Victoria croisa les bras d’un air passablement agacée – et impatiente. Elle était mignonne Dakota a lui faire comprendre de la boucler, sauf que ce n’était pas elle qui était potentiellement dans le viseur d’un type. Et au lieu de tout ce blabla là, pourquoi ne pas partager la découverte du talkie qu’ils en finissent ? De toute façon, leur but était de ramener tout le monde, n’est-ce pas ? Ça signifiait Dracula et la bande de CRS post-apo.

Et alors comme ça, l’hélico était à eux ? Putain, c’était con quand même d’avoir pu garder un engin pareil pendant presque quatre ans et de le voir se crasher avec des potes au milieu d’une ville exsangue. Ceci dit, au risque de passer pour une insensible – et au risque de faire rager sa « patronne » aussi – la pigiste ouvrir la bouche à son tour. Y’avait pas de raisons que Clarke soit la seule à désobéir.

- Un hélico hein ? V’z’avez pas l’air si déprimés d’perdre un joujou pareil. J’parie qu’vous en avez plusieurs ? C’quoi l’secret : v’z’êtes hébergés dans une base du Pentagone ? Y’a la famille Obama 'vec vous ?

Bah quoi, c’était logique, non ? Un peu comme l’argent. Quand on est étudiant et qu’on perd cinquante boules, on en pleure pendant des mois. Quand on est millionnaire, on ne voit même pas la différence. Victoria glissa un regard à sa boss, genre « désolée mais on perd trop de temps ». Ce n’était pas de sa faute : elle était militaire, ce n’était pas son taff de poser les questions. Par contre, la trentenaire, c’était justement son talent principal autrefois.

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Ça prenait trop de temps, et la situation commençait tellement à faire douter l'ingénieur. Les paroles de la brunette tournaient en boucle dans sa tête maintenant. "Tout ce que tu vas réussir à faire, c’est te faire tuer", "T’as aucune putain d’idées d’qui tu vas attirer à toi". Et si elle avait raison, si au fond ses gens n'étaient pas vraiment là pour faire un quelconque échange. Après tout, il y avait deux groupes maintenant, comment pouvait-il être certain que le premier détenait vraiment Roza et que ça n'était pas le deuxième qui la tenait. Tout ça ne pouvait être qu'une ruse pour autant qu'il y était. Au fond, le plan c'était d'échanger la liberté de la tatouée contre la sienne, il avait du mal à imaginer qu'elle puisse être quelque part de son plein gré, elle n'aurait jamais abandonnée sa moto de son plein gré et si elle était absente, il n'avait aucune certitude qu'elle serait libérer plus tard.

La nervosité et le doute le prenait de plus en plus alors qu'il décrocha son arme de son trépied pour la glisser sur son épaule. Encore quelques secondes et il allait disparaître de cette position. Il allait encore une fois donner raison à Yulia et il imaginait déjà les "Je te l'avais dit!" et "Y a rien dans cette tête de génie?" mais il devait l'admettre, elle avait sûrement raison cette fois. Heureusement pour lui, s'il sortait maintenant par la porte de devant, il tomberait directement sur Brodway Street, et donc à l'opposé du parc, hors de vue de tous. Il emportera tout de même la radio avec lui, il pourrait encore s'en servir de diversion pour s'éloigner ou pour négocier ultérieurement. Il prit un dernier moment pour détailler attentivement les gens dans le parc pour s'assurer qu'il les reconnaîtrait lors d'une future rencontre.

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La pigiste devait admettre qu’elle ne savait pas quoi penser alors dans le doute, elle se tut. Situation encore une fois assez exceptionnelle pour le remarquer ! Elle ne pouvait pas dire que ces types étaient honnêtes, parce qu’elle considérait que personne ne l’était, mais il fallait reconnaître qu’ils n’avaient pas l’air malhonnêtes. Juste un peu simplet finalement. S’entraider plutôt que s’entretuer ? Pfffff…

Mais quand les joyeux larrons de Zack avaient rencontré June et son groupe de Fort Ward, la rouquine n’avait pas été complètement honnête non plus ; ça n’empêchait pas que ça avait été le meilleur des accords jamais conclu par les American Dicks. Les paupières de Victoria se plissèrent alors que chacun des inconnus enlevait son casque anti-émeute pour révéler ses traits. Garde tes amis proches et tes ennemis encore plus disait-on. Si jamais ils tramaient quelque chose, mieux valait que les résidents de Bainbridge en soient au courant plutôt que ça se passe dans leur dos, hum ?

La pigiste tourna alors la tête vers Dakota. Son avis ? Ils devraient leur proposer un deal comme ils ont l’habitude. Les rapatrier, les enrôler avec les avantages de l’île et leur demander de les guider jusqu’à leur camp pour rallier le reste de la communauté. S’ils acceptaient, tout le monde y gagnait. S’ils résistaient, ce n’était pas comme si leurs grosses têtes manquaient d’imagination en termes de moyen de persuasion… suffisait de demander à Roza ce qu’elle en pensait.

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