Mais qu'est ce qu'il se passait ? Casey entendit a peine le fracas, les cris, couvert par le bruit des morts face a eux. Trop nombreux et elle-même trop concentré pour vraiment parvenir a comprendre tout ce qu'il se déroulait. L'invective de Joann lui glaça le sang mais elle n'eut pas l'occasion de l'aider puisque Graham la reconcentra immédiatement sur sa tâche. Pourtant, l'inquiétude qu'elle ressentait comme un poids était réelle, oppressante, une charge sur son ventre qui la compressait et l'empêchait de respirer.

« Casey, couvre-moi le temps de… » elle hocha la tête.

Graham n'eut pas besoin de terminer sa phrase elle comprenait de quoi il parlait. L'équipe avait besoin de répit, peu importait comment. La mitrailleuse le leur offrirait mais il fallait un peu de temps pour l'installer et un espace sécurisé. Elle couvrirait la remontée des autres qu'on était allé aider.

Suivant l'initiative de Stanley, elle n'arrêta de tirer que pour mieux se placer au dessus de la barricade. Ajuster son tir et presser la détente avec la même concentration implacable. Le nombre ne semblait pas désemplir mais ils ne pouvaient pas arrêter. Pas avec quatre canons qui ne tiraient plus rien en bas. Elle ne sut dire combien de temps Graham prit pour placer la mitrailleuse, trop longtemps a son goût dans l'urgence. Alors qu'en réalité, ça allait.

« J'm'en occupe, vérifie ton chargeur ! » Lui fit-il.

Casey se retrancha derrière la barricade, le temps de reprendre son souffle et de faire comme il disait. Un frisson lui glaça le sang, elle avait l'impression que tout ça ne servait a rien… et si c'était vraiment le cas ? Ou iraient-ils ?

Spoiler:

- Putain de MERDE !

Ça, c’était la voix d’Arizona alors que la situation se gâtait. La rambarde s’était détachée, la sœur de Lawrence était tombée dans le vide, Clayton avait plongé à son secours. Elle n’avait pas le temps de gueuler après les déserteurs qui préféraient descendre s’enquérir de l’état de leurs amis en leur faisant perdre deux canons au front. La militaire hurlait autant de consignes que d’encouragement pour galvaniser les troupes et à ses côtés, June restait concentrée.

La pluie battante venue peser sur leurs épaules la trempait jusqu’aux os. L’action avait dénoué ses cheveux roux qui cascadait dans son dos en une gerbe de feu chaotique. Pour la deuxième fois, son MP5 émettait un cliquetis malheureusement significatif et cette fois, elle n’avait rien pour lui remplir la panse de balles fraiches. Stanley fut le premier à ordonner de passer derrière la barricade, Arizona l’appuya dans ses consignes. Balançant le fusil-automatique, retenu par une bandoulière, sur son côté, l’avocate dégaina son 9 mm.

- La voiture ! Mettez-là là ! Ordonna-t-elle à Dwayne après que tout le monde ait pu passer la barrière.

En plaquant un véhicule contre cette dernière, il fallait espérer que ça la renforcerait suffisamment, car leur installation n’était définitivement pas conçue pour éponger une telle meute. Même s’ils en avaient déjà tué des centaines, mêmes si d’autres continuaient à basculer dans le canal à cause du trou dans le garde-corps, ils restaient trop nombreux. Tandis que ses alliés recommençaient à faire pleuvoir des balles sur les charognes, la rouquine plomba deux cadavres puis reprit son talkie pour s’adresser à Donovan.

- Vous progressez de votre côté ? Si on ne les maîtrises pas rapidement, on va devoir évacuer la zone.

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Il commençait à pleuvoir des cordes. Et des cordes. Une pluie orageuse, et dangereuse qui rendait le terrain difficile malgré le fait qu’il s’agissait de goudron. Elle ne pouvait que se féliciter d’avoir opter pour un imperméable plutôt que de l’habituel veste en jean qu’elle portait habituellement. Elle avait eu la présence d’esprit de ne pas imaginer que la pluie se serait laissé faire ou aller. Pendant qu’elle se mettait en arrière pour recharger son arme, elle souleva sa capuche. La pneumonie n’était pas loin, on ne savait pas ce qu’on pouvait choper par ce genre de temps. Les trombes d’eau empêchait de voir plus loin que quelques mètres, sans compter les habitants de la ville infectés venus se joindre à une fête à laquelle ils n’avaient pas été invité.

Donovan et Jason tentèrent tant bien que mal de mettre un terme aux inquiétudes de Valentine. Elle savait qu’ils étaient bien armés, mais elle voyait les douilles tomber au fur et à mesure dans une pluie de cliquetis sans fins et elle avait toujours l’impression de ne pas en voir la fin. Elle tirait et c’était tout ce qui importait. Elle hocha la tête. Signe qu’elle avait compris et qu’elle avait confiance. Que tout le monde dans ce petit rang avait quelque chose ou quelqu’un à protéger et que personne ne se laisserait faire. Quand elle ne put plus alimenter sa première arme, c’était avec un fusil de chasse des plus basique qui prit le relais. Sûrement proche de la carabine à plomb que du fusil à pompe, elle n’empêchait pas de faire mouche.

Un pas en avant, et elle tire. Elle ne réfléchit plus. Elle ne fait que tirer devant elle. Elle n’écoutait que son instinct primaire, et son côté purement américain, convaincue par les armes depuis assez longtemps maintenant pour croire qu’en effet, ce 2nd amendement l’avait peut être sauvé. Cette barricade devait tenir, et eux devaient continuer de tirer. Peu importe ce qu’il en comptait, et s’il fallait terminer au couteau de chasse. Elle tire, et tire, avance encore et tire, de plus en plus assurée.  « Elle tiendra! Il le faut .. ! »

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Les gens avaient suivi le mouvement et tous passèrent finalement de l'autre côté de la barricade. Aidé par Angel et un autre paramilitaire, Stan fit coulisser la porte qui devait sensément les protéger. A peine quinze secondes plus tard, il sentait les premiers à-coups des rôdeurs contre cette dernière. Et déjà elle tremblait ! Le jeune homme resta derrière avec quelques autres pour essayer de faire contre-poids, le temps que Dwayne ne s'approche avec la voiture pour la positionner en travers. Alors seulement il se décala et grimpa sur la barricade glissante pour reprendre les armes. Graham faisait déjà crépiter la mitrailleuse, mais son champ de tir se faisait difficilement sur les macchabées qui s'amoncelaient à leurs pieds.

- On va en venir à bout ! S'exclama le garçon à ses voisins, alors que leur petite hauteur leur offrait plus de visibilité. Difficile de réellement apercevoir Donnie et ses hommes avec cette pluie, pourtant la masse mouvante, grouillante, n'était plus un flot infini. Shoote pas nos gars en face, Graham, gueula-t-il à l'intention de son copain, toute à son excitation avec son gros engin, pour le prévenir. Ce serait con d'arriver jusque là pour se prendre une balle amie en pleine poire.

Le jeune homme passa une main sur son front dégoulinant et arma une nouvelle fois son Beretta. PAM. PAM. Encore et encore. Seulement leur temps ici était aussi compté, la barricade tremblait trop et rester là beaucoup plus longtemps allait bientôt devenir dangereux.

- Ça va céder ! On se replie ! Au même moment, Stan sauta sur le toit du véhicule, puis sur le sol. Il resta cependant tout près, paré à éliminer ces putains de macchabées si jamais certains d'entre eux parvenaient à passer...

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Leur avancée ne faiblissait pas et, si Davis avait longtemps eu l'impression que le nombre des infectés non plus, ils en virent peu à peu le bout. À vue d’œil il devait en rester à peu près une centaine, peut-être un peu moins, mais ce n'était absolument pas le moment de baisser leur garde en se pensant tirés d'affaire. Les autres devaient être là-bas, de l'autre côté de la barricade, et celle-ci ne tiendrait pas longtemps s'ils n'éliminaient pas rapidement les infectés restants.

Fusil à pompe toujours bien en main, le virologue s'appliquait à sa tâche, essayant dans le même temps de ne pas trébucher sur les nombreux corps qui jonchaient le sol. Il n'avait pas fait mouche à chaque coup mais gardait bien en tête les directives de son ami disparu, tout en suivant sans broncher celles de Floyd. Pour une fois il ne faisait pas de vague, avait rangé son je-m'en-foutisme dans un coin, parce-qu'il y avait de l'autre côté de cette barricade les deux seules personnes qui lui importaient. Allaient-elles bien ? Étaient-elles saines et sauves ? Il ne pouvait que l'espérer.

Réarmant son arme, il tira dans le crâne d'un nouvel infecté. Un deuxième encore. En appuyant sur la gâchette pour un troisième coup rien ne vint. « Merde... » avait-il soufflé, le visage fermé. Plus de balles. Ils approchaient de la fin et il n'avait plus de balles. « J'ai plus de réserves, il va falloir les finir au corps-à-corps » avait-il lancé à ses partenaires d'une voix forte. Mieux valait prévenir avant de s'engager dans la mêlée et risquer de se prendre une balle... Autant dire d'ailleurs que l'optique de se retrouver juste en face de ces infectés dans de telles conditions ne le rassurait pas le moins du monde, mais il n'était pas encore temps de se tourner les pouces en attendant que les autres terminent le boulot.

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