Pendant que Duncan fouillait dans le placard, elle veillait pour deux. Ses yeux s’habituaient lentement à la pénombre sinistre qui, si elle n’avait pas déjà plus de deux ans d’expérience en matière d’exploration de lieux lugubres, l’aurait fait fuir en courant. Chaque petit bruit causé par son ami, même discret la crispait, la forçant à regarder de temps à autre ce qu’il fabriquait par-dessus son épaule. A la vue des cartouches pour ce qui devait être un gros calibre de fusil – elle n’était pas encore une spécialiste en la matière – la musicienne fit la moue. Contrairement au magasinier qui semblait ravi. Ce n’était pas mal oui… pour la survie ordinaire et la chasse. Mais pour ce qui était de prendre d’assaut une base ennemie de plusieurs dizaines de personnes, ils étaient encore loin du compte.  

- On tente l’armoire, enchaina-t-elle sans s’attarder sur ce succès aigre-doux, on verra ensuite les deux buffets.

Selene espérait vraiment qu’ils fassent des trouvailles dignes de ce nom, sans quoi… elle viendrait à ce demander ce qu’ils fabriquaient ici alors qu’ils étaient venu chercher un attirail militaire. Son instinct la poussait à insister un peu dans le coin, parce que le mur de la base n’avait pas été réaménagé pour rien, aussi parce qu’elle était maladivement curieuse. Néanmoins, peut-être que pendant qu’ils s’attardaient ici, les autres touchaient le jackpot.

- Roza ? Connor ? Riley ? L’un de vous m’entend ? Tenta-t-elle dans le talkie – ils n’avaient pas fait grésiller trois fois donc c’était bon, vous m’entendez ? La pianiste attendit un peu avant d’informer à voix basse, même si elle parlait dans le vide, la baraque a l’air déserte… mais on continue de fouiller un peu. C’est comment de votre côté ?

Spoiler:

Riley se releva difficilement avec l’aide de ses deux comparses, roulant légèrement des épaules avant de s’étirer le dos dans un petit gémissement douloureux. “Ca va… J’vais tenir le coup.” elle acquiesça bien vite à la notion d’urgence de la situation. “Soit on trouve les escaliers, soit on trouve une pièce avec fenêtre. S’il faut se barrer, la seconde option est la meilleure. On pourra barricader la porte et retirer les planches qui nous empêchent de sortir.” Elle s’apprêta à prendre son couteau, mais opta finalement pour son 9mm. Si la situation dégénérait, elle devrait pouvoir mieux temporiser ainsi. “Roza, tu ouvres la route, je te couvre.”

Elle avait vaguement entendu les mots de Selene, mais impossible d’y répondre pour elle. Elle pestait intérieurement, et cette “impuissance” n’arrangeait rien. Il fallait trouver une solution rapidement, soit pour s’extraire de là, soit pour se débarrasser des rôdeurs qui n’allaient pas tarder à rappliquer, attirés par la promesse d’un repas frais. Elle vérifia son chargeur alors que le groupe se mettait en route, et pris soin, cette fois, de prendre garde où elle marchait. “Tant pis pour les munitions, on a pas vraiment le luxe d’économiser pour le moment.” On aurait du embarquer le pied de biche… Non, inutile de réfléchir à ça pour le moment, ils trouveraient bien une solution.

Se remémorant rapidement leur parcours dans le bâtiment, elle en déduisit rapidement les portes les plus susceptibles d’être munies de fenêtres et les désigna à la Russe. “Ces portes là, elles sont juste en dessous de la pièce par laquelle on est rentrées. On est sûrs qu’elles ont des fenêtres au moins.”

Résumé:

L'ex militaire relevée, le groupe n'avait plus qu'à continuer dans sa lancée. Avant de pousser l'exploration, l'encrée s'arrêta quelques secondes pour attraper son talkie et marmonna bien vite à l'intention de la team prison :

"Ça a l'airrrr calme ici aussi. Le plancher s'est écrrrroulé sous nos pieds et on est tombés avec un cadavrrre sans tête. Mais tout va bien, pas de blessé, juste le talkie de Rrriley qui n'a pas kiffé la chute." Ah oui, il fallait clôturer l'échange, comme dans les films : "Motherrr Rrrussia, terrrrminé." Le retour du fidèle accent russe ne s'était pas fait prier, il était revenu naturellement et au galop, comme à chaque fois qu'elle s'exprimait à un tiers autre que son fidèle trio.

Rangeant son engin à sa ceinture, elle laissa le faisceau de sa lampe vadrouiller sur les portes ainsi que leurs écriteaux, front plissé.

"Elles auront des fenêtres, ouais, mais le soucis c'est que le pied de biche est dans les mains de Duncan." Inutile d'en dire plus, le trio risquait d'en chier à mains nues pour dégager un accès. "Connor ? Tu peux zieuter pour nous trouver l'escalier au cas où ?" Elle désigna ensuite à Riley la porte où était notée le mot "sécurité". Elle y toqua légèrement de l'index avant d'y coller son oreille. S'il y avait le moindre son, elle ne comptait pas le louper. Un acte de prudence supplémentaire et potentiellement exagéré, le bordel de leur chute aurait déjà du réveiller les morts derrières ses portes, mais dans le doute....

"Good." Pas un bruit, rien, la slave fait donc signe à Riley de préparer son entrée. Une fois son équipière prête et son canon dressé, elle ouvrit la dite porte et se colla contre le mur pour lui laisser le champ libre. Encore des précautions, oui, mais un vivant pouvait très bien les avoir entendu et se terrer à l'intérieur.

Une fois l'ex-militaire passée, la russe lui emboîta directement le pas, couteaux en mains.

Résumé:

Spoiler:

Soit. Riley disait se sentir bien, et il ne voyait pas de raisons de douter d’elle. Elle était militaire, rangers, autant dire qu’elle connaissait ses limites mieux que lui. L’équipe pouvait être redoutable, entre elle, une russe tête brûlée et un sportif de haut niveau… Si seulement le karma était avec eux ! Parce qu’après une chute à travers le plafond, lui s’attendait à tout et surtout au pire. Il fallait admettre qu’ils n’avaient vraiment pas de chances… Mais peut-être que rien ne les attendait, rien de pire. Non… ça, c’était trop beau pour être vrai. Surtout avec cette odeur insoutenable dans le couloir.

Ses yeux se posèrent sur Roza. A deux, elles pourraient bien trouver quelque chose, il lui incombait donc de chercher une sortie : soit des escaliers, soit une fenêtre moins bien colmatée qu’une autre.

« Soyez prudentes. » Exigea-t-il simplement en dépassant les filles.

Là, il s’avança à son tour vers la seconde pièce, regardant au niveau du plafond pour essayer de discerner les panneaux vers les issues de secours. Sans torche, c’était problématique… Tant pis, il comptait y aller progressivement. Le secrétariat, donc ? Est-ce qu’y jeter un œil valait la peine ? L’espace d’une seconde, il hésita. A la place, il tapota contre la porte et attendit tout contre de discerner un son. Un instant supplémentaire pour être sûr, Connor jeta un coup d’œil en arrière en attendant de revoir ses partenaires : autant qu’elles sachent

Connor cherche un panneau indiquant l’issue de secours sans trouver à cause de la pénombre, il s’avance vers le secrétariat et cogne contre la porte pour être sûr d’être seul. Si le MJ veut bien se donner la peine de me dire ce qu’il y a, il entrera ensuite merci !