On est pas loin d'eux, et on entend parfaitement la conversation. Leur histoire, ça semble bien trop beau, mais je sais pas pourquoi, j'ai envie d'y croire. J'en ai marre de bouffer du chat cru, voir pire, et je rêve par dessus tout d'un lit, mais pas confortable, juste un truc mou sur lequel dormir. J'avais essayé dans le cinéma mais il y a des accoudoirs entre les sièges. Et maintenant que j'y pense, j'ai été con de pas les éventrer pour me faire un matelas de fortune! Lila est tenté aussi mais quelque chose se passe et elle se ravise. Peut-être à cause de moi, elle me sait sait peu sociable, ou alors elle se dit comme moi qu'une vie normale, sans papa et maman, ce serait hyper bizarre, mais moi je vois autre chose... et si Harrison était là bas? Il est pas avec Mary, j'ai même pas eu le temps de lui demander d'ailleurs, et la dernière fois que j'ai aperçu Mary en Novembre, de loin, pendant cette bataille, il était pas là non plus. Alors juste par curiosité, et sur un coup de tête, sans prévenir ma soeur, je me lève de derrière les palettes et je hèle le fameux Armand: " Et dans vot'praradis, ils acceptent les chiens? " Si Loki peut me suivre, alors la question se pose. Mais je prendrais aucune décision sans Lila, c'est certain. Mais les militaire que j'avais vu, ceux qui ont embarqué nos amis, puis mon petit ami, c'était pas les mêmes, ils avaient l'air différents. Et si... et si eux ils avaient vraiment réussi à faire un truc bien! J'avais envie d'aller promener mon chien juste pour qu'il fasse caca dans un parc, j'avais envie de marcher dans une rue sans regarder derrière moi ou marcher accroupie derrière des voitures. J'voulais juste savoir...

Spoiler:

La demande de Lisandro est légitime, et Mary s'exécute sans sourciller, elle comptait pas les lâcher d'une semelle. Lis fait partie de son groupe, elle tient à lui, la fille... elle avait rien fait donc elle sera là pour elle aussi. Elle prend son flingue qu'elle n'a que peu utilisé, ce même flingue avec lequel son mari a mis fin à ses jours, mais qu'importe pour le moment, elle doit se concentrer même si elle déteste l'avoir en main. Canon baissé elle suit le duo et le corps que Lisandro a franchement pas trop mal arrangé vu les circonstances.

Un mec demande si certains peuvent se joindre à leur délégation pour visiter leur fameux Eden, histoire de voir eux-même. Cherchant des yeux ceux de son groupe Mary regarde les réactions, il a raison, et ce serait peut-être la meilleure chose à faire pour savoir vraiment. Et puis si ils reviennent dans deux jours... Elle se redresse et alors qu'elle va proposer sa candidature pour cette visite ponctuelle, la voix d'une gamine se fait entendre, demandant si les chiens son acceptés. Lana Rosenberg, elle ignore à qui elle a à faire, c'est une gamine, l'idée qu'elle soit tentée d'y aller avec sa soeur convainc Mary:

- Oui, je suis d'accord avec lui, si deux d'entre nous peuvent vous rejoindre, jusqu'à être ramené ici dans deux jours comme vous disiez tout à l'heure, ce serait de bonne guerre, et si ça en vaut le coup, on pourra vous aider à mieux en parler aux autres...

Hors de question que les jumelles mettent les pieds dans un guet-apens, même si ils ne verraient sûrement que la surface, elle compte bien poser des questions si elle peut y aller.

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Les yeux de Valérian, aux aguets, suivirent l’énorme silhouette de Kassius jusqu’à ce que celle-ci ait disparue au coin d’une rue. Impassible, il n’esquissa pas un reste pour retenir le géant : son départ était, en soit, une aubaine pour le reste d’entre eux dans la mesure où il permettrait aux échanges de se dérouler plus sereinement. Silencieux, Valérian reporta alors son attention sur le leader adverse. Le fait que celui-ci soit parvenu à garder son calme, en dépit des insultes dont il avait fait l’objet, démontrait chez lui une impressionnante maîtrise de soi. Ce qui attisa davantage les soupçons du grec dont les sourcils se froncèrent davantage. Pour avoir longtemps travaillé dans un univers où les serpents, vêtus d’élégants costumes, tiraient leur épingle du jeu à grand renfort de charisme, Valérian savait reconnaitre le danger dans le plus agréable des sourires. Peut être frôlait-il la paranoïa ; Greta, son ancienne partenaire de route, le lui avait en effet souvent répété. Pourtant, tandis qu’il détaillait attentivement la silhouette de leur interlocuteur, un proverbe vint à l’esprit de Valérian : il faut se méfier de l’eau qui dort. Une idée qu’illustrait parfaitement cet « Armand » dont les gestes étaient si mesurés et les propos si calculés.

Lorsque Aodhan fit part de ses doutes concernant les intentions de ces inconnus, Valérian se contenta de hausser les épaules : l’idée que l’autre groupe revienne un jour en position de force lui avait également traversé l’esprit. Pourtant, comme le précisa la jeune Kaycee, ils ne disposaient d’aucun moyen pour parer à un telle éventualité. Ces inconnus disposaient effectivement d’une force de frappe bien supérieure à la leur. Rien ne les empêcherait de raser cet entrepôt miteux si tel était leur souhait. Les habitants du No Man’s Land n’avaient par conséquent pas d’autre choix que de se fier à leur instinct. Valérian n’avait, à ce sujet, pas encore une idée arrêtée : s’il soupçonnait largement l’autre groupe de falsifier, dans une certaine mesure, la vérité au sujet de cet Eden, une part de lui-même désirait cependant y croire. Après des années à patauger dans la merde, la perspective de vivre au sein d’un semblant de civilisation lui plaisait en effet.

Tandis qu’on apportait le corps du défunt à son frère, les yeux du grec glissèrent inconsciemment vers Elena. Au cours de l’échange, il avait en effet surpris l’un de ses regards dans sa direction. Nul doute qu’une discussion était désormais de mise. Le grec ignorait cependant tout de ce qu’il avouerait à la jeune femme. Partagé entre une terrible appréhension et une indéniable impatience, Valérian se tourna à nouveau vers Armand : « Et... Peut-on savoir quand est ce que votre cavalerie compte à nouveau débarquer par ici ? Nous aimerions en effet en être informés, de sorte à être sur notre trente-et-un le jour de votre arrivée. » À bon entendeur.

résumé:

Lisandro resta immobile tout le long de l’échange. Evidemment, envoyer des gens de chez eux pour visiter l’Eden, c’était trop demandé. Par contre la suite manque de lui faire perdre pieds. Des milliers ? « Madre Dios… » Murmura-t-il plus pour lui-même. Quelque chose lui disait que cet entrepôt et cette vingtaine de réfugiés ne représentaient pas grand-chose pour eux. Une vie normale ? Mais il n’existait plus rien de normal dans ce monde. Lisandro peinait à le croire. En tous cas, il peinait à croire qu’un tel Eden existait sans contrepartie.

Le chilien garda le silence, alors que les autres venaient récupérer le corps de leur ami. Il n’eut aucun geste pour récupérer la civière, pas tout de suite. Il observait Armand avec attention. Qui était véritablement cet homme et dans quel monde vivait-il ? Il baissa les yeux vers la civière enfin libérée, et son regard fut attiré par la photo qu’Hannah avait pourtant rangée dans la poche du pilote. Elle avait dû se déloger entre le moment où ils l’avaient transporté, et le moment où les gars l’avaient déplacé pour le mettre dans le sac mortuaire. Lisandro la ramassa, puis hésita. Il observait Armand, qui semblait presque trop beau pour être vrai, puis il décida d’avancer, la photo entre les mains suffisamment visible pour qu’on ne puisse douter de son intention. Il prit la parole, mais suffisamment bas pour que seul Armand entende ses propos. « Ca a dû tomber de sa poche… » Il était à présent à deux pas de lui, il eut suffisamment d’hésitation dans le geste de le lui rendre pour qu’Armand croise son regard. « Votre frère… A eut quelques paroles avant de mourir. » Il observait l’homme en face de lui, à la recherche d’une quelconque réaction. « Il a cru reconnaître mon amie comme étant sa fille… Il la rassurait mais… Pas sur sa mort… Il a dit quelque chose comme ‘Lui seul peut nous montrer notre voie’… » Un nouveau silence, il guettait encore une réaction. « Je ne sais pas qui vous êtes, je ne sais rien de cet Eden mais… Ses paroles n’étaient pas aussi rassurantes que les vôtres… » Dit-il avec prudence. Il n’en dit pas plus, ce n’était pas la peine. Il patienta encore un instant, ne serait-ce que pour avoir une réponse ? Physique ou verbale. Puis il lui remit définitivement la photo entre ses mains. « Je ne pense pas que notre route se recroisera de sitôt. Encore désolé pour votre perte. » Lisandro n’avait pas été agressif dans sa façon de s’adresser à lui, il serait bien fou de l’être. A sa façon, le chilien avait juste manifesté son extrême méfiance envers cet Eden qu’il leur présentait. A lui d’en parler aux autres, une fois tout ce petit groupe reparti. Ils vendaient du rêve, pour sûr. Mais il avait peur que la contrepartie soit plus conséquente qu’il n’y paraissait. Il commença à se reculer, doucement. Inutile de les retenir plus longtemps.

Résumé:

Spoiler: