Elena fut stoppée dans sa démarche par une voix. Cette voix… Elle l’avait oubliée. Comme effacée par le temps. Ce genre de trace que l’on pense indélébile et pourtant, c’était la première chose qu’elle avait oubliée de ceux qu’elle aimait. Alors l’entendre là, alors que l’alerte de Kassius l’avait extirpée de ses songes avec violence, alors qu’elle se dirigeait avec urgence vers l’entrée pour y cueillir les arrivants, ce fut comme recevoir une décharge. Brutale. La grecque perdit de la vitesse. Elle ne réagit pas aux survivants qui la bousculèrent pour rejoindre les autres, elle ralentit. Curieusement, elle avait oublié tout le reste. La présence armée de ces hommes venus chercher leur ami. Elle s’avança prudemment, les sourcils froncés, jusqu’à se faufiler entre les hommes et femmes du No Man’s Land. Parvenue en première ligne, ses yeux coulèrent sur la silhouette de celui qui avait pris la parole face aux inconnus. Là, sous cette barbe négligée, cette tignasse sale et sous cette expression éprouvée. C’était lui. Valérian Pietro Zacharias. Comme tout droit tiré d’un rêve.

Le visage d’Elena blêmit devant cette découverte inattendue. Comment était-ce possible ? Comment cet homme d’une autre vie, laissé derrière elle de l’autre côté de l’océan pouvait se trouver là, devant elle, dans cet univers sanglant et éreintant qui était le sien depuis quatre ans ? La jeune femme se sentit désorientée. Ce fut la voix de Jarod qui l’arracha à sa stupeur. Elle secoua la tête, comme pour se débarrasser d’une mauvaise pensée. Elle ramena alors son attention sur le groupe venu réclamer le corps de leur pilote. Le chef de l’escouade répondit sans animosité à Valérian, évoquant leur campement avec une sorte d’admiration troublante. Nouvel Eden. June aussi avait promis un endroit merveilleux. Elena ne pouvait qu’éprouver de la pitié lorsque l’homme osa s’approcher pour demander une nouvelle fois si son ami était là. Elle eut une mine désolée. Sur l’instant, elle ne sut trop quoi dire, comment mettre des formes à l’annonce brutale bien que prévisible de la perte de leur collègue. Elle n’eut pas à se torturer l’esprit bien longtemps cependant. Kassius, cette fine fleur, leur annonça de but en blanc la nouvelle.

Elena ferma les paupières un instant, en se demandant comment elle avait pu en arriver là. Debout parmi ces survivants qu’elle ne connaissait pas à se demander laquelle de ces brutes allait les faire flinguer en premier. Heureusement, Jarod tenta de sauver les meubles. D’ailleurs, la grecque lui adressa un regard reconnaissant alors qu’il ne disait rien à propos de son groupe. Comme si Elena et les siens appartenaient au No Man’s Land. Elena hocha la tête pour valider le plan du brun. « Lisandro. Je vais voir s’il peut arranger le corps avant de leur rendre. C’était son métier. Si ça peut nous faire gagner du temps… pour que vous les interrogiez ? » Est-ce que les hommes en bas allaient accepter, sans doute que non. Mais chaque nouvelle tentative était une occasion d’en savoir plus sur eux.

Spoiler:

La nuit fut courte Dani montait la garde quand c'était son tour elle était déjà bien habitué à faire ça au Fort mais ici c'était un peu plus étrange ; les souvenirs lui revenaient en tête après tout elle avait vécus ici pas mal de temps . Elle avait pris son tour avec la jeune fille et elle avait un peu papoté elle lui rappelait son passé c'était amusant bien qu'elle ne lui souhaitait pas le même .
Elle réussit ensuite à dormir un peu mais fut réveillé par une voix égale à celle de King Kong ! Sisi c'était surement lui version humanoïde ! Elle se leva en sursaut attrapa son couteau et son 9mm et sortit dehors ; là elle se retrouva face à plusieurs hommes qui ressemblaient clairement à l'armée . Ils expliquaient venir chercher les pote pilotes et vivre dans un endroit qui semblait merveilleux . Plus que le Fort et s'était déjà pas mal !
Elle écouta Gorille-man et soupira ... le tact c'était pas du tout son truc heureusement d'autres y allait un peu plus doucement . Elle les fixa sans agressivité ; sans peur non plus . Puis elle ajouta au discourt du dernier qui proposer à deux hommes uniquement de rentrer pour prendre leur potes . « - Je suis désolé pour votre ami. On a fait ce qu'on a pu ; au moins on ne l'a pas laissé sur place; vous pourrez l'enterrer dignement . Par contre les deux qui entreront cherchez le corps ... C'est sans arme ! Vous pouvez me les donner . On est pas là pour vous faire du mal - pour preuve on a essayer de sauver votre collègue. » dis elle calmement. Elle était sincère elle voulait juste pas une tuerie dans l'entrepôt. Si tout le monde était cool ce serait parfait et ils pourraient même en savoir plus sur cette endroit même si il faisait penser à l'armée ... peut être que son frère était avec eux ?

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En proie à une vigilance de plus en plus manifeste, Valérian serra les doigts sur la poignée de son revolver et lança un regard vif à Richard. Quelque chose clochait. Il doutait fortement que quiconque au NML soit prêt à accorder du crédit à un tel discours. Tous avaient, en effet, été suffisamment confrontés à la dure réalité de ce monde pour savoir de telles promesses vaines. Par ailleurs, il fallait être sacrément culotté pour révéler l’existence de cet « Eden » à une bande de survivants accoutumés à une certaine misère. Et voilà qu’ils souhaitaient les dédommager à présent ? « Vraiment ? » Le grec arqua un sourcil dubitatif. Il lui vint alors à l’esprit que pilote détenait peut être quelque chose d’important à leur yeux : un message, peut être ? Ce qui expliquait l’importance qu’ils lui accordaient et ce baratin qu’ils leur servaient dans le but de les amadouer. Peut être était-il primordial pour eux de le récupérer en vie, ce qui expliquait ce prétendu pacifisme. Mais que ce passerait-il, une voix le corps découvert et la vérité exposée ?

Ce fut la voix puissante de Kassius qui mit soudain un terme au déroulement de ses pensées : Hein, mais qu’est ce qu’il… Quoi ?! Véritablement horrifié par les révélations que livra sans au-cune hésitation le colosse à leur interlocuteur, Valérian se mit à pester intérieurement. Quel crétin ! Inspirant brusquement, il jeta un regard consterné à Richard et Jarod qui partageaient visiblement son effroi. Le grec n’en revenait pas. En l’espace de quelques secondes, le colosse avait tout simplement réduit à néant leur seule monnaie d’échange et fait fi du semblant de stratégie qu’ils étaient parvenus à mettre en place.

Furieux, Valérian se mordit la langue pour éviter que ne se déverse sur Kassius un véritable torrent d’injures grecques. Il écouta alors Jarod qui tentait vaillamment de réparer les dégâts causés par le manque de tact du colosse. Richard posa ensuite, quant à lui, des questions pertinentes à leur interlocuteur, ce qui laissa le temps au grec de répondre à voix basse à Jarod : « Je suis d’accord avec toi. Le problème c’est qu’ils connaitront désormais l’emplacement de ce refuge. Qu’est ce qui nous dit qu’ils ne reviendront pas plus tard pour toquer à notre porte en faisant fi, cette fois-ci, de leurs bonnes manières ? »

En bas, Daniella proposait déjà à l’autre groupe de venir chercher le corps dans le hangar. Ce qui crispa quelque peu le grec : « vous pouvez en effet d’ores et déjà nos remettre toutes vos armes, en gage de votre si bonne foi. Ça devrait en détendre plus d’un, chez nous. »

Ce fut ensuite au tour d’Hannah se s’avancer vers le groupe adverse, sous le regard toujours aussi prudent de Valérian.

résumé:

Ils avaient fait ce qu’ils pouvaient, mais Emerson avait raison … Ils ne pouvaient rien pour cet homme. Il s’éteignit dans un soupire, après avoir cru reconnaitre sa fille dans le visage d’Hannah. Les paroles qu’il exprima étaient un peu confuses, un peu inquiétantes aussi. Lisandro prit soin d’empêcher sa future transformation, proprement. Il semblait apaisé désormais. Le chilien congédia Hannah et Emerson, qu’elles aillent se reposer, lui resta toute la nuit à veiller sur le mort. C’est un autre morceau de son passé qui se réveille en lui, alors qu’il entreprend d’au moins nettoyer son visage du sang qu’il avait craché dans la journée. Il fut tenté de faire plus, comme avant, puis il se rappela les paroles d’Emerson ; cela ne servit plus à rien. Peut-être même que personne ne viendrait réclamer son corps.
 
Grâce aux préparations d’Hannah, la douleur à son épaule était supportable et il se permit de dormir un peu, assis sur sa chaise. Il fut réveillé comme les autres, par l’arrivée d’inconnus armés jusqu’aux dents, certes. Mais venus en paix. Lisandro se releva, restant à l’abri de la tente en tendant l’oreille néanmoins. Il ne sortit qu’à l’annonce de la mort du pilote, il resta à l’entrée, reprenant son visage de croque-mort, comme au funérarium à l’époque. Une mine sombre et respectueuse. C’est avec précaution qu’ils permirent aux inconnus de venir chercher leur ami. Il capta l’intention d’Elena. Alors Lisandro fit un geste, pour ouvrir la tente. « Je vous emmène le voir si vous voulez. Nous ignorions si quelqu’un viendrait le chercher, mais je peux vous le rendre plus présentable si vous voulez, je n'en aurais pas pour longtemps. C’était mon métier… avant. » Au moins avait-il bonne figure, à défaut du reste. Il se montrait humble et compatissant, aux autres le soin de désarmer ceux qui entreraient dans la tente avec lui.

Spoiler:

Bon dieu, quand la voix rauque du gars qui devait s'appeler Kass... quelque chose de ce qu'on lui avait dit.. résonna dans tout l’entrepôt, Aodhan fut pris d'une sorte de coup d'adrénaline soudain, comme si la mort venait de taper à sa porte et qu'il ne pouvait rien faire par rapport à elle. Il était toujours persuadé qu'il allait claquer, claquer ici parce que ces gars étaient trop stupides et le pire c'est que finalement le con était mort.. donc ils se retrouvaient avec un cadavre sur le dos des potes à l'extérieur et la nécessité de justifier pourquoi est-ce qu'il était claqué. S'il avait pu, il se serait barré mais avec ces gens en armure qui allaient se pointer ici il avait préféré éviter toute tentative stupide qui lui aurait attiré que des emmerdes à l'extérieur.

Il s'était emparé de son manteau, de sa bible qui commençait à être usé et de son Beretta 92 qu'il glissa dans son dos tandis que son couteau était venu à sa ceinture pour qu'il attire l'attention à la place de son arme de poing. Il fila dehors comme beaucoup des gens ici, intrigué et inquiet par ce qu'il pouvait bien se passer avec ces gens-là et restant en arrière, il écouta passivement comme pouvait bien paniquer ceux qui étaient dans la même galère que lui et pour être franc il esquissa un grand sourire.. c'était la course à qui serait le plus con et à ce jeu on couronnerait visiblement une reine. Fallait-être une débile pour accepter que des gars comme ça rentre et prenne un corps, en plus ce ils offraient des choses pour récupérer un cadavre sans déconner..

Il était exaspéré de voir leur chance de survie qui s'amenuisait en cas d'attaque vu que le QI global ici devait être de moins quarante à la vision de ces espèces de gogoles qui étaient prêt à faire rentrer des gars avec des équipements anti-émeutes chez eux. Le seul qui semblait avoir l'air un minimum intelligent c'était un des gars qui était sorti avec la brune hier soir, le seul qui avait assez de réflexion pour qu'on leur balance ce putain de cadavre dehors et qu'ils retournent se faire mettre avec leur bordel. "Nouvel Eden de mes couilles." C'était la seule chose qu'il avait pu chuchoter derrière ses camarades qui étaient passés devant.

Tout ça c'était une vaste blague, on voulait les baiser, il en était certain, l'être humain avait perdu tout ce qui était bon en lui et ces gens-là avec pas la gueule d'avoir une once de bonne foi. Il soupira un instant avant de lâcher aux camarades qui étaient autour de lui quelques mots : "Moi je suis d'accord avec le beau brun et son pote, ils doivent pas rentrer ici ou alors ils rentrent à poil mais je vais pas crever pour un cadavre, on peut bien leur balancer à l'extérieur et ils se démerdent avec." Tant pis si ça en dérangeait certains, ils pouvaient toujours aller se faire foutre eux aussi, lui il avait une famille, sa famille, ses frères d'armes à retrouver.

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