- Ah oui ?! Quoi d’autre est court, ta bite ? Rétorqua-t-elle.

C’était un peu facile mais c’était principalement pour évacuer sa frustration parce que… bah il avait pas que tort. Peut-être qu’elle s’était un peu emballée en lui prêtant de mauvaises intentions. Peut-être. Mais non seulement elle ne s’excuserait pas – ce n’était pas dans ses habitudes – mais en plus elle s’en foutait complètement. S’il lui en tenait rigueur, c’était qu’il était con, pas vrai ? La pigiste n’avait par ailleurs pas répondu à son interrogation sur son « mec actuel ». Pour le plaisir du suspens – et aussi parce qu’avec Lance, en ce moment, c’était compliqué. La trentenaire avait levé un majeur, agrémenté d’un sourire, lorsque son interlocuteur avait avoué chercher les répliques qui la foutaient en rogne (connard) mais se réinstalla finalement les pieds sur la table.

- F’savoir, t’veux parler cul ou pas ?! Visiblement oui et puisqu’elle avait une anecdote qui se prêtait à sa question stupide… elle continuerait à jouer, c’pas vraiment un secret inavouable ton histoire : j’avais d’viner qu’tu kiffais l’sexe violent. Dis-moi plutôt quelle pratique t’kiffais ? Qu’il n’ait pas peur de lui faire peur, elle n’était pas ingénue en matière de bondage, c’était justement le thème de sa propre expérience, et moi… y’a un moment d’ça, j’faisais un reportage d’investigation sur un club BDSM soupçonné dans une affaire d’disparition. L’genre club chic dans l’quel on entrait qu’si on était sur une liste et qu’on avait un mot d’passe… la totale, c’était quasi-surréaliste chaque fois qu’elle y pensait et pourtant, c’était bien son travail, j’m’étais infiltrée d’dans ‘vec mon mec d’l’époque, elle se garderait bien de préciser qu’il s’agissait de Nathan, et… j’te la fais courte – comme ta bite – on s’est r’trouvés à faire du côte-à-côtisme dans une room de la boîte avec deux aristos, doutant des connaissances de Lucas en matière érotique – il n’avait marqué qu’avec deux nanas après tout – Victoria précisa nonchalamment : l’côte-à-côtisme, c’quand tu baises côte-à-côte avec un autre couple mais qu’y’a pas d’échange.

Un peu les prémices de l’échangisme quoi. Bref, le fait est que ce n’était absolument pas prévu dans son enquête et qu’elle n’en a bien entendu pas fait mention dans l’article qui a suivi. On ne pourrait pas lui reprocher de ne pas avoir donné de sa personne pour son taf payé au lance-pierre.