants… » Regardant Ash’, il fit des mimiques pour tenter de la convaincre, mais au fond de lui, il savait très bien qu’il n’ira pas au conflit avec et qu’il la suivrait peu importait sa décision. Egoïstement, il espérait toujours qu’elle opte pour la fuite à trois.

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