Spoiler:

Spoiler:

J’suis là, hein, J’dis ça à Raina sans savoir si elle m’entend et j’me pose douloureusement à côté d’elle.

J’suis crevée, vraiment. Et mon bras m’fait un mal de chien. J’regarde maladroitement à travers mon bandage de fortune qui s’pète déjà la gueule. J’ai perdu pas mal de sang sans doute aussi, et quand j’me défais en partie de ma veste, c’pour comprendre qu’elle est juste bonne à jeter. Vaut mieux que j’m’en débarrasse.

Sauf que finalement, une voix trouve un écho dans le hangar, et j’relève le nez. Clarke parle, et elle dit ce que je pense au fond. On s’est fait avoir comme des putes, parce qu’on a pas su s’entendre sur le minimum. Un rire m’échappe, sans aucune joie :

T’en fais pas qu’j’aurais aucune pitié pour eux non plus. Dès que Raina s’ra déplaçable, j’me ferais une joie de leur faire comprendre ça. Je hausse les épaules, et une grimace m’échappe à cause du mouvement : T’as raison, mais tu proposes quoi ?

C’est une vraie question, moi j’ai aucune idée de ce que ça peut donner. J’sais ce que j’veux faire. J’sais les envies qu’m’a donné le No Man’s Land. Mais rien d’plus.

Si on a fonctionné ensemble aujourd’hui, c’est juste du miracle, on l’sait tous. Parce qu’on s’connait pas, on sait pas c’qu’on veut, on fonctionne dans notre coin juste sous le même toit depuis des plombes. La seule chose qu’on sait d’nous, c’est notre indépendance : Alors on fait quoi ? On s’annonce ? On s’présente ? On fait un discours pour savoir qui s’ra le plus à même d’gérer le No Man’s Land ? C’est des suggestions en l’air. J’veux pas perdre c’t’endroit. Personne le veut. On sait c’qu’on y gagne en venant ici, c’est pour ça qu’on en a besoin.

C’est tout c’qu’il y a à savoir pour moi.

Spoiler:

Un maigre sourire étira les lèvres de Valérian à la remarque de Jake : « En effet. J’imagine qu’il faudra désormais réfréner mes élans de bravoure, ils ne me réussissent pas du tout ! » Il ajouta d’un air sérieux : « À moins, bien sûr, que tu me dégotes une super-combinaison en alliage de titane et un masque. Pas de collants, en revanche. »  

Emerson envoya alors Jake récupérer du matériel et se chargea à sa place de maintenir une certaine pression sur la plaie du grec. Elle jeta alors un regard vif à celle-ci et s’excusa aussitôt, pour une raison qui échappait à Valérian : « Qu’est ce que vous voulez di… » balbutia t-il alors, réellement inquiet, avant de réfréner un cri de douleur au moment où la femme plongeait ses doigts dans sa plaie béante. Malgré lui, un florilège de jurons grecs jaillirent de ses lèvres et résonnèrent aux quatre coins du hangar. Jake aurait été si fier de lui.

En proie à une douleur lancinante, Valérian sentit vaguement Emerson écraser son flanc à l’aide de son genou et se cramponna plus que jamais à la réalité en serrant les poings. Au coeur de cette insupportable confusion, il entendit soudain la chirurgienne lui adresser des paroles rassurantes : « Vous le pensez sincèrement ? grogna t-il. Ou bien est-ce une manière délicate de m’avouer que je suis fichu ? » Parce que lui n’aurait pas parié un sou sur sa survie.

Haletant, Valérian jeta un coup d’oeil autour de lui, dans l’espoir d’apercevoir Jake accourir avec le matériel de soins. Son attention se reporta vite sur Emerson, lorsque celle-ci engagea à nouveau la conversation : « Pour être parfaitement honnête avec vous (il inspira profondément) j’espérais lever le camp le plus rapidement possible. Cet endroit me donne le cafard. Et son air nuit très clairement à ma santé. » fit-il avec l’ombre d’un sourire. « Toujours est-il que je vous remercie pour votre aide, Emerson, et… » Il hésita un instant : « Je suis sincèrement navré pour votre perte. »    

Il détourna les yeux un instant, puis aborda la question suivante après avoir réprimé une nouvelle grimace : « J’ai intégré le groupe de ces petits jeunes il y a… Une semaine, à peu près. Nous devions rejoindre l’un des leurs dans une maison, pas très loin d’ici... J’imagine qu’au vu de la situation, l’un d’entre eux devra me porter jusque là bas. »

Il lui adressa un coup d’oeil pétillant : « Simple curiosité... Quelle était exactement votre profession auparavant ? »

C’est à ce moment-là que revint Jake pour déposer le matériel : « Ne t’en fais pas, Jake. Je suis entre de bonnes mains. » lui glissa alors Valérian, d'un air qu'il voulait rassurant.

Spoiler:

Spoiler:

La serviette humide s'envole et change de main, la forgeronne l'avait vu venir et la remercia tout bas avant de commencer le défilé des grimaces. Sans râle de sa part, la douleur reste par chance supportable, la brune s'y prend bien et elle préfère tendre l'oreille plutôt que de se focaliser sur ses bobos. Les propos soufflés lui conviennent, Monroe est bonne en matière d'analyse, elle a le recul et la maturité nécessaire. "Même le plus stupide des survivants ne peut être..." Elle ne termine pas, Yulia interpelle Monroe et ces idées ne tombent pas dans l'oreille d'une sourde.

"Non, Yulia, ce n'est pas juste un miracle." Blessure nettoyée et bandelettes adhésive sur sa plaie, elle se redresse et monte le ton. "C'est simplement le reflet de notre humanité, qui retrouve son essence... Aujourd'hui." Elle développe pour être sûre d'être comprise : "Nous n'avons pas fuis, nous nous sommes unis et nous avons partagés nos ressources dans un intérêt commun, notre survie.  Aujourd'hui, on a prouvé que Le No Man's Land n'était pas qu'un simple rassemblement de survivants. Ce lieu en plus de servir de toit et de passerelle de troc a prouvé qu'il était un empire soudé qui pouvait faire bloc face à l'envahisseur. "On connait tous l'existence de nombreuses communautés éparpillées ici et là, et pourtant, on ne les cherche pas. On reste là. Pourquoi ?" La vraie question, pour sa part, elle aime cette indépendance et cette liberté."Parce qu'ici, c'est notre maison et si on arrive à s'accorder, tous ensemble, personne ne nous ôtera notre liberté et la main qui s'y essayera sera tranchée." Déjà plus de deux ans qu'elle commerce ici et elle n'aurait jamais cru user autant de salive, de quoi s'en surprendre elle même.

Quant à l'intervention de Richard, elle colle avec sa façon de voir les choses, si les vagabonds revenaient ici, c'était indéniablement pour l'essence de ce lieu qu'il ne fallait pas bafouer mais conserver et améliorer avec un minimum de règles. "Je suis d'accord avec toi." Il y a juste un petit bémol. "Mais il faut au moins un conseil ou un groupe de "shérifs" en charge de la sécurité et du respect de l'ordre car si personne ne "tient" les rennes, ça va vite être le chaos. Chacun fera ce qu'il voudra comme il le voudra en s'imposant juge et bourreau... De même, il faudra bien expliquer ces règles de vie commune aux nouveaux et ça, ça ne s'impose pas sans têtes en charge de la sécurité." La chose était claire pour elle mais possiblement pas pour tout le monde, elle rajoute donc : "Il ne faut pas un chef qui donne des ordres, mais bien un groupe ou une personne qui fasse respecter l'ordre." La nuance est là.

Spoiler:

Tout était allé très vite. Ils étaient passés d’une position défensive contre un ennemi inconnu à canarder les ennemis d’un coup. Et ça avait été lourd en conséquences. Jimmy n’avait pas pu cacher son fusil, ou même son revolver, il ne lui restait plus que son couteau, chose peu utile à l’instant précis, entre deux sifflements de flèches. Mais à la vue de Yulia couteau au poing, foncer sans trop réfléchir dans le tas, il se sentit pousser des ailes. Il sortit son arme à son tour, et chargea un abrutis face à lui, histoire d’essayer de faire gagner du temps à sa russe préféré.
Mais il eut moins de chance. Son couteau se planta dans l’épaule de l’ennemi, mais il reçu un formidable coup de coude au visage, le faisant tomber à terre, aveuglé. Pas le temps de se relever, deux autres types débarquèrent pour le ruer de coups, toujours cloué au sol.

Mais les coups s’arrêtèrent, laissant place au bruit de bousculades et de pas de course. Les assaillants avaient aussi prit un sacré tarif, et s’étaient retirés. Mais ils gardaient l’avantage. Ils semblaient bien plus malin que le collectif désorganisé et sanguin à l’intérieur du hangar. Mais il n’y avait plus grand chose à faire.
Ils avaient laissé les sacs d’armes avant de partir, ce qui n’était pas plus mal. Ça faisait du bien de sentir le poids de son revolver à la ceinture, et le froid de son fusil dans le dos.
Il avait toujours la tête qui tournait un peu, son nez en sang. Il ne se voyait pas, mais il y avait fort à parier qu’il avait une sale gueule bleue.

En fouillant un peu, il tomba sur deux armes familières. Un fusil à pompe, et une masse.
Il les saisit, en même temps que son courage, pour les porter à celle qu’il avait voulu imiter, sans succès.
Elle discutait tactique, mais semblait bien plus calme qu’avant. Blessée aussi. Plus gravement au bras.
Il s’approcha doucement, la prit par son autre bras, et la tira un peu plus loin des autres.
Il n’allait pas lui laisser le temps de commencer.

- Écoute moi avant, t’as dû penser que j’étais mort, enfin moi c’est ce que je pensais. Je le suis pas, à priori toi non plus. Mais avant tout, soigne toi. Maintenant. Et repose toi.

Il lui tendit ses deux armes, sous ses yeux assez ébahis. Elle n’en revenait pas, c’était sûr. C’était une approche un peu direct pour le coeur de Jimmy, prêt à craquer.
Il se pencha vers elle, et lui déposa un baiser sur la joue. Et la fixa du regard.

Résumé: