Auprès de son ami, le bouclé ne retint pas un bref rire qui devait dénoter un peu au vu de leur situation. Il secoua la tête en avisant Daniella d'un œil confiant. « Serre les dents va, c'est pas une petite aiguille qui va te tuer » avait-il rétorqué, préférant clairement laisser Daniella s'en occuper. Certes, elle n'était arrivée que la veille mais en peu de temps, elle avait prouvé qu'elle était prête à se démener pour eux. Lorsque l'Irlandais affirma que ça allait aller, Jess tapota à nouveau son épaule, lui adressant un regard qui voulait dire t'es pas tout seul. Et c'était bien le cas. Si à la première attaque des autres le bouclé n'avait pas réellement d'attache ici, les choses étaient bien différentes aujourd'hui, et chaque personne du ranch lui importait désormais. Quand son ami tourna à nouveau de l’œil, le réceptionniste le secoua suffisamment pour qu'il revienne à lui avant que Caroline ne s'adresse à lui. Relevant le nez vers elle, le blond lui adressa un sourire malgré son air un peu las. « Je tiens le coup. » Que dire de plus ? Il prenait sur lui.

Et les tirs reprenaient à l'extérieur, le rendant plus alerte, avant qu'une voix féminine ne se fasse entendre. Les sourcils froncés, il entendit la vétérinaire parler du talkie. Où était-il ? Bonne question. Se relevant pour chercher l'origine de la voix, il le trouva à la ceinture d'Elena et le récupéra. « On est là. On a des blessés » avait-il répondu à la voix sans prendre la peine de se présenter ; pas le temps pour ça. Puis, aux mots de Caroline, il ajouta : « On va essayer d'éliminer ceux qui sont à l'intérieur. » Essayer oui, parce-qu'il n'était lui-même pas sûr du nombre qu'ils étaient.

Plantant alors ses prunelles sur les quelques personnes qui s'activaient dans la pièce il inspira. « Les secours sont là, il faut tenir bon encore un peu. » Suffisamment, du moins l'espérait-il.

Spoiler:

Tout allait très vite, ça partait dans tous les sens. Des cris, des larmes, des coups de feu, une agitation folle, mais dans la tête de Jonathan, il avait qu'une seule personne à l'esprit ; Ashley. Il l'avait déjà abandonné une fois et ne le ferait pas une seconde fois. Oui, c'était incroyablement égoïste de sa part, mais sur l'instant, sa seule préoccupation était pour lui logique et justifiée. Tant qu'on ne lui indiquait pas de bouger ou que de lui-même il devait le faire si quelqu'un entrait dans la cuisine, il n'en ferait rien.

Voir Ashley aussi mal, entendre et lire sa douleur relevait plus du supplice, mais ça finirait par passer, elle irait de nouveau bien et se tiendrait sur ses deux jambes parce qu'il ne pouvait pas en être autrement. « Promis, j'irai et t'auras le droit à un gros câlin de sa part à notre retour ! Bon, pas trop gros parce qu'il ne faudrait pas non plus qu'elle t'appuie sur cette blessure, mais en attendant, tu ne devras rien lâcher. D'accord ?  » La voix de l'ancien livreur était à la fois calme et ferme dans le but de rassurer la jeune femme. Du moins, jusqu'aux mots suivants qu'elle prononça où pour depuis bien longtemps, Jon éleva la voix. « Eh ! Tu dis pas ça ! ON prendra soin d'elle. Tu veux pas l'abandonner ? PARFAIT, l'abandonne pas alors. Tiens le coup, puise cette envie de revoir Hope, de la voir grandir et devenir adulte pour ne pas abandonner. »

Il s'en voulait presque d'avoir réagit ainsi, mais c'était trop tard. Quant à Elena... Il la vit, tout comme Finan et tous les autres. Dans un sale état malheureusement. « Elle... Elle est blessée, mais ça va aller aussi, t'en fais pas, Caroline et Quinn sont les meilleures. » répondit-il à Ashley pour éviter qu'elle s'inquiète d'avantage, mais aussi pour lui-même se rassurer. « Je reviens, il faut que j'aide les autres. Mais je reviens! » il insistait comme pour lui dire qu'elle avait intérêt d'être en vie à son retour.

Jon déposa un tendre baiser sur le coin des lèvres de sa moitié et lui sourit avant de se relever en prenant une grande inspiration. Hachoir en main, il se dirigea vers Jesse et Caroline. « Qui y va? » demanda-t-il tout en se doutant bien que pour eux ce serait un non.

Spoiler:

Son expression s’assombrit imperceptiblement à la remarque de Selene, ricanant intérieurement, non pas parce qu’elle avait visé juste, ce genre de choses ne l’importaient pas réellement, mais parce que cette simple remarque lui avait fait l’effet d’une douche froide. Comme si d’un seul coup, elle venait de prendre conscience de son degré d’implication dans tout ça, plus important que celui de simple porte-flingue. Connerie. Elle avait probablement mis plus d’elle qu’eux n’avaient mis dans cette entente et l’espace d’une seconde, elle eu l’impression de combattre aux côtés d’inconnus, contre d’autres inconnus. Cette simple pensée lui laissa un goût amer dans la bouche, litanie de nostalgie d’un temps meilleur mêlée à cette impression de n’être qu’un outil.

Quoi qu’il en soit, elle avait pris un engagement, mais se contenterait du strict minimum dans le cadre de l’opération en cours. Quant à celles à venir… La question se poserait le moment venu, en attendant, la musicienne pouvait bien comprendre ce qu’elle voulait. “T’en fais pas pour ça, tu m’entendras plus.” derniers mots dans une radio qui devint muette par la suite, la brune tournant le bouton d’alimentation avant de ranger celle-ci à sa ceinture, et quitter sa position. Elle garderait un oeil sur la russe et ce serait bien suffisant. Un dernier regard dans ses jumelles… Juste à temps pour remarquer un opposant la braquer de son arme. Détonation. Les balles fusent, certaines impactent la voiture, d’autre la bâtisse qui lui sert désormais de couvert. Elle l’a échappé belle, un soupir, puis elle reprend son avance sur la gauche.

Spoiler:

Roza s'avança sur le champ de bataille avant d'arquer un sourcil vers Selene. À quoi jouait-elle ? Elles avaient le temps pour rebondir sur les dires de Roza mais pas sur les dires de Riley alors que celle-ci s'occupait de diriger un minimum les troupes de la pianiste ? C'était devenu comique aux yeux de la russe, la jeune cheffe n'avait encore une fois aucune idée de comment gérer les siens sur un champ de bataille. Pas un ordre ou contre ordre ne fut donné de sa part, la cheffe avançait avec Duncan pour dégommer l'entrée et les pillards qui s'y trouvaient en laissant le reste de ses hommes sans la moindre directive. La slave en secoua la tête et se tourna Riley. Elle avancerait de pair avec sa coéquipière. Offrant un regard à Lisandro, elle força un sourire en guise de première réponse. "Compte sur moi herrrmano. Je vais te ramener la chienne parrr la peau du fion." La fameuse Joann, avec un peu de chance, elle pouvait être dans la maison principale du ranch. "Et toi aussi fais pas le con hein, tu es le doc', rrreste en arrrrièrre temps que le chemin n'est pas dégagé. J'en ai marrre d'enterrrrer des potos." Pas question de perdre Lisandro dans la bataille, c'était un proche et aussi leur médecin de choc.

De retour vers Riley, la russe l'interpella d'un signe de main "J'vais fairrre le tourr, ça serrt à rien d'tous charrrgés parr la même entrée surrrtout qu'ils sont grillés là... " Si Selene voulait amener les siens à se faire canarder bêtement, c'était pas son problème. Tête baissée, le pas rapide, elle s'avança vers le bâtiment principal en veillant à éviter de se présenter à découvert pour l'ennemi qui semblait occupé au niveau de l'entrée principale "grâce" aux matons.

Le M16 pendait en bandoulière, 9mm dans une main et couteau dans l'autre, Riley était à ses talons. Elle approcha des fenêtres de l'établissement et remarqua les grilles au niveau de celles-ci, l'une d'elle tirait la gueule et la russe s'empressa de l'arracher dans un râle d'effort. Arrachage réussi, elle se retrouva nez à nez avec un envahisseur alors qu'elle espérait s'y faufiler discrètement. Coupée dans son élan une balle lui érafla la joue et elle lança aussitôt sa lame dans le crâne du vilain pour le faire basculer en arrière et terminer son entrée par la fenêtre. Un deuxième fut alarmé par l'agitation et mangea dans un geste circulaire de la part de la russe un coup de lame en pleine jugulaire.

Spoiler:

- Où est-ce que vous êtes ? Demanda-t-elle dans le talkie à la personne qui lui avait répondu.

Ses entrailles s’étaient serrées plus encore : ce n’était pas Ashley qui avait répondu, ni Elena, alors que c’était à elles que la musicienne avait confié l’appareil de communication. Dans son imaginaire pessimiste, ça n’annonçait rien de bien. Elle aurait voulu demander qui était blessé mais les mots restaient coincés dans sa gorge nouée. De toute façon, Andrea avait repéré quelqu’un d’autre et si les tirs de la régisseuse arrachèrent des gerbes de tissu au canapé, la salve de Selene pulvérisa la carotide du type pas complètement à couvert.

- Oui, je le vois, répondit-elle à retardement son aînée.

Ce n’était même pas une plaisanterie : elle était beaucoup trop concentrée et angoissée pour s’amuser. Visiblement, elle avait vexé Riley et Roza se détachait de leur petit groupe. Tant qu’elles ne faisaient rien exploser inopinément, elles pouvaient bien agir de leur côté ! La jeune femme n’était pas en bonne condition pour préserver les sensibilités diverses. Elle ne l’était jamais remarque – son truc, c’était de casser l’affection qu’on lui portait. Bref.

- Duncan et Andrea, escortez Lisandro jusqu’à leurs blessés, dans la cuisine. Ils risquent d’avoir besoin de lui, l’afro-américaine était déjà venue, elle devrait se souvenir de l’intérieur du ranch, Sarah et Isaac, venez avec moi. Il faut qu’on débusque les autres s’il en reste.

Le croquemort s’était mis à couvert mais pour le coup : il avait raison. Ils n’auraient jamais assez de médecin, surtout après tout ça. Ne restait plus qu’à progresser avec précaution alors ; ils pouvaient le faire, elle en était certaine.

Spoiler:

A la remarque de Roza, le chilien pouffa. « Promis, je ne jouerai pas aux héros » Comme si c’était son genre. Il la regarda filer seule et en silence, il pria pour qu’il ne lui arrive rien. Il n’y avait pas que pour Andrea qu’il s’inquiétait. Tous ici, étaient capables de se débrouiller seuls. Mais personne n’était invincible, pas même le Viking qui semblait pourtant s’acharner jour après jour, à leur prouver qu’il pouvait foncer tête baissée dans n’importe quelle connerie et en revenir – si pas indemne – encore plus féroce qu’à l’allée. Une fois la russe disparue de son champ de vision, il se reconnecta à ce qu’il se passait à l’intérieur.

Au moins étaient-ils encore en vie. C’était ce qu’il se disait en écoutant les échos de la conversation de Selene, au talkie. Suivant les ordres de leur cheffe, Lisandro sortit de planque pour se faire encadrer par Andrea et Duncan. Dans un espace aussi fermé, le chilien replaça son fusil à pompe dans son dos et sorti son berreta, enlevant le cran de sécurité. Il n’y avait plus qu’à atteindre la cuisine. Plus qu’à…. PAN. La balle s’encastra dans le chambranle de la porte d’où un soldat venait de surgir. Raté. Aussitôt, le chilien s’abaissa, laissant les autres prendre la relève. « C’est par là, tu fonces maintenant ! » Sous les ordres d’Andrea, le chilien ne se le fit pas dire deux fois avant de foncer dans la direction indiquée par Andrea. L’ennemi occupé par les deux autres, il n’y avait plus qu’à espérer qu’il ne croise personne sur la route. Personne. Mais une porte close. Lisandro tambourina dessus. « C’est Lisandro, ouvrez ! » Il ne tenait réellement pas à se faire canarder juste à l’entrée.

Spoiler: