Dans la voiture, le pilote manqua de leur filer entre les doigts. Son épaule blessée, cela n’empêcha pas Lisandro de mettre tout son cœur pour le ramener parmi eux. Avec un linge propre venant de son sac, ils compressaient la plaie comme ils pouvaient. « Il va nous claquer entre les doigts… » Dit-il nerveusement à Ludwig. Il fallait qu’ils arrivent. Où qu’ils aillent, il fallait qu’ils arrivent. C’est le No Man’s Land qu’ils choisirent pour faire le point et soigner les blessés. Les pneus crissent et les véhicules s’arrêtent enfin. Lisandro est le premier à descendre en hurlant aux siens de l’aider à mettre le pilote à l’écart pour le soigner. « Prenez-le, il faut qu’on le mette en lieu sûr ! » Vociféra-t-il. Il s’avance, son épaule blessée le faisant souffrir, il espérait que le No man’s Land abritait le fameux médecin qui avait soigné l’amie d’Isaac au printemps. Une deuxième paire de mains ne serait pas de trop vu son état.

Ils s’avancèrent, mais devant les portes, des gens faisaient bloc. « Madre Dios… » Jura-t-il. Il jeta un coup d’œil à Elena qui devrait prendre sur elle pour les explications. Il avait autre chose en tête en cet instant. Il répondit juste, brièvement. « Non, c’n’est pas nous. On a vu l’hélico tomber et on est allé voir les survivants. Mais il ne restera pas vivant longtemps si on ne peut pas le mettre à l’abri pour le soigner. » Il jeta un regard à la ronde. « Si y’a un médecin parmi vous, j’aurai bien besoin d’un coup de main. » Puis, laissant les autres se démerder dans les pour-parler, Lisandro vint rejoindre Oliver et Mary qui portaient le pilote. A cause de son épaule, il ne pouvait pas défaire son sac à dos. Le temps filait à une vitesse, il fallait qu’il s’en sorte. Parce que la réponse à toutes leurs questions était juste ici. Et il perdait beaucoup trop de sang. Encore, il sortit tout un chapelet de jurons en espagnol, se ponctuant d’un bon « Mierda. » retentissant.

Résumé:

Spoiler:

La fuite n’avait pas été de tout repos. Très vite, ils avaient été contraints de rebrousser chemin, et d’improviser. Et très vite, à court d’alternative, la solution du No man’s Land s’était imposée d’elle-même. Quelques instructions échangées par talkie, et les deux voitures s’étaient retrouvées bruyamment devant l’entrepôt, sans vraiment s’attendre à un comité d’accueil. La grecque s’était extirpée du véhicule aussi vite que possible, alors que Lisandro et Oliver prenaient en charge le pilote, mal en point. Son cœur… « Merde, non… » marmonna la brune, son fusil toujours autour de l’épaule, le regard allant du visage blême du pilote à l’environnement inhabituel autour d’eux. Ici aussi il y avait eu du dégât. Et à en juger par les regards qui se posaient sur eux, l’accueil serait probablement moins chaleureux qu’escompté. C’était peut-être le moment pour leurs deux anciennes solitaires de se montrer… « Daniella ? » Instinctivement, Elena se diriga vers celle qui avait le plus d’ancienneté parmi eux. « Tu en reconnais ? » Elle désigna du menton les paires d’yeux sombres qui les dévisageaient. « Tu crois que… »

 

Pas le temps de tenter une approche douce. La grecque jeta un regard vers Lisandro qui en dépit de son état priait les résidents de l’entrepôt de trouver un médecin pour l’aider. Chose qu’un certain homme ne semblait pas disposer à laisserfaire. Les dents serrées pour ignorer son poignet douloureux, la jeune femme s’avança vers celui qui leur avait barré le chemin pour réclamer des explications. « Comme mon ami vient de vous le dire, on s’est retrouvés au mauvais endroit, au mauvais moment. Maintenant si vous voulez des réponses, il va falloir ramener un médecin. Parce que le seul à pouvoir nous en donner est en train de crever. » Sans sympathie, avec l’agacement et la frustration de celle qui vient de risquer sa vie et celle de ses amis pour un inconnu. Finalement, un autre survivant fit irruption, donnant un semblant d’accord, sans que Elena ne sache vraiment s’il en avait la légitimité ici. Ce qu’il exigeait semblait honnête. Elle ferait la même chose si des étrangers se pointaient chez elle. « Tout ce qu’on veut c’est un médecin pour ces deux-là. » Lis et le pilote. Elena fit glisser la lanière de son fusil le long de son bras en signe de coopération. « Mais il va falloir arrêter de nous braquer aussi. »

Spoiler:

J’suis trop vieux pour ces conneries… Jarod de l’autre côté du mort qu’on balance au plus loin dehors, j’pousse un long soupir. Et j’m’arrête : j’ai l’impression d’avoir oublié un truc là… J’plisse les yeux, me tourne vers l’intérieur du hangar, et fixe l’intérieur avant d’la voir sortir de derrière sa caisse, toute fébrile. Ah ouais ! Johanna ! Bambi ? Ça va, t’as rien ?

Pas très sympa, j’avoue, mais bon, on a eu d’autres chats à fouetter aujourd’hui. Du coup, j’préfère me dire que j’avais de bonnes raisons d’pas avoir les yeux rivés sur elle pour la surveiller. Le regard d’mon frère en dit long sur sa lassitude à ce sujet, mais on a pas l’temps de vraiment s’engueuler encore une fois.

Putain, ça s’arrête jamais ? Question rhétorique. Les choses s’accélèrent, des voitures, un mexicain, ou deux j’sais pas, une joyeuse bande épuisée, des blessés supplémentaires, et un pilote dans d’beaux draps. Les premières questions, puis les réponses et voilà où on en est… L’ambiance est tendue comme pas permis, et on a plus de doutes que de réponses. Sauf qu’à voir la gueule de la bonne femme qui essaie de tasser la situation, c’est pour tout le monde la même : Il était dans l’hélico ?… Y’a de sacrées paires de couilles par ici.

J’me tourne vers la blondinette, la doc en cloque un peu en retrait et le grand brun qui les accompagne toujours.

Votre tente tient toujours l’choc ? Ils pourraient p’t’être y aller.

Spoiler:

Résumé:

Le départ en trombe n'a pas dû aider mais rapidement les problèmes se sont multiplié et l'arrêt cardiaque du pilote est pour le moment le problème le plus urgent. Impossible de rentrer au fort, mais visiblement ils ont déjà une idée du lieu à squatter pour gérer le problème, nickel! Les voitures s'arrêtent dans un crissement de pneus, les portières s'ouvrent, ils sortent en masse aussi vite que possible.

- Oli! Viens m'aider!

Ils avaient réussi à se coordonner tout à l'heure, le binôme fonctionne et Lisandro n'est vraiment pas en état, pourtant c'est lui qui prend la parole et leur permet d'avancer. Les gentillesse fusent, la méfiance est de mise, Mary comprend parfaitement. Elle avance avec Oliver et l'inconnu qui se fait lourd et l'urgence est de plus en plus grave. S'adressant aux habitant de ce lieu qui a visiblement déjà pris cher, Mary s'écrit à l'adresse de tous pour plus d'efficacité:

- Libérez-nous un endroit, une table, un lit, un carton peu importe au lieu de vous tenir en joue, y'a qu'lui qui peut nous dire c'que c'est que c'merdier!

Spoiler: