La scientifique semblaient plus détendue, en discutant d’un sujet commun, devant un café. Presque une journée commune dans une vie commune.
Une spécialiste des insectes pour morts, ce n’était pas un métier commun, mais cela était fort bien utile actuellement, William en était presque sûr.

- Hé bé, ça ne se devine pas en effet. Plutôt pratique ! Ça doit être intéressant.

Elle pouvait continuer son travail tranquillement dans les labos du camps, dans un luxe que très probablement très peu d’installations pouvaient se permettre. Il serait bien allé faire un tour là-bas, par curiosité intéressée, mais aussi par simple curiosité naturelle, voir comment tout fonctionnait. Il avait une légère fascination sur la capacité de l’humain à s’adapter à des changements, petits ou gros. Et visiter un laboratoire pleins de scientifiques au travail, alors que dehors, tout tombait en ruine… Ce devait être cocasse.

Elle clôt sa question sur sa propre question sur le métier de William, avec une touche de scepticisme. Cela fit sourire doucement William. Beaucoup de gens étaient sceptiques quant à son rôle ici. Les clichés avaient la peau dure. Et c’est vrai qu’il aurait été plus simple de ne pas jouer le prêtre innocent dès le début. Mais c’était trop tard. Au moins, June le savait, ça apportait un bouclier suffisant.

- Hum je vous vois venir ! Je compte plus de visiteurs je dirais. Croyants ou non. Je ne suis pas spécialement friand du terme « adeptes ». Vous ne me croirez peut-être pas, mais nous ne sommes pas une secte. Mais vous en pensez ce que vous voulez bien entendu.

William sourit en répétant à peu près la même chose qu’aux autres qui ne croyaient pas non plus en Dieu. Il s’était habitué, mais il aurait probablement réagit de la même manière.

- Sinon, les personnes croyantes du camp viennent me voir. Mais je pense que pour la première fois de l’histoire, ou au moins des derniers temps, ils sont de toutes confessions. Et ce n’est pas inintéressant. Même certains athées viennent me rendre visite. Plus pour parler, de la vie, de pleins de choses. Un peu comme un psychologue si vous préférez. Je ne taxe pas ma séance. Et parler à une oreille qui n’ouvrira jamais la bouche peut-être rassurant.

L’oreille qui n’ouvrait jamais la bouche, c’était peut-être mentir. Mais il aimait avoir ses informations sur les gens, gagnant leur confiance. Ils savent de lui très peu, mais se confient comme s’ils étaient meilleurs amis. Le costume aidait, mais il n’aurait pas cru autant.

- Certains remettent en cause Dieu oui. Je l’ai également fait, mais j’y suis revenu, car il m’a guidé jusqu’à vous, enfin ce camp. Hasard ou destin, chacun y voit sa propre interprétation, et je le respecte également. Pour une scientifique comme vous, Dieu doit vous paraître bien étrange. Mais que voulez-vous. Les grecs croyaient en Dieu, et ont fait beaucoup de découvertes scientifiques. Je ne représente pas non plus ceux qui écrasèrent Galilée par exemple.

Quitte à se faire un peu apprécier, autant jouer cartes sur table. Il ne s’attirerait pas sa sympathie avec un argument simple sur une cohabitation entre la religion et le science. Il n’avait surtout pas d’autres exemples.

Savannah allait parvenir à se détendre, il le fallait, et parler de son métier l'aider étrangement. Elle se savait hautement supérieure par rapport à d'autre, et en effet, elle laissait rarement paraître la spécificité de son travail. Il était rare et souvent incompris, mal vu parce que les insectes avaient la vie dure. L'être humain étant facilement phobique de ces petits êtres. Et pourtant ils sont indéniablement important  pour l'éco-système. Savannah aime, adore son métier, il la passionne. Et elle aime défendre son boulot.
Ne perdant pas son sourire léger à la phrase de William elle hausse savamment les épaules. "Et oui, c'est ainsi, parfois on ne se doute rien !" Petite confirmation, en effet, la métisse sous ses airs de princesse ne laissait rien paraître réellement, sauf peut-être le fait par moment, d'être une scientifique à part entière.

Parlant ensuite et mettant en avant ses propos avec ses interrogations, elle attendait du pasteur une réponse franche, sans fioritures. Savannah était ainsi aussi, même si elle pouvait parler de tout et prendre les remarques telles qu'elles sont à certaines limites du moins. Mais la tressée savait, était persuadée, elle était meilleure intellectuellement que bien d'autres. Par ailleurs par curiosité elle ne mâchait pas ses mots lors d'interrogations ou pour simplement exposer sa façon de penser. Savannah écoutait la réponse tout en observant l'homme agir et servir un café plus ou moins digne de son nom. Elle le remercia en un doux sourire polie, comme toujours. La politesse avant tout chez l'entomologiste. Il la reprenait même sur le terme adepte, ce qui la fit doucement rire. "Oh non je ne vois pas l'église ni ce que vous faites comme une secte ! Loin de là, mais croyants, ou adeptes, ils ont tous une accroche plus ou moins spirituelle envers quelque chose." Un nouveau sourire venait pointer son nez sur le visage de la trentenaire. Savannah état ans, même certaine phrase pouvant être sujette à conflit, elle l'accompagnait d'un léger sourire tendre. sauf lorsqu’elle était en colère, là, réellement elle piquait à vif par moment. Mais la plupart du temps on disait d'elle qu'elle était une femme enjouée et sympathique. A la suite de la tirade du Père elle elle sourit un peu plus. Comme un psychologue, vraiment ? Le monde tombait bas, mais qu'y pouvait-elle ? Rien, chacun faisait comme bon lui semble et si Savannah désirait une oreille attentive elle irait voir Evelyn ou Clayton. Concernant Elias, la brune était plus à l'écouter lui que l'inverse mais elle appréciait grandement tout de même. Clayton l'écoutait, il était curieux, reconnaissant aussi, et elle se plaisait à l'aider à faire chavirer Amelia. Concernant Evelyn s le terme "meilleure amie" existait encore, alors oui la petite blonde avait cette position pour l'entomologiste.

Le laissant continuer elle arquait un sourcil, le regard inquisiteur. Etait-il à ce point là déçu de la tournure que pouvait prendre la vie pour remettre en question ses croyances ? C'était intéressant, William attisait la curiosité de Savannah. "Ce n'est pas parce que je mets en doute l’existence de dieu que je la renie, et ce n'est pas non plus parce que je suis une scientifique. Même les égyptiens ont bâti bien des choses et fait des prouesses dans la médecine, ils croyaient en leurs Dieux, tout peut être compatible, je ne dis pas le contraire, mais pour des raisons qui sont les miennes il se pourrait que ma confiance aille plus vers la science et la médecine que Dieu." La métisse restait évasive, mettant dans ses mots un avertissement léger. Ne pas l'interroger sur le pourquoi du comment elle ne croyait pas en une divinité au dessus de leur têtes. "Vous avez toujours était homme de Dieu ? Ou bien cela est-il venu tardivement, une sorte de vision du saint esprit.... Pardonnez mes questions, on doit souvent vous les poser, mais mis à part quelques personnes je ne connais pas grand monde, j'aime mieux m'enfermer dans le laboratoire et travailler. Telle est ma vie." Elle rit un peu, oui malgré a faculté à discuter, la femme est une accro à son travail pour satisfaire sa curiosité et son perfectionnisme. "Mais vous avez besoin d'aide pour le café au fait ?" Interrogation polie, nouvelle marque de son éducation.