Le doute n’en était que plus grand. Si ces gens disaient vrai, alors Fort Ward était justement fait pour ce genre de situation : pour porter la civilisation à ceux qui l’avaient perdue. Mais ils étaient en guerre désormais et ne pouvait pas se permettre d’abandonner armes et carburant sur place. La moindre ressource pourrait faire la différence… mais ça incluait aussi la ressource humaine. Le nouveau hurlement pour annoncer l’arrivée des rôdeurs sonna la fin de son temps de réflexion : il fallait agir.

- Chargez les véhicules, dit-elle dans le talkie, on prend tout.

On disait « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras » ; c’était sur ce précepte qu’elle se refusait à laisser sur place une cargaison que d’autres pourraient récupérer. Elle s’adressa ensuite eu dénommé Anton, baissant définitivement le canon de son arme.

- Nous sommes votre seule chance de survie désormais, mais nous n’avons pas la place d’emporter tout le monde. Certains devront rester ici, on reviendra les chercher dans quelques jours.

S’ils restaient enfermés dans leur entrepôt, ils ne risquaient rien. Il était par ailleurs impossible de tous les laisser pour revenir, car cela reviendrait à faire la route avec une armada de voitures et donc de dilapider une incommensurable quantité d’essence par pure charité.

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Quel bordel encore putain, fallait trouver des gens en + dans ce futur cimetière où les rôdeurs allaient sévèrement et rapidement se pointer. Aodhan était déjà énervé par le fait de s'être fait tiré dessus mais maintenant le prof allait avoir le droit à tous les cas de conscience de ses charmants collègues pendant que les rôdeurs viendraient leur bouffer les bourses parce que tant qu'à faire ce serait pas drôle sinon, hein. Soufflant déjà aux futurs casse-couilles inutiles qu'il allait avoir dans sa bagnole le professeur jeta un regard vers l'endroit d'où venez les sons de rôdeur, il fallait agir vite et surtout décider vite si on voulait que tout le monde puisse sortir son petit cul tranquillement de là parce que dans le cas contraire il y aurait plus de morts que nécessaire.

En entendant les directives de June, le prof fut soulagé, fallait mieux laisser ces gens-là que de les emmener pour le bien de la communauté mais aussi parce qu'il y avait une véritable nécessité d'être aussi bien équipé que leurs ennemis parce que vu l'armada qu'ils avaient ça risquait de réellement finir façon espagnol et indiens, spoiler, les Remnants auraient pas le rôle des espagnols si ça continuait.

Le prof fut néanmoins contrarié par la décision de ramener une partie de ces gens chez les Remnants, il n'y voyait guère d'intérêt dans l'immédiat, surtout que le temps de négocier sur qui partait ou qui restait, ces types auraient le temps de les faire se faire flinguer.

Secouant la tête, il se tourna vers deux personnes qui étaient auparavant avec lui pour aller chercher les voitures. "Faites un arc de cercle autour du hanger avec les voitures, prenez vos armes pour contenir les morts et laissez juste un espace pour permettre à ceux qui ne sont pas encore là de pouvoir rentrer, dès que le dernier est là, faites en sorte de combler cet espace." Il était hors de question de laisser crever une personne de plus, ils avaient perdus suffisamment de gens aujourd'hui pour Aodhan. "Faisons en sorte que Dieu nous laisse vivre un jour de plus." c'était tout ce qu'il avait pu murmurer alors qu'il cherchait du regard les autres membres d'American Dream : Où était Lance, May et Victoria ?  

Spoiler:

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Tout le monde n'était pas de son avis. Entre se barrer tout simplement, tous les embarquer en laissant du matériel ici ou revenir chercher les personnes restantes quand ils seraient moins dans la merde, rien n'était simple. Mais ils devaient prendre une décision, et vite, puisque l'un des leurs sonnait l'alerte. Les décomposés se pointaient rapidement et ils ne se poseraient aucune question, eux. Phelbs donnait donc ses directives, comme elle avait l'habitude de le faire. Ultimement, elle partageait l'opinion de la blonde, semblait-il. Étonnant.

Cendrillon voulait bien agir, mais son esprit était dans le brouillard, brisé. Elle fixait un peu le vide, absente, complètement refermée sur elle-même en repassant dans son crâne la scène qu'elle venait de vivre; du regard olive de Victoria qui poussait son dernier souffle jusqu'à celui de Lance, outrageusement blessé. Elle avait juste envie de vulgairement s'écraser au sol. Si elle pouvait arrêter de trembler comme une feuille, ce serait bien, aussi.

La petite s'éloigna pourtant de la rouquine et du hangar, constatant qu'Eddie s'occupait du nouveau groupe pour les escorter jusqu'au convoi. Rassemblant ses forces en respirant un grand coup, le regard plus dur, elle posa ses yeux bleus sur Adam, et même si elle avait seulement envie de se réfugier dans ses bras, de faire comme si tout ça n'était qu'un putain de mauvais rêve, elle savait ce qu'elle avait à faire. De toute façon, si elle continuait de le regarder, elle allait fondre en larmes.

Elle se retrouva donc rapidement au milieu des gens, puisque tout le monde évacuait autant le premier entrepôt que le deuxième. Liv arriva juste derrière Kaines, le temps de l'entendre murmurer un truc à propos de ce qui leur ferait voir - ou non - un jour de plus. En voyant quelques rôdeurs arriver - et ils venaient littéralement de toutes les directions - elle dépassa son ami pour se mettre au travail. « Mettez les blessés en sécurité. » dit-elle en se disant qu'elle, au moins - et malgré le sang sur sa veste - allait bien. Elle dépassa la barricade de voiture et transperça illico le crâne d'un premier gueulard, avant d'en foutre un deuxième au sol et d'écraser sa tête sous ses pieds. Ainsi, elle pourrait faire passer sa rage, au moins.

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La rouquine n’avait rien à redire, les choses s’organisaient comme elles le devaient. Edward prit l’initiative de faire passer en premier les plus faibles et pour amadouer ces inconnus, c’était effectivement la bonne solution. A privilégier les forces « utiles », ils se risquaient à un conflit supplémentaire qu’ils n’étaient pas en mesure d’avoir. Les rôdeurs se rapprochaient et s’ils n’étaient pas partis dans les prochaines minutes, ils risquaient de ne pas partir du tout.

Ils purent tous entendre les pâles de l’hélicoptère démarrer et couvrir le vacarme des voix, des armes et des macchabées. June planta alors ses yeux verts dans le bleu de ceux d’Anton. Il ne savait visiblement pas quoi penser de tout ça et l’urgence le privait également du temps nécessaire à la réflexion.

- C’est maintenant ou jamais, rappela l’avocate tandis que le tri se mettait en place.

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- Combien de personnes tiennent là-dedans ? Demanda Stan à l'expert, alors qu'ils refermaient le réservoir de l'hélicoptère. Avec l'arrivée des rôdeurs, le moment était venu de mettre les voiles.
- Huit, max, répondit Sucre, tout en grimpant dans la carlingue pour vérifier que tous les voyants étaient cette fois au vert. Il mit le contact, lança un c'est ok et actionna les pales. Ces dernières se mirent en action, fouettant de plus en plus vite l'air autour d'elles.
- L'hélico est opérationnel ! Affirma Stanley dans le talkie walkie. Il dut crier pour couvrir le bruit. Ils arrivent de partout, ajouta-t-il en avisant des rôdeurs qui s'approchaient aussi par le sud.

Merde ils n'allaient pas tarder à être encerclés, ils devaient tous se barrer ! Ils avaient toutefois déjà chargé tout le matériel qu'ils avaient trouvé ici. La sélection des réfugiés se fit à l'instinct aussi, les hommes les plus vaillants se sacrifiant pour protéger leurs enfants, leurs familles. Ils ne pouvaient qu'espérer que ces étrangers, qui avaient fait crépiter les balles à proximité tiendraient leurs promesses.

- Tu restes là, Stan !! Tu montes dans cet hélico ! La voix sévère, Graham ne laissa pas son pote rejoindre le rez-de-chaussée pour venir en aide aux autres. A cause de son pantalon souillé de sang. C’était de la pure folie. Le trentenaire descendit toutefois ramener du monde pour remplir cet hélicoptère. De préférence des blessés. Ils arriveraient à Ford Ward avant les autres.

Stan grimpa donc dans l'engin. Malgré les circonstances, un sourire en coin se dessina sur son visage. D'être dans l'un de ces appareils. Puis à l'idée des membres de cet autre Eden qui reviendraient s'enquérir du sort de leurs compagnons... ils ne seraient pas déçus. Seule idée finalement réconfortante aujourd'hui, alors que les corps sans vie de Donovan, Angel, Evelyn, Ray, Elias et bien d'autres resteraient après eux ici.

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