Re: Event - Novembre 2018 - First day of the rest of our lives

Mer 7 Nov 2018 - 22:18

La respiration saccadée, les mains tremblantes et l'air hagard, Ludwig se donna une giffle mentale. C'était le moment d'y aller. Tout le monde avait bravé le danger pour les sauver. Ils se devaient d'être à la hauteur de leur courage.
Étrangement, Ludwig avait la forme. Peut-être que les quelques bons kilos qu'il avait pu reprendre en étant ici y était pour quelque chose.

Ils sortirent alors, et Ludwig put voir l'horreur qui se tramait au-dehors. Le sifflement des balles qui perçaient l'air, les ordres, hurlés de tous les côtés, les visages tordus par l'effort, la crainte ou la rage de la vengeance. Toutes ces choses, qu'il ne connaissait pas, qu'il n'avait jamais vécu. Il avait l'impression d'être un petit garçon perdu au milieu d'un no man's land.

Les doigts serrés sur le Mp5 au point d'en oublier ce qu'il tenait, il regardait partout autour de lui, sans savoir quoi faire, comme si son cerveau venait de faire 'Reset'.
Jusqu'à l'explosion qui le plaqua violemment au mur. La pression lui fit presser la détente dans le vide. Il en perdit même ses lunettes et crut devenir sourd.

- Non ! Cria-t-il dans un accent desespéré.

C'était l'habitation de Zack. Là où se trouvait souvent Kyle et Will. Les quelques personnes avec qui il était parvenu à lier amitié.
Dans un nouveau cri de rage, il traversa la rue alors que le bâtiment s'écroulait encore, la boule au ventre et les larmes déjà aux yeux. Voilà où en était la connerie humaine.

Il s'approcha ensuite, arme autour du cou, bras en avant, aveuglé par la poussière opaque, et fut pris d'une quinte de toux. Dans la cohue, il appelait, sans savoir si on pouvait l'entendre.

- Kyle ! Will ! Zaaack !

Bras à hauteur du visage, ses yeux n'étaient plus que deux fentes humides. L'intensité de l'explosion avait été dévastatrice.

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 22:31

La jeune femme resta un instant comme tétanisée au milieu de la rue et ce fut le bras de Victoria qui l'arracha à cet état pour l'entrainer avec elle, courbée, vers la maison qui lui semblait la plus proche. La bouclée leva une seconde les yeux vers leurs assaillants. Ils sortaient déjà des voitures blindées et se ruaient – sans surprise – vers la maison où étaient retenus les otages. Les balles ne fusaient que peu dans leur direction, si bien qu'elles parvinrent à se mettre à couvert derrière une palissade.

- Je... euh... fut tout ce que Romy parvint à bafouiller à l'intention de son amie, quand cette dernière tenta de lui remettre les idées en place sans jouer de pincettes. Elle avait le souffle court. Le cœur tambourinant. Elle colla l'arrière de sa tête contre le bois et ferma une seconde les yeux alors que la voix de Victoria continuait à lui parvenir comme de très très loin. Elle entendait pourtant distinctement ses paroles. Elle pensa à Leila, qu’elle espérait cloitrée dans leur chambre. Elle pensa à ceux partis le matin même vers le ranch. A Roza. Arrête... souffla-t-elle, en plantant ses yeux dans ceux de la brunette qui se faisait insultante envers ce pauvre Tom.

Il n'était plus temps de bavasser de toute manière, elles devaient agir ! Évidemment Romy n’était pas armée. Elle ne savait rien faire avec ces choses-là, puis franchement : elle n’aurait su vers qui faire feu ! Après tout, de quel côté était-elle ? Celui de ces gens avec lesquels elle vivait depuis maintenant presque quatre mois et qu’elle appréciait pour la plupart, ou bien celui de ces étrangers qu’elle avait menés jusqu’ici ? Elle jeta un regard démuni à la pigiste et allait bafouiller une nouvelle fois quand une explosion ravagea la maison à l'autre bout de la rue. Automatiquement la jeune femme se recroquevilla sur elle-même, avant de se redresser pour voir les dégâts une seconde par dessus la palissade. Une fumée épaisse s'échappait de ce qui restait du rez-de-chaussée. Ses yeux s'écarquillèrent et elle refit face à Victoria.

- On peut pas rester là ! D'une façon ou d'une autre, vue l'ampleur de l'attaque – et la préparation qu'elle savait que la russe et sa bande avaient du faire – ça leur retomberait dessus. Mais où se réfugier ? Que faire ? Elle n’en avait aucune foutue idée !

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 22:35

Ça avait dégénéré à une vitesse ahurissante et elle était là, au milieu de la voie, Takeo sur les talons qui lui sommait d'aller se planquer mais non... Elle n'entendait plus que le bruit des balles, ne voyait plus que l'échange violent entre deux groupes. De là où elle était, Evy ne les reconnaissait pas, mais y avait pas loin à chercher pour comprendre qui étaient ces gens. Le Ranch. Couteau encore en main, la jeune femme avança doucement, jusqu'à voir un type s'effondrer.

- Evy faut bouger... Elle l'entendait pas, se remémorait certainement ce qu'elle avait appris avec lui, ce pourquoi il l'avait aidé et c'était certainement pas pour fuir. Fuir pourquoi faire au juste ? Qui l'attendait finalement ? Lucas ? Oui, mais lui non plus n'était pas présent, il faisait sa vie et en avait le droit. Alors non, fuir ne servirait à rien et ne la ramènerait pas à l'abri de ses bras. Elle avait tout anéanti en trois mots... Il t'a giflé aussi, t'as eu peur de lui.... Aussi, mais elle l'aimait toujours alors peut-être qu'aider, se battre et tenter de sauver les croyances qu'elle avait en cette communauté était la meilleure chose à faire puis, si elle mourrait …. Si elle mourait elle n'aurait plus mal. Coll.... Trop tard, une douleur vive lui transperça l'épaule et elle manqua de s'effondrer, étouffant un hurlement, en relâchant sa lame. Shigeru la retint par le bras avant de fixer son épaule gauche. Sanglante.... et cette douleur vive, trop dure, elle était presque douce à coté du feu qui lui rongeait le cœur depuis son départ. Sale enfoiré !

Le nippon visa et tira quelques salves quant à elle, elle fixait encore ce type à terre, cheveux blancs comme neige.... Il subirait. S'il ne l'aimait pas, alors il serait au moins fier d'elle, peut-être... Sans plus songer elle ramassa sa lame et se lança dans sa direction. BLAM, une douleur vive lui cingla le flanc droit.... l'envoyant valser au sol tandis qu'une explosion jaillissait de plus loin. Sa tête heurta le bitume et elle ferma les yeux.... La jeune femme peinait déjà à respirer et elle ne voyait plus que lui. Il était pourtant pas là, la seule paire de bras qui la soulevait du sol à lui en arracher larmes et souffrance fut celle du Nippon.

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 22:36

Ce matin-là, quand un grand fracas secoua les murs de sa maison, Amy se leva d’un bond. Elle enfila rapidement son jean, ne croyant pas une seconde que la situation était si grave, sans doute qu’un idiot avait percuté un mur avec un véhicule, rien de plus. Pourtant … Les premiers cris se firent entendre, des ordres hurlés à qui voulait bien les entendre. On nous attaque, entendit-elle à travers la fenêtre close de sa chambre. Son cœur rata un battement, et sans réellement réfléchir, préparée à cette éventualité depuis le premier jour, Bergmann récupéra sa carabine qu’elle cala à son épaule et sa machette. Mais qu’allait-faire avec au juste ? Sa main tremblait sur la poignée de l’arme.

Des coups de feu, des explosions … La brune trembla un peu plus. La défaite essuyée à la prison, la peur, tout lui revint en mémoire. Elle avait peur, et pourtant, elle se sentait vivante. Les otages n’étaient pas loin, ils venaient les chercher, Bergmann avait-elle le courage, l’audace d’aller les en empêcher ? Non, son corps refusait de bouger, quand bien même elle était décidée à se battre. Courage. Elle devait sortir de là, elle devait se battre, c’était pour cela qu’elle était là, non ? La brune déglutit, inspirant longuement avant de descendre l’escalier en quatrième vitesse, s’arrêtant devant la porte, main sur la poignée, quand une balle s’écrasa dans le bois près d’elle. Merde.

Amelia tourna les talons, direction la cuisine pour sortir par la porte arrière. Remarquant une silhouette, elle leva sa machette en approchant de la porte, reconnaissant finalement Atkins, elle souffla, poussant la porte avant de sortir, levant les mains devant elle. « C’est moi. » précisa-t-elle, préférant éviter de se prendre un coup par réflexe. Remarquant une brune, plus loin, Bergmann rangea la machette à sa taille et la troqua contre sa carabine, à l’angle du bâtiment, elle ajusta sa visée. Juste à temps, avant qu’une explosion ne secoue le lotissement et qu’une balle ne siffle près d’elle, touchant le blond. Un regard vers sa cible, c’était raté. Que faire ? Elle les vit partir avec les otages plus loin, mais la brune ne savait plus quoi faire.

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 22:38

Will terminait d’enfiler son t-shirt, masquant la cicatrice qui marbrait son ventre quand un bordel sans nom se fit entendre. Merde c’était quoi ce bordel ?! Les coups sur sa porte le poussèrent à se ruer sur la poignée pour y trouver May. Ils sont là. Will était surpris, il n’aurait pas dû l’être, après tout ça leur pendait au nez, pourtant il avait espéré que ce jour ne viendrait jamais, que tout se solderait pacifiquement, parce qu’il y avait déjà eu assez de morts pour ce foutu désir d’expansion. Mais là, il était comme les autres, impossible de faire demi-tour, et maintenant que le moment était venu de choisir entre ces personnes qui n’avaient rien demandé et eux, Morgan, May, Nate, le blond savait que son choix était déjà fait.

Même pas le temps d’enfiler une veste, Will récupéra simplement ses armes, logeant le couteau dans sa godasse et le revolver à sa ceinture dans son dos. Le blond suivit mécaniquement May jusqu’à l’étage, dans d’autres occasions il aurait lancé une plaisanterie sur le fait de découvrir la chambre de Morgan, une autre sur le fait de l’y trouver avec Nate mais là, son regard était grave. Des tirs qui s’écrasèrent contre la façade le forcèrent à se coller au plus près du sol. Merde ! Morgan avait été touchée. Déjà la troupe se séparait, le blond s’apprêtait à suivre quand une explosion souffla le rez-de-chaussée, faisant vaciller l’édifice.

Comment, pourquoi ? Will ne chercha pas à comprendre, projeté au sol sur le palier alors qu’il s’apprêter à descendre, la poussière qui montait du rez-de-chaussée lui brûla la gorge, bras au-dessus de la tête. « Merde, merde, merde, merde !!!! » beugla-t-il en se relevant. « Nate ?!! May ?! Vous allez bien ? » Son regard tenta d’y voir quelque chose dans cette putain de purée de pois. Merde. Morgan, elle était descendue aussi. « Morgan ?! Bordel, Morgan ?! » C’était maintenant qu’il payait sa dette ? Il dévala les escaliers, jusqu’à se stopper net en remarquant la dépouille de Kyle. La vision lui noua l’estomac, plus encore quand en galérant à la voir elle dans ce merdier. Plissant les yeux, toussant légèrement à cause de la poussière, de l’odeur de brûlé, le blond la vit finalement. Ni une ni deux, il enjamba les décombres sur son chemin pour s’accroupir près d’elle. « Tu la fermes, et tu me laisses faire okay ?! » Aujourd’hui, il payait sa dette et la sortait de cet enfer, un bras glissé sous ses genoux, un autre dans son dos. Will souleva la rouquine, étrangement muette, du sol et jeta un coup d’œil vers Nate et May. Fallait se barrer, direction la sortie.

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 23:39

Toujours planqué derrière une maison, le blond hasarda un coup d’œil vers l'avant. Il ne remarqua que trop tard qu'une balle fusait sur lui, venant lécher son bras pour y laisser une entaille. Il ne retint pas un grognement, portant une main à son bras. Pas grand chose. Pas assez. S'apprêtant à se lancer plus en avant il remarqua une silhouette derrière lui. Ansel était déjà reparti mais Amelia se tenait là. Calmant sa nervosité, il hocha la tête, plantant ses prunelles claires sur elle. « Ils sont là. Fais attention » lui avait-il simplement intimé, désireux qu'eux aussi soient tirés d'affaire. Qu'ils s'en sortent tous, même s'ils venaient de l'île, parce-qu'eux aussi étaient des siens désormais et c'était là tout ce qui comptait.

Pas de temps à perdre à attendre là cependant, il fallait y aller. Et c'était ce qu'il avait commencé à faire, s'approchant de la maison d'où sortaient les otages avant que le bruit assourdissant d'une explosion ne le stoppe sur place. Protégeant son visage de ses avant-bras par réflexe, il ne put que regarder le paysage désolé devant lui. Toute cette fumée. Des flammes. Leur chez-eux. Son sang ne fit qu'un tour. Kyle. Morgan. May. Nathan. Will. Avaient-ils eu le temps de sortir ? De s'abriter ailleurs ? S'il entendit le cri de Ludwig appeler leurs noms au loin cela ne suffit pas de le ramener à la réalité et il s'était mis à courir vers sa maison. Parce-qu'elle était là-bas, sa réalité, avec les siens.

Et il y arriva, enjambant les décombres de l'escalier pour entrer dans la maison. Il trouva Will et Morgan qui sortaient par l'arrière. Elle n'allait pas bien. Elle était blessée. Sa jambe brûlée. Les yeux écarquillés il prit ses épaules. « Putain de... Kyle ? Il est où ? » Le regard de la rouquine suffit à lui faire comprendre ce qui était arrivé. Et il se précipita à l'endroit où s'était dirigé leurs regards, trouvant dans la poussière le corps du journaliste. Le quarantenaire se laisser tomber à genoux à ses côtés, toisant son visage brûlé par l'explosion. « Non... pas toi » avait-il soufflé, ses lèvres légèrement tremblantes alors qu'il avançait une main jusqu'à lui. Une fois encore, s'attacher à une tierce personne lui coûtait. Beaucoup trop. Serrant les dents, il prit quelques secondes pour inspirer profondément, juste lui dire au revoir silencieusement et se préparer à la suite. À tuer l'enfoiré qui avait osé.

Spoiler:

Mer 7 Nov 2018 - 23:52

La colère de l'injustice lui donnait envie de hurler encore. Tout ça allait beaucoup trop loin. Et s'il y avait des enfants dans cette maison ? Pourquoi avoir agi ainsi ? Et qui était cette personne qui avait tiré ?
Ludwig retira sa chemise à carreaux pour la rouler et la plaquer devant son visage avant d'évoluer dans les débris sans se soucier du danger.

- Will ?! Cria-t-il. Kyle !

Il toussa encore, se fraya un chemin avec peine et finit par reconnaître des silhouettes. Parmi elles, il y avait bien Will, qui tenait une blessée.
Il voulut lui demander si ça allait, s'il y avait des gens à descendre. Mais la culpabilité vint subitement s'abattre sur lui. Était-il dans le camp de l'ennemi ? Est-ce qu'il agissait mal ? Il le regarda, le souffle court, reconnaissant le visage de Morgan, celle qui leur avait mené la vie dure. Il n'était pas heureux qu'elle souffre. Il n'était pas heureux de voir ça.

Zack passa devant lui et s'agenouilla devant un corps. Lentement, Ludwig s'avança, comme dans un état second. La douleur du leader fut poignante, si bien qu'une expression de peine se dessina sur le visage du rouquin. Il secoua lentement la tête, incapable d'agir, de parler, de faire quelque chose.
Il hésita à poser sa main sur l'épaule de Zack, mais se ravisa. Il ne savait pas quoi faire. Et cette sensation d'avoir à choisir un camp ... C'était à s'arracher les cheveux. Il ne savait même pas si le combat avait continué, dehors.

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