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Reborn from his ashes

Sam 9 Fév 2019 - 18:10

Reborn from his ashes
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Je courais aussi vite que je le pouvais dans ce long couloir sombre qui me donnait l'impression de s'étendre à l'infini devant moi. Assailli par cette sensation angoissante d'être pourchassé, je détalais comme un lièvre devant un renard. Les yeux exorbités par la terreur et le cœur battant avec vélocité entre mes côtes. Pourtant, je n’aurais su dire ce qui était à mes trousses – ne cherchant pas vraiment à le savoir – car la chose semblait vouloir fuir mon regard. Ne me laissant percevoir qu’une ombre menaçante lorsque je risquais un coup d’œil par dessus mon épaule.

Les portes que je croisais étaient toutes barricadées ou fermée à clé, m'obligeant à poursuivre ma course effrénée jusqu'à celle qui se découpait tout au bout du couloir. Légèrement entrebâillée, de la lumière filtrait de son cadrage, éclairant le sol de cette mince trainée lumineuse qui était presque réconfortante dans cette obscurité. Derrière moi, l’ombre gagnait du terrain. Si près qu’elle recouvrait maintenant mes talons. J’avais accéléré le pas, concentrant toute mon énergie à atteindre cette porte que je franchis sans me retourner. Plaquant mon dos contre le battant que je refermai derrière moi.

D'abord aveuglé par l'éclatante lumière qui inondait la chambre froide dans laquelle je venais de me réfugier, je mis de longues secondes à retrouver l’usage de la vue. Regrettant presque aussitôt ma cécité, lorsque j’aperçus les premiers éléments du décors qui m’entourait. Des carcasses humaines pendaient du plafond, suspendues à des crochets de bouchés, démembrés et leurs bouches cousues. Leurs regards morts laissaient encore transparaitre la douleur de cette torture qu’ils avaient subit. Me glaçant le sang. Puis la porte dans mon dos céda sous la force de l’ombre, me projetant à quatre pattes dans la marre de sang séché qui recouvrait le sol, sous les corps…



Je m’étais réveillé en sursaut, en nage et le cœur battant la chamaille. Même éveillé et redressé dans mon lit, les images du cauchemar continuaient de défiler devant mes yeux. Continuant d’œuvrer dans mon esprit. Il fallait dire que depuis mon retour du pensionnat Annie Wright Schools, ce n’était pas la première fois que je faisait ce mauvais rêve… Pourtant, même après toutes ces fois, il avait toujours la même emprise sur moi et m’affectait toujours autant. J’avais visiblement été plus traumatisé que je ne l’avais cru par cette chambre froide découverte là bas. Peut-être aurais-je du en parler avec Daniella ? Après tout, elle avait vu ces horreurs elle aussi… Faisait-elle des cauchemars, tout comme moi ? Et si elle n’en faisait pas, j’étais trop orgueilleux pour lui exposer ma faiblesse…

Je n’avais pas pu me rendormir. Étendu sur le dos, j’avais fixé le plafond du dortoir en attendant que les premiers rayons du soleil éclair la pièce. Écoutant, en silence, les bruits de mes camarades de chambre qui s’extirpaient peu à peu du sommeil. Les craquements de leurs matelas et le bruissement de leurs draps alors qu’ils s’agitaient doucement dans leurs lits. J’avais attendu encore un peu que les lèves tôt s’activent, avant de me lever à mon tour. Attrapant mon sac à dos dans lequel je m’étais mis en frais de ranger tout le nécessaire pour une expédition à l’extérieur. Y ajoutant même les pièces détachées de mon marteau, car depuis que Mjöllnir s’était brisé, je n’avais pas trouvé le courage de m’en départir… Le trainant toujours avec moi même s’il était devenu inutilisable.

« Tu vas où comme ça ? » En entendant la voix d’Emmanuel dans mon dos, j’avais suspendu un instant mes gestes au dessus de mon sac, avant de reprendre sans me retourner. « Tu t’es transformé en mère poule pendant la nuit ? il avait peut-être perçus le ton mi amusé, mi agacé dans ma voix. J’ai besoin de sortir m’aérer la tête, mais ne t’en fait pas, je serai revenu avant que l’on ai le temps de s’ennuyer de ma bouille d’ange. ». Mais lorsqu’il m’avisa de l’attendre le temps qu’il récupère ses trucs, je m’étais retourné. Ouvrant la bouche, prêt à lui répliquer que je pouvais très bien me débrouiller toute seul, il ne m’en laissa pas le temps. « Hors de question que je te laisse t’amuser sans moi ! Et j’ai besoin de récupérer du matériel pour mes peintures. » Puis il avait tourné les talon, partant rejoindre son coin de la chambre. Levant les yeux au plafond dans un soupir de résignation, je me surpris à croire que mon propre entêtement devait commencer à déteindre sur mon ami.

On avait emprunté le Chevrolet Cheyenne pour prendre la route avant le petit-déjeuner – moi au volant et Manu comme co-pilote. Si je n’avais pas de destination bien précise en tête, l’artiste, lui, voulait mettre le cap sur la ville. Ce que l’on fit d’un accord tacite, atteignant Seattle en un peu plus d’une heure. Vagabondant ici et là, on se retrouva dans les rues du Industrial District.
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Re: Reborn from his ashes

Lun 11 Fév 2019 - 15:38

Reborn from his ashes
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Le No Man's Land n'était plus ce qu'il était, en premier lieu, les vagabonds avaient eu droit à leur lot de perturbateurs. Agressions, vols, et rumeurs de kidnapping, il n'y avait plus vraiment de stabilité dans le coin, la donne changeait. Les passages de Kara s'en faisaient donc plus discret et surtout beaucoup moins nombreux. Les rumeurs et les murmures apportaient leur lots d'éléments, là où la vérité et les visages des coupables peinaient à se dévoiler au grand jour. La majorité de la population ne savait plus vraiment sur quel pied danser. Quelques jours plus tôt, la disparition d'Eddy, pilier du No Man's Land et ami de la blonde aux dreadlocks et tresses avait su imposer en plus de la crainte un froid constant dans le cœur des habitués. L'essence même du lieu en était changer, plus morose et terne, l'ignorance avait son poids.

On avait mis en garde Kara de ne pas exposer tout son râtelier en vente et au mieux d'arrêter son activité quelques temps. Heureusement, la forgeronne n'était pas têtue, elle sut écouter les murmures et prit bien soin de n'amener que des armes légère dont la conception ne représentait pas un si gros travail ou une grosse perte. Aussi, sur sa peau de vache qui lui servait de tapis de luxe pour présenter ses armes, il n'y avait que le strict minimum. Au cas où les perturbateurs passeraient, ils n'auraient qu'un poing américain, un couteau papillon, un poignard, un kit de chirurgie et du matériel pour aiguiser les lames à se mettre sous la dent. Pour les armes de plus haute conception, les résidents connaissaient les capacités de la grande blonde, ils n'avaient qu'à demander et passer leur commande discrètement, ce serait chose faite dans l'ombre, à sa forge et ce en quelques jours. Pour le reste, elle n'avait pas de réelle crainte à l'idée de se faire racketter purement et simplement. Elle savait qu'Idriss, l'armoire à glace qu'elle payait gracieusement pour sa protection ne pourrait pas tenir longtemps face à cette fameuse bande. Cependant, elle pourrait enfin rencontrer l'ennemi public, l'analyser et l'étudier. Cette confrontation était déjà jouée dans sa caboche ingénieuse, elle et ses nombreuses variantes, de quoi en avoir presque hâte.

Pour aujourd'hui, les racailles ne semblaient pas encore de sorties, le grincement alarmant des portes rouillées de l'entrepôt releva l'arrivée de deux jeunes hommes. Des têtes fraîches pour la forgeronne qui épiait silencieusement derrière son étale de luxe, adossée au mur et bien à l'abris sous son épais manteau de fourrure. Elle avait un baril reconverti en chauffage juste à ses côtés, les flammes perturbées par le courant d'air dansaient sur son visage concentré. Une des têtes ne lui était pas inconnue, elle puisait dans sa mémoire, ça datait forcément de l'ancien temps. Mise à part l'agent du FBI et Zack, elle n'avait croisé aucune autre tête du passé et qu'on le souhaite, ou non, ça faisait toujours quelque chose de bizarre. D'abord un frisson puis  une claque titanesque quand les souvenirs retrouvaient leur place dans le douloureux puzzle du passé. Sa caisse, son pare-brise et son phare défoncé et sa tôle froissée par cette bestiole qu'elle avait shooté sur la route. Les contrôles techniques et autres réparations en tout genre, y avait plus de doutes, c'était bien son ancien mécanicien, le danois.

Après un rapide tour d'horizon, elle siffla dans sa direction, non pas comme l'on appelait un chien, loin de là, on était plutôt dans le clin d’œil qui se voulait discret. Une fois sa pleine attention captée, elle l'invita sans décoller de son mur et d'un geste de la tête à rejoindre son petit spot. Dans le même temps, Idriss le géant avec son magnum à la ceinture fit quelques pas pour rester dans le périmètre proche de la coutelière.
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Re: Reborn from his ashes

Lun 6 Mai 2019 - 18:31

Il y avait plusieurs mois que je n’avais pas remis les pieds à Seattle. Plusieurs mois que je n’avais pas foulé le sol de ces rues que je peinais aujourd’hui à reconnaître tant elles avaient changé. La cité Émeraude portait à présent un peu mieux son nom, ensevelie sous cette végétation qui avait pris le dessus sur l’urbanisation. Se frayant un chemin à travers le béton et l'acier. Ne recouvrant plus seulement les sols, mais également les façades des édifices à l’abandon qui semblaient sur le point de s’effondrer – pour celles qui ne l’était pas déjà. La nature avait ainsi repris son court, redonnant un aspect sauvage à ce qui avait été autrefois civilisé par l'homme. La capitale de Washington avait perdu toute sa vivacité d’autrefois. Laissant la mort – et les morts – régner sur ses rues et ses quartiers.

Constater tous ces changements dans cette ville où je n'avais vécu qu'une bien brève période de ma vie d'avant, me faisait apprécier, en quelque sorte, de n'avoir jamais pu revenir au Danemark. Les souvenirs que je gardais de ma ville natale resteraient à jamais intacts. La København que je connaissais, resterais – pour moi du moins – préservée de ce chaos qui avait accompagné l'apocalypse et qui avait tout détruit sur son passage. Je n'avais pas vu – et ne verrais d'ailleurs jamais – les rues et les quartiers de mon enfance dépérirent sous la menace de cette épidémie. Ni les voisins aux côtés desquels j’avais grandi, devenir ces cadavres déambulant dans les rues...

« Ça fait drôle de remettre les pieds ici, pas vrai ? » La voix d’Emmanuel m’avait extirpé de mes pensées, m’obligeant à laisser s’estomper l’apparition d’une København prospère que moi seul voyais, rapidement remplacer par la désolation d’une Seattle en ruine.  « Je crois que ma dernière visite en ville remonte à avant mon arrivé au Ranch.. » Lorsque je cherchais encore la trace d’Oliver, Maisie et Dylan, avais-je complété pour moi-même. Ignorant pourquoi ces dernières paroles n’avaient jamais franchi mes lèvres. Peut-être était-ce parce qu’une part de moi avait honte d’admettre que ça faisait aussi longtemps que je n’avais plus chercher à retrouver mes proches ? Qu'une part de moi me trouvait lâche de les avoir abandonnés ? Voir même presque oublier par moment… M’obligeant à me faire une promesse solennel ; je reprendrai ma quête dès aujourd'hui ! Tournant mon regard dans toutes les directions en m’imaginant presque les retrouver d’un instant à l’autre.

Pendant un moment, seul le vrombissement du moteur du Chevrolet Cheyenne venait briser le silence qui nous enveloppait. Qu’est-ce qu’on cherchait exactement ? Je n'en avais pas la moindre idée, mais Manu, lui, semblait avoir sa petite idée sur la question – bien qu'il refusât de m'en dire plus. « Tourne à la prochaine » m’indiquait-il sans réponse à mes nombreux questionnements ; « On cherche quoi comme ça ?! ». Nous conduisant dans les rues du Industrial District vers une destination que lui seul connaissait… Puis cédant enfin à mon ton de plus en plus insistant – je n'avais jamais su me montrer patient et encore moins face à ce genre de cachoterie – Emmanuel avait fini par me répondre ; « Je me suis renseigné sur le No Man’s Land et je crois en savoir assez pour nous y conduire ! » m’expliqua-t-il sans rien cacher son excitation. La mienne grimpa également d'un cran ; Le No Man’s Land ! Ce nom mystérieux qui avait, à l'occasion, franchit les lèvres des plus aventureux du groupe. Donnant une envie irrésistible aux intrépides que nous étions, de le découvrir.

Encore quelques minutes à sillonner le quartier, puis nous y étions enfin à ce No Man’s Land. Franchissant, dans un grincement alarmant, les portes rouillées de l'entrepôt. Pénétrant dans un endroit aussi inquiétant qu’intrigant où une poignée de survivants s’y réfugiaient pour un instant de repos ou pour refaire le plein en vives et en accessoires grâce au troc qui s’était visiblement développer entre ces murs. Balayant un premier regard émerveillé sur les lieux – regard dans lequel je peinais à conserver une lueur prudente de méfiance – je m’étais retint à grande peine de ne pas afficher cette expression de gamin un peu trop excitée qui aurait aussitôt attiré l’attention… Réalisant bien assez vite que, de toute évidence, l’attention était d’ores et déjà braqué sur nous, car partout où je posais les yeux, je croisais des regards furtifs ou la méfiance et la sauvagerie brillait de mille feux. Ils épiaient tous nos moindre faits et gestes afin de jauger si nous représentions une menace ou non.

Au moment où la chair de poule commença à me picoter les bras et où l’idée que l’on n’aurait jamais dû mettre les pieds ici me traversa l’esprit, un sifflement discret capta mon attention. Tournant la tête vers une femme confortablement assie sur sa peau de vache et adossé au mur. À l'abris sous son épais manteau de fourrure, les flemmes d’un baril reconverti en chauffage posé à ses côtés dansaient sur son visage qui ne m’était pas inconnu. Fronçant les sourcils, concentré à fouiller ma mémoire pour retrouver où et quand je l’avais croisé, je fus frappé de plein fouet lorsque ça me revint.

C’était avant tout ça – avant que les morts ne se relèvent – alors que je travaillais dans le garage familial des Coleman. Cette femme – une dénommée Kara Moreau si ma mémoire ne me faisait pas défaut – s’était présentée avec une caisse au pare-brise éclaté et des tâches de sang encore bien visible dans les dégâts de l’impact. Un cerf, m’avait-elle dit, et je l’avais cru. Enfin, jusqu’à ce qu’une mallette oubliée dans le véhicule déverse son contenu et révèle un véritable arsenal de couteaux. Pas besoin de vous dire que mon imagination et celui des jumeaux à qui j’avaient fait part de ma découverte, s’étaient emballés pour monter toute une panoplie de scénarios digne de films. S’imaginant cette Kara comme une criminelle aguerrie venu au garage pour effacer les preuves d’un meurtre.

Si aujourd’hui, le meurtre n’avait plus tout à fait la même signification qu’avant – après tout, nous étions tous devenu des tueurs ou quelque chose qui s’en rapprochait étrangement – mon sentiment à l’égard de cette femme n’avait, quant à lui, pas changé. Elle m’inspirait toujours cette même crainte que j’essaya de communiquer à Emmanuel dans un bref regard discret lorsqu’elle nous fit signe d’approcher. Tentant de ne rien laisser paraitre alors que j’avançais dans sa direction, Kara du percevoir mon hésitation lorsque le colosse à ses côtés fit quelques pas pour rester dans son sillage. Avisant le magnum à la ceinture de ce dernier, je ne pus m’empêcher de poser la main sur le 9mm qui pendait à ma propre ceinture. « Eh bah dit dont ! Il a l’air hyper sympathique ton garde du corps ! » j’avais ris, à mi-chemin entre la nervosité et le sarcasme. Reprenant une expression qui se voulait dissuasif. On ne venait pas ici pour se battre, alors qu'elle rappel son M. muscle !
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