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One soul for another

Lun 4 Mar 2019 - 15:31

One soul for another


tomorrow is another day and you won’t have to hide away. you’ll be a woman my girl. but for now it’s time to run...


Une journée de plus dans l'enceinte, rien de bien excitant, rien de bien nouveau hormis les quelques mots qu'avait lâché Tim à l'en faire arquer un sourcil. C'était hésitant, maladroit même, mais bien que surprise d'entendre enfin le son de sa voix, Joann n'avait pas rétorqué et tout aussi maladroitement que lui avait prononcé quelques syllabes, elle avait replacé le masque de neutralité contre ses traits froids. Il aurait été faux de dire que ça ne lui avait pas pincé le cœur, mais les raisons qui avaient poussé son palpitant à battre plus fort n'étaient, à ses yeux, que le rappel de ce qu'elle n'aurait jamais. Le gamin s'était juste raccroché à elle comme elle l'avait fait avec lui, ce n'était donc rien d'important, et lorsqu'il avait croisé son regard en entonnant ce mot particulier, qu'elle même détestait parce qu'il lui remémorait celle qu'elle avait haï pour son comportement déplorable suite à la mort de son père, Tim avait préféré fermer la bouche pour ne rien dire de plus. Rares étaient les moments où la Canadienne était troublée, mais là, un simple mioche avait réussi à la déstabiliser au point qu'elle avait préféré le mener à l'école et rentrer pour fumer quelques tiges de poison.

Que Jenna soit là n'y changeait rien et ce même si, quelques secondes, la brune avait posé les yeux sur le ventre rond de la future mère. Ce n'était pas pour elle ce genre de choses, elle n'en avait pas et n'en aurait jamais l'étoffe. Y avoir songé, par faiblesse sans doute, lorsque Swann était encore de ce monde, n'était qu'une cause à effet, rien de plus. Une erreur qu'elle n'avait, fort heureusement, pas commise. Le Schéma de sa propre existence se serait répété avec la mort de l'étudiant et, à coup sûr, la trentenaire aurait fait une mère déplorable. Éteignant cette énième cigarette dans le cendrier, elle ramena les pans de son gilet sombre contre elle et fronça les sourcils en voyant l'ex serveuse caresser son abdomen rond de vie à venir. C'était niais, terriblement cliché, néanmoins elle en esquissa un sourire qui disparut à peine son amie redressa les yeux vers elle.

- Il bouge. Ou elle. Tu veux …. ? Bordel non, elle en haussa les sourcils avant de rouler des yeux. Sa réaction fit rire la future mère, et jeune mariée, qui ramenait le verre d'eau, qu'elle lui avait servi en la trouvant sur le seuil à son retour de l'école, à ses lèvres. C'est pas un alien, il va pas m'sortir du bide comme dans le film. Un rictus fendit les pétales de Joann qui préféra replacer ses cheveu contre son épaule.

- T'en sais rien, j'te signale que t'as épousé l'père et que tu sais parfaitement c'que j'pense de c'type. Lâcha-t-elle.

Sa haine envers Lucas n'avait pas vraiment tarie. Elle le tolérait au mieux, le supporter était une autre paire de manches qu'elle n'avait pas la moindre envie de revêtir. Clairement, au moins elle le voyait, au mieux elle se portait. Plus encore depuis l'instant où cet abruti congénital n'avait rien trouvé de mieux à faire que de coller son poing dans la gueule de Floyd, et ce à deux reprises. Protecteur mon cul ! Songea-t-elle. Soit disant que ce grand macaque surveillait les miches de l'autre naine blonde. Mais s'il avait été honnête avec lui même, force aurait été de constater qu'il n'avait pas été présent le jour où elle était rentrée en kit. Cette image de Collins la fit sourire de coin. Elle aussi la brune ne la supportait pas, néanmoins son ami, celui qui aurait très bien pu être son frère - si la vie avait été généreuse avec eux deux -  l'avait choisie, aussi tolérait-elle, tout autant que son crétin de frangin de cœur, la gamine qui partageait l'existence de Donovan.

- Me r'garde pas comme ça j'toucherai pas ce.... Farrel lui  agrippa la main, l'obligeant à déposer la paume contre ses rondeurs à l'en faire ravaler sa salive. Merde, ça bougeait vraiment, pas du genre petite secousse à peine perceptible non, plutôt du genre séisme dans l'utérus plein à craquer de la jeune femme. Soucieuse, bien que gênée, elle se prêta au jeu une seconde, un vague sourire étirant même la commissure de ses lèvres. C'était donc ça, la vie.... Un mystère qu'elle ne connaîtrait pas bien qu'un foutu mioche, n'étant pas de son sang, ait décidé de l'affubler du nom que le gnome, aux gênes avariés estampillés Richardson, servirait à son amie dans quelques années. Perdue dans ses pensées, Cain retira pourtant vivement sa main, autant qu'elle fit reculer sa chaise, quand une marre de flotte quitta l'entrejambe de son interlocutrice pour inonder le carrelage. Putain ! Jen tu..... Bien que n'ayant pas terminé ses études, Cain savait encore ce qui signifiait ce bordel. Pas une fuite, encore moins une canalisation qui venait de péter, ou si, dans la tuyauterie de sa cadette qui subitement se mit à grimacer. Bordel t'vas pas pondre ici, merde. Rapidement, elle se redressa, agrippa le bras de la future mère, poussa Judas qui déjà venait se mêler de ce qui le regardait pas, puis quitta la baraque. Fallait qu'elles rejoignent le dispensaire. Déjà Farrel réclamait son connard de mari, néanmoins le plus important pour le moment était de trouver Zouh, ou n'importe qui d'autre du corps médical capable de faire son taf. Serres les cuisses !

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Re: One soul for another

Lun 4 Mar 2019 - 21:46


Nul ne sait que c’était encore un débat. Un débat passé sous silence. Sur ce que j’étais et ce que je pouvais devenir. Ça me faisait peur, c’était l’inconnu total. J’avais peur de lui ressembler, peur de pas être à la hauteur, peur de ne pas suffire à les combler. Peur de cette appréhension constante, de cet électrochoc que j’aurais une fois qu’il aura sortie le bout de son nez. Fille ou garçon ? Qu’importe. Pour ne pas revoir l’image de ma propre famille et uniquement pour ça, j’aurais préféré une fille. Mais on ne choisit pas. Déjà le simple fait d’être père me filais une angoisse que je ne connaissais pas jusqu’à présent. Jenna en était consciente mais j’essayais de le lui faire ressentir le moins possible. Elle avait autre chose à gérer.

Je n’étais pas du genre à demander des conseils. J’avais failli le faire une fois auprès d’Evy. J’avais l’air con tient. C’était une bonne histoire pour faire rire les gens et les habitants de l’île. J’en n’avais pas honte, ce n’était pas ça. J’avais pas confiance en moi pour gérer une famille et ça me tombait dessus. J’avais jamais réfléchis à tout ça. Je ne regrettais rien. Je sais que c’était une aventure éprouvante mais formidable. Il y aura des hauts et des bas. Je pourrais me découvrir sous une autre forme. Un autre format. Personne ne connaissait ce personnage. Même pas moi. C’est ça qui me chamboulait. C’était un gros nœud dans mon esprit et c’était très dur de démêler tout ça.

Je m’occupais en étant sur le terrain et bricolant chez les uns et autres. Lorsque je n’étais pas avec Jenna et avec cette vue plongeante sur cet avenir, je m’occupais l’esprit. Il le fallait car elle pouvait me rendre fou. La vie n’était pas simple depuis qu’elle portait un enfant mais elle me plaisait toujours autant. Elle était mienne et il me tardait de la voir avec notre enfant dans les bras, souriante, belle et heureuse. C’est tout ce que je souhaitais. Qu’elle soit heureuse et elle l’était. Maintenant on attendait plus que cet évènement. Le mariage était beau. C’était très réussi. Ca ne me ressemblait pas mais pour elle, je pouvais faire énormément de choses. Comme me remettre en question …

Ce jour-là, elle était chez sa copine Joe. Je la surnommais maintenant « la veuve » mais sans trop le lui dire en face. Un coup est si vite parti de sa part. Surtout que Donnie je l’avais pas ménagé pendant un temps. C’était sa meilleure pote et elle m’avait constamment dans le viseur. Jenna était « le frein » qui stoppait la mésentente entre Joe et moi. Pourtant, au final je ne lui en voulais pas plus que ça. Juste Swann à l'époque qui était sur tous les plans. Et elle avec.

Alors que notre porte d’entrée grinçait depuis pas mal de temps, j’étais dehors à l’arranger avec les outils nécessaires. Je savais m’y faire de ce côté-là. Un voisin passa et me lança derrière mon dos Lucas, t’es toujours là ? Je me retourne, me redressant Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Il resta sur ses positions me lâchant dans le plus grand des calmes Ben j’ai vu Jenna accompagnée de Joann, elles allaient au dispensaire, elle avait pas l'air en forme. Je pensais que tu l’ac... Jenna ? Pas bien ? Au dispensaire ? Je lâchais mes outils d’un air colérique je lui crachais Et tu me lâche ça comme si t’allais pisser ? Putain de merde ! … fis-je en rentrant. D’un pas décidé, je pris un sac de change qu’elle avait fait il y a plusieurs semaines de ça. Avec du nécessaire de toilettes et rechange si jamais. Je le pris avec moi et sans m’arrêter, sans prendre le temps de fermer la porte, je courais en direction du dispensaire. La peur au bide…
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Re: One soul for another

Mar 5 Mar 2019 - 11:29

One soul for another


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Au plus elles marchaient, au plus Jenna freinait. Et si le palpitant de la Canadienne faisait de la chute libre, ou encore du saut à l'élastique, c'était pas parce qu'elle voyait l'ex serveuse pâlir à vu d’œil, plutôt qu'elle l'imaginait mettre bas là, juste ici, à quelques pas de ce putain de dispensaire ou allaient et venaient des tas de connards en blouse blanche qui, trop occupés à bavasser les uns avec les autres, n'avaient d'yeux rivés que sur leur foutu nombril. Putain d'merde ! Songea-t-elle en tentant d'empêcher la brune de s'affaisser sous les premières douleurs. Fallait qu'elle se relève, qu'elle traîne son cul de femme enceinte jusqu'au premier plumard médical qu'on lui filerait, pas qu'elle mette au monde son chiard au plein milieu d'une avenue.

- Allez bordel, fais encore un p'tit effort Jen, on est plus loin ! Siffla-t-elle en glissant le bras de la jeune femme autour de sa nuque.

- J'ai mal, Cain en roula des yeux. Putain c'était normal qu'elle souffre, sans blague un melon de Richardson voulait lui passer entre les guibolles et lui dégommer la déco intérieure. j'arrive plus à marcher.

- J'peux pas t'porter Jenna, puis fallait y penser avant de baiser avec ton …. Le hurlement de la brune la fit grimacer. Si Farrel se faisait refaire l'entrejambe à coup de contraction, elle était au moins encore capable de lui flinguer les tympans à défaut de pouvoir marcher. Mais, finalement, ce cri de bête fit se retourner deux internes. Après un temps de réflexion, ce duo de crétins se radina enfin pour alléger les épaules de la Canadienne qui soupira en les voyant emporter la future mère. Ouais ouais, j'vais aller chercher Lucas.

Bien la dernière chose qu'elle avait envie de faire, mais c'était ça ou alors devoir lui tenir la main elle même pendant qu'un autre con irait passer le nez entre ses genoux pour en retirer le mioche qui ne demandait qu'à venir pour mieux brailler à l'air libre. Ça la secouait cependant, la souffrance de Farrel, ses hurlements, à croire qu'elle allait vraiment crever. Son cœur se serra une minute, néanmoins elle rebroussa chemin pour aller quérir le pire type que la taire ait porté. Lucas Richardson, ce mec n'était qu'une boule d'impulsivité malsaine sur deux cannes, tout juste bon à cogner, incapable de penser posément avant de baffer le premier venu. Elle en soupira sur le chemin avant de manquer de se faire rentrer dedans, et pas de la façon qu'elle appréciait, par un connard qui regardait pas où il allait.

- Bordel d'merde, t'as des yeux sers t'en espèce de cing.... La brune redressa les cils, mauvaise, avant de constater que ce fameux cinglé n'était autre que celui qu'elle cherchait. Sac à la main, blême comme un cul de malade, Lucas suait déjà à grosses gouttes. Bon, vue sa tronche il était déjà au courant, un de ces voisins avait dû les voir décamper de chez elle avec Jenna. C'bon, ils l'ont prise en charge, mais magne toi l'cul si tu veux pas rater l'plus beau jour de ta vie, avant qu'tu regrette le temps ou personne braillait pendant ton sommeil. En revanche, ce à quoi elle ne s'attendait pas, ce fut à devoir le suivre parce que ce gros con relâcha le sac en reprenant sa course olympique vers le dispensaire. Putain, m'feront tous chier jusqu'au bout sérieux.

Cain agrippa la anse du bordel, la logea sur son épaule, et suivit plus modérément les pas du ferrailleur vers l'hosto de fortune. Sur place, elle vit s'activer une paire d'autres blouses blanches qui bavassaient à propos de l'état de la future mère, des complications possibles et autres problèmes qu'ils pouvaient rencontrer étant donné la position qu'avait pris le gosse dans le ventre de sa mère. Soucieuse, Cain abandonna le sac sur l'une des chaises et tenta de voir par delà le rideau d'où provenaient les hurlements de son amie.

- C'est un siège... On va tenter de le retourner pour un accouchement par voies basses. Le mec s'adressait à Lucas, elle prêtait l'oreille sans encore trop s'approcher. Si vraiment les choses se compliquent on sera forcé de procéder à une césarienne. Vous pouvez m'suivre, elle va avoir besoin de vous.

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Re: One soul for another

Mar 5 Mar 2019 - 20:51


Vive les séances de footing. Je courais comme si ma vie en dépendait. Réellement c’était le cas. S’il faut elle avait eu juste des contractions mais rien qui prédisait la venue du bébé encore. Neuf mois, faut pas déconner selon sa gynéco à la con c’était pas avant Avril. Mais allait prédire ce genre de chose maintenant sans tout le matériel médical. Elle avait dit de la merde encore. M’en fou je courais plus vite sait-on jamais. La vie allait bientôt voir le jour. Mes nerfs répondaient à ma place et l’adrénaline ne mit pas longtemps avant d’abreuver mes muscles.

Voyant le dispensaire, j’accélérais comme un abruti. Sauf que j’avais pas les yeux en face des trous et je manquais de rentrer dans un imbécile qui restait en plein milieu du chemin. Dégage, abr …, je me tournais et vit la veuve. JOE !, je m’approchais d’elle Où elle est ?? je ne sentais même pas la transpiration sur mes tempes, mon cœur tambourina comme s’il ne demandait qu’à sortir … tout comme mon enfant. Elle eut à peine le temps de finir sa phrase que je reprenais ma course jusqu’à un fameux couloir. J’avais même pas calculé ce con de sac que j’avais lâché. M’en battait les couilles en fait. J’attendais crier. C’était Jenna. Putain c’était quoi ce cri, c’est quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? Fallait pas me dire que c’était elle sinon j’allais péter un plomb. Ménager mes nerfs, ménager la pression. Mais j’étais pas comme ça. Je voulais la voir.

Les blouses blanches passèrent devant moi genre dans la grande urgence. C’était pas pour Jenna. C’était juste un accouchement pas une opération. Elle allait juste mettre au monde notre enfant. J’agrippais mes cheveux lorsque j’entendit une nouvelle fois ces hurlements. J’allais exploser. Presque je sautais sur place avant de faire tourner un connard par le bras qui passait par là. Le malchanceux. Où est Jenna ? L’air de l’abruti fini me fit penser qu’il me cherchait Vous êtes son mari ? Je répondis par l’affirmative. Il m’emmena vers la source des bruits. Le bordel, une équipe était là trop nombreux pour un accouchement. Ils savaient ce qu’ils faisaient au moins ? J’avais les traits durs, un air d’incompréhension, la bouche et la gorge sèche. Ils branlaient quoi sérieux ?

C'est un siège... On va tenter de le retourner pour un accouchement par voies basses. Si vraiment les choses se compliquent on sera forcé de procéder à une césarienne. Vous pouvez m'suivre, elle va avoir besoin de vous. Hein ? Quoi j’ai pas compris c’était grave ? Je le suivais et vis dans une pièce Bella. Elle avait les larmes aux yeux, et retenait ce qu’elle pouvait de cris. Je m’approchais d’elle serrant sa main moite, elle me vit, son sourire s’effaçant sous une grimace. Luc… Elle manquait de souffle Chut, je suis là okay tout va bien se passer. J’étais sûr de rien, je contrôlais rien, je voulais tellement contrôler ces douleurs, me sentir utile. J’étais loin de m’imaginer la gravité de la situation. Me lâche pas … Luc… ça fais mal Arrête de parler concentre toi, ne pense qu’à toi et le bébé. Ecoute les. Il y avait cinq personnes dans cette foutu pièce. Deux d’entre eux, venaient nous expliquer comment ils allaient s’y prendre. Jenna n’était pas en état d'écouter et moi je me concentrais un minimum sur leurs paroles, n’entendant au final que le souffle bruyant de ma femme en pleine souffrance. Je fis oui de la tête et c’était partie.

Je regardais Jenna, je ne voulais pas regarder plus bas. Ca va le faire. Regarde moi, ce qu’elle fit les yeux humides et les traits contractés on va être des parents complètement à la ramasse mais putain ça sera bon. Il ne peut-être que bon venant de toi. Elle me sourit Je ... elle repris ses cris. Je plissais les yeux de douleur intense et de cette non maîtrise. Putain que c'état dur. Je me tournais pour leur foutre la pression Putain mais pourquoi elle souffre autant ?? Et là, je vis du sang. Trop de sang sur les gants de ces glandus. Les yeux exorbités, je posais mon regard sur Jenna qui me regardait … et elle ferma les yeux, bouche entrouverte. Jen ? .... JEN ?!!

On me tira en arrière, me faisant lâcher la main de ma femme. Ils devaient être plusieurs grands bras pour me maîtriser. Mais je devais les laisser faire leur travail. En état de choc, j’ai rien compris. Jenna souffrant trop elle avait perdu connaissance. Ils m’ont jeté dans le couloir, sans m’en dire plus. J’ai gobé aucune parole. Je sentais aucune présence dans le couloir. Même pas celle de Joe derrière moi. Seule la mienne et celle de Bella comptaient. Ils devaient faire leur job, alors je leur laissais les rennes.
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Re: One soul for another

Mar 5 Mar 2019 - 21:26

One soul for another


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Un siège... Même si elle avait jamais trop aimé les sciences, qu'elle se découvrait aujourd'hui une attirance pour cette matière auprès de Davis qui savait l'informer de pas mal de choses, Cain n'était pas conne. Un siège c'était pas bon signe à l'époque, alors ça l'était encore moins dans le monde actuel, avec moins de ressources, peu de moyens même si dans ce camp il y avait encore de quoi survivre mieux, mieux que d'autres comme ces foutus pécores les ayant forcés à se replier quatre mois plus tôt. La brune en soupira en voyant ce médecin amener Lucas dans cette salle à peine masquée par un rideau opaque. Ça ne masquait rien, rien de ce qu'elle pouvait presque ressentir en entendant les hurlements de douleur de l'ex serveuse. Prête à rebrousser chemin, parce qu'elle n'avait rien à foutre ici et que ça ne la regardait pas, Cain tourna les talons avant de fermer les yeux lorsque d'autres cris, plus stridents que les précédents, lui parvinrent encore.

- Fait vraiment chier. Siffla-t-elle entre ses dents, virant le sac sur le siège contre lequel elle retomba, assise, avant de jeter un œil à l'horloge installée dans ce corridor où allaient et venaient tout un panel d'infirmiers et autres docteurs.

C'était pas sa première visite ici, loin de là, mais à l'heure actuelle il lui semblait que les murs vibraient, se déformaient même, sous la douleur d'une femme qu'elle avait appris à connaître, à apprécier à hauteur de ses maigres facultés au sujet de la gent féminine. Jenna n'était pas sa meilleure amie, personne ne le serait jamais plus que Casey qu'elle voyait même comme une cadette, une petite sœur qu'il fallait préserver, aiguiller, néanmoins Farrel avait su s'attirer le peu de sympathie dont elle pouvait faire preuve auprès d'une ex rivale. Les hurlements étaient insupportables, vraiment, tant qu'elle colla l'arrière du crâne contre la parois dans son dos et ferma les yeux. Mains collées dans les poches de ce gilet à pans longs, la Canadienne soupira.

Dans le creux de son crâne repassait ce moment chez Bergmann, lorsqu'elle avait tendu ce putain de test à la jeune femme, lorsqu'elle l'avait vu quitter les sanitaires la tête basse, le teint blême. Quand Zouh était venue dans cette même baraque pour lui confirmer ce que le bâton de plastique n'avait jamais confirmé pour elle même. Tu seras marraine. Un rictus amer fila ses lèvres. Elle n'avait pas l'étoffe d'une mère, alors en quoi pourrait-elle être tante ou une connerie du genre pour un mioche dont le sang paternel l’écœurait au plus au point ? Mais là, perdue dans ses pensées vaporeuses, elle fronça les sourcils lorsque le silence se fit. Quelques secondes à peine avant que l'agitation reprenne sur la voix rauque de Richardson qui sommait qu'on lui réponde. La trentenaire se tendit une minute, jusqu'à voir le rideau bouger et un infirmier, aidé d'un compère, faire passer le veau sous hormones de l'autre côté de la scène horrible qu'elle ne vit que trop rapidement. Assez néanmoins pour constater que beaucoup de sang avait déjà coulé. Ses yeux dardèrent contre lui, lui qui se tenait les tempes et faisait déjà les cent pas comme un vieux lion sur le déclin l'aurait fait dans sa cage. Elle n'avait pas fait d'études supérieures, elle ne l'aimait pas ce type, malgré tout elle était loin d'être bête.

- Assied toi, tu vas m'filer la gerbe à tourner comme ça. L'interpella-t-elle. Quoi ? Fallait peut-être qu'elle soit sympa ? Et bien c'était la meilleure manière de faire à son regard, rester égale à elle même, ne pas entrer dans le cercle vicieux des fameux « ça va aller », parce que le faire n'aurait qu’amplifié le stress de cet abruti. Elle le méprisait depuis ce fameux jour où son poing avait cogné le faciès de Swann, plus encore depuis qu'il avait réitéré le geste envers Floyd, pour autant là, si son cœur battait légèrement de travers, c'était pas pour lui mais pour celle qu'il avait épousée et engrossée alors qu'il aurait mieux fait d'aller voir ailleurs. Sans lui Jenna ne souffrirait pas, sans lui rien de ce qui se passait, et se compliquait, derrière ce foutu rideau, ne serait entrain de se produire. Pas faute de l'avoir prévenue... Bordel Lucas, poses ton cul sur c'putain d'siège ! Elle haussa le ton en absence de réponse, le fusillant du regard en y lisant toute la crainte et la peine qu'elle n'aurait pu percevoir si elle n'avait pas elle même vécu ce qui allait potentiellement se produire. C'était une éventualité, c'était presque sûr d'ailleurs, et bien qu'elle aurait pu se barrer, elle ne le fit pas en voyant sa peine passée, ses craintes passées, se refléter dans les billes du type avec lequel elle n'avait jamais eu, et n'aurait jamais, aucune affinité. J'vais pas t'tenir la main, j'vais encore moins t'lancer des gentillesses, mais j'peux au moins rester. Lâcha-t-elle avant de se reprendre. Mais j'le fais pas pour toi.

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Re: One soul for another

Mar 5 Mar 2019 - 22:02


Restez ici, on reviendra vous chercher. Elle a perdu un peu de sang mais c’est ce qui arrive dans ce genre de cas. On fait notr’ boulot au mieux. C’est ça me calmer ? J’étais au bord de la crise de nerfs et il me calmait comme ça le mec ? Putain si je le pouvais je lui ferais bouffer ses couilles. Alors que je reprenais mes esprits, les cris de Jenna s’étaient tus. Mauvais signe ou pas ? Incapable de savoir. Je m'y connaissais en bricolage, en mécanique, en ferraille et même cuisine mais pas en médecine. J’aurais dû aller voir l’autre Zou pour au moins me renseigner sur les divers complications qu’elle aurait pu avoir. A moins que Jenna les connaissais et ne m’avait rien dit à ce sujet pour ne pas que ça tourne sans cesse dans mon crâne. Elle aurait été capable de faire ça.

Doigts sur les temps, mains dans les cheveux, je me les tirais en arrière avant de les relâcher et de commencer à marcher le long de ce putain de couloir de merde. Je m’étais aperçu de la présence de Joe quelques minutes après qu’on m’est foutu dehors. Elle avait le sac et une gueule remplie de compassion dit moi. Elle me parlait mais j’entendais rien. J’entendais juste la voix de Bella me parler et ses cris me percer les oreilles. Ca me cassais les couilles. Se souvenir me hantera un moment. De ne pas savoir ni savoir quoi faire. Me sentir impuissant. Comme la fois où elle s’était faite violer. Putain je ressentais ça maintenant puissance 10 avec l’arrivé de l’enfant. J’espère qu’il avait rien. Pitié il faut qu’il n’ait rien. Jen non plus. Elle était forte comme toujours. Au fond, je me faisais pas tant de souci, j’étais nerveux c’est tout.

J’entendis la voix de l’autre. Celle qui remplaçait la voix de Bella dans ma tête. Ce qui m’énerva JE NE PEUX PAS M’ASSEOIR ! C’est quand qu’elle allait le comprendre ?! Je posais mon dos contre un mur main sur les genoux, buste en avant. Je m’étirais. Mon sang ne circulait plus, ma tête n’en pouvait déjà plus. Au bout de quelques minutes je répondis à Joe Pas la peine de me le préciser, je savais qu’elle restait pour elle. Je lâchai ensuite entre deux souffles, comme si mes poumons étaient comprimés par les évènements Elle a perdu du sang … elle a perdu connaissance. Je savais pas quoi penser, je savais pas si c’était grave. Je voulais son avis. Elle état une femme après tout elle en savait peut-être quelque chose même si elle mangeait pas de ce pain-là. Tu sais si … si c’est grave ? Je voulais une réponse. Même un doigt d’honneur ça voudrait dire que tout allait bien et que tout ça était la simple normalité.

J’essayais de me calmer. Pas sur une chaise non, j'étais assis au sol. Les genoux repliés vers moi. De longues minutes à attendre. A espérer entendre la voix de ma femme. Mais c’est une toute autre voix que j’entendais. La voix d’un bébé. Je relevais alors subitement la tête, un éclair dans le regard. Je posais mes yeux sur Joe voir si elle avait compris elle aussi. Il était là. Mon enfant était enfin là.
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Re: One soul for another

Mer 6 Mar 2019 - 9:14

One soul for another


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Il ne pouvait pas s’asseoir, en revanche il pouvait vociférer. Cain en roula des yeux avant de les fermer de nouveau. Entre pouvoir et vouloir y avait un sacré fossé, pas que Lucas était dans l'incapacité physique de river son auguste postérieur sur l'assise auprès de la sienne, plutôt qu'il n'en avait pas la moindre envie. Soit, qu'il fasse les cent pas, qu'il se ronge les ongles et remue alors les mille scénarios laborieux qui lui filaient le crâne. Joann le laissa faire, ne restant sur place que pour lui éviter de s'en prendre aux premiers internes qui passeraient, ou peut-être pour s'assurer que son amie n'était victime d'aucune complications ? Peu importait, elle n'avait plus l'intention de se barrer et ce même si l'heure tournait, que Tim ne tarderait plus à quitter la classe pour la pause du midi. Au pire des cas Donovan verrait bien qu'elle n'était pas là et garderait le mioche une poignée de minutes, le temps pour la serveuse de se remettre des pires douleurs féminines au monde... Ou pas. Ou pas oui, parce que d'après ce qu'elle avait entendu, d'après ce qu'elle avait rapidement entrevu, le travail ne se déroulait pas comme il l'aurait dû. De longues minutes filèrent, de longues secondes rythmées par l'agitation dans la salle sur laquelle ni elle, ni lui, n'avait d'yeux, jusqu'à ce que Richardson soit à nouveau capable d'aligner deux mots pour faire une phrase construire, compréhensible et pas gueulée comme la précédente.  Un soupir las quitta ses lèvres. La Canadienne n'avait pas encore rouvert les paupières, la nuque appuyée contre le mur dans son dos, le sachant proche sans pour autant savoir où il s'était installé.

Elle a perdu du sang.... elle a perdu connaissance. Elle l'avait deviné en entendant plus aucun cri, aucune douleur orale, s'extirper de derrière le rideau opaque. Mieux valait ça non ? Mieux valait ça que Farrel s'épuise à pousser si elle s'en sentait incapable. Et l'enfant ne craignait certainement rien. De toute évidence si la mère était tombée dans les pommes, la clique de blouses blanches s'empressait sûrement de lui ouvrir le bide pour permettre au bébé de venir au monde sans plus de complication. Tu sais si c'est grave ? Là, la trentenaire rouvrit d'abord un œil, le sourcil dessus celui-ci arqué, puis l'autre, pour les poser sur le type prostré, livide, affalé à même le carrelage contre le mur auprès de sa chaise. Il se payait sa gueule ou c'était une question sérieuse ? Cain le dépeignit un moment, partagée entre l'envoyer copieusement paître et la pointe d'angoisse qu'elle ressentait sans laisser paraître. Qu'est-ce qu'elle en savait si c'était grave ? Elle n'avait jamais mis de gosse au monde, n'avait jamais été enceinte et était déjà dépassée par le simple fait qu'un mioche de neuf ans lui balance, sans vraiment y réfléchir sans doute, un « maman » entre deux cuillerées de céréales.

- T'as vu jouer où qu'j'étais sage femme ou médecin ? Rétorqua-t-elle, attendant qu'il tourne les yeux dans sa direction pour capturer le sérieux au creux de ses billes ambres. Pourtant, en sondant ses prunelles sombres, Joann soupira à en soulever ses épaules. C'était peut-être la première fois qu'elle le voyait dans cet état, et ça changeait cruellement du type incapable de penser, ou même réfléchir dix secondes, qui cognait avant d'ouvrir la bouche. Bordel. Jura-t-elle intérieurement avant de pincer les lèvres. Elle aurait pu se réjouir de le voir si mal, en jubiler un minimum, néanmoins les quelques sensations nouvelles, qui s'étaient emparées d'elle à la mort de Swann, revenaient à la charge et l'empêchaient d'être celle que le ferrailleur croyait connaître et cerner. J'suppose qu'on saigne dans un moment pareil, j'en sais rien ... Mais là ils lui font sûrement une césarienne, elle souffre plus en étant dans les vapes. C'est d'jà ça.

Cet abruti ne pouvait s'en prendre qu'à lui si sa femme avait mal, mal au point de perdre connaissance. S'il ne l'avait pas collée en cloque, rien de tout ça n'aurait eu lieu. Même pas cette conversation sérieuse avec le type qu'elle détestait le plus dans ce camp. Joann Haussa les épaules sans retirer les mains des poches de son gilet sombre, jusqu'à reporter les cils sur le rideau lorsqu'elle entendit les premiers cris de l'enfant. Un vague sourire, quasiment imperceptible, étira la commissure de ses lèvres avant de disparaître à peine croisa-t-elle l'air ahuris du père.

- Tu d'vrais t'lever, ils vont embarquer ton gamin pour lui r'faire une beauté. Reprit-elle. Il n'aurait sans doute pas le droit de voir sa femme de suite, après tout si, comme elle l'imaginait, les médecins avaient opté pour le plan B, il fallait encore la recoudre et la stabiliser. Mais Lucas aurait au moins le plaisir de voir son gamin. Puis le rideau bougea et révéla l'un des infirmiers, précautionneux avec l'enfant emmailloté dans un linge couvert d'un tas de trucs dégueulasse. Ce type allait certainement pas faire le pied de grue dans les courants d'air avec un nouveau né entre les bras, fallait que Lucas se réveille s'il désirait le suivre. Putain mais vas y, j'vais pas m'barrer. Si elle se réveille elle sera pas toute seule. Fallait qu'il se bouge, qu'il suive ce mec. Elle, elle attendrait encore, histoire de rassurer la serveuse lorsqu'elle rouvrirait les yeux, dès qu'on l'aurait rafistolée. Joann imaginait déjà la charrier sur cette immonde cicatrice, au bas ventre, qu'elle garderait jusqu'à la fin de ses jours.

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