La russe me regarde d’un drôle d’air avant de comprendre ce que je lui veux. Et avant d’avoir pu dire un mot, elle me fait comprendre qu’elle n’a pas besoin d’aide. Pas tout de suite. Elle viendra me voir après ? Sérieux ? Genre c’est madame qui décide, nan mais elle se fout de moi ? « Hé ! Va bien falloir qu’on s’occupe de ton bras ! Oh ! Tu m’écoutes ?! » Nan… Elle s’en fout complètement de moi. « Ok ! Bah viens pas pleurer quand ça sera infecté ! » Je grogne un coup, avant de me reprendre. Ce n’est pas le moment de s’énerver. Tant pis pour elle.

Prenant soin de me relaver les mains, je me dirige difficilement vers Richard. L’homme est occupé à traîner les morts jusqu’à l’extérieur. Le voyant serrer les dents, je lui demande si je peux m'occuper de sa blessure. « Hé ! J’vais te soigner ça ! Ça prendra 2 minutes. » Et après, ça ira certainement mieux...

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Des mains se posèrent sur elle pour la maintenir en place, elle se débattit faiblement, jusqu’à ce qu’elle reconnaisse Yulia et obtempère. C’était tout ce qu’elle voulait la solitaire, un visage qu’elle connaissait. Un visage ami. Elle baissa les yeux sur cette flèche dans son ventre, mais elle détourna vite le regard. La regarder rendait la blessure plus réelle encore, et la douleur plus virulente. « J’suis O… O neg. » Souffla-t-elle.

La femme-médecin qui officiait ici s’approcha d’elle, et ce n’est que parce qu’elle capta le regard de Yulia qu’elle se laissa faire, en grognant quand même. Ça allait faire un putain de mal de chien. Le cœur de l’amazone frémit alors que la blonde s’apprêtait à compter. Elle savait bien que… « BORDEL » Elle jure, étouffe la plainte dans un râle de douleur. Elle n’a pas la possibilité de beaucoup bouger, le gosse et le doc comprimant les plaies pour stopper l’hémorragie. Elle tourna péniblement la tête, à bout de force elle devait l’avouer. « Merci. » Aux deux, pour être en train lui sauver la vie. « Hé… » Elle s’adressait là à Julian. « Dis-moi que parmi ceux que t’as buté… y’en a un pour moi. » Souffla-t-elle. Mais elle n’entendit pas la réponse parce que, étourdie par la douleur, elle finit par tomber dans les pommes.

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Milow redescendu, Connor poussa un soupir de soulagement. Poignard toujours en main, le serrant si fort qu’il eut l’impression de devoir en garder la forme jusqu’à la fin de ses jours, il eut toutes les peines du monde à le relâcher. Comme si ses phalanges étaient désormais soudées. Au merci du garçon, il ne sut trop comment réagir, les pensées juste embrouillées. Il fit un signe de la main à l’homme venu voir pour les égratignures – lui n’avait rien eu, par chance.

Ok, ok… Souffla-t-il. Va récupérer ma batte et les affaires s’te plait, fit-il à Milow. Juste nos affaires, l’avertit-il.

L’adolescent était toujours prompt à se montrer très égoïste, mais s’il donnait l’impression que c’était pour s’en aller au plus vite, sans doute serait-il plus motivé.

J’vais virer tout ça, et on s’barre dès que ça se tasse. Affirma-t-il.

On lui faisait justement signe pour ça. Connor acquiesça du chef à la demande de Richard, s’approchant d’un premier cadavre masqué. Il tourna la tête de celui-ci de sa chaussure, avant d’enfoncer froidement sa lame dans son crâne. Après ça, il se saisit des jambes du corps pour suivre Richard dehors. Ça prendrait un peu de temps, mais à plusieurs, ça irait.

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Bécasse, Foster fixa un moment la fameuse bécasse et la força, sans grand mal vu son état, à se coller à terre. Pourtant quand il vit débarquer Doctor Quinn, qu'il l'entendit lui parler, qu'il vit même le grand gars costaud se radiner près de sa copine en parlant de la flèche, il eut envie de pousser la blonde et d'aller voir pour... Pour faire quoi, t'faire faire sauter les pré-molaires par m'sieurs musclé ? Ouais nan, puis de toute il voulait aider ce gars, pas faire mal à Lily ou... God, la dame elle te parle Dumbass. Ouais, ouais, Raina donc, fallait faire... Tout un tas de machins qu'il avait jamais fait de sa vie. Okay, autant se calmer, passer en pilotage auto pour pas blesser la métisse plus qu'elle était déjà amochée. Un coup d'eau et de gel sur les mains et il revenait auprès d'elles.

Doucement, en serrant les dents lui même, l'étudiant plaça la métisse comme le lui demandait le doc. A trois, d'acc, à trois donc. Il compta mentalement en même temps qu'elle le fit oralement mais ouvrit grand les yeux, surpris, quand elle vira le projectile sans avoir terminé le décompte. Ça saignait bordel, ça saignait à mort et là il avait juste envie de lui gueuler qu'elle avait pas dit « deux, trois ». Peu importait, la brune avait mal, s'il faisait rien elle allait retapisser le sol du hangar d'un rouge écarlate et finirait raide par la même occaz'. Foster agrippa ce qu'il fallait pour presser, pinçant les lèvres, concentré, les yeux clos une seconde parce qu'il réalisait pas vraiment là, il réalisait pas que c'était comme les émissions sur les deux guerres mondiales : A l'arrache, avec les moyens du bord et vraiment super, super gore. La voix de Yulia le sortit néanmoins des sales images qui lui venaient en tête.

- La flèche est virée faut.... elle saigne un max mais, 'fin j'sais pas trop Yu. J'fais … au mieux. Au mieux ouais, il espérait que le mieux ce serait que cette fille survive. Et cette même fille les remerciait, lui posant une question qui le fit sourire de coin. Deux même s'tu veux, trois crânes ont volé, t'peux continuer à parler s'tu veux, faut pas qu'tu t'endormes, okay ? T'vas avoir une cicatrice so badass. Il plaisantait, mais ouais, fallait qu'elle s'en sorte.

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Lorsque Raina tourna de l’œil, le premier réflexe d’Emy fut de prendre rapidement son pouls à son cou. Concentrée, elle hocha la tête fermement pour confirmer à Julian qu’elle était vivante. Et que vu ce qu’elle allait faire maintenant, mieux valait qu’elle soit évanouie.

Ramène moi ce qu’a mis Salem là-bas : fils, aiguilles, bétadine et compresses, fit-elle à Julian, en rattrapant déjà ce que Julian maintenait dans le dos de Raina. Elle pressa, comme si elle prenait la taille de la métisse dans un étau, avec plus de force que le garçon en aurait mis.

Lorsqu’il revint avec ce qu’il fallait, elle lui fit un signe de la tête :

Désinfecte l’aiguille et le fil à l’aide de la bétadine, et va te passer de l’eau sur le visage, je m’en sortirais sans toi, parce qu’il avait pâli. Il resta figé, et elle le dégagea vivement : Ta copine est en train de vomir, amène-lui du sucre au lieu de me regarder bêtement, l’encouragea-t-elle. Je la gère en priorité, expliqua-t-elle à Jake et à Salem encore consciente. Dès qu’elle est stable, vous êtes les suivants. Aucun mouvement brusque, restez tranquille, ne faites aucun effort. Les pansements sont bien serrés ? Demanda-t-elle aux deux, puisque Lily était occupée ailleurs visiblement.

Elle eut tôt fait de récupérer l’aiguille et le fil préparés par Julian. Se lavant les mains une énième fois, elle s’attela à tout ça. Concentrée, elle était au moins contente de voir que ça ne saignait plus. Le foie avait sûrement été choqué, perforé, mais sa chance était qu’il pouvait se régénérer tout seul. Si elle restait tranquille, elle s’en tirerait à bon compte. En espérant qu’elle ait un endroit où se poser durant le prochain mois.

Sa compresse retirée en douceur, elle s’attela à refermer les plaies. Avec application, précaution, aussi vite que possible pour ne pas aggraver les cas qui l'attendait encore. Et quand ce fut fait, la blonde invita la russe à rejoindre la métisse, et de l'avertir si son pansement tout frais rougissait. La quittant, elle passa au suivant. Jake avait perdu des couleurs, et ses mots au passage. Un moindre mal.

Qu’est-ce qu’on a ici ? L’homme était toujours conscient : Comment c’est arrivé ? Demanda-t-elle à Valérian.

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Adossé contre un mur, la main crispée contre l’écharpe que lui avait confié Julian, Valérian maudissait silencieusement la tournure des événements et son étonnante propension à se fourrer dans le pétrin. Pourquoi fallait-il qu’en dépit de sa meilleure volonté, il se retrouve toujours mal en point ? Soudain, Jake apparut à nouveau dans son champ de vision et s’exclama bruyamment à la vue de sa plaie : « Je ne suis pas vieux » fut tout ce que Valérian trouva à rétorquer au jeune homme, avec un grognement mécontent. Il accepta cependant de bonne grâce le t-shirt que lui tendait Jake et le colla à la place de l’écharpe, d’ores et déjà imbibée de sang.

D’un air distrait, il observa alors Raina tandis que celle-ci s’agitait et appelait son amie, visiblement paniquée, avant de tomber à la renverse en entraînant une table dans sa chute. Un peu plus loin, Lily et Julian échangeaient à voix basse des mots doux, tandis que Salem, sa voisine d’infortune, s’aspergeait allègrement de Bétadine : « Dis, Salem, envoies-moi cette bouteille quand tu auras terminé. » lui fit-il d’une voix plus faible qu’il ne l’escomptait. Bon sang, il y avait vraiment quelque chose qui clochait chez lui ! Déjà, une fleur pourpre se déployait sur le t-shirt de Jake et étendait à une vitesse inquiétante ses pétales. Lorsque la petite blonde lui tendit la bouteille, Valérian s’empressa de nettoyer sa plaie à l’aide du produit, incertain cependant de son utilité à la vue de sa blessure. Jake avait raison : elle était franchement moche !

Après avoir tendu la bouteille à quelqu’un d’autre et placé le t-shirt contre sa plaie, Valérian s’abandonna peu à peu à une étrange torpeur et se surprit même à fermer les yeux. Il avait de fait une subite et terrible envie de s’abandonner aux bras de Morphée et ne voyait désormais plus l’intérêt de lutter contre l’engourdissement qui envahissait peu à peu ses membres. Une petite sieste lui ferait le plus grand bien, Valérian en était convaincu !

« Tu clamses, je te détruis la gueule. »
« Hein, quoi ? »

Avec un sursaut, Valérian revint brusquement à lui tandis que son jeune partenaire, avec un sourire malicieux, s’affaira à le remettre sur pieds : Merci, gamin, voulut alors lui souffler le grec, cependant que les mots, trop faibles, ne parvenaient pas à franchir ses lèvres. La pâleur de Jake, lorsqu’il découvrit sa blessure, n’augurait rien de bon. Ce fut finalement Emerson qui vint s’enquérir de celle-ci.

« J’ai été poignardé par une espèce d’armoire à glace, juste ici. » lui répondit-il en indiquant l’évidence même, agacé par la faiblesse manifeste de sa voix : « Ça… Picote de plus en plus et la plaie est franchement laide. La pâleur de mon compagnon peut en témoigner ! »

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