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Let me hide behind my mask

Ven 3 Aoû 2018 - 1:31

Elle se tenait droite devant son miroir. Arrangeant le col de sa chemise ne présentant pas le moindre pli. Sa jupe foncée lui arrivant juste au-dessous des genoux, ses cheveux liés en une unique tresse dorée. Elle s’était légèrement maquillée, comme il plaisait à sa mère qu’elle le fasse. Une fois sa tenue analysée jusqu’au moindre détail, elle s’empara du livre qui traînait sur sa table basse pour le ranger dans son sac. Il lui restait encore quelques instants avant que sa mère insiste pour partir, elle s’empressa alors de brancher ses écouteurs sur son portable, pour une dernière fois, entendre les douces notes de Clair de Lune. Elle resta figée devant la glace, observant la jeune femme à la tenue impeccable qui lui faisait face. Ce visage au teint fade, ces yeux vides, ces doigts fins. Elle retira finalement Fêtes galantes qu’elle avait consciencieusement mit dans son sac. Mariant musique et littérature, Verlaine et Debussy de concert sur leur œuvre du même titre. Elle lu sans voix les premiers vers que les envolées de piano semblaient caresser. Ses lèvres articulant sans son.

Votre âme est un paysage choisi
Que vont charmant masques et bergamasques
Jouant du luth et dansant et quasi
Tristes sous leurs déguisements fantasques


Sa mère fit alors irruption dans sa chambre, un air furieux sur le visage.

Jeune fille, cela fait plusieurs fois que je t’appelle et bien trop longtemps que je t’attends.

Sursautant suite à cette arrivée brusque puis se recroquevillant, elle arracha ses écouteurs qu’elle fourra pèle mêle dans son sac avec les quelques affaires dont elle avait besoin pour le trajet.

Excuse moi, j’arrive.

Aujourd’hui était un jour spécial puisque sa mère avait posé un court congé pour la voir. Ou plutôt pour choisir au mieux l’école qui lui conviendrait. Concernant ses choix de vie, Juliet savait qu’il ne servait à rien d’aller à l’encontre de ses géniteurs. Ils étaient tous les deux non seulement têtus mais également incroyablement talentueux. Impossible donc de les contredire sur quel que front que ce soit. Sa mère particulièrement, semblait chercher à revivre une partie de sa vie au travers de sa jeune fille. Juliet ressentait quant à cela un inconfort grandissant. Elle restait tout de même mue par un très fort désir de plaire à ses parents qu’elle admirait. Tous les deux ne semblaient jamais se tarir à quelque sujet que ce soit. Ils passaient des soirées à argumenter sur la fin des Oiseaux de Hitchcock ou bien sur l’ambivalence de la violence représentée dans Orange Mécanique. Le couple faisait par ailleurs forte impression et avait tendance à effrayer les personnes influençables. Les Rosenfelds avaient presque systématique ce qu’ils souhaitaient et ne comptaient essuyer aucun rejet ou rébellion venant de leur fille adorée.
Devant l’entrée de la San Francisco Art Institute, les deux femmes firent une courte halte le temps de jeter un regard au bâtiment. Puis elles suivirent les indications que les panneaux en carton jaune indiquaient. Arrivant à destination de la direction « portes ouvertes », elles s’assirent parmi les multiples élèves et parents qui peuplaient d’ores et déjà la salle. Le principal entama un discours que l’étudiante écouta d’un oreille distraite, à vrai dire, ce genre de discours se ressemblaient tous. Elle tenta de se remémorer les premiers vers de Verlaine pour se distraire, mais tout sembla passer incroyablement lentement. Enfin, les gens se dispersèrent par petits groupes pour visiter les différentes sections de l’école. Des étudiants de l’école avaient été dépêchés afin de servir de guides.

Essayons de trouver quelqu’un qui saura nous orienter. Juliet opina sans un mot.

Accostant un jeune homme aux cheveux bruns, Penelope Rosenfeld entama la conversation tout en entourant les épaules de Juliet d’un bras. Le blonde ne laissa rien paraitre tout en étant vivement surprise par le contact. La famille n’était pas très physique. Sa mère jouait la comédie devant un étranger, elles devaient faire la paire parfaite. Juliet la suivit dans sa comédie, affichant un de ses sourires sans joie qui auraient pu en berner plus d’un.
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Re: Let me hide behind my mask

Mar 7 Aoû 2018 - 0:52


Jimmy tournait en rond depuis le début de l’après midi. Il avait promis à ses amis de venir pour rencontrer les nouvelles recrues de l’année suivante. Pourquoi pas après tout.
En regardant la foule assise face au principal qui parlait, il regretta son appareil photo. Entre les visages languis, concentrés, regardant le plafond et fermant les yeux, il aurait fait une photo magnifique sur les discours entendu mille fois, et l’effet de foule.
Il regardait à travers la porte, à la petite vitre en son centre. Personne ne le voyait, et il voyait tout le monde. Il aimait cette place, laissant à son oeil libre cours.

Écouteurs toujours visés aux oreilles, il laissait les visages osciller au rythme involontaire de sa musique.

Such a lonely day
And it’s mine
The most loneliest day of my life
Such a lonely day
Should be banned
A day that I can’t stand


La voix douce, suivie à la guitare et à la batterie du chanteur de System of a Down accompagnait bien le visage de la plupart des gens lors du discours.

Le principal prononça ses dernier mots, mettant fin au supplice réglementaire annuel de bienvenue. Se déferla alors une horde de parents vers les gentils étudiants présents pour aider. Ses amis furent rapidement débordés, à l’inverse de Jimmy.
Il avait retiré ses écouteurs, et contemplait la foule, amusé.
Il vit alors une mère suivie de sa fille approcher dans sa direction.

Elle lui disait vaguement quelque chose. Elle était tirée à quatre épingles, et semblait bien le vivre. À l’inverse de sa fille, qui n’était ni dans son élément, ni dans l’envie de le devenir. Il sentait une tristesse profonde, et un agacement certain dans son regard.

Sa mère entama une discussion des plus banales avec lui. Sa fille était artiste musicienne, voulait rejoindre l’université, qu’y avait-il a recommander, était-ce bien et plus si affinités.
Il répondit alors des plus banalement, mais pas moins vrai, que tout était bien, qu’il se sentait parfaitement dans son élément dans le département photographie.
Et il eut un éclair. Il discutait avec Penelope Rosenfeld. Réalisatrice, actrice et caetera. Son mari également. Mondialement connus et reconnus. La petite timide devait donc être sa fille.
Pas le même style en tt cas.

- Excusez-moi, mais ne seriez vous pas Penelope Rosenfeld ? On doit vous le demander souvent.

- En effet, c’est moi. Et voici ma fille Juliet. Un fan ?

- Enchanté ! Moi c’est Jimmy. À vrai dire, pas spécialement. Un spectateur intéressé dirais-je. J’ai beaucoup aimé « Le temps d’une histoire », mais votre dernier « Le monde mauvais » était plus obscur à mes yeux.

- Oh un critique ! C’est le plus intéressant. Qu’est ce qui vous a déplu ?

Jimmy sentait qu’il avait piqué l’amour propre de la mère, et l’intérêt de la petite Juliet. Penelope ne devait pas avoir l’habitude de rencontrer quelqu’un qui ose lui dire en face ne pas être un amoureux de ses films.

- Oh dieu, critique non. Intéressé. Hé bien, j’ai trouvé le film un peu vain voyez-vous ? Une histoire si simple, dans le seul but de faire détester un homme, qui représente un monde entier, détestable également par ses agissement. L’image est très forte, mais la vision un peu manichéenne je trouve. Convaincante cela dit. La mort de Judith est, selon moi, superflue. Ne serait-ce que pour appuyer la violence de Frank. Mais le spectateur la connait, la comprend, et la craint. Enfin, ce n’est que mon humble avis, je n’ai nullement besoin de me questionner sur votre talent.

Il s’amusait. Johnny avait raison. Les parents sont vraiment drôles à observer ! À provoquer aussi, mais ça, c’était lui qui le disait.

- Mais enfin, revenons à nos moutons. Tu veux faire de la musique donc Juliet ? Quel instrument ?
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Re: Let me hide behind my mask

Jeu 30 Aoû 2018 - 4:24

Juliet regarda le jeune homme sans vraiment le voir. Elle n’avait pas réellement envie de se retrouver là, parmi une foule d’inconnus, les études supérieures paraissaient être encore trop loin pour s’en préoccuper. Puis, lorsqu’il releva le nom de sa mère, elle commença à réellement le détailler. Ses yeux brun et la barbe qui lui mangeait les joues. Elle suivit attentivement les paroles qu’il prononça. Un léger amusement la chatouilla, sans qu’elle le laisse transparaître sur son visage. Peu de gens étalaient de cette manière leur désaccord avec ses parents, du moins en termes cinématographiques. Il aurait d’ailleurs peut être plu à sa mère que sa fille soit légèrement scandalisé par le profane.Toutefois, la façade bien établie de la jeune fille se brisa une fraction de seconde au mot « manichéen ». Ils avait bien aiguisé ses mots et tranchait là sans aucune pitié. Il en rajouta avec l’utilisation de l’adjectif « superflu », l’étudiante en vint à s’inquiéter de l’égo boursouflé de sa mère qui se voyait si lamentablement malmené. Lorsque son attention se détourna vers elle, Juliet fut convaincue que sa mère ne tenterait pas de s’imposer au beau milieux de la conversation comme elle avait l’habitude le faire. A vrai dire, elle ressentait même une pointe de pitié pour sa mère, elle s’empressa de lui trouver une excuse pour s’échapper de la situation.

Tu voudrais bien voir les modalités d’inscriptions et tout ce qui est administration ? J’ai peur qu’on ai pas le temps de tout faire. En plus j’aimerais travailler sur un morceau cet après midi pour me préparer à mon examen. L’excuse de l’excellence fonctionnait toujours avec la cinéaste

Bien sûr, tu as raison, l‘examen est important.

Sa mère hocha la tête et se dirigea vers le petit kiosque installé à cet effet. Un ensemble de professeurs et de membres administratifs s’affairaient. Pénélope serait là plus à son aise, à se pavaner sans un petit malin pour la casser. Juliet se retourna enfin vers Jimmy

Je nous est débarrassé du monstre. Jimmy la mettait assez à l’aise, elle ne reteint pas ses mots comme elle avait l'habitude de le faire. Du coup pour réponde à ta question, je fais du violon et du piano. Solfège, conservatoire et tout le tralala. Pour être honnête, ça, dit-elle en englobant les lieux de ses mains, est une idée de ma mère. Je sais pas bien ce que je veux faire mais j’aime bien la musique.
Et toi pourquoi t’es dans cette école ? Et comment ça se fait que t’es là aujourd’hui ?


Elle n’avait pas réellement envie de visiter l’école et d’en apprendre plus sur tous les recoins et les aspérités de l’endroit. A vrai dire, elle aurait bien écouté par curiosité les aléas qui avaient menés Jimmy là où il était. Peut être que cette école viendrait un jour à l’intéresser, toutefois avec sa mère qui l’oppressait à ce propos, la seule envie qu’elle avait était de s’en détourner. Elle jeta un dernier coup d’œil à sa mère, se demandant si la conversation qu’elle entamait là avec Jimmy se terminerait en un embarrassant silence. Faire la discussion n’était pas son point fort, elle avait la malheureuse tendance à laisser cette dernière s'éteindre à petit feu jusqu’à ce qu’il n’en reste que des braises mourantes.



Spoiler:
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Re: Let me hide behind my mask

Jeu 20 Sep 2018 - 15:05


Lorsque Jimmy acheva la discussion, il ne savait pas si son interlocutrice allait se jeter sur lui pour le dévorer, ou si elle allait garder son sang froid, et rester impassible. Heureusement, la petite Juliet joua un rôle clé dans l’arrêt net de la mère, l’envoyant promener plus loin.

- Pfiou, hé bé, tu parles d’un monstre !

Il l’écouta lui expliquer un peu sa vie et ses envies. Une idée de la mère ? Pas très étonnant. Elle était bien trop jeune pour s’inquiéter de ça. À son âge, Jimmy passait plus de temps à se disputer et à faire rire la galerie qu’autre chose. Loin de lui l’idée de faire cette école d’art.

- Je vais pas trop pouvoir te renseigner sur ton propre cursus, parce que moi je fais de la photographie et du dessin ! Mais je vais te parler un peu de l’école !
Viens, on va aller s’asseoir quelque part pour être tranquilles. Ou tu préfères que je te fasse visiter l’école ?


Au vu de la réaction de la petite, mieux valait s’asseoir. Elle n’avait plus l’air trop intimidée comme auparavant, la carabistouille avec la mère avait dû la dérider un peu, lui faire sentir qu’on peut toujours briser un « monstre ». Suffisait de savoir parler, et connaître le monde.
Après trois pas, ils trouvèrent un banc vide, denrée rare en ce jour de visite.

- Bon, alors moi je t’ai dit, je suis Jimmy, et je fais de la photo. Je fais cette école, parce que je veux devenir photographe militaire, donc reporter en terrain en guerre. Mais juste faire des photos. On verra ensuite.
J’ai toujours aimé l’art, et cette école comble bien mes besoins ! On a de tout, on rencontre toutes sortes de gens passionnés par leurs études, et ça fait du bien. Je n’ai jamais pu parler aussi longtemps de plans d’un film, ou de couleurs sur une photo qu’ici. Je sais pas quel est ton rapport à la musique, si il est plutôt solitaire, mais moi je parle énormément, et j’ai toujours envie de parler de sujets qui passionnent quelqu’un. Je suis pas un grand connaisseur de musique, navré !


Il avait achevé son discours avec une teinte d’ironie dans la voix. Il espérait sincèrement qu’elle aimait la musique, et que ce n’était pas sa mère qui vivait une deuxième vie à travers elle. Il y en avait dans cette école, ça, c’était sûr. Des fils de, filles de, incapables de penser par eux même, de vivre par eux même, de ressentir par eux même. Coincés dans l’ombre, écrasante, des maîtres absolu du genre, à savoir leurs parents, et les bases que leurs parents leur ont inculqué. L’idée de sa mère avait été de venir ici. C’était déjà beaucoup. Y avait-il eut un choix de sa part par rapport à l’instrument, l’effort à donner pour y travailler ? À voir.

- J’ai jamais eu de formation artistique réelle avant d’arriver ici. Je me cultivais moi même, je lisais, regardais, faisait beaucoup. Après, la photo, le dessin et le cinéma ne sont pas comparable avec un instrument. Je pense que t’as une sacrée base artistique non ? Enfin t’as dû entendre beaucoup parler de choses et d’autres ?
Et même si l’idée de l’université vient de ta mère, t’as pas une idée bien à toi ? Profondément caché ? Genre boulangère, ou aviatrice ?


Il avait surtout envie de rire avec elle. Elle lui était étonnamment sympathique. Elle ne devait pas être tranquille tous les jours, alors autant la soulager !
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Re: Let me hide behind my mask

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