C’est maintenant. J’bascule derrière un des tonneaux pour m’planquer derrière, pendant qu’Richard fait finalement ce qu’il crève d’envie de faire. On est un peu à poil dans l’histoire, mais ça changera rien au final. J’ai la haine qui coule dans l’fond, ça commence à devenir corrosif. Va savoir si Raina est en sécurité, j’avise juste que Julian a les crocs tout pareil, que ça va forcément saigner.

Mon regard se pose sur la flèche toujours flanquée dans mon bras, je prends une profonde inspiration en y songeant. Va falloir faire ça comme avec un pansement. Un coup sec, et on en parle plus. Pourtant, quand ma main se fout autour de celle-ci, j’crois bien qu’j’suis à deux doigts de regretter d’y penser. Et voilà, j’y vais. shlack ! c’est violent, et j’suis à deux doigts de chialer :

Aaaaaah ! Ta mère la puuuute !

Roza serait fière d’moi, j’suis sûre. C’est pour ça que j’me relève, que j’titube avant d’me jeter moi aussi dans le tas. J’sais juste qu’une petite blonde à la gueule grande comme la mienne est en mauvaise posture, et j’me bondis sur celui qui vient d’la poignarder. La flèche que je tiens toujours fermement s’plante d’abord dans ses côtes, une fois, deux fois, trois fois, et j’arrête de compter quand il tombe après en essayant d’reboucher les trous avec ses doigts.

Debout ! J’me penche près de la blonde, tente de la remettre sur ses jambes. Mais un coup d’œil vers sa blessure m’indique que c’est pas beau à voir là, qu’ça va pas être si simple. Chier ! Qu’est-ce que tu fous !

J’vais pas l’abandonner là. Faut la mettre à l’abri. Alors j’la saisis par le bras, et la traine à couvert, l'temps que le hangar s'dégage.

Spoiler:

Une détonation l’obligea à reprendre place derrière sa protection de fortune. Le cœur battant toujours si fort dans sa cage thoracique, elle prit une profonde inspiration. Seconde détonation, qu’est-ce qu’il se passait ? En jetant un coup d’œil par-dessus sa barricade, elle comprit que les hommes battaient en retraite, qu’ils se retrouvaient dépasser par l’effort commun. Sans doute aurait-elle dut voir ça comme une victoire…

Mais Roxanne était morte à cause d’eux. C’était injuste, douloureux, inadmissible. Cette fuite ne pouvait pas être la conclusion de tout ça. Ça ne pouvait pas être une fin acceptable. Se redressant brutalement, la blonde leva son arme en relâcha son souffle. Là, alors que Two était sur le point de franchir l’une des fenêtres et s’en aller pour de bon, elle détendit ses épaules et appuya sur la détente.

Le geste fut terriblement simple, et presque comme un instinct. La balle fusa, et se figea dans l’arrière du crâne de la femme qui les avait maltraités, et qui avait ordonné l’exécution de Roxanne. L’os éclata sous le choc, et le corps s’effondra sans aucun soubresaut. Elle n’aurait même pas ces quelques secondes pour réaliser que sa vie ne valait rien. Qu’elle n’avait jamais rien valu, de surcroit.

Emerson baissa son arme. Ni soulagée, ni satisfaite. Ça ne ramènerait pas Roxanne, ou ceux tombés pour rien.

Mais au moins, Two ne ferait plus jamais de mal à qui que ce soit.

Spoiler:

Elle plaque ses fesses à terre et colle son dos contre un bidon quand une nouvelle flèche siffle au dessus de son masque. Elle est piégée, ils sont partout. Son cœur bat sauvagement dans sa poitrine et elle craint l'espace d'une seconde qu'il ne transperce sa cage thoracique. Elle retrouve difficilement son calme et doit user de plusieurs longues inspirations pour se faire. S'allongeant au sol, sa tête de porc à quelques centimètres du sol se tourne vers la scène, Idriss et les autres font du bon boulot et les nombreux bruits de pas agités non loin d'elle l'alarment. L'ennemi bat en retraite alors qu'une dernière détonation fuse ! Dans un lourd soupir, la quadragénaire roule contre le sol et reste plusieurs secondes allongée sur le dos, le temps que la pression retombe et qu'elle puisse retrouver son souffle ainsi que l'ensemble de ses esprits, ou tout du moins, une partie.

Elle se redresse en s'aidant d'un baril et retire enfin l'étouffant masque. La moitié de son visage est coloré de rouge, précieux liquide vital qui coule encore pour terminer sa course dans son cou. La paupière toujours close, elle avise d'un œil les survivants et s'arrête sur la silhouette de Clarke. La seconde suivante, elle lâche la machette bas de gamme qui rejoint le sol dans un fracas métallique. Elle n'a pas encore le recul nécessaire pour réfléchir à la suite, les émotions sont trop fortes, même pour quelqu'un d'aussi pragmatique qu'elle. Il faut avant tout qu'elle s'assure qu'Elle n'est rien. Pour se faire, c'est sans un mot que la forgeronne aux jambes tremblantes accélère le pas pour traverser l’entrepôt afin de la rejoindre au plus vite.

Spoiler:

Tombé à genoux face à son bourreau, le grec crût vivre ses derniers instants : tandis que le Scarecrow brandissait à nouveau sa flèche, dont la pointe, pourpre, était couverte de sang, un bruit sourd retentit pourtant : Bang !  Une balle, vive et précise, se rua brusquement dans le crâne de l’individu et fit littéralement exploser sa cervelle : avec un bruit d’éclaboussure, une vaste gerbe rutilante fut projetée sur Valérian et le couvrit entièrement de sang et de morceaux gluants.

« Nom de Dieu… » Parfaitement écoeuré, Valérian se passait prudemment une main sur les yeux, en proie à une nausée grandissante, lorsque débarqua dans un nuage de poussière Julian, complètement échevelé. À la vue du CZ, Valérian comprit aussitôt l’origine de ce projectile fortuné : « Très joli tir… » Commenta t-il, les traits tordus d’une grimace, tandis que le garçon l’aidait précipitamment à se lever pour se mettre à couvert. Une frénésie s’était en effet emparée du hangar où le groupe de réfugiés, embrasé d’une fureur nouvelle, retournait enfin sa veste pour arroser l’ennemi d’une volée de plomb.

Haletant, Julian le déposa à l’abri derrière d’imposantes caisses en bois, avant de s’inquiéter du sang qui coulait le long de son flanc : « Ah oui, il me semblait bien que ça piquait un peu… » s’amusa faiblement Valérian, avec l’ombre d’un sourire espiègle. Outch ! Oui, ça piquait même drôlement ! Rapidement, le jeune homme lui fourra son écharpe contre le flanc, puis se fut au tour de Jake d’apparaitre dans le champ de vision de Valérian pour l’entraîner auprès de Lily.

« Lily ? » S’inquiéta aussitôt Valérian, en posant une main sur l’épaule de la jeune fille. Le grec fut alors rassurée de la découvrir consciente, quoique très pâle. Du coin de l’oeil, il aperçut soudain Salem et Yulia qui se réfugiaient en leur compagnie, chacune en sale état : « Soyez les bienvenues parmi nous. » ironisa alors Valérian, en esquissant un sourire peu convainquant.

La fusillade parut soudain s’intensifier et le grondement d’un fusil à pompe fit sursauter les murs du hangar à plusieurs reprises. Lorsque le grec se risqua enfin à jeter un coup d’oeil au coin de la table, ce fut pour contempler la balle que colla froidement Emerson dans le crâne de Two. Bien, une bonne chose de faite. Satisfait de constater la déroute des Scarecrows, Valérian tenta péniblement de se redresser et laissa ses yeux parcourir le hangar en quête de Jake et Julian, inquiet pour les deux têtes brûlées.

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Putain c'était hallucinant tout ça, même pour Jake, ça lui trouait le cul. Il regarda alors les autres prendre part à la bataille, Yulia en train de foncer comme un bélier, gueulant comme pas possible. Ouais ok ça pouvait être sexy mais là c'était con.. Elle pouvait se faire démonter par des flèches... Mais Jake détourna rapidement son regard de la russe avant de chercher Julian du regard. Il était où cette tête de pioche !? Le brun tenait toujours Lucette, sa planche à roulette dans la main, prêt à dérouiller un autre débile si besoin est, il observe la scène avant de voir les types masqué battre en retraite. Connards ! Ca se la joue vénère et au final quand on se rebelle ça part la queue entre les jambes.

Essoufflé et trouvant enfin Julian, cool il va bien. Soupirant de soulagement il entend les derniers tirs et court de nouveau se foutre à l'abris. Une fois près de Valerian, Lily et d'autres, il pose un regard sur sa planche et grimace. "...Chier..." Lucette n'est plus, sa divine planche vient de bien morfler, face au crane de l'abrutis. Ca fait mal... C'était son principal mode de déplacement, parfois même il s'en servait pour poser des trucs dessus et revenait en tirant la planche comme un petit diable version système D. Ses doigts maculés de sang tout autant que son visage, passent sur la planche. Puis il regarde Valérian et grimace. "Pt'ain vieux ! C'est moche ! Attend.." Le brun retire sa veste en cuir et vient retirer son t-shirt pour le donner au grec pour qu'il puisse presser le tissu sur sa blessure, il pose aussi son regard sur Lily, Raina, même blessée semble s'occuper d'elle. Le brun renfile sa veste et se lève en faisant gaffe et retourne vers son coin ressemblant à une scène de bataille pour espérer y trouver de quoi soigner un peu les blessés.

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Au moins la fille se tenait réveillée à côté d’elle. C’était un bon point. Les choses allèrent très vite, mais Raina ne s’amusait pas à essayer de suivre. Adossée contre des cartons, elle gardait l’œil attentif aux mouvements autour d’elle. Entre les cris, les coups de feu, et la faible défense que lui offrait cette table, elle sentait peu à peu l’adrénaline la quitter, et la douleur grimper en flèche. Le foie était touché, s’il avait de bonne capacité de régénération, Raina avait besoin de soin rapidement.

Derniers tirs, derniers cris. Et bientôt tout s’arrêta. Le cœur de Raina s’emballait pourtant, et elle se battait pour chasser ces étoiles qui dansaient devant ses yeux. « Yulia ! » Appela-t-elle, un peu faiblement. Esprit embué, elle ne l’avait pas vu revenir, avec Salem. Elle avait besoin d’aide, et il valait mieux pour elle qu’elle ne bouge plus. Elle regarde sa plaie, la flèche bien calée évitait une hémorragie plus sévère, mais ce n’était quand même pas bon du tout. Plus le temps avançait, plus elle faiblissait. « Yulia… » Parce que maintenant c’était la peur qui venait tordre son ventre. Elle ne tenait pas à mourir ici. A mourir tout court. Elle voulait vivre. Et pour lutter, elle fit un truc complètement débile ; elle chercha à se relever en s’appuyant sur la table qui leur avait servi de bouclier. Sauf qu’elle ne fit que repousser la table dans un grand grincement, sans réussir à se relever, elle ne fit que choir douloureusement, lui arrachant un gémissement de douleur. « J’veux pas… Mourir comme ça. » C’était trop con, trop bête. C’était hors de question.

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