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C'était quoi qui faisait le plus mal, savoir qu'elle le verrait sans doute plus, qu'il lui avait crevé le cœur ou ces deux blessures là ? Evy réagissait plus, paumée ailleurs. En bruit de fond elle entendait l'agitation, les cris, les détonations …. Peut-être même des râles. La blonde sentait ce liquide chaud marquer sa nuque, ses cheveux, se refroidir en imbibant la veste de Donovan qui la quittait jamais. Elle va être tâchée ….. faut pas. Fut tout ce qu'elle parvint à articuler en se sentant soulevée, en souffrance, douloureuse de pieds en cape, dans les bras du Japonais. Une voix féminine s'éleva. Mettre à l'abri... Pourquoi faire, c'était trop tard non ?

- J'pas vu Romy, j'ai quasi rien vu putain. Répondit Takeo à la cousine de l'egyptienne. Mais ouais, on s'tire j'te suis, prends mon flingue et couvres nous au besoin, on s'en fout qu'tu les touches, faut juste les dissuader.

Ballotée, Evy ne voyait que le ciel, ses traits qui semblaient s'y dessiner. C'était qu'un mirage oui, malgré tout elle sentait sa main contre sa joue, comme il le faisait encore un mois plus tôt, elle entendait sa voix. C'était agréable au delà de la souffrance physique qui semblait ne faire qu'un avec elle. Quand enfin on la déposa après un trajet qu'elle ne vit même pas, ses iris bruns sondèrent les visages près d'elle sans vraiment les reconnaître.

- J'veux le voir, il était là ….. pourquoi il est plus là Takeo ? Les larmes enfin, elles dévalaient ses joues, se mêlaient au sang qui avait constellé son visage déjà plus blême. Puis un écran de boucles brunes se mêla au tableau. Romy peut-être ? Elle la connaissait pas, en revanche d'autres mèches brunes, s'approchant d'eux lui semblèrent familières. Amelia Bergmann non ? Elle perdait le fil, ses yeux embués par les pleurs. Donovan …... je l'ai vu, pourquoi il est plus là ….. Elle délirait, fièvre ou autre ?

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Alors qu'il avançait vers la rouquine et Will qui la soutenait, le blond ressentit une douleur à l'épaule, portant une main dessus pour y voir du sang. « Putain de merde » avait-il marmonné. Oh sûr que l'envie de faire demi-tour et se jeter à la gorge de ces enfoirés le tiraillait mais il ne pouvait pas. Parce-qu'elle avait besoin de lui. La vengeance attendrait, ou ne viendrait pas, qu'importait, il ne pouvait décemment pas lui infliger d'avoir à potentiellement vivre sans lui, tout comme il ne pourrait lui pardonner de risquer sa vie égoïstement.

Déboulant dans les jardins aux côtés des deux siens, il avisa brièvement la blessure de Morgan. C'était moche, très moche, et les soins étaient dans cette maison juste à côté. Trop proche de ces enfoirés. « Will, emmène la à la maison plus au Nord, je vous rejoins » avait-il lancé au clerc de notaire avant de croiser le regard de Morgan. « C'est promis. » Peut-être une énième promesse dans le vent, l'une de celles qu'il n'était pas sûr de tenir, mais mieux valait ça qu'un potentiel au revoir. Percevant alors Nathan au coin de la maison d'après il le héla et lui fit signe de venir l'aider à prendre ce qu'il fallait.

Pénétrant dans la maison (la 10 donc), il se dirigea à l'endroit où se trouvait ce dont ils auraient besoin pour s'occuper dans un premier temps dans la jambe de Morgan, voyant Nate arriver. Il se contenta de lui adresser un regard entendu, ne prenant pas la peine de parler. À quoi bon ? Le brun était là, encore, à ses côtés, il savait qu'il pouvait lui faire confiance. Passant devant la fenêtre il vit ce type, un grand gaillard. Ce serait toujours un de plus. Orientant le canon de son arme vers lui il tira et fit mouche avant de se détourner rapidement. « On se tire » avait-il lancé à son acolyte. « Il va falloir qu'on se casse d'ici » avait-il ajouté. Ça lui coûtait de dire cela, beaucoup trop. Fuir face à ces pecnots... mais quel autre choix avaient-ils ? Il ne risquerait inutilement pas la vie des siens pour une foutue vengeance. D'aucun des siens.

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Un coup d'oeil à la barricade juste devant lui. Encore dos au mur, Nathan pinça les lèvres. Ils avaient peut-être pas les clés de ces foutues bagnoles mais y avait bien un pro du bidouillage dans leurs rangs non ? Putain ça remuait dans son crâne, dire qu'il réfléchissait bien mieux sous pression c'était dingue bordel à cul. En Mai idem, il réfléchissait bien, parfaitement sans devoir cogiter quinze plombes. May filait, elle serait à l'abris et il lui sembla caler Vic, peut-être Lance.... La blonde irait bien et, finalement peu importait son choix, tant qu'elle vivait. S't'avais pas merdé, tu t'poserais pas la question sur c'qu'elle va faire... Un rictus fila ses pétales, son cœur se tordait mais il l'avait cherché. Puis déjà Zack revenait vers lui à peine vit-il Will embarquer Mo vers l'impasse, la baraque la plus éloignés, tout comme Romy et quelques autres.

Okay, il emboîta le pas du Leader et s'enfonça dans l'intendance pour trouver de quoi panser sommairement les blessures. L'infirmerie donc, son pied heurta la porte, le flingue rejoignit ses reins et il se contenta de la matraque avant de fouiller les placards et autres étagères d'Ansel. Un sac dans le coin, le trentenaire glissa n'importe quoi, ce qui lui tombait sous la main dedans, et croisa le regard de Zack. Kyle.... Il l'appréciait le journaliste, c'était juste pas une machine de guerre mais bordel......  Un coup de feu retentit, de leur côté cela dit. Zack venait de canarder vers l'extérieur depuis la fenêtre tandis que Fuller revenait vers lui.

- J'allais l'dire, faut s'tirer mais on a pas les putains d'clés d'bagnoles, Vic ? Zack ? Il avait toujours eu le cul entre deux chaises, du moins, il l'avait eu après avoir noué des liens avec des gens que Vicky pifferait pas forcément, après le merdier qu'il avait imposé à May. May... Nate jeta un coup d’œil à la porte ouverte, comme si il espérait la voir revenir vers lui. Il avait choisi tant pis, Victoria était son passé, il l'aimait bien ouep, mais le passé fallait que ça reste le passé nan ? Putain... Il savait que ça coûtait à la grande tige de penser au replie, à la fuite, mais pour lui ça lui coûtait tout autant de choisir et, malgré tout. J'te suis, c'qu'un quartier Zack, des briques et des tuiles, c'pas ce qui manque. Donc ouep, faut s'tirer. Plus de mots, ça servait à rien, il repassa par le jardin et reprit le chemin vers la maison (9) avec Zack, direction la baraque au loin.

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« Nom de … » Merl s’arrêta en pleine phrase après avoir entendu la déflagration dans le quartier général d’Atkins et des siens. Un instant, le monde s’arrêta, avant de reprendre de plus belle. « Merde. » Le cœur battant la chamade, elle vit rapidement Zack foncer vers les siens. Mais pas le temps d’une prière, les tirs recommencèrent. La tatouée et ses amis reprenaient, mitraillant dans leur direction. Une balle effleura le bras de Merl et Ela rata un battement. Ils n’étaient pas préparés à ça. Ça allait être un massacre. Pur et simple. (Comment ça, l’hôpital qui se fout de la charité ?) Ela se redressa pour tirer mais … La tatouée n’était plus en vue.

« Elle est passée où cette…. ?! » Une phrase crachée par Jason, arrêtée en plein élan par un gargouillis étranglé. « JASON ! » Le cadet des Rogers s’écroula, touché à la gorge par un tir de précision – chanceux ? Peut-être – mais le Kansan s’écroula alors qu’en réaction, Merl tira en direction de Markus. Les balles sifflèrent sans toucher leur cible alors qu’Ela se penchait sur l’homme qui s’étouffait dans son propre sang. « Je suis désolée. » D’instinct, elle posa sa main sur la plaie, comme pour stopper l’hémorragie, mais en vain. Son arme cliquetant dans le vide, Merl se pencha à son tour. Ils étaient protégés par le muret – pour un temps du moins – et Jason Rogers rendit son dernier soupir, le regard ancré dans celui de son frère.

Il n’y avait pourtant pas le temps de s’éterniser. Le râle des morts montait en arrière-plan. Et discrètement, une Russe s’était faufilée jusqu’à eux. Encore penchée sur le corps sans vie de Jason, Ela ne vit pas la jeune femme s’abriter non loin d’eux. Ela étant pile dans son angle de mire, sans protection. Ou presque.

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