Résumé:

Spoiler:

Je me fais petite mais j’écoute. Ça parle d’hélicoptère, de pilote, de « ils », je comprends alors peu à peu de quoi ils parlent. Ma tête rentre encore plus dans mes épaules ; genre si j’étais une tortue, je serais actuellement recroquevillée dans ma carapace. Normal qu’ils se posent tous des questions, normal qu’ils ne soient pas d’accord et les mots d’un grand blond bourru eurent le don de me faire flipper. Sa manière de parler de « conquérant » ressuscita dans ma mémoire des images de films d’antan, à base d’indiens et de soldats américains. Aucun de ses films n’était beau à voir.

Alors, dois-je parler ? Je me mordille la lèvre inférieure. Ouvrir la bouche, c’est attirer l’attention sur moi – voire sur Markus – et nous exposer à révéler ce qu’on a fait. Me taire, c’est laisser ouvertement tous ces gens inquiets dans l’ignorance. Le dilemme est cruel, mon cœur me fait mal en battant contre mes côtes. J’avise certaines des personnes ici – celles qui ont l’air les moins avenantes – est-ce qu’ils nous tueraient ? Mes yeux vert sombre s’arrêtent sur Yulia, qui ne m’a miraculeusement pas encore vue. Je crois… je crois que la culpabilité sera moins lourde si je n’y ajoute ce silence volontaire.

- Ils… ils sont déjà là…, je m’éclaircis la gorge et sort de l’ombre pour répéter plus fort, je crois qu’ils sont déjà en ville, j’attends de voir plusieurs visages se tourner vers moi – je ne peux plus reculer désormais, on… on a vu deux groupes de survivants se rencontrer dans le sud de Capitol Hill… ils ont discuté un moment et sont partis ensemble, je ne sais pas où, je grimace, ma respiration s’accélère, mes doigts fébriles se triturent entre eux, l’un de ces deux groupes, les hommes avaient tous des espèces de…, je consulte machinalement Markus du regard car c’est lui qui a vu en fait, pas moi, d’armures anti-émeute. Ça fait… ça fait longtemps maintenant que je suis dans Seattle et… j’ai jamais croisé de gens comme ça.

Est-ce révélateur ? Je ne sais pas trop. Néanmoins, le monde des survivants est petit et des gus qui se baladent en combinaison de protection complète, ça se repère quand on sillonnent les mêmes routes. Je suppose. Je suis naïve parfois mais pas assez pour croire que c’est une coïncidence. Par contre, je n’en sais malheureusement pas plus… est-ce que je peux aller m’enterrer dans un coin maintenant ?

Spoiler:

Lui, père. Un miracle ? Peut-être bien. Si Emerson voyait la femme qu’il avait su conquérir, elle n’en reviendrait probablement pas non plus. Mais ce n’était pas le moment. Très vite, il récupéra quelques automatismes du temps où il assistait Ian à Emerald. Emerson étant plus qualifiée que lui, il se fit assistant pour lui fournir tout ce dont elle avait besoin dans la seconde.

L’état du pilote était catastrophique. Le pronostic vital était plus qu’engagé. Le miracle, serait qu’il survive. « Je vais ligaturer ce que je peux pendant que tu cherches le trou. Il lui faudrait du sang… Mais » Est-ce que ça valait vraiment la peine de gâcher ce qu’ils pourraient avoir, ou prélever, pour un homme qui n’allait peut-être pas survivre ? « Faudrait voir si on a des donneurs universels dans le coin… Au pire. Kaycee, Eli, vous pouvez vous renseigner ? »

Ce fut au tour d’Hannah de s’avancer près d’eux et de jeter un coup d’œil. « On essayera que la plaie soit propre, promis. Faut d’abord qu’on trouve la fuite. » Puis l’homme revint à lui, en tenant des propos plus qu’étrange. Qu’est-ce que… ?! Lisandro s’arrêta une seconde, pour écouter ses paroles qui n’avaient rien de rassurant. C’était très perché, même pour un mourant. Lisandro regarda Hannah qui ne disait rien, mais elle ne semblait pas réagir. La jeune femme s’éclipsa pour faire bouillir son infusion pendant que les deux médecins s’activaient.

Elle revint avec sa préparation et une mise en garde. Le chilien hésitait, il regarda Emerson par-dessus la table. « Ca pourrait nous donner un peu de temps pour le soigner, mais risquerait de nous faire rater le moment où il pourra parl… » Il s’interrompit brutalement en sentant l’homme partir sous leurs yeux. « Il fait un arrêt ! » En quelques secondes, Lisandro se lança dans la réanimation. Avec Emerson, ils parvinrent à le faire revenir, mais ce fut éprouvant. Pour tout le monde.

« Je ne sais pas combien de temps il tiendra comme ça. On ferait mieux de l’endormir… au mieux on le stabilise, au pire… il mourra sans douleur. » Dit-il gravement. Puis il regarda la jeune femme à leur côté. « Tu le connais ? Ou c’était la fièvre ? » Demanda-t-il, inquiet. « Je sais pas qui c’est… mais c’était flippant. »

Résumé:

La scène était suffisante pour traumatisé l'ingénieur alors qu'il assistait un peu à ce qu'il avait causé. Comme la blondinette, il esquiva le regard de Yulia un instant, mais juste un instant parce qu'il avait décidé de faire face aux conséquences. Sur le retour, il n'avait presque pas parlé avec Mina, il lui avait un peu expliqué la situation, mais il n'avait pas cherché à se justifier sur ses choix et sur ce qui l'avait poussé à faire demi-tour. Il était prêt à tout dévoilé quand la gamine prit la parole et raconta tout ce qu'il avait vu. À priori, encore une fois, il ne pourrait pas prendre ses responsabilités comme un homme, une fillette le faisait à sa place.

Un peu nerveux, il s'éclaircit la gorge avant de parler, scrutant un peu la réaction des gens vis à vis de ce deuxième groupe qu'il avait aperçu. "Oui... J... J'étais là... Y av...vait un groupe qui m'att...endait pour parler de la disparition de Roza. Comme dit Mina... Y a un au...autre groupe qui est arrivé et je suis sûr qu'ils av...avait un lien avec l'hélicoptère car j'ai vu celui qui semblait être le... le chef du groupe pointer dans la direction du crash."

Ça restait mince comme certitude, mais il semblait évident que ce dit chef pointait soit d'où il venait, soit ses amis. Il n'était pas certain si l'assemblée était vraiment au courant de tout pour l'instant. Qu'il était probablement à l'origine de tout cela et autant espérer que l'incendie s’éteindrait de lui-même. Il laissa donc les divers membres réagir à la révélation, alors qu'il se faufila à travers les gens pour rejoindre la brunette et subir les conséquences de ses actes.

Spoiler:

Elena fit un arrêt sur Yulia lorsque celle-ci fit remarquer que non, ce n’était pas la première fois que ces gens survolaient le coin. L’information remettait en perspective certaines idées. S’ils pouvaient se permettre plusieurs sorties, ils pouvaient détenir d’autres gros moyens. Et quel était le but de ces sorties dans les airs ? Que recherchaient-ils ? Des interrogations, encore et encore. La tête de la grecque allait exploser. C’était d’autant plus vrai lorsque Mary insista sur son idée de communication. « Bon sang… » Soupira-t-elle avant de croiser le regard de Jarod. Elle, ne préféra pas approfondir le sujet. De toute façon, personne ici ne prendrait contact avec eux, c’était réglé. Pour le reste, il serait toujours temps d’avoir une discussion avec les concernées plus tard, ailleurs. Le brun sembla d’accord à propos de la surveillance du lieu du crash, et plus globalement, d’accord pour mettre à profit l’avantage qu’ils avaient sur les autres.  

Et alors que Cora ranimait le débat, leur salut à tous prit la forme de deux silhouettes  qui s’extirpèrent pudiquement de la foule pour prendre la parole. Timidement. L’hésitation faisant trembler les voix. La grecque posa sur eux un regard curieux, perplexe. Et puis le temps de rassembler les morceaux, de reconnaître le visage sous cette expression nerveuse qui lui était bien familière. L’homme qui les avait conduit jusqu’ici. « Markus ? » L’ancien Messiah, celui qui avait choisi de suivre Roza et Riley sur les routes plutôt que rejoindre le groupe ne lui laissa pas le temps de réaliser. Il appuya les dires de sa jeune amie. Et ce qu’Elena comprit à travers son récit la figea sur place. Elle semblait alors avoir perdu toute connexion avec la réalité, elle ne prêta pas attention aux murmures qui s’élevaient autour d’eux en écho aux révélations des deux jeunes. Le regard figé sur Markus, la grecque semblait ne plus entendre ce qui l’entourait. Elle alla trouver l’ingénieur, sans un mot ni un regard pour personne d’autre, abandonnant sa place au centre des discussions. À sa hauteur, elle se saisit de son bras sans brutalité, mais sans douceur non plus.« Le groupe qui t’attendait, c’était eux ? Tu les as reconnu ? Tu penses que Roza est chez eux ? » Il y avait un certain empressement dans sa voix. Une urgence presque vitale dans ses yeux. Elle devait savoir.

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