Si la souffrance ressentie au moment où il eut le bras cassé le fit hurler, la suite n'allait pas être de tout repos, ce n'était que le début des hostilités. Le sourire de l'autre dégoûta au plus au point Jonathan, il connaissait ce genre d'expression plein de dénigrement où la personne se sentait puissante et bien supérieure à l'autre. Dans les faits, c'était exact, la preuve puisque c'était bien ce connard qui avait le dessus, mais le livreur n'allait pas se laisser piétiner dessus pour autant. S'il le fallait, il irait jusqu'au bout. Pour lui, l'important était que sa fille soit emmenée le plus vite possible auprès de sa mère, pour le reste, il s'en fichait.

Machinalement, l'ancien livreur porta sa main droite sur son bras meurtri, comme si cela aurait un effet de guérison quelconque, sombre idiot. Il ne détournait pourtant pas le regard, oh non, il ne lui ferait pas ce plaisir, hors de question. « Oui, te voir crever sale connard ! » balança-t-il d'un regard haineux. Malgré toute sa volonté de tenir tête à l'enflure, lorsque la matraque s'arrêta à quelques centimètres de son visage, il ne put s'empêcher de fermer les yeux. Plein de rage, Jonathan en profita pour lui filer un coup dans le tibia. C'est ma chance ! pensa le jeune homme bien trop crédule. A peine eut-il le temps de se relever réellement qu'il sentit un truc entrer dans son flanc. Oh non...

La lame était bien entrée, mais cette fois la douleur n'arriva pas immédiatement, non, il la sentait bouger, il sentait le métal froid. Quelque chose de plus profond se déroulait dans son esprit et son corps, comme si une part de lui-même voyait la fin proche. Jon fut alors projeté en arrière comme un moins que rien, encore une fois. Et l'autre qui en rajoutait une couche. « Tu prends ton pied , mais t'es qu'une merde, un moins que rien. – S'appuyant sur ses jambes et surtout son bras droit valide, il peina à se redresser. – Tu crois que ça va changer quelque chose ça là ? T'as tout faux, vous avez déjà perdu et on continuera à vous chasser jusqu'à tous vous saigner sale connard. il voulut rire, mais à la place il cracha – Laisse-moi te dire juste un petit truc, ok. » la voix faiblissait, le regard fuyant, mais l'ancien livreur souhaitait ajouter tout de même une petite chose.

Redressant la tête, il fixa un court instant l'homme « Tu sais, je suis peut-être faible, mais pas débile. » sans en dire davantage, un large sourire ponctua sa courte phrase, car oui, il savait jouer à merveille le faible. Rassemblant tout son courage, il se précipita sur sa cible sans réfléchir et parvint avec l'élan à l'emmener avec lui au sol. Aussitôt de son bras valide, il frappa aussi fort qu'il le pouvait dans les côtes et en profita pour le mordre tel un chien enragé. Perdu pour perdu, autant lui laisser un souvenir.

La joie fut évidemment de courte durée, l'autre clampin n'allait pas se laisser faire bien longtemps. Un premier coup, puis un second et une suite de coups violents. Ashley... Hope...  Tous en pleine poire, mais ils n'étaient pas de son fait. A chaque fois, il lâchait de plus en plus prise au point de ne plus riposter avec son poing. Ça sonnait violemment là-haut. Ashley.,. Hope... jusqu'à arriver au point de rupture où il n'eut même plus la force de continuer de mordre. Jonathan avait tout son poids sur son bourreau, incapable de bouger, de parler ou d'avoir des pensées claires. Il se répétait simplement en boucle les deux prénoms les plus importants de toute sa vie. Ashley... Hope... Sa femme et sa fille.

Spoiler:

PAN. PAN. Elle sursauta, attendant la douleur venir. Puis elle ouvrit ses yeux sur la silhouette de Merl, un genou à terre, devant elle. « Non… » Un murmure perdu dans le tumulte alors qu’elle comprenait à peine ce qui se jouait devant elle. Merl la repoussa violemment en arrière au moment où la tatouée fonçait sur lui, tête baissée. Elle trébucha en arrière, sur le corps de Jason. Mais elle ne fut pas épargnée par la gerbe de sang qui s’échappa de la gorge de l’homme qu’elle aimait. C’était atroce. Innommable. Et son cœur, son cœur saignait dans sa poitrine alors que, à peine réparé, il devait subir une deuxième fois, la perte. On lui arrachait l’être aimé. Violemment. Brusquement. Une deuxième fois. C’était trop dur pour une seule et même existence.

« RAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH » C’est un cri terrible, rauque et sauvage qui s’échappa de sa gorge. Elle avait mal. Si mal. Elle jeta un coup d’œil en direction de l’homme, derrière qui la braquait, menaçant. Mais sur le coup, elle n’en avait rien à faire. La Russe, elle, ne comptait pas en rester là. L’israélienne n’attendit pas que la tatouée porte le premier coup, elle se jeta sur elle, avec toute sa rage et toute sa douleur. Le choc entre les deux femmes fut terrible. Ela avait dégainé son couteau de survie, mais manqua le flanc de la jeune femme de peu. Ce qui ne fut pas le cas de la Russe. Une douleur vive lui vrilla l’épaule gauche. Peu refroidie, l’israélienne lança un regard noir à la tatouée, un regard brûlant de haine et de douleur. « Tu me le paieras. » Ce fut rapide, instinctif. Ela donna un violent coup de tête à la slave avant de reprendre le combat, crachant du sang à terre. Et ce, malgré son bras endolori. Cette douleur n’était rien, rien à côté de ce cœur qui se consumait… A jamais.

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Il allait revenir, elle le savait, il ne pouvait la laisser. Et pourtant quand elle entendit d'autres déflagrations son coeur se serra, et elle serra le t-shirt de Will plus fort encore dans sa main recouverte de poussière. Elle avait la tête qui loui tournait soudainnement, sûrement s'était trop agitée, trop rapidement. Trinballée dans les bras du clerc elle ne savait pas vraiment où ils allaient mais il faisait vite. Morgan savait simplement qu'on avait demandé à l'emmener à l'abri, qu'il fallait se planquer fuir.

La douleur dans sa jambe l'iradiait et elle sentait la brûlure faire fondre sa peau en profondeur. Elle serrait les dents, retenant des plaintes de douleur. Puis, tejours tenue par Will ils entrèrent dans une maison, l'air était moins suffoquant qu'à l'extérieur. Elle était là, vivante et Zack aussi, mais le voyant, l'entendant... Egoïstement elle se disait qu'elle ne voulait pas qu'il y retourne. Il devait rester là, pour qu'il puisse vivre. La crainte de le perdre était présente. Et pourtant quand on la déposa sur le canapé, elle siffla de douleur et osa un nouveau regard sur sa jambe constatant des morceaux de jean cuient sur sa peau.

"On le sait que les rousses finissent au bûcher, hein ?"

Elle avait pris sur elle pour ne pas geindre de trop en faisant cette phrase. Elle ne riait pas, avait simplement soufflé ses mots. Inquiète, elle l'était, elle avait peur pour lui, peur qu'il ne revienne pas, malgrè cette promesse. Percevant alors le toubib, elle lui adressa un regard sans émotion, et le regard qu'il eut sur son état ne prédisait rien de bon. Alors c'était donc si moche que ça ? Merde ! C'était trop con ça.... L'ouïe lui était revenue, Will la sommait de ne pas bouger, elle leva vers lui un regard soudainnement furieux. Ne pas bouger.. Ouais ça elle l'avait bien vu qu'elle ne pouvait pas galoper vers les merdeux et buter la pute qui avait fait exploser leur domicile. Elle le savait qu'il était dehors et qu'elle était là, impuissante, incapable de pouvoir l'aider. Morgan tenta de bouger tout de même, la colère étant trop forte. Mais les mains solides d'Ansel sur ses épaules la firent rester sur place. Puis il sorti le nécessaire pour commencer à désinfecter sa peau brûlée.

"Va t'faire mettre Ansel ! Will espèce de connard, pourquoi tu l'as pas empêché d'y retourner !?"

Hors d'elle, et douloureuse elle n'avait même pas remarqué que l'accusé était déjà hors de sa vue mais pas de sa voix.

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Le crever ? Oh Fuller en doutait pas, mais si ce type avait la rage profonde, lui l'avait sans doute davantage. La mauvaise rage, l'angoisse mauvaise qui filait comme un putain de poison dans ses veines. Debout devant lui, Nate attendit et sourit à la réparti du brun. Il en avait dans le froc même après avoir mangé un coup de lame... Un bon adversaire, mais peu importait qu'il puisse avoir un certain respect pour ce gars, c'était lui, ou ce connard et le choix était fait. Il l'insultait, lui crachait son venin à la gueule. Pourtant le journaliste ne l'achèverait pas comme un putain de lâche. Il l'aurait fait jadis, aurait même pas pris la peine de le blesser davantage, il se serait barré, il aurait fui mais là. Ses prunelles claires qu'il voyait pas, il les sentait peser contre lui, elle était là, peu importe comment il en avait la certitude, il l'avait c'était suffisant. Il serait plus lâche, plus jamais ….

- Lèves toi p'tin... Siffla-t-il à la fin de sa petite tirade. Magnes, j'te pense pas faible, pas une s'conde mon gars, mais clairement sur la connerie si, faudrait voir à réfléchir un peu.

C'était salaud, pire que ça, mais oui Nathan le trouvait stupide, stupide de pas tenter fuir, stupide de s'être jeté sur lui. Dans ses veines y avait plus que cette supériorité, comme une toute puissance, ce truc qu'il avait ressenti en comprenant qu'il pouvait achever des manouches avec aisance. Mais là, c'était plus.... Alors il le trouvait certes pas faible, mais peut-être con, et pourtant, pour être plus con que lui, fallait se lever tôt.

Puis là, il le sentit plus qu'il le vit faire. Il sentit ce connard le projeter au sol, le surplomber une seconde et lui démonter les cotes. La douleur l’électrisa une minute, pourtant l'adrénaline fit le reste. Puissante décharge, un truc encore jamais ressenti parce là, maintenant, il en était sûr. Il voulait pas crever, il l'aimait assez pour pas lui faire ça. Une morsure lui arracha un râle de douleur avant qu'il parvienne à glisser son bras valide entre eux pour le dégager et prendre l'ascendant. Le poison filait, à vive allure. Nate avait encore le couteau en paume, et cette fois c'était pas la lame qui parlait, c'était le poing américain de la garde. Un, deux, trois, quatre coups. Sans douceur, forts, vifs, les mâchoires serrées. La haine et l'envie de survivre au creux de ses billes sombres. Qu'il lâche prise, qu'il cesse de le mordre comme un putain de roquet. Quand il sentit le corps s'alourdir, Nate le repoussa sur le flanc, reprenant mal sa respiration, mais pas le temps de glisser la main à la blessure à son épaule, il sentait la chair crépiter dans cette lancinante douleur encore masquée pas la fureur et le reste. Un genou à terre, plus il s'approcha du jeunot.

- J'suis navré pour ta dernière volonté, Parvint-il à lui siffler. mais t'sais quoi ? T't'es bien battu, t'as la rage …. Juste dommage qu't'sois tombé sur moi... Le tir vers eux lui fit même pas redresser le nez. Il sentait le sang couler le long de sa gorge et descendre derrière les fibres de son t.shirt. T'm'excuses hein, mais j'ai jamais fait la bise à personne, et …. ça ira vite, et t'reviendras pas, cadeau d'la maison.

Rapidement, Fuller glissa la pointe de la lame à sa mâchoire, esquissant cette dernière pour mieux rejoindre sa gorge qu'il transperça sous le menton, directement vers le crâne, avant de ramener le bras en arrière. Le sang macula ses traits, son t.shirt sous la veste et il tremblait, il tremblait de rage et de satisfaction. T'es en vie connard, t'as gagné. Il se redressa mollement avant de froncer les sourcils en voyant le sang qui maquillait le top de May... Déjà son regard sondait ailleurs pour trouver l'auteur mais, Zack était là....

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Le blond avait raté son coup vers l'ancien mais ce dernier ne tarda pas à retirer vers eux, l'aîné s'arrangeant toujours pour que May reste derrière lui et n'essaye pas de se jeter au secours de Nathan, il écopa d'une nouvelle égratignure au bras. Le journaliste gérait bien et avait clairement le dessus sur le petit pecnot qu'il surplombait. Voilà ce qu'ils obtenaient ces paysans à essayer encore et encore de s'en prendre à eux : un mort de plus. Et Zack n'oubliait certainement pas que, quelques minutes auparavant seulement, il avait vu le cadavre de son compagnon. Il avait dû le digérer en cinquième vitesse, le ranger dans un coin de son crâne, au moins le temps de tirer les siens de ce merdier, juste ce temps là. Alors non, voir Nathan tabasser ce type ne lui faisait ni chaud ni froid. Blood for blood.

D'autres petits cons approchaient, sans doute pour sauver leur camarade. Et toujours encore, l'ancien homme d'affaires gardait un bras devant la blonde, lui lançant par moment un regard froid qui voulait dire qu'elle aurait beau essayer de se jeter en avant, il l'arrêterait. Le regard rivé sur les paysans, s'assurant qu'aucun ne parvenait trop près de Nate, il remarqua que ce dernier se déchaînait réellement sur le type. Jusqu'à le laisser pour mort. Ni une ni deux en voyant le brun se relever, Zack alla vers lui d'un pas rapide. « On se tire. Maintenant. » Et sur ces mots il avait pris le bras de Nate, le tirant à sa suite en tirant dans la direction d'où venaient les coups de feu. À hauteur de May il continua d'avancer, lui lançant simplement un regard. Elle suivrait. Direction la maison 1.

Et il la vit. Ela, un peu plus en bas, elle aussi dans le besoin. Quelle belle merde. « Jouez pas aux cons, tenez-vous prêts à vous tirer d'ici, je vais chercher Amrani » avait-il intimé à ses deux compagnons alors qu'ils arrivaient aux abords de la maison. « Que ceux en état tiennent la garde ici » avait-il lancé d'une voix forte à ceux plantés dehors. Pas un mort de plus du côté des siens. Surtout pas. Et il se dirigea vers l'architecte, aux prises avec Roza. Oh bien sûr qu'il aurait voulu retourner voir Morgan, lui dire qu'il allait bien, mais l'israélienne aussi faisait partie de ce groupe, il ne la laisserait pas. D'autant plus que ses propres compagnons semblaient l'avoir laissée sans aucun scrupule. En s'approchant il remarqua les corps des Rednecks au sol, ne s'en formalisant pas plus que cela. Il braqua son arme sur le type qui devait être avec la tatouée et tira dans sa direction.

Spoiler:

Qu'il souffre, le bouclé! Il reculait, aidé d'un autre taré, et la blonde savourait cette petite victoire jusqu'à ce qu'une balle ne lui traverse le ventre. Shit. Reculant à son tour sous le choc de l'impact et de la brûlure, sa main se posa aussitôt à sa plaie, le souffle court. Le liquide rougeâtre coulait à travers ses doigts mais son attention était déjà détournée. Zack se postait devant elle pour la protéger alors qu'elle hochait la tête à sa question. Ça irait, il le fallait. Mais les laisser là, tous les deux? La dernière maison du rond-point était foutrement loin, non? May ne pouvait tout simplement pas se barrer. Elle ignorait donc autant les recommandations de son chef que les ordres de Nate. Un classique, pour la blonde.

Ses yeux bleus étaient rivés sur le combat de coq des deux idiots, de toute façon. Et si elle pouvait tenir à l'écart chaque putain d'âme qui oserait s'approcher pour attaquer le journaliste ou tenter de protéger l'autre petit con, tant pis, elle n'allait pas se gêner pour tirer. Zack devait la sentir s'énerver dans son dos alors qu'il l'empêchait d'aller prêter main forte à celui qu'elle aimait. Enfin, quelle aide aurait-elle pu apporter, en réalité? Mieux valait ne pas répondre à cette question.

Elle tenta cependant au moins un truc. Une brune avait essayé de tirer sur celui qui achevait sa victime, et cette salope l'avait manqué de peu. La visant de son flingue, la douleur trop intense la fit cependant manquer son coup. Peu importait, Zack récupérait Nathan et les entraînait plus loin sans qu'aucun d'eux ne puissent dire quoi que ce soit. Merde, il était pas dans un état incroyable, le brun. Elle se serait bien accrochée à lui pour l'éternité, là, constatant qu'il était encore en vie. Au diable tout le reste. Mais à cette pensée, son regard se posa sur son ventre, grimaçant tellement cette simple marche la faisait souffrir. Le sang ne s'arrêtait plus, à force de bouger. Elle se tenait après Nate, un peu pâle, avant de finalement lever les cils vers Vicky, Lance, Romy & Evy, blessée. Un mélange d'émotions se lisaient sur son visage; Cendrillon aurait voulu se jeter dans leurs bras, mais la force n'y était plus.

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