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En tombant, Damian s’était empalé la main. Laissant du sang dégouliner de ses doigts alors que je l'aidais à se redresser. L'entrainant au pas de course – et à demi accroupis pour éviter la slave de balles qui sifflaient près de nous – on avait rapidement rejoint Isaac entre deux maisons (la 6 et la 7). À couvert, l'homme de Messiah en profita pour examiner la blessure du juif, pendant que je décrochais le couteau à ma ceinture pour découper une languette de mon chandail. Fourrant le bout de tissu dans la main blessée de Damian, je lui avait demandé de le serrer fort pour arrêter le saignement. C'était le mieux que je pouvais faire pour le moment, à moins que l'un ou l'autre des deux hommes trainaient de l'alcool sur eux pour désinfecter tout ça ? La blessure n’était peut-être pas bien grave, mais le risque d’infection, lui, l’était.

Me tournant vers l'aîné, je l'avais interroger du regard, l'air de dire ; et maintenant, c'est quoi le plan ? Allait-on foncer tête baissée en tirant dans le tas ? Apparemment, c'était à peu près ça le plan, puisque Isaac nous fit signe de le suivre vers la rue principale. Celle là même que nous venions tout juste de fuir et qui était toujours habité par l’écho des tirs. C'était au coin de la maison (n°7) que l'on assista à la bataille entre Jonathan et un autre type, avant de voir Jesse se faire atteindre par un tir. Plus rapide – et probablement plus habile aussi – Isaac avait décoché son arme pour viser la tireuse. Une blonde qu'il toucha à son tour. L'homme avait beau nous crier qu'il fallait aider Jesse et Jon, je n'avais de yeux que pour sa victime (May). Restant bouche bée en réalisant qu'il s'agissait de la pétasse qui avait abattu Nola de sang froid ! Sans réfléchir et me foutant bien que le tir d'Isaac l'ait déjà blessée, j'avais voulu foncer droit sur elle, mais fus freiné dans mon élan par des tirs dans notre direction. Me forçant à me terrer derrière le mur.

La suite se passa rapidement. Trop rapidement… Jonathan qui combattait toujours l’autre type, perdait de plus en plus de force. Encaissant coups après coups, jusqu’à en recevoir violemment la lame de son adversaire dans le flanc. Mon cri d’horreur se mêla à celui d’Isaac « NOOON ! » avant d’être pétrifié sur place, totalement impuissant à la mort du père de Hope. Je m’étais élancé, trop tard. Courant derrière le trio qui s’enfuyait plus loin, m’arrêtant près du corps sans vie de Jon aux côtés duquel je tombai à genoux. Rejoint par Isaac, j’avais gardé les yeux rivés sur le corps alors qu’il demandait à Damian de s’en occuper. Les traits aussi froids que de la pierre, j’étais envahie par un mélange douloureux de tristesse et de colère noir. Je n’avais qu’une seule envie ; rattraper ces fils de pute et les faire payés !

C’est pourquoi, je n’avais pas perdu une seule seconde pour indiquer à Isaac la direction qu’ils avaient pris, avant de m’élancer à leur poursuite avec lui. Lorsque des tirs filèrent dans notre direction, j’avais rageusement levé mon arme pour tirer à mon tour dans un long grognement de guerre. Touchant ma cible (Lance), mais réalisant un peu tardivement qu’Isaac avait également été touché.

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Secoué et encore sur la planète Crétinos des Galapagos, je regarde hagard Frederik qui m'aide à me relever et marche à moitié recroquevillé comme pour échapper aux échanges de balles. S'il vous plaît ? On peut se calmer ? C'est pas drôle les mecs ! La guerre c'est moche, pourquoi vous jouez pas à la dînette pour régler tout ça hein ? Non ? Bon ok...

Retirant le pieux de ma main je couine comme une fillette de dix ans et regarde le sang s'en échapper. Oups, c'était peut-être pas une bonne idée.. Cherchant des yeux un truc, un machin pour faire compresse, je remonte mon froc de mon autre main, avant de soupirer et prendre le morceau de tissu que me tend Fred pour ensuite galérer comme mémé Parkinson et faire un pseudo bandage de merde. J'vais m'faire ratatiner la tronche en rentrant je crois.. Si je rentre hein ! Parce que là bonjour l'extermination ! P'tain faite l'amour pas la guerre ! Les mecs videz vos couilles c'est mieux que de jouer à tirer partout comme des cons !

Inspirant à fond, je regarde Isaac que je suivait plus ou moins avec le mécano et me stoppe quand celui semble buguer. Ah ça y est papy fait une crise d'Alzheimer ?! Je le suis des yeux et me tourne pour voir la scène... Merde, merde,merde,merde... Jon ! Je m'arrête aussi avant de voir l'ancien aller vers le mec puis repartir. Gné ? C'est tout !? Genre : "part et ne revient jamais" ??? "P'tain mais.. Pourquoi c'moi qui fais balayeur de corps ?" je soupire et remonte mon pantalon, avant d'aller vers Jon... Etendu, là. J'approche un peu et me penche pour le pousser un peu. "Tu bouges ?...."... Non. Putain de merde ça pue du cul la tartiflette !! Ouais nan mais.. Ok ok faut vraiment que je ramasse le corps ! J'inspire, avise aussi les armes : hachoir, beretta, matraque. J'attrape le tout cale ça comme je peux sous le gilet et commence à saisir les poignets de ce pauvre Jon pour le traîner vers les autres... P'tain dissimulation de corps va falloir revoir la technique.

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Ne pas qu'il s'agite trop parce-qu'ils pourraient bien ne plus jamais retrouver la balle dans son corps. Ok, Jess avait compris, pour autant, il était bien nerveux pour se calmer aussi, il ne put que pouffer légèrement lorsque Ludwig lui parla de son grand père. « Ce serait une vraie blessure de guerre ça ! » avait-il rétorqué, essayant comme toujours de garder le masque, ne pas montrer ce qu'il se jouait en son fort intérieur. Son sérieux revint cependant bien vite quand son camarade affirma qu'il n'imaginait pas de retrouvailles. Dur. Mais ils étaient là. Et pour quoi ? Un bordel pas possible. Le rouquin se présenta alors et Jesse sourit doucement en rétorquant « je sais » calme autant pour lui signifier qu'il connaissait son prénom que oui, il savait que ce n'était pas le meilleur moment. Mais ils s'en sortiraient. Il voulait y croire.

L'agitation dehors ne semblait cependant pas se calmer alors que Daniella entrait dans la maison. Elle s'en sortait bien et autant dire que le réceptionniste était plus que soulagé qu'elle ait pu prouver être digne de confiance. Le cri d'un homme rendit le blond plus vif, ses prunelles s'agitant partout dans la pièce. « Qui est mort ?! » Parce-que ça ne pouvait être que ça. Il était incapable cependant de savoir s'il s'agissait de l'un des siens ou un des autres.

Se relevant alors en grimaçant dû à sa blessure au flanc recousue seulement peu de temps auparavant, il lança un coup d’œil par la fenêtre. Jonathan. Son sang ne fit qu'un tour. Et ces enfoirés qui filaient de l'autre côté de la maison. « J'vais m'les faire » avait-il grincé entre ses dents, bien décidé à traverser la maison pour se jeter sur le premier venu une fois de l'autre côté.

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Dans le feu de l'action, il s'était mis à découvert, il avait complétement oublié ce qu'il y avait autour. Malgré le bruit des balles, et même des explosions, il n'y avait plus que Roza, cette femme, et les deux cadavres au sol. Malheureusement pour lui, il eut un dur retour à la réalité, car alors qu'il tenait son arme bien en joue sur l'inconnue, pensant avoir le contrôle de la situation, celle-ci décida plutôt d'ignorer les ordres du frisé et de se jeter directement sur sa compatriote. À peine avait-il eu le temps de réaliser qu'il devrait agir qu'il sentit quelque chose mordre la chaire de sa cuisse droite. Il trembla un instant et sous la douleur subite son genou plia pour le faire tomber au sol. Il eut le réflexe naturel de se jeter alors à plat ventre, son arme devant lui.

Il tourna légèrement la tête, à peine un instant pour analyser ce qui avait bien pu arriver. On lui avait vraiment tiré dessus, et ça n'était pas comme dans les films, loin de là. Il n'aurait pas la force de se relever, il avait bien trop peur pour se relever d'ailleurs. Ça faisait horriblement mal ! Rampant un peu, il chercha à se mettre à couvert derrière la palissade qui avait servit de couverture à l'inconnue et à ses feux compagnons.

Il regarda sa cuisse qui se tachait déjà d'une trace rougeâtre... Il ne s'agissait que d'une égratignure... La balle avait dû l'effleurer, quel chance. Il se pensait maintenant peut-être mieux protéger et jeta donc un coup d'œil à la valkyrie qui n'avait probablement qu'une idée en tête, tuer l'autre femme. Roza... Attention! On nous tire dessus... Cracha-t-il simplement entre ses dents serrés, cherchant à mettre une pression sur sa blessure instinctivement même s'il ne s'agissait que d'une blessure mineure. Il se plaqua bien serré contre la palissade, son arme contre lui, balayant du regard devant lui, prêt à tirer le premier qui viendrait se placer entre lui et la Russe.

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