Son intervention sur les ordalies, lâchée sur le ton de la plaisanterie, aura au moins eu le mérite d'arracher un sourire à Quinn. Zelda lui décoche un clin d'oeil qui se veut complice puis reprend la lecture de son bouquin. En réalité, elle se sent un brin détachée de la situation. Elle sait que cette dernière est grave mais dans la mesure où elle n'a pas vraiment de réelle incidence sur son déroulement, elle préfère se placer en retrait et laisser les adultes décider de ce qu'il faut faire des prisonniers. Elle, elle n'est pas à la barre du bateau Remnant. La décision finale revient à Maddie. L'adolescente adresse un regard à l'intéressée. Non, elle n'aimerait vraiment pas être à sa place. Dès que les choses se gâtent, elle se rend bien compte qu'elle se complaît dans son rôle d'enfant dénuée de responsabilité. C'est plus faciles ainsi. C'est peut-être pour cette raison, d'ailleurs, qu'elle s'octroie le droit de fredonner un air connu tout en poursuivant sa lecture. Elle s'en extirpe lorsque la suppléante de June prend la parole, alliant air et ton solennel. Et puis pour faire bonne figure, elle se redresse pour se mettre en tailleur. L'instant est important, c'est sûr !

Sans être réellement d'accord avec la position de Madie, l'adolescente n'est pas pour autant favorable aux idées de Casey. Elle observe les deux sœurs échanger et se disant qu'il vaut mieux ne pas intervenir. De toute façon, elle doute que son avis soit demandé. Alors au lieu de l'exprimer, elle balance, l'air de rien, un détail qui pourra sûrement aider les décideurs : « Si jamais M'sieur Bergmann est mort, hein ! » lâche-t-elle sur le ton de l'évidence. « On l'a vu avec Raph et les autres en r'venant de l'armurerie ! » Elle se fiche pas mal du sort de cet homme, en réalité. Sa sensibilité ne s'étend pas aux traîtres et aux personnes qui souhaitent faire du mal à ses camarades. « Donc bon... Si vous l'trouvez plus c'est sûr'ment qu'il est en train d'chercher à bouffer ? » La gamine hausse les épaules. Ce n'est pas à elle de s'assurer que les morts restent morts. « Sinon M'dame Madi ? Raph est un peu palot, là ! J'crois qu'il aurait bien b'soin d'un p'tit câlin ? » lâche-t-elle avec un petit sourire en coin, poussant légèrement l'intéressé en direction de la soeur de Casey. Elle lui avait dit qu'elle lui arrangerait son coup avec la secrétaire, non ?

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Les freins ne fonctionnaient plus, alors le bureau devint totalement inutile. Et Friedrich aussi d’ailleurs. Il essaya de résister avec Clarke et les autres aux assauts de la porte, mais l’effort lui donna le tournis et il n’eut d’autres choix que de s’écarter et de retourner s’assoir. Ne serait-ce que pour y voir clair à nouveau. Le problème c’est qu’ils n’avaient pas vraiment le temps pour le repos. Clayton, Ismaël et lui étaient out. Les trois jeunes femmes se débrouillaient au mieux avec ce qu’elles avaient sous la main, mais ce ne serait pas suffisant pour garder cette porte fermée. Et après ? Ils feraient quoi ?

Ismaël se redressa tant bien que mal pour offrir une solution – dangereuse – aux filles. « Et elles vont faire comment ? On a un mort tout frais, encore à 100% de ses capacités physiques, qui ne ressent plus aucune douleur et qui donc, ne retient pas sa force. Eve est blessée à l’épaule… » Bergamn était costaud de son vivant, mort avec ce virus, c'était pire. Puis il se tourna vers Clarke, inquiet pour elle. « Vous vous sentez vraiment de vous y mettre à deux ?! » Il ne se comptait pas dans l’équation parce que clairement, il risquait de tourner de l’œil à tout moment. De leur lit d’hôpital, Clayton et Ismaël ne pourraient rien faire non plus. « L’idée est bonne, mais un seul coup ne le tuera pas… Il faudra qu’il soit maîtrisé. » Dit-il faiblement. « Mais… Peut-être qu’on peut se servir de la porte ? Laisser passer sa tête par la porte et frapper avec la perche ? La porte ferait un bouclier pour ceux qui essayeraient de la maintenir en place ? » Dit-il, un peu désespéré. « Ou… L’une d’entre vous passe par la fenêtre chercher de l’aide… Et vite ! » Il épuisait toutes les options, mais ils n’avaient pas beaucoup de temps devant eux non plus. « Dans tous les cas, prends mon couteau » Dit-il en donnant sa lame à Clarke.

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Au moins Clarke avait pris son couteau. Il la regardait s’activer avec la peur au ventre, la peur pour elle. Elle était la seule capable de faire ça, est-ce que ce serait suffisant ? Il la regarda se préparer, protéger son bras de sa veste. Ils avaient étudié les rôdeurs ensemble, elle savait parfaitement comment attirer leur attention, quant à savoir si sa force suffirait. Il n’y avait plus qu’à prier.

La jeune femme lui jeta un coup d’œil, il pouvait y lire sa peur d’y rester. Il aurait aimé faire quelque chose, aider, d’une façon ou d’une autre. Sa tête lui tournait mais pourtant, Friedrich se redressa se son lit d’hôpital. « Je vais aid… » Il ne termina pas sa phrase. Dans son élan pour se lever, une lumière fulgurante lui brouilla le crâne. Il retomba brusquement sur le lit, et ce fut le noir total. Il avait perdu trop de sang. En s’agitant ainsi, le généticien avait bêtement… perdu connaissance.

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