Kaycee était restée près de la porte, le temps que Kendale, Emerson et les autres fassent entrer le blessé à l'intérieur. Les crocs du piège à loup s'étaient refermés sur son mollet ou sa cheville, si bien que sous son pantalon, la blessure ne serait pas très belle ! Elle les regarda passer, pinçant légèrement les lèvres, sentant que le moment était mal choisi pour demander à ce type des comptes pour le soigner ! Au passage, elle vit Richard éventré le cadavre d'Eddy, ainsi que Julian et Milow passer pour rejoindre le toit.

Un peu plus loin, Roxanne s'était approchée de Kara et Clarke que les filles connaissaient maintenant un peu. Elles faisaient partie de ces quelques adultes qu'elles avaient appris à respecter de par leur expérience entre ces murs.

- On a des armes aussi, avait-elle simplement déclaré, en mentionnant les 9mm et autres armes de poing avec lesquelles la faction se déplaçait. Ils ne les sortaient jamais dans l'entrepôt, mais les avaient toujours sous la main. En cas de pépin et pour assurer leurs arrières sur le trajet jusqu'ici aussi !

Kaycee les rejoignit peu de temps après, alors que Raina et Salem étaient parties à leur tour vers le toit, pour suivre un peu l'évolution de la situation, et notamment suivre Richard qui était rentré un talkie-walkie à la main. Ah voilà, ils allaient enfin savoir ce que ces autres tarés leur voulaient !!! Ou pas... Car l'appareil resta parfaitement silencieux. Ses yeux clairs repartirent inspecter les visages des survivants autour d'elle. Elle restait persuadée que l'un d'entre eux devaient toujours bien se marrer à les voir ainsi s'interroger.

- On peut s'enfermer, mais combien de temps ? Il s'en faudra de pas beaucoup pour qu'on soit à cours, ne serait-ce que d'eau, non ? L'endroit ne disposait pas d'une citerne... encore qu'il faudrait se méfier de la voir empoisonnée ! L'état de siège ne serait pas une solution ! Si ceux partis sur le toit ne voyaient rien, ça les menait à quoi de s'enfermer en restant là ? Peut-être que s'aventurer au dehors, pour avoir définitivement une idée plus concrète de la menace, était plus productif... Mais ils avaient pourtant raison : il était sûrement sage d'attendre toutefois un peu... Le « tic-tac » émis par le talkie – et que Kaycee n'avait pas entendu – laissait entendre que l'horloge tournait. Et que ceux qui se jouaient d'eux ne comptaient probablement pas s'armer de patience !

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Tandis qu’un attroupement considérable s’était constitué autour de Jake, Valérian se tenait quant-à lui en retrait, songeur. Son cutter en main, il parcourait silencieusement l’entrepôt des yeux afin d’en découvrir les failles et les ressources : le hall, décidément sinistre, était vaste et dépourvu de relief (à l’exception de quelques stands, dressés comme d’inespérées ressources au coeur de ce lieu fertile.) Une porte principale, quelque peu branlante, permettait en outre aux réfugiés d’accéder au No Man’s Land et d’en sortir. S’ils étaient pourvus d’un nombre avantageux, l’endroit ne leur serait cependant pas favorable : difficile d’envisager une défense correcte en ce lieu. Il suffirait aux ennemis de forcer la porte et de les cueillir les uns après les autres. À moins que cet unique accès, plutôt étroit, oblige leurs assaillants à pénétrer au compte goutte dans le bâtiment… Mmmh, oui, dans ce cas-là, une défense serait envisageable.

Valérian revint à lui au moment où Julian proposait de grimper sur le toit pour y surveiller les alentours. Quelque peu inquiet, le grec ne protesta cependant pas et couvrit le garçon d’un regard où pétillait une certaine fierté. Valérian s’apprêtait à lui souhaiter bonne chance, au moment où un homme décidait de leur fausser compagnie pour disparaitre dans les bosquets environnants : Clac ! Son cri déchirant résonna un long moment avant de s’éteindre, étouffé par de lourds sanglots. Parfaitement exaspéré par la situation, Valérian levait les yeux au ciel tandis que s’égosillait plus fort que jamais Jake. Quelle bande de bras cassés ! Déjà, des survivants accouraient pour prêter main forte à la victime, dont les lamentations suraiguës agaçaient au plus haut point le grec. Des exclamations surgirent : un piège à loup ? Vraiment ? Leur ennemi était donc bien mieux organisé qu’il ne l’avait supposé. Une fuite en solitaire n’était par conséquent plus envisageable : ils devaient se serrer les coudes pour sortir vivants de ce piège.

Avant de monter sur le toit de l’entrepôt, Julian lui demanda, visiblement hésitant, de veiller sur Lily. Une requête enrobée d’une telle sincérité que Valérian, initialement pris au dépourvu, se surpris à fermement hocher la tête : « Sois rassuré, je ne la quitte pas d’un pouce. » Afin d’illustrer sa détermination, Valérian dégaina aussitôt son Colt Anaconda. Il accompagna Lily dans l’entrepôt et demeura à ses côtés, tandis qu’elle rendait finalement le contenu de ses entrailles au pas de la porte. C’est à ce moment-là que revint Jake, tout aussi pâle que la jeune fille. Le pas titubant, il beugla à Lily de se couvrir « la gueule » avant de rejoindre d’autres réfugiés pour leur prêter main forte.    

Son arme en main, Valérian demeurait quant-à lui à proximité de la jeune fille, prêt à bondir à la première menace.

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C'était calme, peut-être trop, trop quand un gars venait de se faire mâchonner la tige par un piège à loup et qu'un autre y était passé avant – ou après qu'en savait-il – de se faire crucifier. Julian déglutit, attentif à ce que lui révélait sa visée. Rien, ou si... Y avait un truc qui gigotait contre la surface du bâtiment de face là. L'étudiant fit pivoter son arme, doucement, forcé de régler la molette sans imaginer sentir son palpitant se tordre quand le truc ciblé fut bien plus net.

- Holy mother of god. Lâcha-t-il en baissant l'arme. Les yeux ronds, Julian fixa la mise en scène, sourcils froncés, la langue passant mollement sur sa bouche ouverte. Quatre nerds pendus là contre la parois de l'entrepôt près du leur. God ... Raina ? L'interpella-t-il avant de redresser le sniper devant son œil droit pour tenter de voir si ceux qu'avaient fait ça étaient pas planqués dans le bâtiment. Rien, juste les tâches rougeâtres sur les frusques de ce qui étaient bien des nerds. Leurs carcasses, déjà mises à mal par le temps, nécrosées et décomposées, agitées par leurs râles et les aléas de la brise hivernale, au bout de leurs cordages : S …. O .. O. N. C'était net, pas besoin de revérifier, davantage que la métisse, à l'aide des jumelles, pouvait sûrement lire le même message sur la cage thoracique des charognards. Millow, préviens en bas, c't'un message, vaut mieux qu'personne sorte. J'sais pas c'que vous en pensez mais, ….. 'fin, c'pas là juste pour foutre la frousse.

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Tous les sens en alerte, Valérian se tenait à proximité de Lily, dont il tapotait distraitement le dos tandis qu’elle vomissait. N'importe qui aurait fait preuve de compassion en lui apportant un certain réconfort, mais Valérian demeurait pourtant taiseux. La tête froide, il s’efforçait effectivement de découvrir une solution à cette équation décidément compliquée.

Très vite, on porta le blessé à l’intérieur de l’entrepôt et Valérian avisa d’un air pincé sa plaie sanguinolente : une chance qu’il ait reporté à plus tard ses projets d’évasion ! Plus loin, une blonde aux allures de guerrière fournissait d’autres réfugiés en armes, et Valérian fut rassuré de découvrir la groupe aussi bien équipé. Enfin, des bruits de pas attirèrent son attention tandis que le grand brun, flanqué de sa petite famille, entrait dans le No Man’s Land avec un petit appareil en main : un talkie-walkie ?

Intrigué, Valérian se tourna vers Lily et lui fit d’une voix plus douce qu’il ne l’avait escompté : « Ne t’éloigne pas de moi. » avant de se diriger vers le petit groupe dont était entouré l’homme en question. Arrivé à sa hauteur, il avisa l’objet attaché à la ceinture du brun d’un regard inquisitif, avant de reporter son attention sur l’échange animé qui régissait le groupe. La guerrière blonde s’enquérait d’un plan d’action, tandis que sa partenaire s’activait dans le but de verrouiller l’entrée principale. Une adolescente aux cheveux blonds releva soudain le problèmes suscité par une telle entreprise, ce à quoi Valérian ne put qu’acquiescer doucement : « En effet. D’autant plus que ce groupe, quel qu’il soit, désire très clairement nous acculer dans cet entrepôt. En demeurant ici, nous jouons selon leurs règles et leurs servons par conséquent la victoire sur un plateau d’argent. »  

Il marqua un temps, afin d’écouter avec attention les propositions du brun quant-à envoyer chercher des véhicules. À sa demande, les dénommés Raf et Jim obtempérèrent immédiatement. Valérian attendit qu’il ait marqué une pause pour s’insérer à nouveau dans la conversation : « Il rôde effectivement d’étranges personnages dans les environs. » commenta t-il, une léger dégoût dans le fond de la voix : « Si je peux me permettre (simple formule de politesse) : Nous constituons un groupe armé, très capable de se défendre. Il faut donc prendre l’initiative et mettre à profit les capacités de chacun là-dehors. Certes, le risque est élevé, mais il l’est d’autant plus si nous demeurons dans ce piège qui, j’en suis certain, finira par se refermer sur nous tous. »  

Valérian se tourna vers la guerrière blonde : « J’ai observé l’étendue de ton stock : aurais-tu, par hasard, de quoi protéger des groupes à l’extérieur ? »

C’est à ce moment-là que retentirent les cris.

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