Joséphine Cornwell Duprès
Mer 26 Fév 2020 - 21:06
Cornwell Duprès
Prénom(s) : Joséphine, dite Joey
Âge : 30 ans
Date de naissance : 21 janvier 1990
Lieu de naissance : Cancun, Mexique
Nationalité : Franco-hispanique
Groupe : Travelers
Ancien métier : Pompier
Célébrité : Adelaide Kane
Bornée
Renfermée
Rancunière
Impatiente
Débrouillarde
Protectrice
Pacifiste
Self-control
→SECRÈTE : Joséphine n’a jamais vraiment été du genre à s’épancher sur ce qu’elle peut ressentir, et ça ne date pas d’hier, ou du début de l’apocalypse. Adolescente, jeune femme, adulte affirmée, ce trait de caractère a toujours fait partie intégrante de sa personnalité, pour elle qui ne sait pas mettre en mot ses émotions. Si on lui posait la question, et qu’elle parvenait par miracle à faire autre chose que rester muette sur le sujet, Joey pourrait expliquer que cela vient sans doute du fait que sa mère ne lui a jamais appris, qu’elle n’avait pas vraiment la place à la parole lorsqu’elle était petite, et qu’elle avait donc l’habitude de garder pour elle tout ce qu’elle ressentait ou pensait. Et avec le temps, cette façon de faire s’est inscrite en elle, devenant tout simplement naturelle. Ce road trip des enfers n’a rien fait pour améliorer ce trait de caractère, et elle communique peut-être même encore moins qu’auparavant, surtout sur ce qu’elle ressent réellement.
→BORNÉE : Plus têtue qu’elle, tu meurs. Lorsque Joey a une idée en tête, elle ne l’a malheureusement pas ailleurs, et n’en démords pas.
→RENFERMÉE : Elle l’est devenue avec ce voyage particulièrement long, se refermant comme une huître au contact des autres habitants de la love mobile. Il faut dire que vivre à six dans un espace aussi réduit pendant trois longues années à son lot d’aspects négatifs. Les prises de bec qu’ils ont pu vivre, les différents survivants qui ont croisé leur route, et les fins loin d’être joyeuses qu’ils ont connues, notamment cette violence quasi omniprésente, l’ont poussé à se centrer davantage sur elle-même, comme pour se préserver de tout ce qui pouvait l’entourer. Plus d’une fois elle a eu l’impression d’être seule au milieu des autres.
→RANCUNIÈRE : Ça aussi, c’est un trait de caractère qui s’est développé après que le monde ai basculé dans le chaos. Déjà méfiante avec les nouvelles têtes, Joey accorde de moins en moins facilement sa confiance, ce qui fait que quand elle parvint à le faire réellement, et que la personne lui prouve qu’elle a eu tort de faire confiance, Joey n’accorde que rarement de seconde chance. Plus maintenant. Et si malgré tout, elle parvient à prendre suffisamment de recul pour ne pas couper complètement les ponts avec ladite personne, elle n’oublie jamais ce qui a pu être dit. Ou fait.
→IMPATIENTE : Joséphine n’a jamais eu la patience d’un moine, bien au contraire. Elle éprouve toutes les difficultés du monde à rester dans l’inaction, et à attendre sagement que les choses passent, avouant sans peine que ça a tendance à la rendre dingue. Et lorsqu’elle y est malgré tout confrontée, elle laisse échapper des tas de petits signes qui trahissent son impatience : doigts qui tapotent en rythme, pied qui martèle le sol, soupirs sonores, gesticulation…bref, quand Joséphine est impatiente, cela a tendance à se voir.
→LOYALE : C’est un fait. Même si Joey a trouvé ce voyage particulièrement long et éprouvant, sans doute à l’instar de ses camarades d’infortune, elle considère pourtant que cette joyeuse bande de crétins est sa petite famille, les seules personnes pour qui elle a encore de l’affection dans ce monde dévasté. Alors bien sûr, elle a parfois envie d’écraser quelques têtes entre ses mains, ou de gueuler un bon coup, mais ils sont comme le club des Cinq, et elle sait que jamais il ne lui viendrait à l’idée de trahir l’un des siens. Bien au contraire, elle serait prête à beaucoup pour chacun d’entre eux.
→DÉBROUILLARDE : Grandir avec une mère absente a permis à Joey de devenir très vite autonome et débrouillarde. Pas trop le choix quand maman Duprès s’absentait parfois pendant deux ou trois jours à la suite, obligeant sa fille à se débrouiller seule pour les repas ou les trajets jusqu’à l’école, alors même qu’elle n’était qu’une gamine. Ce trait de caractère ne l’a jamais quittée, pas même quand elle a rencontré Naya, et il s’est montré plus qu’efficace à la pompier pour sa survie en solitaire, ou sa survie tout court. Il faut dire qu’avec le manque de ressources, plus important de jour en jour, il valait mieux savoir faire preuve d’imagination et de débrouillardise.
→PROTECTRICE : Joey n’a jamais été incommodée par les remarques désobligeantes qu’elle pouvait entendre à son égard. Bien au contraire, elles avaient même tendance à glisser sur elle, sans qu’elle ne leur accorde la moindre importance. En revanche, quand quelqu’un tente de s’en prendre à une personne qui lui est chère, Joséphine change du tout au tout, et ne met jamais bien longtemps à sortir les griffes, prête à tout, verbalement ou physiquement, pour protéger les siens.
→PACIFISTE : La violence, pour elle, ce n’est clairement pas la solution à tout. Et quand on est mariée à Isha Cornwell, ce n’est pas facile tous les jours. Joey ne compte plus le nombre de fois où le sang a coulé au cours de leur périple, et elle arrive désormais de moins en moins à accepter toutes ces fois où ils ont dû faire preuve de violence. Elle sait que le monde a changé, bien sûr elle s’en rend compte, mais pour elle, il doit bien pouvoir exister encore d’autres manières de régler les conflits qu’en tuant à tout va. Ou tout du moins, une part d’elle souhaite encore le croire. Malgré tout, elle y est bien plus souvent confrontée qu’elle ne le voudrait, et dans ces cas-là, quand cela semble être la seule solution, elle fait ce qu’il faut, non sans regrets. Elle ne s’est d’ailleurs jamais pardonnée à elle-même les morts qu’elle a pu semer sur sa route.
→SELF-CONTROL : Cela, elle l’a appris grâce à ce métier qu’elle exerçait avait, et qu’elle pensait faire toute sa vie, elle qui n’avait jamais envisagé, comme n’importe qui de censé, que les morts finiraient un jour par se relever. Apprendre à réagir avec calme, à analyser la situation, à observer son environnement, à prendre la décision la plus adéquate, sans céder à la panique, tout ça, elle le doit à cette carrière trop courte qui fut la sienne. Ça a été utile plus d’une fois dans ce nouveau monde dans lequel ils vivent désormais, où plus d’une fois l’issue semblait inespérée.
Voir le monde changer n’a pas forcément beaucoup eu d’impact sur le caractère de Joséphine. Alors bien sûr, elle a été attristée, atterrée, choquée de voir le monde changer, de voir tant d’individus mourir autour d’elle, et presque autant se relever. Comme chacun de ces concitoyens, elle n’a pas songé un seul moment que leur vie, que le monde aurait cette sombre destinée. Pourtant, elle a malgré les coups durs réussit à rester assez fidèle à elle-même, fidèle à ses principes aussi. La seule chose qui a connu un changement a été la confiance qu’elle a pu accorder aux autres survivants qu’elle a rencontrés au cours de sa survie, l’accordant avec plus de difficultés qu’auparavant.
En revanche, son arrivée à l’arène, puis leur départ forcé de Détroit et ce long périple en camion ont davantage marqué son caractère. La Joséphine souriante et optimiste a pris un sacré coup dans l’aile avec la mort de son meilleur ami, dont elle a eu toutes les peines du monde à se remettre. Il n’est pas rare de voir son regard s’assombrir quand elle a le malheur de penser de nouveau à ce moment. Elle a longuement pleuré à cette époque, les jours qui ont suivi la mort d’Aaron, mais plus jamais depuis, comme si sa fabrique à larmes s’était rompue. Ce voyage l’a aussi rendue plus renfermée, moins encline à la conversation ou à la plaisanterie que précédemment, Joey ressassant ses sombres idées dans son coin, les gardant pour elle, les laissant noircir son cœur sans les partager avec quiconque. Se confronter à la violence des autres survivants, et plus particulièrement les excès de violence de son mari, ont également beaucoup joué, et Joey ne pouvait plus faire comme si de rien était, ne pouvait plus laisser passer non plus, ce qui a conduit à la fin de leur relation. Il n’est pas rare qu’au cours de ces derniers mois, ses nuits soient hantées de meurtres de famille sans visage, de sang, de cris, de larmes, preuve qu’elle n’arrive pas à passer à autre chose, et qu’elle se réveille en sueur, le souffle court. Mois après mois, Joséphine s’est donc éteinte, se repliant davantage sur elle-même.
Et en même temps, la brune sait très bien qu’elle n’a pas droit de se laisser aller. Même si chaque membre du Club des cinq se montre présent pour Gemma, Joey reste sa mère, une place à laquelle elle ne peut, et ne veut pas échapper. Il lui faut rester forte, malgré les périodes difficiles, pour ne pas affecter la vie de ce petit être qui n’a pas demandé à naître dans un monde aussi pourri. Elle fait donc très bien semblant d’aller parfaitement bien, devant la gamine, mais également devant n’importe qui lui posant la question, pouvant dégainer très vite un sourire convaincant, à la demande. Etre mère l’a changée, bien sûr, elle qui pensait ne jamais réussir à assumer ce rôle à cause de l’enfance qu’elle a eu elle-même. Mais force est de constater que la brune s’en sort plutôt bien finalement, faisant passer Gemma avant tous les autres survivants, ses besoins avant les siens. Au cours de ce long périple, et malgré les difficultés accumulées, Joséphine s’est réellement attachée à ceux qui partagent la love mobile avec elle, les considérant comme les membres de sa famille, et faisant tout ce qu’il faut, au jour le jour, pour que le groupe soit protégé, et en sécurité.
→Joey est gauchère, ce qui ne l’a jamais vraiment dérangée (+) Elle a continué à s’entraîner aussi régulièrement que possible malgré la fin du monde : elle court quand elle le peut, et fait en sorte de garder une certaine musculature. Depuis leur départ de Détroit, elle a perdu quelques kilos, ceux liés à sa grossesse n'ayant pas fait long feu. (+) Elle possède plusieurs tatouages sur le corps : un renard en origami sur le mollet droit, la constellation de Cassiopée à l’arrière de l’oreille gauche, une fleur de lotus sur la cuisse gauche, et les différentes phases de la lune à l’arrière de l’avant-bras gauche. Tous ont une histoire liée à sa vie d'avant. (+) Joey a plusieurs cicatrices, dues notamment à ses tendances casse-cou, quand elle était gamine : une sur l’arcade sourcilière gauche, plusieurs au niveau du genou droit, une au niveau de l'épaule droite. Deux plus récentes ornent son corps : une cicatrice sur le flanc droit, et un aigle marqué au fer rouge sur son avant-bras gauche.
→ Joséphine possède toujours sa hache de pompier, celle qu'elle avait quand elle a quitté la caserne avec Bandit pour la dernière fois. Elle possède aussi un couteau Smith & Wesson volé à un militaire lorsqu'ils étaient à l'hôpital.
→Objets utiles : un sac de couchage, une paire de jumelles, une lampe torche dynamo, une trousse de secours dont la plupart des produits sont périmés (pour ne pas dire tous), une paire de talkie-walkie, un briquet zippo, un implant contraceptif dans le bras gauche (changé mi-novembre 2017)
→Effets personnels : sa veste de pompier, le collier d’Isha portant la chevalière Harley Davidson du jeune homme, et sa propre alliance, et un sac à dos avec : l’alliance de Naya dans une petite boîte, un vieil exemplaire des "Hauts de Hurlevent" dans lequel sont glissées plusieurs photos de Naya, Aaron et elle, des lunettes de soleil dont une branche est cassée, le Tour du monde en 80 jours, de Jules Verne, des vêtements de bébé, des dessins de Gemma effectués par Mallowe, deux jouets en bois, des crayons de couleur et des cahiers, un livre de contes pour enfants.
Joey, de son vrai prénom Joséphine, est née à Cancun, au Mexique, il y a un peu plus de 30 ans. Sa mère, Marianne, était une femme volage, qui s’attachait aux hommes en un clin d’œil, et se désintéressait d’eux avec autant de facilité. La gamine ne sut jamais qui était réellement son père, et elle finit d’ailleurs par douter du fait que sa mère elle-même sache de qui il s’agissait vraiment. Sans doute un amant de passage, mais Marianne ne présenta jamais les choses ainsi. Le père de Joey était tour à tour un militaire envoyé en mission très loin d’elles, une amourette de vacances, un homme marié qui était tombé amoureux fou d’elle. Autant d’histoires auxquelles Joey ne crut pas une seule seconde, et elle finit par renoncer à trouver la vérité sur l’histoire de ce père absent. Ce n’était pas vraiment une obsession non plus, ça ne l’avait jamais été, Joey estimant qu’elle n’avait pas besoin dans sa vie d’un type qui ne s’était jamais soucié de son existence.
Son enfance a été rythmée par les changements d’adresses incessants de maman Duprès, qui avait beaucoup de difficultés à garder travail et copain. Ce fut une période assez compliquée pour la petite Joséphine, qui ne parvenait pas à trouver la stabilité dont une gamine de son âge avait besoin. Et inlassablement, c’était toujours le même schéma qui se déroulait : à peine parvenait-elle à trouver sa place dans une école, à se faire des semblants d’amis, que la mère et la fille quittaient une nouvelle fois la ville, vers une autre destination, un nouveau pigeon que la mère pourrait manipuler à sa guise. Elles ont transité pendant près de sept ans dans différentes villes d’Amérique du Sud, avant que Marianne décide subitement de rentrer dans son Amérique natale. Ce schéma s’est répété pendant de longues années, jusqu’à ce que Joey ait quinze ans, et que sa mère et elle finissent par emménager à Détroit, où sa mère décrocha un poste de secrétaire. C’était un boulot comme un autre à ses yeux, mais comme à chaque fois, pour Joey c’était l’espoir d’une stabilité qu’elle ne pouvait s’empêcher d’envisager malgré tout. Manquant de cadre strict, sa mère la laissant faire tout ce dont elle avait envie, Joey devint vite l’une de ces adolescentes à la dérive, se moquant de tout et de tout le monde. Elle enfreignait les règles par plaisir, pour se prouver et prouver aux autres qu’elle était libre de faire ce qu’elle voulait, elle se montrait insolente, arrogante, mauvaise élève qui séchait volontiers les cours pour aller traîner au parc du coin. Au fond, elle avait sans doute seulement besoin d’une réaction de la part de sa mère, une réaction qui ne vint jamais, celle-ci étant trop occupée à fréquenter les bars de Détroit pour y trouver des hommes pour une ou deux nuits. Délaissée, Joséphine avait fait le mur en pleine nuit, quittant cette chambre miteuse dans l’appartement qu’elles habitaient pour rejoindre quelques camarades de classe au cinéma. Tard dans la nuit, quand elle était rentrée, trois garçons plus âgés qu’elle lui étaient tombés dessus, réclamant son portefeuille et son téléphone, qu’elle avait refusé de donner. Les minutes qui s’ensuivirent ne furent pas les plus agréables qui soient, et après qu’ils aient fait pleuvoir sur elle leurs pieds et leurs poings, Joey avait été dépouillée de ses biens. Battante, malgré cet épisode traumatisant, elle ne se laissa pas abattre, et décida de prendre des cours de self-défense pour ne plus jamais être confrontée à cette situation, pour ne plus jamais se sentir aussi démunie, aussi incapable de réaction. Et contre toute attente, elle qui n’avait jamais été passionnée par quoi que ce soit jusqu’à ce jour se découvrit une véritable passion, et prenait chaque fois le même plaisir à découvrir de nouveaux sports de combats, de nouveaux mouvements. Le sport devint cet exutoire qui lui permettait d’évacuer sa colère, sa frustration aussi, ce trop plein d’émotions sur lequel elle ne parvenait à poser aucun mot.
Ainsi, ce fut dans cette ville que Marianne rencontra Daniel, que Joey identifia immédiatement comme étant la nouvelle victime malheureuse de sa mère. Pourtant, les semaines passaient, et sa mère ne semblait toujours pas s’être lassée de ce Danny, avec qui elle passait de plus en plus de temps. Lui, de son côté, semblait dingue de la française et de son charme fou. Tellement fou, qu’il demanda à la mère de Joséphine de l’épouser, au bout de quelques mois de relation. Joey ne sut jamais si sa mère avait accepté sa demande parce qu’elle aimait réellement cet homme, ou parce qu’elle voyait dans leur union une façon de mener une vie où elle ne manquerait plus jamais de rien, mais quoi qu’il en soit, elle ne tarda pas à se faire passer la bague au doigt, tandis qu’ils finissaient tous par emménager dans la maison de Daniel, qui y vivait avec sa mère. Ce fut à cette occasion que Joey rencontra Naya, la mère de celui qui était désormais son beau-père, cette vieille bique à l’air acariâtre et toujours bougon, qui en fit voir de toutes les couleurs à la brune au début de leur cohabitation forcée, avec ses règles strictes, et son regard perçant. Leurs relations étaient électriques, à tel point que Joséphine était persuadée que la vieille folle, comme elle la surnommait si affectueusement, la détestait cordialement, et lui pourrissait la vie seulement pour passer le temps. Preuve en était que Naya avait instauré un couvre-feu que Joey s’était fait un malin plaisir d’ignorer, bien entendu. Et ce fut la première nuit qu’elle passa enfermée hors de la maison, la vieille folle ayant fermé tous les accès à la maison, et refusant catégoriquement d’ouvrir à Joey. Ce fut le début d’une petite guerre qui dura de longs mois, jusqu’à cette issue que la brune n’aurait jamais pu voir venir.
Lorsque sa mère et Daniel décidèrent d’aller s’installer à San Francisco, ce fut tout naturellement que Joey refusa de déménager avec eux, pas maintenant qu’elle avait enfin l’impression d’avoir trouvé un semblant de famille auprès de Naya. Grâce à elle, la gamine parvint à retrouver le droit chemin, parce que pour la première fois de sa vie, elle avait l’impression que quelqu’un se souciait vraiment du fait qu’elle rentre le soir, ou qu’elle ai pris son petit-déjeuner. La vieille folle était devenue un membre de la famille de Joey, peut-être même sa seule famille. Et puis, à Détroit, la brune avait enfin réussi à se faire de vrais amis, des personnes qui comptaient pour elle. Marianne n’insista pas pour que sa fille l’accompagne, sans que cela surprenne vraiment Joséphine pour autant, et tandis que le couple marié quittait l’état, la vieille dame et elle restèrent vivre ensemble, dans cette maison bien trop grande pour elles deux. Les règles et les limites imposées par celle qu’elle avait appris à considérer comme sa vraie grand-mère permirent à Joey de s’adoucir, de renouer avec celle qu’elle était vraiment, et de terminer le lycée en remportant son diplôme, pas avec une grande marge, mais au moins, elle l’avait eu. C’était la première fois de sa vie qu’elle avait ressenti l’envie de rendre quelqu’un fier d’elle, et le regard que Naya avait porté sur elle à sa remise de diplôme était un des souvenirs que Joey chérissait le plus. C’est aussi dans cette ville qu’elle rencontra Aaron, leur voisin. Il représentait sans nul doute le gendre idéal aux yeux de la vieille hispanique, qui ne manquait jamais d’idées pour les faire se retrouver en tête à tête. Mais au lieu d’une quelconque idylle entre eux, les deux jeunes gens se lièrent d’une solide amitié sans failles, eux qui très vite furent très présents l’un pour l’autre, à chaque étape importante de leurs vies respectives.
Trouver quoi faire de sa vie ne fut pas une tâche aisée pour la jeune femme, qui tâtonna longuement avant de trouver sa voie. Elle commença des études de droit, réussissant ses deux premières années, avant de jeter l’éponge, en se rendant compte que ce n’était pas pour elle. Incapable de se décider pour une autre filière, Joey se trouva un petit boulot de serveuse dans un restaurant mexicain, le temps de trouver ce qu’elle allait faire de sa vie. Ce quotidien-là dura près d’un an, jusqu’à ce que Joséphine finisse par avoir le déclic qui lui avait manqué jusque-là. Elle ignorait si c’était à cause des nombreux récits de Naya sur son défunt mari Miguel, combattant du feu, qui l’avait peu à peu séduite, mais quoi qu’il en soit, lorsque Joey se décida pour une carrière de pompier, elle s’impliqua comme elle ne l’avait jamais fait au cours de sa jeune existence. Jamais au cours de sa vie elle ne s’était montrée aussi déterminée et sérieuse qu’à partir du moment où elle commença à préparer son entrée dans le métier, s’y donnant corps et âme, jusqu’à obtenir le fameux uniforme, et rejoindre une caserne, pas trop loin de là où elle vivait avec Naya.
Ce fut à partir de cet instant que Joey trouva réellement sa place dans ce monde. Auprès de ces hommes et de ces femmes, la brune trouva la famille qui lui avait toujours manqué, des gens qu’elle appréciait, et la stabilité dont elle avait toujours rêvé. Elle aimait son métier, et c’était chaque jour avec le même entrain qu’elle revêtait son uniforme, un sourire sur les lèvres. Quand elle n’était pas à la caserne, à l’association du quartier, ou en train de courir des kilomètres, il n’était pas rare de trouver la jeune femme aux différentes soirées du coin. Fêtarde dans l’âme depuis toujours, ce côté de sa personnalité s’accentua encore plus suite au décès de Naya. A cette époque, et pendant de longs mois, chaque prétexte était une excuse suffisante pour passer le plus de temps possible hors de cette maison vide dont elle avait hérité, et qu’elle se refusait à quitter. Dans ses relations avec les autres, Joey semblait avoir deux facettes bien distinctes. En amitié, elle se montrait d’une loyauté sans faille, toujours présente pour un déménagement sur le pouce, ou une soirée déprime post-rupture. Elle était le genre d’amie idéale à appeler pour planquer un cadavre à trois heures du matin, et espérer un silence total de sa part. En amour, c’était une autre histoire cependant. Joséphine n’était pas vraiment du genre sérieuse, pas du genre à se poser non plus, ses plus longues relations ayant duré quelques mois, tout au plus, sa vision du couple étant pervertie par toutes les histoires sans lendemain qu’avait vécu sa mère. S’installer pour de bon avec quelqu’un, ça ne lui avait jamais vraiment traversé l’esprit, pas plus que le fait de se marier, ou de fonder une famille. Avoir des gosses, très peu pour elle, elle avait trop peur d’être une mère aussi pitoyable que celle qu’elle avait eu elle-même.
Automne 2015 / Détroit (Michigan) :
Lorsque tout ce chaos commença, Joey et les gars de son unité essayèrent de rester fonctionnels le plus longtemps possible, certains d’entre eux ayant été appelés pour intervenir sur des incidents étranges où des hommes se jetaient à la gorge d’autres, sans pour autant qu’aucun d’entre eux ne comprennent vraiment ce que cela impliquait. Leurs interventions étaient de plus en plus nombreuses, beaucoup de cas d’agressions violentes où des individus certifiaient qu’on les avait mordus, en attestaient les traces de dents sur leur corps. Puis les premiers morts arrivèrent, mais qui ne le restaient jamais vraiment. Ils se relevaient, plus vraiment eux-mêmes, et semblaient avoir cette obsession étrange de vouloir mordre leurs semblables. Joey avait vu quelques vidéos tournées par des amateurs et qui fuitaient sur internet, mais toutes ressemblaient à des mauvais films d’horreur, mal filmées. Au début, elle crut à une mauvaise blague, bien sûr, une nouvelle drogue aux effets dévastateurs, incontrôlée, qui faisait de sombres ravages. Et comme les cas se multipliaient à une vitesse effrayante, touchant indistinctement des enfants, ou des petits vieillards, la psychose commença. A chaque sortie, les pompiers devaient redoubler de vigilance, de prudence, et se protéger encore davantage. Il s’en était fallu de peu plus d’une fois pour que l’une de ces interventions se termine mal pour eux. Ils venaient de rejoindre une équipe de la caserne d'Ann Arbor, juste à côté, lorsque la situation échappa totalement aux pompiers, et forces de l'ordre présentes, les obligeant à abandonner les victimes sur place pour aller se réfugier dans la caserne de la ville voisine. Joey y survécu pendant quelques temps avec une poignée de ses collègues, ceux qui n’avaient aucune famille à aller mettre à l’abri, leur groupe s’en sortant pas trop mal, assez pour survivre pendant quelques mois. Les réserves commençant à manquer, Joséphine se porta volontaire pour une expédition de ravitaillement, et quelques heures plus tard, elle quittait la sécurité de la caserne avec l’un de ses collègues, Brad, et Bandit, le berger allemand qui leur servait de mascotte. Leur périple dura près d’une semaine, et lorsque Joey en rentra, seule, la caserne était vide de toute présence humaine, sans aucun indice lui permettant de deviner ce qui était arrivé au reste de ses compagnons, aucune lettre indiquant leur intention, aucune flaque de sang non plus lui faisant penser qu’un drame s’était joué là. De leur groupe, il ne restait donc plus que Joey, et Bandit. Au début, la brune resta seule dans la caserne, jusqu’à ce que la solitude finisse par lui peser trop, la poussant à quitter son petit confort pour essayer de rejoindre les rues peuplées de morts de Détroit, à quelques kilomètres de là. Elle savait bien que c’était dangereux, bien plus dangereux que de tenter de mener une existence de recluse jusqu’à la fin de sa vie, mais le manque de compagnie, de danger aussi, lui donnait l’impression de mourir à petit feu chaque nouveau jour. De retour dans les rues, Joey survécu comme elle le pouvait, évitant les hordes de rôdeurs autant que possible, rejoignant parfois temporairement quelques survivants, avant de les quitter pour reprendre sa route. Elle ne cherchait rien en particulier, elle avait renoncé à retrouver un jour quelqu’un de son passé, Joséphine avait simplement du mal à se poser réellement à un endroit pendant plus de quelques jours, voire quelques semaines. C'était au cours d'une de ces journées de solitaire, pourtant en apparence comme n'importe quelle autre, qu'elle rencontra un survivant qui l’invita à rejoindre son groupe quelques jours, le temps de se reposer, de reprendre des forces. Et fatiguée de parcourir les rues de Détroit, elle accepta de rejoindre ce camp, qui l’accueillit à bras ouverts. Elle y trouva sa place, un rôle, des gens auxquels s’attacher.
Et sa vie à Détroit aurait pu continuer longtemps comme ça, si Joséphine n’était pas la tête brûlée qu’elle avait toujours été, à foncer dans le tas, et à réfléchir seulement après. Pourtant, si elle s’en est beaucoup voulu par le passé de tous les coups foireux dans lesquels elle avait pu se fourrer toute seule, comme une grande, jamais elle n’aurait fini par penser que l’un d’entre eux bouleverserait à ce point son existence. Il ne lui avait fallu rien d’autre que d’écouter son instinct et de se lancer à la rescousse d’une gamine sur une péniche qui s’avérait remplie de cannibales pour que sa vie bascule. Ce jour-là, elle rencontra Isha, ne sachant pas encore à l’époque qu’il serait le père de sa fille, et son mari. D’ailleurs, à la simple évocation d’un bébé ou d’un mari, Joey aurait sans doute eu une sacrée crise de fou rire. Mais le monde était étrange, il suffisait de voir les zombies dans les rues, et après avoir lutté en vain contre ses sentiments pour le Cornwell, elle succomba ouvertement. Il fallait dire que grâce au père de ce dernier, cette ordure de Joshua, Joséphine avait été trainée de force à l’arène, faite esclave, et intégrée à un monde qu’elle détestait, et dans lequel elle ne se reconnaissait pas, où elle peinait à trouver sa place. Rien dans cet endroit n’était fait pour elle. Elle ne supportait pas ces combats organisés, où certains payaient pour voir des hommes désespérés se battre pour un quignon de pain rassis, ou contre une bande de rôdeurs, où l’esclavage était monnaie courante. L’esclavage…cette simple pratique la révoltait, au-delà de ce qu’elle pouvait l’exprimer. Mais une chance pour elle, Isha mit rapidement fin au sien à force de victoires sur la lice, ce qui lui permit de devenir chef de l’infirmerie de l’arène grâce à ses connaissances en premiers secours, et à l’admiration que lui portait ce toqué de Dean. Il fallait dire que ça l’arrangeait surtout d’avoir quelqu’un qui puisse prendre sa place à l’infirmerie, lui qui était trop précieux pour accepter de se salir les mains plus longuement. Son quotidien était alors fait des excentricités de ce chef toute en paillettes, des blessures que se faisaient les gladiateurs au cours de leurs entraînements ou de leurs combats, et du précieux temps qu’elle passait avec Isha. Bientôt, de leur amour naquit une petite fille pas vraiment prévue au programme, du moins pas pour Joséphine, et il fallut de longues semaines d’adaptation à la toute jeune maman pour accepter Gemma dans leur vie, et sentir enfin ce fameux « instinct maternel » se développer en elle. Ce qui n’était clairement pas tous les jours une partie de plaisir.
Cette vie-là aurait sans doute pu durer un bon bout de temps, peut-être même des années si les militaires n’avaient pas fini par pointer le bout de leur nez à Détroit. Si leur arrivée promettait de grands changements révolutionnaires, l’arrivée d’un vaccin, rien ne se passa comme prévu, et ce n’étaient pas les habitants des deux plus grands camps de la ville qui auraient pu dire le contraire. Ils tombèrent, l’un après l’autre, les morts s’entassant rapidement sous les assauts des rôdeurs. Joséphine se trouvait à Fort Hope quand les rebelles attaquèrent libérant une horde de zombies qui sema la panique et la mort dans les rues du camp de survivants. La pompier, qui passait Thanksgiving avec eux, ne dû son salut qu’à son meilleur ami, qui périt sous ses yeux, assaillit par les rôdeurs, une image dont elle ne s’était pas encore remise, et qui la hantait toujours, une fois ses yeux fermés. Joséphine a beaucoup pleuré cette perte, et une part d’elle s’est réellement brisée quand elle a dit Adieu à Aaron. Depuis ce funeste jour, aucune autre larme n’est venue brouiller son regard clair. Cette triste nuit restera à jamais gravée dans sa mémoire, y laissant de lourdes séquelles. A tel point que Joey ne gardait que très peu de souvenirs des jours qui avaient suivi, et de leur départ précipité de l’Arène, qui connut le même sort funeste que le camp de survivants. Véritable automate, elle s’était contentée de suivre les instructions d’Isha, et de grimper dans le camion avec leur fille, Bandit, son berger allemand, et quelques affaires.
Décembre 2017 / entre le Michigan et l’Indiana :
Il fallut un long moment à la brune pour sortir de cette torpeur cotonneuse dans laquelle la perte de son meilleur ami l’avait plongée, et bien consciente du cliché de cette phrase, Joséphine pouvait pourtant affirmer qu’une part d’elle s’en était allée en même temps qu’Aaron. Dans cette boîte de conserve, qui était devenue leur nouveau chez eux, elle n’avait été que l’ombre d’elle-même pendant un bon moment, se contentant de suivre le mouvement général, de rouler quand il fallait rouler, de monter la garde quand il fallait monter la garde, de dormir quand il fallait dormir. S’occuper de Gemma lui prenait heureusement pas mal de temps, lui permettant de tromper la tristesse qui étreignait le cœur de la pompier. Pourtant, elle ne parlait pas de ce qu’elle ressentait. Jamais. Il suffisait de voir l’expression sur le visage de ses compagnons d’infortune pour se douter que tous ressentaient la même chose. Joey n’était pas encore tout à fait redevenue elle-même quand le groupe qu’ils formaient tomba sur d’autres survivants, qui les accueillirent quelques jours. Les temps étaient durs, l’hiver froid, les ressources commençaient à manquer, alors ils décidèrent de leur faire confiance, oubliant la pire des vérités de leur nouveau monde : l’homme est un loup pour l’homme, et de ce fait, ils mirent eux-mêmes leur groupe en danger, en accordant peut-être trop facilement leur confiance. Affamés, le Club des cinq accepta l’hospitalité d’un groupe de fermiers avenants qui leur ouvrirent la porte de chez eux, sans rien leur demander en retour. Ils partagèrent avec eux leur toit, leur nourriture, et même leur quotidien. Ce groupe de cinq personnes paraissait pourtant si inoffensif. Ils n’étaient pas installés depuis plus de quelques jours quand leurs doutes virent le jour. Un matin comme un autre, l’une de ces fermières se présenta dans la pièce avec un gilet ridicule qu’ils avaient vu quelques jours plus tôt sur le dos d’une autre jeune femme avec laquelle ils avaient échangé quelques mots. Le vêtement était trop hideux, trop atypique disait la survivante, qu’il semblait très étrange d’en voir deux, identiques, en si peu de temps. Et le manque de réponses convenables à leurs questions concernant la provenance de l’habit éveilla les doutes de nos amis, qui décidèrent en toute discrétion de préparer un départ nocturne pour quitter les lieux. Mais leur plan d’être discrets tomba à l’eau, car cette nuit-là les fermiers dévoilèrent leur vraie nature en s’en prenant à Mallowe, qui ne les avaient pas rejoints à l’heure du rendez-vous pour leur grand départ. Les cris de la jeune femme ne tardèrent pas à renforcer leur inquiétude, et le groupe se précipita, découvrant que la survivante était sur le point de passer un très mauvais moment puisqu’ils avaient bien l’intention de la dévorer, cannibales qu’ils étaient. Leur départ se fit une nouvelle fois dans la précipitation, et le sang, et après avoir dérobé leurs denrées, et semer la mort, ils retrouvèrent leur camion pour de nouveaux kilomètres.
Janvier – Avril 2018 / Bloomington (Illinois) :
Pourtant, leur groupe n’eut pas l’occasion d’arpenter longuement les routes des Etats-Unis, puisqu’une fois arrivés à Bloomington, ils rejoignirent une communauté établie dans un hôpital, qui paraissait mériter leur confiance, et qui accepta de les accueillir tous les cinq et demi. Ce camp semblait tout droit sorti d’un rêve pour la pompier : de l’électricité fournit par des éoliennes, des barricades pour les protéger, de quoi manger, dormir, se vêtir, de l’ordre…alors elle n’avait pas tardé à poser les questions qui la taraudait, l’épisode des cannibales encore frais dans son esprit. On l’avait alors informée que cet hôpital avait servi de camp à des militaires au tout début du chaos, mais que quand l’ordre leur avait été donné d’évacuer, la situation était déjà trop critique, et ils n’y étaient pas parvenus. Alors, soldats, médecins, infirmiers, patients même s’étaient épaulés pour défendre cet endroit contre les morts, et bien vite, également contre les vivants. Car un tel endroit faisait nécessairement l’objet de convoitises, et tous les survivants qui y habitaient s’étaient battus trop dur, chaque jour, pour construire ce havre de paix, connaissant eux aussi de cruelles pertes. Aujourd’hui, ils étaient une cinquantaine, et s’ils avaient accepté que quelques survivants, les plus isolés, viennent grossir leur rangs, l’hôpital se donnait principalement la mission d’être un relais : un endroit sûr où les survivants pourraient venir passer quelques temps, pour se faire soigner, se remettre d’une blessure, ou tout simplement se reposer, avant de poursuivre leur vie ailleurs. Pour Joey, cette rencontre avait le goût de l’espoir, du renouveau, celui de trouver un endroit stable, protégé, ne manquant pas de vivres dans lequel Gemma pourrait grandir. Pourtant, elle déchanta vite, car les règles imposées étaient simples : en échange d’un toit, d’une assiette remplie, d’une opération synonyme de retrouver l’usage de ses jambes pour Mallowe, le groupe pourrait rester…mais pour une durée maximale de trois mois. Et pourtant, malgré cette échéance, Joey apprécia pleinement de vivre dans cet endroit, de réussir à dormir sur ses deux oreilles sans craindre la moindre attaque, le moindre pillage, ou le moindre rôdeur. Elle parvenait à se reposer sans avoir peur qu’il arrive quelque chose à Gemma, aux siens, en permanence. Là-bas, chacun trouva un rôle, qu’il accepta de suivre de plus ou moins bonne grâce : Isha et Allia effectuaient rondes et sorties ravitaillement, Mallowe se remettait doucement de son opération, et elle-même pouvait se rendre utile aux côtés de Vaughn en aidant les autres survivants, mettant au service de cette communauté ses connaissances médicales apprises dans son autre vie, lorsqu’elle était pompier, et à l’arène où l’infirmerie était son territoire. Et elle aimait ça, être occupée, pour ne pas avoir à penser à tout ce qu’ils avaient perdu, et tout ce qu’ils ne manqueraient pas de perdre quand ces trois mois de paix seraient écoulés. A l’hôpital, elle avait l’impression de retrouver une utilité, sensation qu’elle n’avait plus eu depuis longtemps dans ce camion qui les traînait partout, et dans lequel elle n’était que Joséphine, la mère de Gemma. Mais même en temps d’apocalypse, toute bonne chose avait une fin, et quand Mallowe se fut remise de son opération, et que sa rééducation fut un succès, leur groupe ne tarda pas à retrouver cette foutue love mobile, continuant à sillonner les routes d’Amérique, direction Seattle, où Mallowe semblait nourrir le secret espoir, totalement vain du point de vue de Joséphine, de retrouver les siens.
Novembre 2018-Janvier 2019 / Cawker City (Kansas) :
Le Club des cinq vécu donc cette vie de nomades pendant de longs mois, s’accommodant comme ils le pouvaient du caractère de chacun, de la complexité de vivre dans une communauté aussi réduite, dans un espace aussi restreint, avec des caractères pas toujours compatibles, et parfois un peu trop bien trempés. Bien sûr, ils se disputèrent, souvent, parfois même pour des broutilles, la patience de chacun exacerbée par ce voyage infernal qui durait bien trop longtemps à leur goût. La love mobile plongeait alors pendant de longues heures dans d’épais silences seulement interrompus par les gazouillis de Gemma, chacun maugréant, et ronchonnant dans son coin. Et Joséphine ne fut pas en reste, bien sûr. Elle détestait les heures passées dans cette maudite boîte de conserve, les uns sur les autres, les uns contre les autres. Il était dur pour elle de ne plus être cette survivante qui avait lutté seule pendant pas mal de temps, de ne se voir que comme la mère de famille du groupe, devant religieusement surveiller sa progéniture quand les autres montaient la garde, partaient trouver de quoi manger, se ravitailler, ou même se dégourdir les jambes. Alors bien sûr, veiller sur sa fille n’était pas une corvée, mais renoncer à la survivante qu’elle avait toujours été était difficile pour Joséphine, qui avait l’impression de se faner jour après jour dans ce camion. Et il fallait dire que le côté surprotecteur d’Isha, étouffant au possible, n’aidait en rien. Elle avait l’impression de ne plus pouvoir faire un pas, un mouvement, sans que son regard ne scrute ses faits et gestes. Et Joey détestait cela, ce qui leur avait d’ailleurs valu de nombreuses disputes. Mais pas le moindre changement de la part de son mari. Elle n’en parlait pas, à qui le faire ou à quoi bon, et se contentait de garder en elle cette impression malsaine d’être ce boulet que le groupe traînait derrière lui. Voilà pourquoi elle avait eu tant de mal à quitter l’hôpital, qui lui permettait de se sentir utile.
Ce côté surprotecteur d’Isha leur valut d’ailleurs pas mal d’emmerdes, et Joséphine était persuadée qu’il leur en apporterait encore d’autres. Sa paranoïa empirait de jour en jour, s’affûtant encore davantage à chaque groupe de survivants qu’ils croisaient. Bien sûr, il leur était arrivé de faire de mauvaises rencontres, de croiser la route d’individus qui en avaient après leur camion, leurs ressources, ou tout simplement leurs vies. Mais heureusement pour ce qu’il restait d’humanité, tous n’étaient pas comme ça. L’hiver 2019 apporta son nouveau lot de difficultés à surmonter, et en premier lieu le manque de nourriture. Il semblait clair pour chacun d’entre eux qu’il leur serait difficile de survivre dans le camion alors que les températures chutaient à une vitesse affolante. Ils s’arrêtèrent donc à Cawker City pour s’y abriter, y trouvant un groupe de survivants réfugiés dans un groupement de maisons, et qui acceptèrent la collaboration avec eux. Avenants, Joey pouvant même aller jusqu’à amicaux pour les décrire, leur entente plutôt bonne laissait entrevoir la possibilité qu’ils puissent passer un hiver au chaud, en sécurité, sans lutter chaque jour pour leur vie. Pourtant, ce maigre espoir vola en éclat sous un coup de colère d’Isha, de plus en plus nombreux, et explosifs, et ne supportant pas quelques mots déplacés à l’égard de sa femme, il fit couler le sang une nouvelle fois. Deux morts furent à déplorer ce jour-là, et le groupe de survivants qu’ils formaient dû battre en retraite, traînant derrière eux un Isha d’une rare violence. Cette violence n’était plus vraiment rare d’ailleurs, elle était devenue comme sa façon universelle de répondre à tout ce qui pouvait leur arriver, au plus grand désespoir de Joséphine, qui avait toutes les difficultés du monde à accepter ce comportement. Elle savait qu’Isha n’était pas un tendre, pas un enfant de chœur et s’en était toujours accommodé jusqu’à maintenant. Mais ça…tuer sans réel motif, tuer sur un coup de sang, tuer pour un mot de trop, elle ne pouvait le cautionner, ni l’accepter. Cet énième acte sanguin ne fut pas sans conséquence pour le groupe, mais surtout pour leur relation, marquant un premier éloignement qui ne ferait que s’accentuer davantage plus les semaines allaient passer.
Février - Avril 2019 / non loin de Judith Gap (Montana) :
Leur traintrain quotidien, fait de route, de plus de route et d’encore un peu plus de route faisait que pour la jeune femme, les jours se ressemblaient atrocement, Joey en venant à perdre le décompte des jours. Gemma grandissait à vu d’œil, et le jour succédait toujours à la nuit, voilà qui étaient ses deux indicateurs que le temps poursuivait sa course lente, inexorablement. Depuis leur passage à Cawker City, la jeune femme s’était davantage repliée sur elle, devenant presque secrète. Elle passait le plus clair de son temps avec sa fille, son sac à dos étant d’ailleurs devenue la salle de jeux privée de la gamine, et ne communiquait que très peu avec son entourage, majoritairement lorsqu’on la sollicitait sur tel ou tel sujet. Les longs périples sur la route n’étaient manifestement pas faits pour elle, qui perdait de cet éclat qu’Isha avait clamé maintes fois voir en elle. La love mobile, sacré nom stupide pour un machin à quatre roues qui enchaînait les caprices, les conduisit vers Judith Gap, où ils vécurent l’une de leurs nombreuses mésaventures. Blessée à la suite d’une sortie, Allïa ne pouvait plus continuer à clamer qu’elle allait bien, pas avec son temps cireux, et cette fièvre qui commençait doucement à grimper en elle. Vaughn et Joséphine avait beau retourner la situation dans tous les sens, ils ne voyaient pas vraiment quoi faire pour aider la jeune femme, et leur stock de médicaments à sec ne laissait pas entrevoir mille possibilités de réaction. Ils purent cependant compter sur leur tas de ferraille pour les conduire vers un fort où des femmes aux visages fermés les laissèrent leur expliquer leur situation, l’état de santé préoccupant de l’une d’entre eux. Après un regard mauvais aux deux hommes de leur bande, ce groupe exclusivement féminin en apparence, ce qui ne manqua pas d’étonner Joséphine, les laissa entrer dans leur camp protégé. Pourtant à l’intérieur des barricades, la réalité était toute autre, comme elle ne tarda pas à le comprendre. Il y avait bien quelques hommes, mais tous semblaient réduits en esclavage, contraints de faire des tâches basses, d’obéir aux ordres sans broncher sous peine de recevoir quelques coups de fouet donnés avec un plaisir non feint. Pour éviter à son mari de subir cela, Joey fut contrainte de le revendiquer comme son esclave personnel, en faisant sa propriété pour son propre bien, ce qui ne manqua pas de la révolter. Elle qui était passée par l’esclavage à l’arène, des années plus tôt, avait du mal à accepter leur présence dans ce camp d’Amazones modernes, qu’elle n’acceptait que parce que la vie d’Allïa était en jeu. La pompier détestait cet endroit, supportant mal de voir la façon dont Vaughn était traité chaque jour, sous le regard indifférent de ces femmes. Quand son amie se fut remise, elle fut parmi les premières à réclamer leur départ, mais Joey pensait que les choses se feraient différemment. Elle imaginait des remerciements sincères, plus ou moins chaleureux, et pas un énième départ précipité, sous les cris de colère et les menaces de ces Amazones. Interloquée, sans comprendre ce qu’il se passait, la jeune femme s’était contentée de ramasser en vitesse ses affaires, et d’attraper Gemma avant de filer devant les regards mauvais et menaçants des survivantes, qui ne tentèrent pourtant rien et les laissèrent filer, de peur que la lame qui menaçait la gorge de l’une des leurs, une dénommée Jane, ne lui ôte la vie. Profitant de cet avantage tactique, le Club des cinq quitta le camp des Amazones, et Jane fut relâchée quelques mètres plus loin. Isha était bien évidemment passé par là, clamant haut et fort qu’il n’avait agi que pour préserver la virilité de son frère, ce qu’elle n’avait même pas cherché à comprendre. Au moins, dans la love mobile, ils étaient tous esclaves de leur situation, mais personne n’avait à faire de sales tâches plus qu’un autre.
Octobre 2019 / Elko (Nevada) :
Jamais Joséphine n’aurait parié que la route qui les séparaient de Seattle serait si longue. Enfin sérieusement, qui aurait pu penser qu’il faudrait à leur petit groupe plus de deux ans pour faire ce foutu trajet. Ils vécurent mille péripéties, mille pannes avec ce camion, mille problèmes. Et pourtant, leur groupe se releva toujours, fort et vaillant, même si leur moral en prenait parfois un coup. Ils tombaient malades, se blessaient, perdaient quelques kilos, mais ils étaient toujours là, tous, aussi nombreux qu’à leur départ de Détroit. Cinq adultes, une jeune enfant et un berger allemand. Qui aurait parié sur le fait qu’ils tiendraient aussi longtemps, sans la moindre perte ? Pas Joey, clairement. Un nouvel hiver pointait doucement mais surement le bout de son nez, le troisième depuis qu’ils avaient prit la route, et cette période était toujours synonyme d’angoisse : le froid, la neige, les maladies, le désespoir qui poussait les survivants au pire…et le pire, ils n’y échappèrent pas. Gemma tomba malade au cours du mois d’octobre, provoquant l’inquiétude de ses parents, en premier lieu, mais aussi du reste des habitants de la love mobile. Cela faisait quelques temps que leurs ressources médicamenteuses étaient au plus bas, et ce qui leur restait fut administré à la gamine…sans succès. Sa fièvre restait constante, elle ne voulait plus s’alimenter, et Joséphine commençait déjà à entrevoir le pire, sans savoir si c’était ce fameux instinct maternel qui parlait, ou juste leur triste situation. A Elko, la fièvre de la fillette était toujours aussi virulente, et leur groupe y croisa une autre famille, qui avait un petit garçon à peine plus âgé que Gemma, à la bouille barbouillée de poussière et de saletés. Malgré l’état de santé fragile de la mini Cornwell Duprès, la famille n’accepta pas de partager les quelques antibiotiques qu’ils avaient, par crainte que si leur fils tombe malade, ils n’en aient plus suffisamment. Et Joséphine pouvait le comprendre, alors même si son cœur se serrait à l’idée de ce bref espoir qu’elle avait entrevu, elle avait accepté ce refus, se demandant si dans leur situation, elle n’aurait pas fait exactement la même chose. Après s’être souhaité bonne chance respectivement, leurs deux groupes prirent des directions opposées…mais les choses ne furent pas terminées pour autant. A croire que « la fin justifie les moyens peu importe le sang qui coule » était devenu le nouveau mantra d’Isha, il leur fit croire que la love mobile avait une nouvelle panne, et tandis qu’ils trouvaient tous refuge dans une maison, lui retrouva la petite famille, et les massacra purement et simplement, pour récupérer les précieux médicaments. Se doutant de la réaction que sa femme aurait si elle découvrait ce nouveau drame, il tenta une supercherie qui ne passa pas inaperçue aux yeux de Joséphine, qui le connaissait malheureusement trop bien. Si bien qu’après être rentré de sortie ravitaillements avec Allïa, qui avait soi-disant trouvé des antibiotiques qui ne semblaient attendre qu’eux, la jeune femme compris immédiatement la supercherie. C’était peut-être le regard fuyant d’Isha qu’elle avait appris à décrypter, les petites éclaboussures de sang sur la plaquette de médicaments, ou le fait qu’ils trouvent subitement ce dont ils avaient besoin pile le jour après avoir rencontré une famille qui les possédait, alors qu’en des semaines ils n’avaient trouvé aucun médicament, elle n’en savait rien, mais Joey sut immédiatement d’où venaient ces fichus antibiotiques, qu’elle balança sans état d’âme au visage d’Isha, avant de quitter la love mobile sans se retourner, furieuse. Et le fait que son mari ne tente pas de la rattraper pour lui demander ce qui se passait ne faisait que conforter davantage Joey dans le fait qu’elle avait, malheureusement, vu juste dans cette sale affaire. Elle trouva refuge dans une maison, et en saccagea purement et simplement le salon, renversant les meubles, envoyant valser les cadres contre les murs, les vases aux fleurs inexistantes, la vaisselle qui traînait là, laissant exploser sa rage, insensible aux petites coupures qui rougissaient de sang ses doigts et ses mains. La pompier en refit toute la décoration intérieure, avant de se laisser tomber au pied du canapé, épuisée, vidée. Écœurée. Comment avait-il pu tuer toute une famille, pour récupérer quelques comprimés ? Sa fureur était sans limite, et cette fois-ci, Joséphine sut qu’Isha avait franchi la ligne de trop, que jamais elle ne pourrait le pardonner. Les yeux secs comme c’était le cas depuis leur départ de Détroit, elle s’était levée comme un robot, et avait rejoint le camion, taisant la colère sourde qui grondait en elle. Ces nouveaux meurtres marquèrent un tournant dans leur relation, l’alliance de Joséphine quittant son doigt pour venir trouver sa place sur son collier, aux côtés de la chevalière Harley Davidson d’Isha. Désormais, pour elle, il n’était qu’un passager comme un autre, un compagnon d’infortune, tout juste le père de sa fille. Oh bien sûr, elle ne l’empêcherait jamais d’être proche de Gemma, de passer du temps avec sa fille, s’il y avait bien une chose dont Joséphine était persuadée et n’en démordait pas, c’était qu’il ne lui ferait jamais de mal. Mais pour lui, elle n’avait plus un regard, plus un geste tendre, plus un mot doux. N’en déduisez pas pour autant que la situation était facile à vivre pour elle, bien au contraire. Ses sentiments pour Isha étaient toujours là, bien présents, mais elle ne reconnaissait plus celui qu’elle avait épousé, celui qui avait ravi son cœur sur cette péniche des années plus tôt, et refusait de cautionner davantage son appétit pour le sang et les morts. Si Joey cacha à tous son triple meurtre, gratuit, elle ne pouvait désormais plus faire comme si de rien était, et chacun remarqua au sein de leur boîte de conserve que leur couple battait de l’aile. Le trajet jusqu’à Seattle lui parut encore plus long et pénible.
Février 2020 / Seattle :
Ces derniers mois de trajet lui semblèrent être une longue route sans fin, sans happy end qui les attendait, sans rien auquel se raccrocher. Maintenant que ses rapports avec Isha étaient limités au strict minimum, Joey se rendait compte aisément à quel point elle avait pu compter sur lui au cours des années qui venaient de s’écouler pour ne pas sombrer purement et simplement. Et maintenant qu’il était là, mais sans vraiment l’être, les journées étaient difficiles, les nuits davantage. Pourtant, le temps fit son œuvre, et la morsure sur son cœur s’apaisa jour après jour, sans même qu’elle s’en aperçoive. Enfin, quand le panneau de Seattle, délavé et à moitié branlant apparu enfin, elle n’y croyait tout simplement plus, et Joey ne cacha pas son ravissement. Enfin, ils arrivaient. Et peut-être qu’ici, où toute leur vie était à rebâtir, ils pourraient tous partir sur de nouvelles bases.
Sa journée type ? Effroyablement ennuyante, si jamais vous lui posiez la question. Elle qui a toutes les difficultés du monde à rester en place très longtemps ne compte plus le nombre de fois où elle est restée sagement dans la Love mobile, ou dans une maison abandonnée, tandis que les autres partaient explorer les alentours, à la recherche de nourriture ou de ressources qui pourraient leur être utiles. Alors bien sûr, il faut désormais compter sur Gemma dans son quotidien, et si Joséphine a eu quelques difficultés à assumer son rôle de mère lors des premières semaines de sa fille, elle accepte désormais pleinement le fait d’être mère, et d’avoir un enfant à sa charge. Mais parfois, c’est assez difficile pour elle de n’être reléguée qu’à ce rôle-là, ou d’accepter que les autres prennent tous les risques pour elle. Ses journées sont donc centrées essentiellement sur Gemma, à qui elle tente de rendre le fait d’être enfermée plusieurs heures par jour dans un espace confiné avec des adultes grognons le plus agréable possible. Leurs journées sont donc quasiment identiques : elles jouent ensemble, beaucoup, dessinent, lisent les mêmes histoires, inlassablement, et Joséphine tente de ne pas trop se crisper quand Isha se met en tête de vouloir lui apprendre à se défendre. Quand Gemma n’est pas avec elle, Joey en profite alors pour se dégourdir les jambes, pour passer un peu de temps seule, ce dont elle a de plus en plus besoin. Aucun des membres du Club des cinq ne le sait, mais dans ces moments-là, elle a tendance à s’exposer au danger presque volontairement, cherchant les situations à risques, comme si une part d’elle avait besoin de ressentir que sa vie pouvait encore être menacée pour avoir l’impression d’exister réellement, pour trouver un but à tout ce voyage sans fin. Une chance pour elle, ces moments se sont toujours bien terminés. Du moins, jusqu’à maintenant.
Maintenant que la pancarte indiquant leur arrivée à Seattle s’est enfin présentée à eux, Joey n’a qu’une hâte, prendre un peu ses distances. Oh, il ne faut pas mal interpréter cette envie, ces joyeux lurons sont et seront toujours sa famille à ses yeux, mais parfois, on peut aimer sa famille de loin, non ? Dans les faits, elle ne sait pourtant pas si elle pourra s’y résoudre vraiment. Déjà, parce que même si la relation entre Isha et elle bat sévèrement de l’aile, il reste le père de Gemma, et elle n’a aucun désir de priver l’un ou l’autre de ce lien qui les unit. Ensuite, la petite aura vécu toute sa vie avec ces têtes ronchonnes, ce tonton et ces tatas qui même s’ils n’ont aucun sang en commun avec elle l’ont pourtant toujours protégée malgré tout, et la gamine serait sans doute perturbée si ces personnes venaient à disparaître de son quotidien du jour au lendemain. A l’heure actuelle, la seule chose que souhaite réellement Joséphine c’est trouver un camp stable, protégé, dans lequel sa fille pourra grandir comme tout enfant devant le faire : en sécurité, et sans manquer de rien. Trouver de quoi occuper ses journées sera aussi salvateur pour elle, qui ressent le besoin de vivre autrement que pour et à travers Gemma, chaque jour.
• Âge irl : 30 ans
• Présence : Réduite dès le 1er mars à cause d'examens, mais j'essayerai d'être toujours un peu là
• Personnage : Inventé [X ] / scénario/prédef [ ]
• Code du règlement : he who sat on it had the name death
Grâce à Mallowe
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
L'envie d'écrire
• Crédits (avatar et gifs) :
lipstickqueen
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Adelaide Kane • <bott>Joséphine Cornwell Duprès</bott>
≡ recensement du prénom. (prénom utilisé uniquement)- Code:
• Joséphine
≡ recensement du nom. (nom utilisé uniquement)- Code:
• Cornwell Duprès
≡ recensement du métier. - Code:
• Pompier
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Re: Joséphine Cornwell Duprès
Mer 26 Fév 2020 - 21:14
Bonne rédaction !
Tu sais aussi où on est si tu as des questions
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Re: Joséphine Cornwell Duprès
Mer 26 Fév 2020 - 21:16
Bienvenue par ici Joséphine et bon courage pour la rédaction de ta fiche !
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Re: Joséphine Cornwell Duprès
Mer 26 Fév 2020 - 21:34
- Connor G. Shepard
Expendables | Leader
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Re: Joséphine Cornwell Duprès
Mer 26 Fév 2020 - 23:25
Bon courage pour la rédaction de ta fiche !
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Re: Joséphine Cornwell Duprès
Jeu 27 Fév 2020 - 9:37
Frederik > quel choix d'avatar !!!
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