Il vient d’où, ce craquement ? Le jour m’aveugle brièvement, et j’me retourne vers Charlie et Valérian en les fixant tous les deux avec de gros yeux. J’viens de rêver pas vrai ? J’viens forcément de rêver, c’est pas possible autrement.

Parce que sinon, ça veut dire qu’la porte est en train de craquer au mauvais endroit, et j’suis vraiment pas enthousiaste devant cette idée.

Il s’passe quoi ?! Voilà, autant poser la question, histoire d’être sûr que j’me fais pas d’illusion.

Mais un coup contre ce que je tiens me fait limite voltiger vers l’avant. Ma vieille carcasse titube, mais j’me refous contre le bois pour le maintenir fermement clos. Mes pieds glissent contre le sol sableux, j’ai l’impression que je vais finir par me péter la gueule à ce train-là.

Faut qu’on relâche la pression encore, ça va pas là… De toute façon, c’est à peine si je tiens vraiment le choc. Un mort parvient à se frayer un chemin. D’une main, je le choppe pour le balancer à l’intérieur et refermer de toutes mes vieilles forces avec l’aide de Jimmy.

Ça craint beaucoup trop.

Spoiler:

Si l’idée de Yulia, quant à aller se positionner sur le toit, ne tomba pas dans l’oreille d’un sourd, Valérian fut cependant contraint de rester à son poste pour contenir la progression des morts dont la vigueur et l’impatience paraissaient croître au fil des minutes. Ce qui était en revanche loin d’être son cas et celui de son compagnons d’infortune : à ses côtés, Jack paraissait en effet à bout de souffle. Lui-même avait vu des jours meilleurs : les traits crispés, il s’efforçait d’ignorer les coups que recevait régulièrement son dos et s’activait à réfléchir à une solution pour ne pas sombrer dans le pessimisme. Comment pourraient-ils sortir de là en vie ? Ils étaient pris au piège, faits comme des rats. La porte, contre laquelle se massait une armée de morts, semblait être l’unique issue de ce foutu hangar : à moins de s’envoler depuis le toit, ils ne risquaient donc pas de s'en échapper.

Alors qu’ils refermaient la porte, un mort échappa à la vigilance des survivants et se dirigea dans la direction Valérian et de ses voisins. Du coin de l’oeil, le grec vit également deux jeunes filles aux prises avec un rôdeur. C’était une catastrophe. Une vive panique envahit le grec qui fouilla alors des yeux le hangar en quête d’une main secourable. Splash ! D’un coup de masse, ce fut Yulia qui régla son cas à leur assaillant. Couvert de morceaux de cervelle, le grec lui répondit plus durement qu’il n’en avait l’intention : « À merveille. » Un stress palpable l’avait de fait envahi. Et la situation alla de mal en pis.

Ce fut Jack qui alerta le grec d’un nouveau problème au moment où retentissait un craquement de mauvais augure. Avant qu’ils aient le temps de réagir, les gonds de l’entrée cédèrent ce qui eut pour effet de les propulser tous les trois en avant, écrasés par le poids des rôdeurs conjugué à celui de la porte. Par chance, ils parvinrent à garder cette-dernière debout. À grand mal, cependant. Les minutes paraissaient désormais comptées avant que les morts ne s’engouffrent une bonne fois pour toutes dans l’entrepôt. Ils ne pouvaient que retarder l’inévitable.  

Des coups de feu résonnaient dans le hangar. Valérian jeta un coup d’oeil à Jack : « Ils vont entrer. » articula t-il difficilement.

Puis il se tourna vers les autres survivants dont Yulia, Kaycee et Maes : « Il faut vous réfugier en hauteur ! Les morts vont passer, on ne pourra pas les retenir très longtemps ! »

résumé:

Spoiler:

Malgré leur lutte pour maintenir les portes fermées, ou pour détourner la horde, ça ne fonctionnait qu’à moitié.
Une partie de la horde partait, mais le reste continuait de frapper, et les portes lâchaient doucement. La pression était doucement relâchée, mais comment lutter contre une vague aussi immense ?

Jimmy entendit Kaycee hurler. Elle avait raison, le temps du calme et des couteaux était terminé. Il dégaina son fusil, ajusta son tir, et fit mouche. Un rôdeur s’effondra. Mais un seul. C’était faible.
En essayant de réfléchir à une solution plus viable, Valérian cria à son tour, pour que tous le monde se protège, en hauteur.
C’était plus viable. Pour le moment.

- Allez on y va, vite, passez devant !

Il cria, laissant passer devant lui les autres, en remontant le verrou de son fusil, prêt pour un second tir.

Résumé:

Putain, c’est pas la joie.

Ma masse est tellement couverte de sang et de trippes que même le manche en devient glissant. J’ai les mains moites, pleine d’hémoglobine, le cœur qui bat à tout rompre, et la pression monte comme jamais au sein d’l’entrepôt. Franchement, j’maudis ce putain d’hélicoptère de s’être crashé ici. J’sais pas à qui il appartient, mais j’ai comme une putain d’vagues idées de qui l’a amené jusqu’à nous. J’l’avais pas prévenu de ça ? qu’il pourrait jamais savoir qui viendrait à son message ?

Et voilà où on en est ! A devoir nous battre comme des chiens pour survivre, à trouver des solutions de replis… Comme si on avait encore le choix. Avec la porte fragilisée, l’épuisement, le fait que tout le monde puisse pas se battre…

Ceux sans flingues ou qui peuvent pas s’battre, derrière ! Grimpez en hauteur, foutez vous à l’abri ! Ils vont rentrer ! On a quoi ? Quelques putains de secondes à prendre pour s’mettre en place. J’lâche la masse, attrape le fusil à pompe. Les autres, avec moi pour l’comité d’accueil !

Ça fera gagner du temps, pour une meilleure putain d’idée…

Spoiler:

Résumé: