“Comme tu dis… Mais je ne pense pas. Ca avait plutôt l’air d’être un lieu de rassemblement. Et on se rassemble pas dans une réserve… Si ?” Elle n’avait pas spécialement plus d’argument à opposer, alors elle se contenta de ponctuer sa phrase d’une pointe de plaisanterie, sur la fin. Plaisanterie qu’elle tût rapidement à mesure qu’ils approchaient de la zone de guerre.

“Des grenades sonores… Un peu comme les grenades au plâtre qu’on utilise… Qu’on utilisait, pour s’entraîner ou un truc à base de corne de brume ?” Elle se reprend, presque prête à parler au présent, pour le coup. Elle écoutait les idées du jeune homme avec un sourire et acquiesçait, assez en accord avec lui. “On va pas tous les éliminer. Si j’ai appris une chose, c’est que plus tu es loin de ces trucs, mieux tu survis. Va pour le klaxon, je te laisse choisir la voiture Angelito !” Si le jeune homme lui faisait confiance, l’inverse était aussi vrai. Malgré son apparente - et évidente - timidité, elle le sentait fiable, et digne de cette confiance. “On bossera ça tout les deux alors. Mais… Voilà. N’hésite pas à me dire si je vais trop loin, simplement.” Ils s’étaient mis en route tandis qu’ils parlaient à voix excessivement basse pour ne pas attirer la “faune” locale. Elle écoutait les réponses aux questions, silencieuse.

“Désolée. Pour ton groupe.” Elle se figurait que c’était ce qu’il fallait dire. Ayant entendu cela de nombreuses fois sans réellement l’avoir connu elle même. Et pour cause, le seul groupe qu’elle avait, elle l’avait quitté pour survivre. Au début de ce foutoir. Mais vu le ton du trentenaire, elle ne se répandrait pas en condoléances, ou en compassion, pas dans ce genre de situation du moins. “On essayera de s’entraîner, lorsqu’on aura les cartouches suffisantes. Autrement je te montrerai comment te battre avec un couteau.” Il fallait bien débuter quelque part, et elle ne chercherait de toutes façons pas à en faire un combattant d’élite. Simplement lui donner de quoi survivre. Survivre, au besoin, sans elle, ou sans Roza. Une inspiration et un soupir plus tard, destinés à chasser cette idées, et voilà qu’elle passait l’angle d’une rue, profitant de l’absence “relative” de rôdeurs à proximité, avant de désigner une voiture. “Celle-ci est à ton goût ?”