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I am no predator.

Mar 5 Mar 2019 - 16:59



Est ce que le prénom Roza aurait du lui rappeler quelqu’un ou quelque chose ? Valentine n’avait jamais fermé les yeux sur les activités les plus sordides du camp. Elle n’en avait jamais douté, mais comme tout bon citoyen qui veut bien accepter, il ne fallait pas trop en voir pour pouvoir continuer à exister dans le domaine de l’acceptable. Et au sein du camp, l’acceptable avait goût de sainteté, certains jours. Peut être était-ce un confort dangereux, mais pour le temps qu’il dure et durera, Valentine comptait en profiter et si elle le pouvait le protéger. À sa manière. Alors, est ce que le prénom de Roza devait éveiller une quelconque émotion chez la jeune française, elle pouvait assurer que non.

Cela dit, elle était au courant d’un certain nombre de chose concernant la jeune femme qui était aujourd’hui retenue dans un cabane au fond du jardin, et avait été attachée à un lit pendant un petit moment. Valentine n’osait pas imaginer pire punition et pire torture que d’être un jour attachée et privée de liberté. Se connaissant, elle aurait certainement balancé père et mère pour avoir un bouchée d’air frais et les poignets libres. Elle ne supportait pas d’être enfermée. L’initiative qui rythmait ses pas n’était pas influencé par une demande de June. Non, les deux femmes en avaient parlés comme elles peuvent avoir des conversations, mais la curiosité de Valentine avait été piquée au vif. Ne méprenons pas cette curiosité pour une naïve recherche d’informations, non, c’était la mauvaise curiosité, un peu malsaine sans doute de savoir quel genre de personne était cette fameuse Roza.

Ce qui revenait souvent aux oreilles de l’horticultrice fut la présence de la prisonnière lors de la débandade qu’avait été le Lycée. Valentine y avait mis les pieds après, pensant y trouver son père, n’y trouvant que les ruines d’un espoir brisé et envolé en fumé. Elle n’avait jamais voulu reparlé de cet endroit. Mais elle avait comprit une chose, le monde était cruel alors autant l’être, car tout le monde le serait à un moment à un autre. Cruelle ? Valentine ? Non … Mais peut être involontairement, de part sa nature, son aura, cette insupportable manière qu’elle avait de sourire, magnétique, et pourtant nonchalante, avec cette pointe d’arrogance qui la rendait tout simplement charmante ou absolument détestable. Mais ce qui était sure, c’était qu’elle ne rendait personne indifférent, et elle préférait cela plutôt que de ne marquer personne.

Si l’on pouvait lui donner toutes les pires intentions du monde, il ne fallait pousser le bouchon trop loin. Et comme elle le dirait elle même dans son charmant français : « Il ne faudrait pas pousser mémé dans les orties. » Valentine n’était pas certaine de pouvoir faire preuve de la même détermination à obtenir ce qu’elle voulait, de la même manière que son aînée à la chevelure crépuscule. Valentine soupire, mais ne nous méprenons pas, elle avait beau être le soleil quand elle souriait, la brunette n’avait aucune intention de laissé la moindre menace venir perturber ce havre de paix, et si elle était incapable de torturer physiquement ou psychologiquement qui que ce soit, elle n’en était pas moins une astucieuse souris.

On lui demande ce qu’elle fout là. Elle hausse les épaules, et présente son sac à l’inspection, prétextant que June l’envoyait pour discuter avec Roza et faire preuve d’un peu de compassion en lui apportant de quoi se nourrir. La française pousse la porte, son visage apparait d’abord, visage éthérée, belle comme un accident de voiture, sans faste, ni maquillage, une beauté simple, les cheveux attachés, quelques mèches brunes encadrant son visage, alors qu’elle inspecte les lieux. On ne pouvait dire que c’était Versailles, mais au moins, ça en avait l’odeur de l’époque.  « Bonjour. Je m’appelle Valentine. » déclara t-elle avec un sourire sincère. Roza apprendrait vite que la française n’avait rien à caché, et en était d’ailleurs incapable. Ce qu’elle pensait se lisait sur son visage, ce qu’elle disait était franc et souvent sincère, et ses expressions jamais calculées pour répondre à quelques attentes. « Je suis la gentille flic, semble t-il. » Elle sort de son sac, un Thermos d’infusion de plantes, ainsi qu’un plat de salade de pommes de terre qui elle pouvait le dire était franchement réussie. Mais elle n’était pas là pour prétendre à quelques prouesses culinaires, mais plutôt pour discuter, si Roza le voulait bien. Valentine put voir l’état pitoyable dans lequel ils l’avaient laissée. Les blessures, les coups, les marques de liens aux poignets, Valentine soupira. Ça, elle n’y pouvait rien, et elle n’était d’ailleurs pas certaine que son initiative serait bien prise. Mais qu’y pouvait-elle, si l’on alimentait sa curiosité ?

« Je me suis dis que l’on pourrait discuter. De cette manière vous aurez le droit à une parenthèse d’humanité.. relative, et moi à une curiosité alimentée. Qu’en pensez vous ? » Sourire magnifique, alors elle lui tend le thermos, gardant auprès d’elle la salade de pommes de terre.Mais … ta gueule … aussi ?
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Re: I am no predator.

Jeu 7 Mar 2019 - 21:16

Une journée pluvieuse comme les autres et aussi sinistre que les trois précédentes. Depuis son retour en cabane, le traitement de l'indifférence n'avait pas changé et June répondait toujours aux adonnées absentes. Quant à l'espoir, il s'émiettait au même rythme que les jours s'écoulaient. Déjà une trentaine ? Sans doute plus, difficile de garder le rythme dans ces conditions tout comme il était difficile d'en conserver son optimisme. La crainte était tel un poison qui rongeait peu à peu le terrain de l'espérance. Même si Markus, Riley et Connor trouvait ce camp, ils ne pourraient aucunement leur tenir tête, tout du moins pas avec ce qu'elle venait de voir : des hommes et des femmes organisés, équipés et surtout bien plus nombreux qu'elle ne le pensait. Pour les renforts, les restes du ranch et de Messiah ne retourneraient certainement pas au front, une évidence, une prise de position claire, celle de bâtir une communauté loin des guerres. Alors, mieux valait que ces proches ne la trouvent jamais, la russe n'était pas vraiment envieuse à l'idée de partager un coin de sa prison ou de subir à nouveau le lourd verdict de la faucheuse. L'un ou l'autre, elle n'y voyait plus d'autres résultats possibles et son monde condamné continuait de sombrer.

Des mots aussitôt perçus comme des murmures lui arrachèrent une grimace, délirait-elle encore ? Non, ce coup-ci, ils étaient bien réels et résonnaient à deux petits mètres, juste derrière la porte. La soudaine entrée de lumière lui brûla les rétines et la força à fermer une paupière dans une toute nouvelle grimace. D'apparence, la silhouette squelettique coupée dans ses songes avait l'air tout juste en vie, seul cet iris clair démontrait toute la fureur qui la maintenait encore en vie. Un foyer bleuâtre où se bousculait de véritables petites flammes avec pour seule essence l'espoir d'une vengeance personnelle et solitaire. Elle ne pouvait compter que sur elle. Ecchymoses à l’âme et au visage, celles-ci élevaient à merveille son teint rendu phénoménalement blanchâtre sur ses traits rendu curieux. Lentement et l'oreille tendue, elle se redressa à l'aide du mur et de son seul bras valide, un one-man-show de pantin désarticulée dont elle se serait bien passée. S'adossant lourdement contre le bois, un mince soupir d'effort quitta ses lèvres alors qu'elle jaugeait la nouvelle venue, Valentine. Un joli prénom qui va de paire avec le joli visage qui lui fait face. Une beauté rendue troublante comparée aux têtes qu'elle avait croisé jusqu'ici. Un clignement discret allégea aussitôt son regard sévère et son expression fit sans doute comprendre à la française qu'elle était prête à l'entendre.

“La currriosité... hein..." Elle lança un regard vers le thermos et tenta vainement d’activer ses cellules grises, ne saurait-ce que pour jauger convenablement la situation. "J'en pense que..." Courte pause, pas évident de reprendre le rythme : "Ouais... c'est plutôt un beau mobile..." Et qui était-elle pour juger une âme curieuse ? L’hôpital ne se moque pas de la charité si facilement. "Surrrtout quand il est convenablement serrrvi.” Qu'importe ce qu'il pouvait se trouver dans ce fameux récipient, pour une assoiffée, ça avait l'air buvable, du moment que c'était liquide. "J'parrrle de mobile m'parrrce que bon... ça sonne un peu crriminel... c'plat." Salade qu'elle n'osa qu'à peine pas reluquer, malgré la faim, seule son interlocutrice semblait avoir sa pleine attention. Jusqu'ici, si jeu d'acteur il y avait chez sa cadette, il était plutôt bon. La slave ne pouvait pas se vanter d'un séjour à Quantico, certes, mais sa vie de tatoueuse l'avait amené à rencontrer un bon nombre des personnalités différentes et ce cinq jours sur sept sur de bien nombreuses années. Des heures à gratter l'écorce jusqu'à trouver le bon message, la bonne forme, le bon style. D'autres heures encore partagées en toute intimité à échanger sur bien des sujets. Le genre humain visité sous pas mal d'angle, et celui-là, il sonnait plutôt pas mal. La russe n'irait pas jusqu’à dire que la belle Valentine brillait de franchise, mais presque, son instinct lui soufflait qu'elle n'avait pas à faire à une sociopathe.

La boisson lui semblait déjà du, elle était déjà tendue juste sous son nez mais il y avait une partie d'elle qui l'invitait à attendre qu'on la lui cède autrement, qu'elle la mérite autrement qu'en acceptant une simple entrevue. Un refus temporaire pas si simple à s'imposer, fondé sur un simple principe de donnant donnant mélangé à une bonne dose de fierté difficile à maintenir quand la soif brûlait la gorge. "Qu'est-ce qu'tu veux savoirr ?" Ses jambes commençaient déjà à trembler, se tenir convenablement sur ses deux pieds en devenait déjà un luxe.
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Re: I am no predator.

Dim 24 Mar 2019 - 19:11

La française ne put que l’observer. De la voir de hisser avec toute la peine du monde était un spectacle plus pathétique qu’elle ne pouvait l’imaginer. Ils l’avaient laissé dans un état dont personne ne pouvait être fière. Valentine se retrouvait confronter aux agissements du camp, à la nature plus sombre de ce lieu dans lequel elle vivait. Elle prit pleinement conscience de sa complicité et du prix que payait Roza pour sa survie, pour sa tranquillité. Le monde était injuste, le monde l’avait toujours été. L’horticultrice ne s’était jamais inclue même dans sa vie précédente dans le monde implacable des sphères qui faisait tourner le monde. Le monde des requins, qui à la seconde où sentait de l’hémoglobine fonçait dans le tas pour se nourrir. Valentine était-elle un requin ? Elle ne voyait pas de cette manière. Pourtant, adossée à la porte de la cabane qui servait de cellule, elle était étrangement calme.

Le lourd accent de la nouvelle interlocutrice vient couper au couteau toutes les phrases en anglais, prononcées. Elle roulait les R comme une de ses ancienne collègue mannequin qui venait d’Europe de l’Est. L’accent était lourd et coupait au couteau toutes les phrases que prononçait la prisonnière de guerre. Ça lui semblait être un véritable cliché de guerre froide.A quel moment sa vie d’horticultrice française avait elle vrillé au point qu’elle devienne le protagoniste de ce genre de scène, elle n’en avait pas la moindre idée. Pourtant, elle était là, à attendre l’approbation de Roza pour qu’elle puisse commencer la conversation.

Elle disait qu’elle trouvait que la raison de la présence de la française, à défaut d’être incongrue, semblait « honnête ». Il n’y avait pas de mensonges, et elle ne lui mentirait pas. « A en juger l’accent.. Europe de l’est ? N’est ce pas un peu cliché d’être prisonnière dans un camp américain ?» demanda t-elle avec une pointe d’humour. Valentine avait appris la raison de la présence de cette femme au sein du camp. Mais quelle idée de se faire capturer, ça n’avait pas de sens. Valentine ne pouvait pas encore savoir si Roza était une femme intelligente ou non, mais en général, elle s’était rendue compte après plusieurs conversation avec ceux arriver de l’extérieur, qu’il y avait rarement des imbécile heureux capable de survivre dehors. Les survivants pouvaient être cons, mais pas débiles. C’était la conclusion à laquelle elle était arrivée.

« On m’a dit que vous veniez du lycée. Ce qui s’y est passé n’était pas glorieux … Mais je suppose ressasser le passé avec moi serait déplacé. » commença t-elle. Non, le lycée n’était pas glorieux, mais le passé était le passé, la survie avait un prix, tout le monde l’avait payé au degré le plus fort. Certain en perdant tout, même leur humanité, même leur humilité. Ah, oui, l’humilité aussi, elle en était certaine. Tout le monde était devenue avocat, juge, criminel et exécuteur d’une manière ou d’une autre, même Valentine. « Vous devriez boire le thé, doucement, il est encore chaud.  » affirma t-elle. « Comment avez vous survécu dehors ? … Peu accepte de m’en parler … Peu arrive de l’extérieur, désormais.  Si vous venez du lycée, c’est que vous n’êtes pas vraiment seule, n’est ce pas ? J'ai aperçu ce qu'est devenu le monde en dehors de ces murs, comment y survivez vous ? »

Tout le monde devait apporter sa pierre à l’édifice. Valentine avait toujours eu l’impression de devoir apporter plus. Elle était convaincue que dans les cas les plus extrêmes, le groupe se retournerait naturellement vers l’outsider, celui dont l’anglais n’était pas parfait, et dans le cas du camp, jusqu’à maintenant, il s’agissait d’elle. L’horticultrice n’était pas une experte dans l’art de la survie, l’art de faire du feu avec des brindilles, capturer un lapin avec la seule force d’une branche tendue et d’un vieux bout de fil. Toutes ces choses, elle ne les connaissait pas. Ainsi, elle ne pouvait laisser aucune menace extérieure venir dérouter l’endroit de sa survie, c’était tout bonnement in-envisageable.

/désolée, c'est pas ouf./
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Re: I am no predator.

Lun 1 Avr 2019 - 15:54

Le luxe de se tenir debout, c'était une belle chose et comme toutes les belles choses dans sa condition, elles ne duraient jamais longtemps. Le poids de sa fatigue musculaire la força à rejoindre le sol bien vite en se laissant couler le long du mur. Ses genoux la faisaient déjà regretter cet élan de fierté mal placé par le biais de fines crampes au combien piquantes et qu'elle dut masser doucement de sa main valide dans l'espoir d'y atténuer un peu la douleur. Son autre main aux os brisés était bandée d'un fin tissu de coton noir récupéré sur le bas de son débardeur. Son séjour à l'infirmerie ne lui avait laissé qu'un bleu non loin du coude, résultat de quelques perfusions et minimum vital que l'on avait bien voulu lui accorder.

L'humour de son interlocutrice lui vola un petit sourire en coin qui s'effaça néanmoins aussi vite qu'il s'était présenté. "Française hein ?" Elle avait reconnu cet accent bien particulier sans grand effort, les mangeurs de grenouilles se distinguaient facilement pour qui savait tendre un peu l'oreille, personne ne parlait anglais comme eux. "Oui et non, il n'y a plus vrrraiment d'amérrricains, de frrrançais ou de rrrusses qui tiennent, seulement des vivants et des morrrts-vivants." Si le cliché ne tenait pas à ses yeux, l'ironie de la situation en revanche, ça, ça se tenait. Impossible de faire front commun contre l'unique menace, l'Homme était ce qu'il était et la guerre dans ses propres rangs faisait clairement partie de son fer de lance.

Pour le lycée, elles n'avaient en effet pas besoin de ressasser le passé ensemble, cependant, c'était bien là la première personne à oser admettre la catastrophe de la chose. Et ennemie ou non, ça faisait du bien de l'entendre. Pour la première fois depuis son arrivée ici, personne n'avait osé lui concéder cette réalité, personne. Son regard se fit moins dur avec ses sourcils tout juste redressés sous la surprise de la chose qu'elle en perdit ses mots. Le thé à nouveau sur le tapis, elle s'aventura à attraper le thermos et l'ouvrit sans grande hâte car le chaud n'allait en effet pas la réussir.

Quant à la curiosité de la jeune femme, elle se tut un instant, à nouveau piquée par la surprise. Sa vis à vis avait présenté la chose comme si elle n'avait jamais eu à survivre dehors au beau milieu des décharnés généreux de la molaire. C'était une première nouvelle, lourde de conséquence et qui amenait son lot de questions comme de réponses. L'ennemi était installé ici depuis le début, son organisation devait être rodée tout comme son auto-suffisance.

"Je peux les comprrrendrre, c'est jamais facile d'en parrler." Pour cela que même au No Man's Land, les récits des uns et des autres se faisaient toujours discret. "Dehors, il n'y a que la surrvie qui compte et l'Homme étant prêt à tout surrvivrre...." Même au pire... Cette vérité lui arracha une grimace qui en disait long. "Y a donc rrien de bien glorrieux en conséquence à rrraconter." Elle n'allait pas lui faire un dessin, la jeune semblait assez intelligente pour en tirer ses propres conclusions, aucun survivant n'était tout blanc, aucun. "Détrrrompe toi, mon point de déparrt ne m'a pas empêché de fairre parrti des solitairrres." Les camps lui ayant proposé une résidence stable ne manquaient pas, qu'il s'agisse de la prison ou du ranch, elle avait soigneusement repoussée leurs offres pour rester sur les routes et continuer sa traque. "J'ai prrréféré marrrcher aux côtés des oubliés pour tenter..." Un rire nerveux la coupa dans son élan, avec un peu de recul c'était quand même con comme destin cette vendetta. Un raclement de gorge plus tard et elle se reprit : "... d'effacer leurrr destins... calamiteux." Là aussi, elle n'avait pas besoin d'en dire plus sur ce sujet tortueux qui l'avait amené dans cette geôle. "La surrvie en extérrieurr est en générrale guidée par un seul fait qui obsède chaque vagabond : son ventrrre. On ne pense qu'à ça, au rrepas du soirr." Et à l'occasion trucider du Remnants mais ce n'était pas la réponse que la jeune souhaitait. "Alorrrs on vit au jourr le jourr, on pille les lieux abandonnés, on chasse le gibier, on pèche, on trrroque... L'imporrtant, c'est toujourrs de remplirr la gamelle et de toujourrs rrester mobile." Mais il n'y avait pas que ça. "On est forcé d'apprrrendre à esquiver, à leurrrer et à tuer les gloutons comme à êtrre toujourrrs à l’affût... et à ne fairrre confiance à perrsonne." Pas même à ses alliés. "Les hérros et ceux qui hésitent ne surrvivent jamais longtemps, ce sont même les prremiers à tomber." S'en était presque triste de devoir annoncer à tout ça à cette femme qui n'avait visiblement jamais passé une semaine entière dehors à ce stade de l'épidémie. "Tu sais qu'un jourr cet endrroit tomberra ? J'ai cerrtes pas besoin de boule de cristal pourr le savoirr, mais c'est une évidence, on tombe toujourrrs sur plus forrt que soi et un jour, ce serra votre tourr. Si tu veux sauver ta peau, je te rrecommande de mettrre par toi même le nez dehorrs et d'affrrronter cette rréalité qui serra un jourrr la tienne." Elle était bien placée pour le savoir, entre la prison et le ranch, les locataires en étaient salement ramollis et tellement conditionnés par cette stabilité que le retour sur le terrain ne se faisait jamais sans encombres.
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Re: I am no predator.

Jeu 4 Avr 2019 - 20:59

Elle hoche la tête. Française oui.

Roza avait raison sur un point, il n’y avait plus de nationalité. Tout le monde avait été mis dans la même panier. La fin du monde n’était pas discriminante. La jeune femme observait la captive. Plus elle interagissait avec ceux du monde extérieur, plus elle se rendait compte d’une certaine forme … de décalage. Ah bien entendu, qu’elle n’était pas une de ces femmes de films, qui de part leur force et leur courage vint claquer leur fusil à pompes en signe de possible représailles. Elle n’avait pas l’aspect grégaire, ou l’instant sauvage. Elle était toute autre, jamais torturée, jamais mise au pied du mur, on pouvait la considérer comme la survivante intelligente qui n’allait jamais au devant des ennuis, et savait fuir quand il était temps de la faire. Pour autant, elle n’avait pas l’intention de fuir. Elle ne voulait en avoir l’intention. Son instinct de survie était assez fort pourtant pour qu’elle finisse par prendre une décision, et peu importe les conséquences. Elle soupire longuement, comme à son habitude, nonchalante et patiente.

L’Homme était donc prêt à tout pour survivre. Rien de bien nouveau. Et toute l’ambition d’un homme se laissait influencer par son ventre. Au moins, Valentine avait toujours été très pragmatique sur le sujet. En gardant des estomacs pleins, et peu importe de quoi, tant que cela sentait bon, c’était toujours rester ancrer dans une forme d’humanité. Mais laisser un ventre un ventre crier trop longtemps famine, et vous voilà en route pour un chemin d’ennuis, pour rester poli. L’horticultrice ne pouvait que lui donner raison. La faim était le pire ennemi de l’Humanité. « Dans ce cas, ça fera toujours une chose à laquelle vous penserez moins. » continua t-elle, en posant la nourriture qu’elle avait amené sur le sol avant de la pousser dans la direction de Roza. « Si vous ne dîtes rien à June, alors moi non plus.  »

Affronter l’extérieur ? Elle l’avait fait au début. Il y a des années maintenant. Elle n’était pas certaine de savoir faire. Certainement beaucoup plus que les deux tiers du camp, mais de là à se dire capable de survivre à l’extérieur était … tirer un peu sur la corde. Le camp tomber ? Peut être était-ce de la prétention, et s’en était certainement à n’en pas douter, mais elle ne pouvait l’imaginer. Pas pour l’instant en tout cas. Elle n’était pas certaine de pouvoir y survivre d’ailleurs. Mais si on lui avait dit un jour qu’elle survivrait dans un monde infesté de mort-vivants, elle aurait certainement rigoler. Valentine n’était pas une héroïne. Il fallait partir du principe que dans leur monde actuel la bravoure étai un acte de stupidité. Valentine ne ferait jamais preuve de ce genre de trait de caractère qu’elle estimait comme particulièrement surfait et très égoïste. « Les oubliés ? C’est un terme … particulier. » commenta t-elle distraite comme une toile d’araignée qui semblait être là depuis des dizaines et des dizaines d’années. Mais peut être qu’en effet, elle continuerait de prendre son courage à deux mains et d’aller se frotter au monde extérieur comme elle le faisait aussi souvent que son emploi du temps le permettait.  

« Je suis curieuse de savoir pourquoi vous pensez que le camp tombera.  L’espérez vous ? Vous avez vu ce qu’était le camp, et qui l’habitait. La vengeance est le cercle le plus vicieux que vous puissiez prendre. N’y voyez pas de prétention, ou de provocation. Vous n’êtes pas vraiment en position de jouer les oracles de la Ruine. » Elle continue, et regarde Roza. « Et les murs venaient à tomber, la nature s’occupera du reste comme le fait si bien aujourd’hui. Qu’y pourrions nous ?» Valentine lui sourit, de la douceur dans la commissure des lèvres. « Peut être tomberont nous sur plus fort. Mais ce jour n’est pas encore arriver.  »
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Re: I am no predator.

Lun 8 Avr 2019 - 10:03

La faim, c'était clairement un mal qui la torturait et le choix en était sans nul doute volontaire de la part de ses geôliers. Pourtant, sa cadette ne tremblait pas à l'idée de braver les règles, pourquoi ? Avait-elle pitié de la russe ? Était-ce une manipulation de la cheffe ? Pile ou face, c'était soit l'un, soit l'autre pour l'affamée qu'elle était.

Elle n'hésita pas longtemps avant de se laisser tenter, son ventre brouillait les pistes, parlait pour elle et dictait ses gestes. Elle rapprocha la salade entre ses jambes et s'accorda à goûter le thé avec prudence, juste une lichette. Bon dieu ce que c'était bon. Ses papilles en avaient oublié les goût des choses, révélation qui ne la laissa pas muette, un râle de satisfaction en quitta ses lèvres. "Alorrrs je ne dirrai rrien." Valentine pouvait compter sur elle pour garder un secret, mais ça, il n'y avait que l'avenir qui pourrait le lui prouver.

Les oubliés, un terme particulier, vraiment ? "C'est pourtant ce qu'ils sont." Qu'ils s'agissaient de l'ennemis, de Kaycee, d'April ou des autres rescapés du lycée, tous avaient décidés de tourner la page et de fermer les yeux, en délaissant alors le poids de ces morts sur les épaules de la russe torturée. Plus de quarante morts, qui, aux yeux de l'encrée, ne reposeraient qu'une fois la balance équilibrée. Une équité qu'elle avait pourtant réussi à attendre si elle s'osait à faire le compte du nombre des morts depuis le début de cet enfer. Mais ce n'était pas assez, ce serait sans doute même jamais assez pour elle...

Espérait-elle vraiment que le camp tombe ? Quand elle voyait des Valentine, âmes à première vue innocentes, protégées entre ces murs, ça troublait finalement son jugement. Devait-elle les considérer comme complice ? Ou simplement comme des survivantes, qui, à juste titre, font avec ce qu'on leur donne : une survie stable et gourmande. "Je ne sais pas si je l'espèrrre vrraiment, ton attitude ne m'aide pas à statuer sur cette question." Autant jouer la carte de la franchise, qu'avait-elle à perdre après tout ? C'était la première personne à la considérer comme être humain et à braver les règles pour lui apporter un semblant de réconfort. "Tu fais parrrtie des civils ou quelque chose comme ça... ? Vous êtes nombrreux dans cette catégorie ? Comment fonctionne votrre politique ? L'expansion colonisatrrice et expéditive de vos dirrigeants, vous la connaissez ? Vous avez votrre mot à dirre là dessus ? Ou vous baissez simplement la tête carr votre gamelle est pleine ?" Inutile de rebondir sur le sujet d'une possible claque en pleine face des Remnants, comme disait Valentine : ce jour n'était pas encore arrivé et là aussi, seul l'avenir lui donnera raison, ou tort.
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Re: I am no predator.

Dim 14 Avr 2019 - 22:01

Une bonne samaritaine ? Une âme à la recherche de rédemption ? Une simple personne répondant à une curiosité maladive ? Une seule de ces propositions étaient vraie, et Valentine le savait. au fond d’elle même, elle savait parfaitement qu’elle ne se rachetait pas une conduite. Elle n’avait rien à se faire pardonner. Et d’ailleurs, une partie d’elle estimait que le pardon aujourd’hui était une chose un peu trop abstraite. Aujourd’hui …se faire pardonner de quoi ? Survivre ? Vivre ? Fallait il donc présenter des excuses parce qu’elle avait l’insolence de survivre ? La jeune française s’était posé un sacré bon nombre de questions quand elle avait vu ce qui avait été fait au lycée. Un grand nombre. De la plus naïve à la plus cruelle, cherchant les réponses les plus honnêtes, et les plus honnêtes étaient souvent les plus affreuses. Sans l’ombre d’un doute. Alors que fallait-il faire ? Valentine avait choisi de n’insulter personne avec des fausses expressions, des simagrées, des ronds de jambes, de la fausseté, ou des sourires polis qui ne valent rien dire. Valentine n’avait jamais été comme cela, mais ce trait de caractère s’était encore plus exacerbé avec la venue de la fin des temps au air biblique, avec pour chef de file, le cavalier pâle et comme compagnon la pestilence. Valentine regardait Roza, sans la moindre capacité à lui donner raison ou tort. Elle estimait surtout que son interlocutrice, d’une certaine manière comprenait. Elle avait vu le monde dehors, et pour l’instant, dans la partie, c’était ce camp qui avait le pion le plus puissant.

Valentine ne répondrait pas à certaines questions. Pour plusieurs raisons. Elle n’avait pas les réponses au trois quarts de celle ci, elle n’en avait pas envie, et pour la simple et bonne raison qu’elle n’était pas non plus là pour lui donner les clefs d’une vengeance peut être bien méritée, mais qui selon elle n’allait pas vraiment dans le sens de sa survie personnelle. Il faut comprendre l’horticultrice, quand elle n’y voyait pas de logique, elle n’y perdrait pas son temps. Pour autant, et malgré le manque de remerciement, ce que Valentine trouva impoli d’ailleurs, Roza ne perdit que très peu de temps avant d’entamer ce que Valentine venait de lui apporter. Il ne fallait pas y voir de la pitié, ou un service rendu. C’était peut être même retarder l’inévitable … C’était accorder plus de temps à celui qui passerait derrière pour la tourmenter. Peut être cela aurait été plus judicieux de ne pas lui accorder un estomac plein. Ou peut être même était-ce un peu cruel. Donner l’espoir d’une boisson chaude et d’un plat cultivé dans la terre qui l’entourait, tout ça pour refermer la porte derrière, sans se retourner. Sur le visage de Valentine, une mine dubitative. L’avenir lui dirait si elle avait fait le bon choix.

« Mon attitude ?  » fit-elle en haussant les épaules. Si elle ne pouvait qu’espérer … c’est qu’elle devait être assez loin de rameuter tout le comté pour hurler à la vengeance sur le haut d’un colline le glaive à la main. Peut être n’était-elle qu’une menace que de part sa volonté. Une menace en théorie, plus qu’en pratique. De ce qu’elle lui disait, Roza était seule, parmi les oubliés. Valentine ne savait pas très bien ce que cela voulait dire mais il lui semblait clair que Roza ne traînait pas derrière elle une armée, et qu’elle était le cheval de Troie de celle ci. Valentine hoche la tête. Puis lui sourit doucement. « Je ne ferme pas les yeux sur … l’expansion colonisatrice et expéditive de mes dirigeants. Et je ne me cherche pas d’excuse, ni même justifierait quoique ce soit. Je suis là, je te regarde dans les yeux. Je n’ai pas peur d’ouvrir la porte pour voir ce qui se cache dans la cabane au fond du jardin. Je n’ai pas les réponses à tes questions. Et même si c’était le cas … je ne suis pas certaine que je te les aurait données. Franchement. » répondit-elle en d’adossant à la porte de la cabane. « Je fais partie des civils. Je fais pousser ce que tu manges, et je remplis du mieux que je peux les estomacs des gens. Un estomac plein est un esprit apaisé. Ce n’est pas la loi de la jungle ici. C’est autre chose. » Et ce n’était pas une démocratie. Pas vraiment non. « Et toi, fermes tu les yeux sur ‘l« oublié » qui comme tu l’as dis, ne pense qu’à son ventre ? La noblesse de l’affamé n’existe pas.  » Elle penche la tête sur le côté, en continuant de fixer Roza. « Vous êtes vous faite enfermée par choix ? Comme ces prisonniers qui plutôt que de subir la galère et le froid, accepte les barreaux pour un repas chaud et un abri ? »
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Re: I am no predator.

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