« Merci Clarke » Alors qu’elle lui tendait un café salvateur. La journée avait été longue, et comme elle, la vue un peu brouillée à force d’étudier, analyser, faire et refaire les calculs des données. La nouvelle version du vaccin prendrait du temps à faire, et il avait suffisamment insisté à la réunion pour s’assurer que cette fois-ci, ils prendraient le temps. Il était cependant loin de se douter que d’autres jugeraient que du temps, ils en avaient suffisamment eu.

Quinn les avait rejoints alors qu’ils profitaient d’une pause bien méritée quand l’aînée des Summer fit irruption à bout de souffle dans le laboratoire. Il lui fallut une seconde pour imprimer ce qu’elle venait de dire, une autre pour réagir. Déjà Clarke prenait les devants pour LA porte. « Dis à ceux que tu croises de venir ici et d’éteindre les lumières derrière eux, on ne va pas inutilement les attirer dans les couloirs, on va tous se rassembler à l’avant du bâtiment. » Il parlait vite, très vite. Il regarda Quinn, le cœur battant. « Nos recherches actuelles, tu les planques, sous ton pull, ton pantalon, je m’en contre fiche, mais on a taffé dur là-dessus, je ne tiens pas à devoir repartir de zéro. Il faut mettre les échantillons qu’on a à l’abri aussi. Casey ! » Dit-il alors que son cerveau carburait à cent à l’heure sur le problème du moment. « Tu devrais aider Quinn, je vais les attendre devant pour discuter et les ralentir… » Il fallait qu’ils fassent attention à leurs paroles, à leurs gestes. Car il fallait éviter le moindre énervement. Il attrape son trousseau de clé, le balance à Quinn. « Le prochain scientifique qui arrive ferme le plus de pièces possibles pour les ralentir. » Et il passa la porte pour se diriger vers l’entrée du bâtiment. Minimiser les pertes scientifiques. C’était tout ce qui importait.

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Les secondes qui défilent me paraissent interminables. Je n’ai aucune idée de comment me dépêtrer de cette situation plus que critique. Jamais je n’ai eu à supporter autant de pression et j’ignore si j’en suis capable. Quoi qu’il en soit, je ne peux pas me défiler. Je dois leur tenir tête, faire ce que Madame Phelbs aurait fait. Mais ai-je suffisamment de crédibilité pour ça ? Je ne dois pas y penser…

Clayton renchérit, les menaçant toujours avec son arme. Si seulement nous pouvions éviter une effusion de sang. Mais à en juger par les regards emplis de rage de mes vis-à-vis, j’en doute fortement. Mon rythme cardiaque s’accélère sous cette pression insupportable. Vont-ils vraiment m’écouter ? Rien n’est certain. Ils n’ont pas l’air d’être de ceux qui renoncent facilement. Et j’ai suffisamment entendu de choses sur Monsieur Bergmann pour savoir qu’il ne se laissera pas faire. D’autant plus par une femme de mon âge. Qu’importe, je ne compte pas me laisser impressionner aussi facilement. Alors je reprends, déterminée à ne montrer aucune faiblesse.

« En venir aux armes, ne fera qu’aggraver votre cas. Ce n’est dans l’intérêt de personne, ici. Il est encore temps de renoncer à tout ça. Alors, rentrez ! » Je suis prête à discuter, une fois que la tension sera retombée. Mais pour l’instant, ces armes menaçantes m’inquiètent bien trop pour oser toute négociation.

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Une poignée de personne finit par s’éloigner, obéissant aux ordres. Et si j’ai bon espoir d’en voir d’autres rentrer à leur tour, le crépitement du talkie attaché à ma ceinture vient tout chambouler. La voix de Thad retentit alors, me demandant si tout va bien. Je baisse ma garde, prête à répondre pour le prévenir ce qu’il se passe, mais la situation dégénère. Les émeutiers se jettent brusquement sur Clayton pour tenter de l’immobiliser.

Quant à moi je parviens à éviter l’un d’eux, me mettant alors à courir à toute vitesse pour ne pas être rattrapée. Derrière moi, un nouveau coup de feu résonne, mais je ne me retourne pas, de peur d’être attrapée à mon tour. Sentant que l’on me suit, je coupe à travers l’un des jardins avant de trouver refuge à l’angle d’une des maisons. Le dos plaqué contre le mur j’attrape le talkie. Il faut que je les prévienne. « Mad’... » J’ai du mal à reprendre mon souffle. J’inspire longuement, et dès que c’est possible je reprends. « Maddie pour Thad. Une quinzaine de civils est actuellement en route pour le complexe scientifique.  Ils vont tout saccager si nous n’intervenons pas. Le coup de feu était un tir de sommation, mais... Nous ne sommes pas assez nombreux ici. Ils… Ils s’en sont pris à Clayton. » Je fais de mon mieux pour ne pas me laisser gagner par la panique. Mais clairement, j’ai cruellement besoin d’aide et vide. « Envoyez des renforts au plus vite ! » Attendant une réponse du militaire, je me remets à avancer, longeant une des haies pour ne pas me faire repérer. Il faut que je réussisse à rejoindre les autres.

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