Il était parti en prenant garde jusqu'aux voitures, accompagnés par quelques personnes qui sur ses ordres avaient eu finalement l'intelligence de faire un minimum attention à ce qui les entourait et passant le bois qui les séparait la nuit semblait une ennemie redoutable quand elle était une arme formidable pour les choses qui voulaient les dévorer vivants et festoyer d'eux. Sans prétendre à plus que cela, Aodhan fit sa route jusqu'à la voiture qu'il avait garé quelques heures.. ou minutes ?.. auparavant.

C'est là que le bruit le fit réagir, alors que la nuit calme n'était agitée que par ses bruits de pas et ceux de ses compagnons, de nouvelles sonorités se firent entendre lorsqu'ils arrivèrent à leurs voitures. Des rôdeurs, probablement attirés par les fusillades successives, le sang du professeur se glaça et le regard lourd de sens que lui posa le chauffeur de la voiture derrière lui fit comprendre qu'il n'était pas le seul à savoir que bientôt ça allait réellement craindre pour le groupe.

Sans attendre il plongea à l'intérieur de sa voiture à l'instar des autres et fit tourner la clé pour que le moteur démarre, la douce mélodie du moteur fut rassurante pour Aodhan, ce n'était vraiment pas le moment d'avoir un problème technique. Suivant la voiture de devant, ils firent leur route vers l'entrepôt jusqu'à finalement y arriver, se garant non loin des hangars où les autres membres des Remnants se trouvaient désormais et Aodhan mis pied à terre pour aller signaler l'urgence de la chose aux autres. "Faut s'barrer fissa, y a la compagnie qui débarque et les autres qui vont pas tarder à se relever dans le bâtiment principal donc faut embarquer tout ce qu'on peut et se tirer maintenant." Puis il vit que ses camarades étaient concernés par quelque chose dans le hangar et s'avançant légèrement il vit de loin des visages, des visages bien humain et son esprit ne fit qu'un tour : et merde. Y avait pas le temps de faire assistant social là tout de suite et il fallait vraiment bouger.

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S'que Lance fait, j'en ai rien à foutre. Ses types, ils le méritent et j'comprends parfaitement sa rage. Si c'était la blonde au sol, j'aurais probablement fait pire. Alors s'pas moi qui vais l'arrêter, et j'commence juste à m'dire qu'on perd du temps important ici. J'pose ma main sur l'épaule de la princesse alors que j'vois Ed quitté la pièce. Son état m'inquiète alors j'vais le suivre, mais ça ne sera pas sans essayer d'attirer May avec moi. "Vient May... Y a plus rien à faire ici..." J'lui adresse un sourire sans joie, glissant légèrement ma main dans sa chevelure, lui faisant signe de m'suivre. Cette fois, j'attendrai pas pour elle par contre, parce que, sans le connaître vraiment, j'fais suffisamment confiance au Texan pour qu'il la ramène après.

J'perds pas de temps à suivre la trace du militaire, me retrouvant aussi au deuxième hangar du coup. J'arrive juste à temps pour assister à la proposition de mon pote Ed et ça m'donne froid dans le dos. J'repense à s'que j'ai sous la main, et j'peux juste pas croire qu'il propose d'en amener quelques-uns. Ils ont rien fait, et visiblement, ils sont effrayés alors j'me vois pas commencer à faire une sélection de ceux qui devraient survivre. What the fuck? T'es sérieux Ed? On les amène tous... On va pas laisser des femmes et des enfants pourrir ici." Hairy Balls signifiait l'urgence justement et j'peux pas vraiment croire qu'on amènerait que des robustes pour quelques caisses de matériels.

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Stanley se figea en voyant le mot que Sucre lui donna. Son sang se glaça. Il attrapa son talkie walkie et s’apprêtait déjà à en révéler le contenu aux autres, mais le moment n’était pas propice. Déjà la petite équipe arrivait près du deuxième hangar. Il devina quelques silhouettes dans la nuit se glisser dans ce dernier. Les secondes qui suivirent lui parurent durer une éternité. Il retint sa respiration avant d’entendre une voix lui expliquer la situation. Des dizaines d’autres gens soi-disant pacifiques ? Bordel… Il échangea un regard avec Sucre.

- Rôdeurs ! Un autre gars, qui continuait à faire le guet d’un autre côté les avertit dès qu’il aperçut les premiers phares des voitures s’approcher. Et dans leur sillage, faiblement éclairés par les feus arrières, ces masses mouvantes que vous connaissez.
- Merde, râla le jeune homme pour lui-même, avant d’avertir dans son appareil de la présence de ces derniers. Notamment pour ceux de son bâtiment. Les rôdeurs sont là. On charge le matos dans les camions. Fissa ! C’était pour lui la priorité.

Au même moment, Graham reparut avec des bidons d’essence. Pour l’hélicoptère. Il les avait trouvés dans la réserve. Sucre s’exclama avant de se précipiter de nouveau vers l’appareil. Stan marqua un temps d’arrêt. Pour lui, un truc clochait. D’un côté, il y avait les hommes qu’ils avaient tués - un bon nombre effectivement – et leur arsenal. Et de l’autre, ce mot trouvé dans l’hélico. Puis tous ces innocents… Il appuya sur le bouton pour parler de nouveau dans son talkie walkie et révéla le contenu de la lettre. Pour June, Arizona et ceux d’en bas. Qui déciderait quoi faire.

- On l’a trouvée dans l’hélico, ajouta-t-il. Ne faites pas confiance à ces gens… C’était ce que lui soufflait son instinct. Ramener ces gens chez eux lui paraissait une erreur. Mais contrairement aux autres, il ne les avait pas face à lui. Dans tous les cas, cela ne voulait pas forcément dire qu’ils devaient les laisser là…

Il jeta un dernier regard vers l’autre entrepôt et rejoignit en boitant – sa jambe lui faisait de plus en plus mal – l’hélicoptère pour aider ses compagnons à en faire le plein.

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Si John essayait de la retenir dans ses bras, il savait très bien qu'il n'arriverait à rien avec la petite furie. Elle avait lâché le flingue vide, certes, mais l'agitation et cette envie d'hurler était toujours bien présente tout au fond d'elle-même. Elle aimait bien le militaire, mais là, il devait la lâcher. Tout semblait si calme, maintenant, de toute façon. Plus loin, Vaughn s'occupait d'Eddie, l'équipe militaire s'activait et Adam envoyait une droite bien placée au mec qui avait osé sortir la réplique de trop.

Mais il se passait un truc dehors, elle ne savait pas trop quoi exactement. Et pour cause: son cerveau était en mode survie, et son petit coeur en charpie. N'empêche, même June préférait aller vérifier ce qui se déroulait à l'extérieur, laissant les derniers otages ici, avec comme simple directive d'en faire ce qu'ils voulaient. C'est à cet instant que Lance se pointa finalement, pour réaliser qu'il venait de perdre Raven. Personne n'osa l'arrêter, lui. Liv ne bougeait pas d'un poil, le laissant abattre les trois mecs avant de s'approcher lentement et de saisir son bras pour le faire reculer juste un peu. Elle avait voulu parler, mais pour dire quoi? Il n'était plus là, de toute façon, c'était évident. « Ramène Vicky à la maison. » murmura-t-elle en prenant son visage dans ses mains pour le forcer à la regarder, les larmes aux yeux.

Sauf qu'Adam l'avait ramené à la réalité, et elle détourna son attention sur le prof dès que ses doigts touchèrent son épaule. Liv n'avait pas le temps de pleurer, de toute façon. La blonde avait serré sa main quelques secondes, comme si elle lui disait silencieusement de ne pas la lâcher. Elle observa l'autre main d'Adam, plutôt amochée, avant de le suivre plus loin, jusqu'à ce qu'ils découvrent la présence de ce deuxième groupe à travers lequel Eddie ne voyait visiblement que de la main d'oeuvre. Le chasseur en était outré, d'ailleurs. Ils devaient faire face à la réalité, pourtant. Même avec les meilleures intentions, ils ne pourraient jamais ramener tout le matériel en plus de tous ces gens innocents - parce qu'ils l'étaient, si? « Ils sont trop nombreux pour tous rentrer avec nous, dans tous les cas. On n'a qu'à en ramener certains, les plus vulnérables par exemple, et revenir chercher les autres plus tard? » Mais du coup, le temps pressait. Kaines le confirmait.

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June ne savait véritablement pas quoi faire de ces gens. Les mordeurs approchaient alors bientôt, cette foule de bouches supplémentaires à nourrir ne sera plus la plus grosse épine dans son pied. Elle sentait que les avis divergeaient et elle était incapable de trancher en si peu de temps. Même en réfléchissant de façon pragmatique : ils avaient vu de quoi étaient capable ces New Eden et le message lu par Stanley était clair ; ils avaient l’intention de s’en prendre à eux. Quand bien même ils venaient de liquider l’escouade destinée à leur tomber dessus, il y en aurait d’autres. Et pour lutter contre ces autres, ils auront besoin de puissance de feu…

… mais ils auront aussi besoin de soldats. La rouquine commençait à croire que leurs ennemis étaient aussi nombreux que les otages de l’été le laissaient entendre et si c’était le cas, alors le nombre serait leur force. Plus ils auraient de bras, plus ils manieraient d’armes ; c’était mathématique.

- Préparez-vous à devoir repousser la première vague et laissez tourner les moteurs, dit-elle dans le talkie ; elle se tourna ensuite vers l’homme qui parlait pour les inconnus : je peux vous proposer la même chose que ceux qui vous ont amené ici. Donnez-moi une raison de vous faire confiance.

Sa voix était froide, cassante. Elle n’avait pas le temps de faire du social, elle avait juste besoin de gagner quelques secondes pour prendre sa décision. Quelques secondes pour déterminer du sort de ces hommes, ces femmes et ces enfants recroquevillés dans le noir.

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Arrivant non loin des quelques ennemis rescapés, Vaughn avait eu tout le loisir de voir Lance se jeter sur eux avec sa hache, les liquidant comme si cela permettrait d'apaiser sa rage, de rendre son deuil tout frais plus supportable. Il était précisément là, le problème de l'attachement : ça pouvait vous faire vriller un homme. Et il ne serait pas celui qui le stopperait dans son acte. Pas à lui de le faire ni de décider si oui ou non agir de la sorte était bénéfique pour le pilote. Dans le même temps une nouvelle information fila dans leurs rangs : l'équipe qui était partie au second hangar avait trouvé des survivants, un gros nombre. Pourraient-ils seulement les emmener tous en plus des réserves trouvées ici ? Pas le temps de trop s'attarder sur la question à dire vrai : Kaines venait leur annoncer qu'une horde était en approche.

Et maintenant quoi ? Le thanato se fichait royalement de ces fameux survivants, ils n'étaient rien pour lui. Sauver son cul avant le reste, ç'avait toujours été ainsi depuis qu'il les avait perdus eux, alors non, il ne risquerait pas sa vie pour des inconnus. Bien sûr, il y avait cette petite voix qui lui disait que s'il s'était trouvé à leur place, il aurait souhaité qu'on lui vienne en aide, mais ce type de comparaison était bon pour les plus altruistes, lui n'en faisait pas partie et assumait pleinement. Si un jour il se trouvait dans leur situation, soit, il accepterait son sort, fin de l'histoire.

Sortant du bâtiment à son tour, il entendit la suggestion de May qui, pourtant, ne le fit pas réagir d'avantage. Sûr qu'il était clairement perceptible sur son visage qu'il s'en foutait complet, mais dans le doute... « L'plus important c'est qu'on se tire nous avant qu'les morts se pointent alors décidez c'que vous voulez mais faites le vite. » Et sur ces mots -inutiles, qu'on se le dise- il se dirigea vers les véhicules ramenés par une partie du groupe, prêt à se tirer dès que possible.

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