16 Avril 2019

Ne jamais, ne plus jamais laissé le sujet de ses expériences ailleurs qu'en lieu sûr au laboratoire. Et pourtant elle le savait, la dernière fois c'était le fruit de plusieurs mois de travail qui était parti à la poubelle par Donovan. Savannah lui en avait voulu sur le moment, mais elle tenait bien trop à Evelyn pour se brouiller avec son mec. Alors elle avait fini par passer l'éponge dessus. Mais là c'était encore différent. La veille elle avait passé un temps certain à tout monter, elle avait demandé de l'aide à un type du camp pour lui ouvrir le plexiglas du vivarium. Elle avait fait fondre du sucre, elle en avait badigeonné le fond. Simple expérience, un peu morbide au delà de cette préparation. Elle avait récupéré un cervelet de rôdeur au labo, le maniant avec attention, l'avait déposé dans le vivarium, recouvert à nouveau avec un peu de caramel. Elle avait une idée en tête, elle voulait constater la décomposition de cet organe en plein air et soumis aux insectes, savoir si en appâtant ces petites choses avec des mets sucrés elles mangeraient, pondraient, savoir si en les dupant on parviendrait à extraire une nouvelle enzyme, un nouvel élément constituant le virus ou bien de quoi faire progresser les choses. Mais c'était aussi pour sa propre curiosité, elle avait aussi noté un changement chez certains insectes mangeurs de chair et Sav' avait besoin de réponse. Elle avait dû passé pour une dingue, mais tant pis.

Hors ce fut en début d'après-midi, en se rendant sur les lieux de son expérience, voir pour disposer un autre appât, là aussi ôté à un rôdeur n'en aillant plus l'utilité qu'elle vit ce groupe de jeunes penchés au dessus de son travail. Intrigués sûrement, mas les éclats de rire et de dégoût ne lui disaient rien de bon. Savannah pressa le pas, sa glacière toujours à la main. La métisse arriva à leur hauteur et constata l'objet du jeu, des mégots de clopes plantés dans le caramel, proche du cerveau. Agacée, la colère montante elle les dévisagea tout à chacun avant de choper le premier à sa portée. Le fils du pasteur. Bon dieu il avait fallut que ce gosse fasse une connerie et qu'elle le surprenne. "Ca va, vous vous amusez ? Détruire le travail de gens prêt à sauver votre peau, ça vous plaît ?" L'entomologiste était rarement en colère, néanmoins son ton emplis de condescendance trahissait aussi une pointe de colère et de rancune. Tenant l'ado par le bras elle le fixait longuement, les autres avaient rapidement taillé leur route. Après tout, les scientifiques étaient vu comme des savants-fous, des gens enfermés dans le Complexe à faire des expérience étrange et sûrement folle. Ils ne devaient être qu'un ramassis de tarés qu'on occupait en agitant des éprouvettes et des microscope devant eux pour avoir leur attention générale. Et ça n'était hélas pas le cas. Ils ne faisaient que travailler d'arrache pied pour être au point le sérum final.

Tirant le môme elle exigea alors d'aller voir le père Patterson afin d'en discuter. Savannah pouvait accepter bon nombre de chose mais pas quand il s'agissait de gâcher des recherches, de corrompre une avancée incertaine. Traversant le camp, tenant toujours le gamin par le bras la métisse se rendit en compagnie du Junior à leur demeure et frappa à la porte attendant une réponse.

William était rentré de l’église. Il en avait eu assez d’écouter les malheurs des autres. Pour aujourd’hui en tout cas.
Il été rentré chez lui, pour creuser un peu son jardin. Les beaux temps revenaient, et il pourrait passer pour un gentil pasteur à planter des fleurs. Et puis, ça tuait le temps. Il avait fait ça deux bonnes heures, pas peu fier du résultat. C’était plus vivant qu’avant. Et finalement, on s’y attache. Ça rendait bien.

Il était adossé à l’évier de la cuisine à boire un verre d’eau, lorsque la porte vibra sous les coups de quelqu’un, visiblement énervé. Il soupira, lassé. Il espérait sincèrement que ce n’était pas la femme du voisin encore en pleine hésitation spirituelle sur l’influence de Dieu dans sa vie. Et il était lassé de ses questions à longueur de temps. Mais elle n’était jamais venue frapper à sa porte.
Il posa son verre, et alla ouvrir au visiteur. Et il fut surpris.

Savannah, la scientifique du campement, tenait Junior par le bras, l’une excédée, l’autre qui semblait y être pour quelque chose.

- Bonjour Savannah. J’ai l’impression que je peux vous être utile.

Junior le regardais avec des yeux pleins de faute. Il avait fait une grosse bêtise, pour énerver la scientifique à ce point. Il avait 18 ans, mais parmi les gosses, il en était un.
Enfin, William ne pouvait pas spécialement lui en vouloir. Il n’avait jamais été l’exemple de l’adulte responsable.

- J’imagine que vous ne soulevez pas mon fils pour rien ? Que s’est-il passé ? Mais entrez, je vous en prie.

Il lui fit signe de rentrer à l’intérieur de la maison. Quitte à ce qu’il doive crier, ou s’énerver sur Junior, autant le faire à l’intérieur. Le fils du pasteur était un enfant prodige et extrêmement mature pour son âge. C’est évident. Et personne n’irait le contredire. Enfin Savannah peut-être, mais pas les autres.
Même s’il passait son temps à faire des mauvaises blagues avec ses nouveaux amis. Mais que faire de son temps ? C’était drôle de pousser les limites.

Mais William, en bon père responsable, était prêt à prendre un air sérieux, concerné et honteux d’avoir un fils aussi peu mature. Il croisa les bras, et fronça les sourcils, se donnant un air sévère, prêt à écouter le récit de Savannah.

C'était excessivement rare pour Savannah d'être à ce point agacée ou en colère, mais elle bossait difficilement chaque jour durant. Elle restait aux aguets de nouvelles avancées scientifiques et on venait de saccagée pour la seconde fois, ses recherches, certes celle-ci n'en était qu'à la première phase. Mais c'était tout de même du travail gâché en peu de temps. Patientant avec Junior devant la porte, cette dernière s'ouvrit sur un William surpris. La métisse lui adressa néanmoins un sourire. "Bonjour William. Fin observateur, vous pouvez m'aider en effet." Elle ne perdait pas son sourire de petite peste. Le ton était à la limite d'être hautain, mais cela pouvait se comprendre. Le gosse faisait grise mine. Elle savait Junior calme, mais elle trouvait parfois l'influence de certains mauvaise sur de bons éléments. William les invitait à rentrer, Sav' lâcha le bras de l'ado et entra à son tour, prenant soin de refermer derrière eux avant de regarder autour d'elle. La maison ressemblait à la sienne. Du moins en configuration. Suivant donc le pasteur dan le salon elle croisa les bras sur son buste.

"Je n'ai pas pour habitude de déranger qui que ce soit. Mais là je dois dire être assez contrariée. J'ai établi non loin du pôle scientifique un petit site de recherches plein air, protéger par du scotch déroulant jaune. Et je pensais sincèrement que les gens prendraient en compte cette installation pour ne pas s'approcher, hors ça n'a pas servit pour ton fils et son groupe d'amis. Je viens de perdre une expérience scientifique." Le ton était calme, la tressée relatait les faits et ponctua sa tirade avec un léger soupir avant de poser ses yeux sur le jeune homme puis son père."J'suis navrée pour Junior, c'ets le seul ue j'ai chopé, mais ça ne me regarde peut-être pas, fais attention à ses fréquentations." Savannah ne voulait pas se la jouer moralisatrice, mais elle s'occupait des enfants plus jeunes du camp, leur faisant école et surtout leur apprenant les sciences et vie de la nature. Elle leur apprenait à certains à écrire leur prénom, pour les plus jeunes, mais surtout elle faisait découvrir la splendeur de la nature. Pour la plupart l'école avait pris fin d'un coup d'un seul. La dure loi du monde actuel. Désormais, Savannah voulait se rendre encore plus utile et aider les plus jeunes à avancer dans la vie.

Faisant un pas vers William, et regardant Junior du coin de l'oeil elle repris. "Je veux pas être moralisatrice mais j'avais besoin de réponse et hélas je n'ai pas de cervelet à grande échelle pour ce type d'expérience. Et j'en avais besoin de ces résultats..." Elle lâcha un nouveau soupir et passa une main dans ses tresses, elle devait parvenir à e détendre un peu pour ne pas retourner travailler dans un état d'agacement.

Il n’abuserait pas, s’il disait que de la fumée sortait de la tête crispée de Savannah. Junior avait dû passer un sale quart d’heure, et William allait devoir se montrer à la hauteur, même s’il s’en fichait un peu. Faire des bêtises, ça forge le caractère.

Il écouta la scientifique lui expliquer toute l’aventure. Une expérience entière détruite ? C’était une idée incongrue de la détruire, mais ça avait dû être drôle. Mais trop facile d’accès pour un réel défi. Il fit mine d’être consterné par ses propos.

- T’as pas honte Junior ? Faire un truc comme ça aussi stupide ? Complètement gratuitement ? J’irai toucher un mot aux parents de tes camarades, je suis sûr qu’ils penseront comme moi ! Ne fais pas ces gros yeux. C’est moi qui devrait les faire. Tu me fais honte. File dans ta chambre, maintenant. Je viendrais discuter après avec toi. Je rêve.

Il regarda Junior monter les escaliers, regardant ses pieds trainants. William attendit un instant, pour entendre la porte de sa chambre claquer. Il se retourna vers son interlocutrice.

- Excusez-le. J’irai m’entretenir avec lui, ça n’arrivera plus. Navré qu’il vous ait causé du tort. Peut-être pouvez-vous l’envoyer chercher ce qui pourrait vous aider à refaire l’expérience ? De quoi aviez-vous besoin ? Enfin que cherchiez-vous à découvrir ?
Junior est un garçon intelligent, n’en doutez pas. Il pourrait vous aider à faire cette expérience, il apprendrait la valeur des choses j’imagine. Ce n'est pas parce que le monde va mal qu'il ne faut pas bien se conduire pour autant.

Il pourrait faire glisser Junior dans les expériences scientifiques, pour avoir un oeil dessus aussi. Non seulement, ça serait intéressant sûrement pour lui, mais aussi pour William. Enfin peut-être.
Avec son père dans l’industrie pharmaceutique, avant sa mort très probable, il renouait doucement avec le métier. Il se demandait même si Amelia ne le connaissait pas.

- J’en oublie même mes politesses, je m’excuse. Puis-je vous offrir un café ou un thé ? Si vous avez du temps bien entendu. Nous ne nous sommes jamais proprement rencontrés. Je regrette que ce soit dans ces conditions.

Il espérait calmer la scientifique face à lui, pour qu’elle pardonne Junior un moment, au moins qu’elle ne le prenne pas en grippe pour le reste du temps. On ne néglige pas un allié, potentiel. Un pasteur devait être ami avec tous le monde. Règle numéro un du représentant du Seigneur.

L'agacement était bien présent, elle avait passé du temps à choisir le bon cervelet, elle en voulait un frais, un appétissant, un sur lequel elle pourrait facilement récupérer des données et elle ne se voyait pas non plus récupérer ceux des dernières recherches, par respect pour les autres équipes. Savannah s'éloignait par moment du grand thème : vaccin parfait. Elle aimait connaître son ennemi lorsqu'elle en avait un, et elle en avait un depuis des années, et il lui faisait penser au virus du sida, petit mais costaud, le genre de virus qu'on tente de détruire mais qui résiste à tout sauf à la mort, à la véritable mort. C'était ça, le H1R1 était comme le sida.

Revenant de ses pensées, elle fixait l'homme rabrouer son fils. Au moins, il avait un peu d'autorité, même si c'état étrange de voir un pasteur sermonner son gamin de la sorte. Mais à dire vrai, elle ne supportait pas que l'on vienne détruire ses recherches. Savannah suivait du regard l'adolescent monter dans sa chambre, et elle s'en voulait un peu. C'était un gosse, ça arrivait à tout le monde de faire des erreurs, mais elle avait mis du temps pour obtenir ce cervelet. Et là encore c'était foutu. Ses recherches concernant l'harmonine des coccinelles avançaient lentement, alors il lui fallait autre chose. Elle avait ce besoin de nourrir sa curiosité, de ne pas décevoir autant Davis qu'Amelia. La métisse était une perfectionniste, et elle désirait obtenir le meilleur de ses expériences. Mais là elle pourrait recommencer, mais d'un côté ça lui donnait aussi des idées. Des idées étranges, mais parfois il fallait être un peu détraqué pour trouver des solutions.

William reportait son attention sur elle, la tatouée reposait ses yeux sur l'homme de foi et commença à se détendre un peu, son visage redevenant plus doux. Elle avait dit ce qu'elle pensait, avec ses manières un peu de peste prétentieuse, mais au fond, l'entomologue restait une femme sympa. Et en effet pour une première rencontre on devait la prendre pour une personne désagréable. Mais elle avait été réellement blessée de découvrir son espace scientifique extérieur saccagé. Elle écouta le père de famille et soupira faiblement, oui elle n'en doutait pas, il devait être un jeune homme intelligent, mais là elle avait leur sottise en travers de la gorge. A a proposition, elle fronça les sourcils. Prendre Junior avec elle dans le labo ? Non, il état un civil, n'avait pas à se mêler de ce qu'il se passait dans le complexe scientifique, même si la proposition pouvait être honorable, Savannah serait ferme là dessus. "C'est gentil, mais non, je préfère qu'il ait une discussion avec vous que de venir aider au labo par exemple. Je crains que cela ne soit pas sa place." En trentenaire polie, elle lui adressa un sourire de convenance. Mais elle resterait sur ses positions, c'était Davis qui décidait la plupart du temps de révéler ou non des éléments décisifs à la population du camp. Même si avec son accord avec Bergmann les choses risquaient de prendre un nouveau tournant.

Soupirant de nouveau, elle replaça sur son épaule la lanière de la glacière et arqua un sourcil. Un café, un thé ? Elle avait son thermos dans son autre sac, mais pourquoi pas au final. Le bras tiendrait encore une bonne heure, il était suffisamment bien au frais entouré de plaques plastique de glace. "Uhm... Un café s'il vous plaît. Je manque aussi à mon éducation, veuillez m'en excuser. Et je le regrette aussi que notre rencontre débute ainsi." Savannah lui adressa un sourire léger, avant de se détendre un peu plus et lui tendre sa main. "Reprenons depuis le début alors. Je suis Savannah Fersen, entomologue forensique. Enchantée !" Son sourire naturel ne la quittait pas, elle était sincère cette fois-ci. Et serrant fermement la main du pasteur elle finit par la relâcher. Son père lui avait appris qu'avoir une poigne ferme prouvait la force de caractère et la détermination d'une personne. Et on pouvait en apprendre beaucoup simplement en serrant une main. Et depuis petite, ces sages paroles n'avaient quitté la brune, et depuis petite, Savannah avait une poigne ferme.

Il sentait la chercheuse l’observer renvoyer Junior dans sa chambre. Même si ce qu’avait fait son fils lui était un peu égal, il se devait de réagir, surtout devant la « victime » de ses plaisanteries.
Elle refusa poliment son offre de main en plus au laboratoire. C’était un peu décevant, mais pas spécialement surprenant. Pas la peine d’avoir un gosse dans les pattes, quand on sait ce qu’on fait. tout expliquer devait être fatiguant à force. Tant pis. Il apprendrait les choses autrement. Il avait déjà June à peu près dans la poche, c’était plus qu’un bon début.

- Je comprends, n’ayez crainte, j’irai lui toucher un mot après. Il ne recommencera plus, je vous le promets !

Il avait intérêt à dire à Junior de calmer ses amis, ou au moins de les détourner du labo pour faire des bêtises. Il n’arriverait pas à jouer le bon samaritain et lui sauver les fesses tous les jours.

La scientifique laissa place à un sourire plus joyeux, acceptant l’offre de William pour un café. Il lui fit signe d’entrer, en lui serrant la main, lui rendant son sourire.
Elle avait de la poigne, il lui serra la main fermement à son tour. C’était rare de rencontrer des gens qui serrent la main avec une telle volonté. Un léger duel de regards commença, mais sans antipathie, ou volonté de vaincre. Deux poignes serrées.

- William Paterson, pasteur et père à mes heures perdues. Enchanté également !
Installez-vous, je vais mettre de l’eau à chauffer.

Il fit couler de l’eau dans la bouilloire électrique, et la brancha au mur. Il versa deux cuillères de café en poudre dans des tasses, et attendit un instant. C’était loin d’être un vrai bon café, mais si on fermait les yeux, on se croyait presque de retour à une vie normale. C’était assez plaisant. Mais quand on rouvrait les yeux, ce n’était pas incroyable. Loin de là.

- Je fais le malin, mais en quoi consiste l’entomologie forensique ? Je suis curieux.

Il avait une vague idée, mais il n’avait pas écouté en cours, et n’était pas allé bien loin dans les études. Alors un mot compliqué comme ça… Surtout scientifique. Il n’avait aucune idée du travail de son père non plus. Il y en avait des scientifiques dans ce camps. Si c’était une bonne chose, sûrement. Son boulot à elle devait avoir un rapport avec les humains et le cerveau, sinon, elle ne serait pas venue râler chez lui.

- Ça change beaucoup de travailler en ces temps troublés non ? Enfin je pense que par rapport aux moyens d’avant…
Personnellement, entre trois cierges et un néon, ou cinq cierges, ça ne me change pas spécialement.

Il posa une des tasses de café sur la table, face à la scientifique, toujours souriant. Ils allaient devoir discuter et briser un peu la glace, alors autant le faire en souriant. Surtout si elle était venue pour se plaindre. Et les gens sont plus ouverts et bavards avec l’humour, c’était à peu près logique.

Au contact de leurs mains, elle fut surprise elle aussi de cette poigne forte, ça en disait long, croisant son regard elle ne le quitta un instant. Ne pas soutenir le regard lors d'une poignée de main aussi comptait beaucoup. Son père le lu avait dit dès petite. Regarder la personne quand on lui serre la main et lui parle, ne pas détourner les yeux, cela signifie qu'on est mal à l'aise, soumis. Savannah avait bien appris ses leçons, plus jeune. William lâcha sa main une fois qu'il eut refait les présentations, et la trentenaire put afficher un réel sourire. Autant ne pas se mettre à dos tout le monde et encore moins un homme de dieu. Bien entendu elle n'y croyait pas tellement à tout ce baratin, mas ne jugeait pas les croyants d’impotents. Loin de là, elle respectait leur vision de la vie. Chacun avait son avis et les moutons étaient bien gardés.

S'installant sur l'un des fauteuils en patientant elle vit l'homme d'église revenir tout en la questionnant. En effet son métier n'avait rien de simple et on se demandait souvent à quoi il correspondait réellement. Elle se redressa un peu et l'observa sans perdre son sourire. "Il est rare en effet que l'on sache ce qu'est vraiment mon métier !" Un léger rire fusa entre ses lèvres. "Entomologue, c'est un scientifique étudiant la faune, la flore et plus principalement le monde des insectes. Et les insectes eux-même. Et forensique, c'est une spécialisation. J'étudie les insectes macrophages. Ce sont les insectes venant sur les corps des morts." Caler insectes mangeur de chairs mortes sur des morts , n'était jamais simple mas elle expliquait ainsi simplement son métier atypique. Elle observa l'homme un instant, le détaillant.

A ses interrogations elle haussa les épaules, ou et non, à dire vrai le seul gros changement était par moment le manque de matériel, de moyen. "Oui et non, je suis là depuis le début de Fort Ward, c'est comme si je n'avais pas arrêté de travailler. La mission est différente, mais pas vraiment le travail. Le labo est suffisamment bien pensé. Mais et vous mis à part entre plusieurs cierges, vous comptez plus d'adeptes ou moins ? Les gens mettent-ils en doute la parole de Dieu ? Si tant est qu'il existe." La métisse croyait principalement en ce qu'elle voyait, en la science, en la médecine. Il lu fallait du concret pour y croire. Et toute sa vie elle n'avait jamais changé d'avis. Pour elle croire en une sainteté qu'on ne voit pas, était peut-être salvatrice pour certains, mais pour elle ça sonnait par moment comme une arnaque. Cependant l'entomologue état bien trop bien élevée pour le dire. Alors elle se contentait d'attendre une réponse.