Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Dim 1 Mar 2020 - 23:23
KHAN
Prénom(s) : Jamaal Naaman
Âge : 29 ans
Date de naissance : 23 avril 1990
Lieu de naissance : Ahmedabad, Inde
Nationalité : Indienne
Groupe : Travelers
Ancien métier : Joueur de hockey sur glace
Célébrité : Dev Patel
Méfiant
Râleur
Susceptible
Rancunier
Violent
Bienveillant
Protecteur
Loyal
Déterminé
Extraverti
Sensible, Jamaal l’a toujours été. Sensible à son environnement, aux personnes qui l’entourent, à un bon film, à une musique envoutante. Cela peut d’ailleurs se rapprocher parfois de la mélancolie, encore plus depuis que le monde est sans dessus-dessous. Pour autant, Jamaal n’en est pas moins un homme déterminé. Certainement un trait tiré de son passé de hockeyeur : quand il veut, il peut. Qu’importe la taille de l’obstacle. Quitte à se montrer violent. À présent qu’il s’agit de morts revenus à la vie, il estime que toutes ces dures années passées sur la glace, à donner et recevoir des coups, l’ont finalement forgé pour endurer la folie du monde. Et pour passer ses nerfs, Jamaal trouve refuge dans le tabac et l’alcool… quand il en a avec lui.
Il a su s’adapter, par la volonté et le travail. Jamaal est quelqu’un de compétent, efficace lorsqu’il met son cœur à l’ouvrage. Extraverti, souvent de bonne humeur, il aime se montrer taquin, voire railleur, jusqu’à parfois pousser les gens dans leurs retranchements. Drôle pour certains, passablement énervant pour d’autres… Cependant, depuis l’épidémie, s’il n’a pas perdu son côté avenant, il le conserve principalement pour ceux qu’il connaît. Pour les autres, Jamaal se montre plus méfiant que jamais. Mieux vaut un excès de prudence qu’une balle entre les deux yeux. Sa rancune est d’ailleurs particulièrement tenace aujourd’hui, quand elle ne l’était pas du temps où il foulait les patinoires américaines.
Pour ceux qui ont appris à le connaître, Jamaal est d’ordinaire un bon compagnon, d’une loyauté sans faille. Il cherche à protéger les siens autant qu’il le peut, avec toute la bienveillance que peut encore offrir cette vie. Alors on lui pardonne un peu plus facilement son caractère de chien, sa tête de mule quand il s’y met, ses injures. Susceptible et râleur, il n’est pas toujours facile à vivre. Mais ce savant mélange le rend, dit-on, charismatique. Jamaal, lui, n’en sait trop rien. Peut-être se considère-t-il plutôt comme un "réaliste idéaliste". Ce dont il est certain, c’est qu’il fait ce qu’il faut pour rester en vie. Et c’est déjà un bon départ.
Jamaal, c’est le genre de gars qu’on repère assez facilement. Grand, costaud, typé, il passe difficilement inaperçu. Sa tignasse noire et sa barbe ajoutent encore un peu au personnage. S’il a perdu un peu de masse musculaire depuis 2015, il reste malgré tout un beau bébé. Les privations et le stress engendré l’ont affiné, mais la panoplie de nouvelles activités physiques l’ont finalement très bien entretenu. Batailler avec infectés et humains, les fuir aussi, ce n’est pas de tout repos. Et mieux vaut être en forme pour s’en sortir avec le moins de dégâts possible. Évidemment, Jamaal ne s’en est pas toujours tiré à si bon compte, notamment pendant les premiers mois. Le temps de se faire à la situation, d’accepter l’inéluctable, il avait récolté quelques sympathiques entailles. D’autres sont venues agrémenter sa collection au fil des mois. Jamais de blessures réellement handicapantes, mais certaines vraiment douloureuses.
Si l’on prend le temps de fouiller son sac à dos, le tour sera vite fait. Jamaal n’est pas du genre à se charger outre mesure, il a vite compris que la vitesse et la mobilité sont des atouts vitaux pour la survie. Et ce, qu’importe celui en face, mort ou vivant. Pendant sur ou sous le sac, un vieux duvet enroulé, qui a plus l’apparence d’une couverture miteuse qu’autre chose. Une ou deux gourdes dans les poches latérales, et ce qu’il peut trouver comme affaires de rechange à l’intérieur. Le grand luxe, c’est de trouver un caleçon et des chaussettes. Jamaal y garde toujours un bonnet et une bonne paire de gants, bien utiles quand le froid se fait sentir. Il possède une lampe électrique, à dynamo, et s'offre parfois le luxe de transporter un livre pour occuper ses soirées. Pour le côté sentimental, il conserve avec lui un puck frappé aux couleurs des Seattle Thunderbirds. Un Colt M1911 .45 glissé à la ceinture, un couteau dissimulé dans le creux de sa poche, et une crosse de hockey portée en bandoulière comme arme improvisée. Agrémentée d’une pointe et de fils barbelés, elle s’avère être une arme d’hast plutôt convaincante.
L’Inde. Ses paysages magnifiques, sa vie haute en couleur. Le Gange, le Taj Mahal, l’Everest qui surplombe la belle Inde et ses trésors. Sa corruption, ses tensions, sa pauvreté aussi. C’est là, dans l’État du Gujarat, à l’extrême ouest du pays, que Jamaal vient au monde en cet fin d’avril 1990. Province prospère, le garçon bénéficie d’une enfance que beaucoup en Inde pourraient lui envier. Ses parents sont professeurs, l’un dans une école d’ingénieurs, l’autre dans une école de commerce. Dynamique, culturellement riche et fournie, fortement connectée au reste de l’Inde et à l’étranger, Ahmedabad est une ville où il fait bon vivre pour la famille Khan et leur unique enfant. Jamaal ne manque de rien, et même s’il est alors trop petit pour s’en souvenir, il sait que ses premières années furent heureuses. Quand on lui annonce qu’il va découvrir une nouvelle vie, Jamaal ne comprend pas très bien ce qui lui tombe alors dessus. Et si ses parents le préparent du mieux qu’ils peuvent, rien n’empêche la crise de larmes le jour où Jamaal se rend bel et bien compte qu’il dit adieu - ou du moins un long au revoir - à ses amis et sa famille. Surtout sa grand-mère, sa naanee.
Quand on est enfant, on n’a pas son mot à dire. Jamaal, malgré ses cris, ses larmes et ses pleurs, est bien obligé de suivre ses parents dans les si lointains États-Unis. C’est Columbus, dans l’Ohio, qui accueille les Khan. Son université, dont le campus principal y est installé, a fait venir les parents de Jamaal. Une offre qu’ils ne pouvaient évidemment pas décliner. L’Amérique a fait, et fait toujours rêver. Le rêve américain est tenace. Mais du haut de ses cinq ans, Jamaal, lui, se fiche bien des perspectives alléchantes que promettent les États-Unis. Ce qu’il voit, c’est que sa naanee n’est plus là, ses copains et copines non plus. Dans sa tristesse du moment se construit malgré tout une solidarité familiale à toute épreuve, un amour sans fin des trois les uns pour les autres. Mais cela, Jamaal n’en prendra conscience que plus tard. Un nouvel environnement, une nouvelle langue, une nouvelle culture, le dépaysement est total mais Jamaal s’y fait très vite. Il est le petit nouveau de son école, qui plus est d’origine étrangère, alors les questions fusent et il ne boude pas son plaisir d’être au centre de l’attention. Il prend très vite ses marques et s’entoure de nouveaux amis qui lui font oublier, au moins momentanément, sa tristesse. Le véritable tournant opère en 2000, avec la création de la franchise NHL des Blue Jackets de Columbus. C’est en simple supporter curieux que Jamaal se présente un soir dans les gradins à la Nationwide Arena, accompagné par son père. C'est en fan qu’il en ressortira. Déjà sportif - il pratique le basket-ball depuis 1996 - Jamaal y voit une véritable révélation. Aussitôt, il s’inscrit à des cours pour débutants et apprend à faire sienne la glace pendant presque trois ans. Il en est certain : désormais, sa vie sera le hockey.
Le nouveau déménagement ne change en rien la passion de Jamaal pour le hockey. À Portland, il rechausse les patins et s’empare de la crosse comme si rien n’avait changé. Là, il tombe amoureux de la côte Pacifique de son pays d’adoption. Bien qu’ayant toujours la nationalité indienne - un voeux de ses parents de garder intactes ses origines -, Jamaal est en grande partie de culture américaine. Évidemment, tant à la maison que parmi les cercles d’amis de ses parents ou le sien, l’Inde n’est jamais très loin, et c’est tous ensemble autour d’un grand repas qu’ils célèbrent leurs racines.
Si c’est Columbus qui lui a fait découvrir sa passion, c’est Seattle qui va concrétiser son rêve. Repéré par les Thunderbirds, il débute alors dans la ligue mineure. En parallèle, Jamaal poursuit ses études dans la cité émeraude. Sans être particulièrement brillant, il s’en tire honorablement et se montre particulièrement intéressé par l’histoire et les langues. Et le sport, évidemment. Ses parents, eux, sont restés à Portland. Bien que distants de seulement quelques heures, ils lui manquent beaucoup. Jamaal fait souvent le trajet pour rentrer chez lui, quand son emploi du temps chargé le lui permet. Le comble du bonheur est qu’il retourne bien vite en Inde. Les hockeyeurs indiens se comptant presque sur les doigts d’une main, un jeune talent prometteur comme lui, évoluant aux États-Unis, attire aussitôt l’œil de la Fédération Indienne. Jusque là, les Khan s’étaient contentés de quelques voyages épars pour retourner voir les leurs. Grâce à sa passion, Jamaal reconnecte enfin les deux choses qui lui tiennent le plus à cœur : la famille et le hockey. Il défend les couleurs des Thunderbirds aussi longtemps que le lui autorise les règles de la ligue mineure. De quoi sera faite la suite ? Jamaal n’en sait rien. Il profite de l’instant présent, de cette vie épuisante, ponctuée de voyages permanents, mais qui le comble.
La suite n'est qu'un rêve éveillé pour le petit garçon qu'il était en quittant l'Inde quinze ans plus tôt. S'il a longtemps été marqué et qu'il garde au fond une certaine mélancolie de son pays natal, Jamaal ne regrette plus à présent la décision de ses parents. Mais leur a-t-il jamais voulu au fond ? Probablement pas. Après les Thunderbirds, c'est la ville - presque - voisine de Vancouver qui s'intéresse au jeune homme. Et principalement son équipe de NHL, les Canucks. Jamaal a vingts ans, un brillant avenir s'offre à lui. Ses études sont terminées, il en est bien heureux, car il va enfin pouvoir consacrer tout son temps à ce qu'il aime le plus. Dans le froid canadien, il va découvrir le monde professionnel et ses premières fois. Premières filles, premières cuites, premières désillusions également. La vie d'un joueur professionnel n'est pas de tout repos, d'autant qu'il est encore jeune. Ses origines lui attirent remarques et regards moqueurs. Qu'importe, Jamaal mise sur sa bonne humeur et sa volonté pour s'en sortir. Sur sa famille aussi. Les voyages à Portland - ou l'inverse - et en Inde le ressourcent, lui font du bien. Il fait la fierté de son pays et, bien plus importants à ses yeux, des siens. Au fil des années, Jamaal s'accomplit en tant qu'homme, il se forge un caractère bien trempé. Peu à peu, il gagne le respect de sa profession, gagne le cœur de la foule et, de temps en temps, celui d'une jolie fille. Sa vie est faite d'aventures plus ou moins longues, plus ou moins passionnées. Pour rien au monde Jamaal ne changerait de monde. Finalement, le monde ne lui laissera pas le choix.
À côté du hublot, Jamaal observe le sol américain qui se rapproche. Il rentre d'Inde, où il a profité d'un rassemblement de l'équipe nationale pour passer quelques jours avec sa naanee. Comme à chaque fois, ce ne furent que des instants de bonheur. Là, à observer le ciel et la terre, il repense avec une sorte de joie triste à l'Inde. Bientôt, quand il foulera les couloirs de l'aéroport, il replongera dans son monde et profitera de quelques jours de repos supplémentaires à Seattle. En attendant, Jamaal se délecte de revivre en pensées ces derniers jours. Il ne le sait pas encore, mais il s'agissait de son dernier voyage en Inde. De son dernier voyage tout court. Les évènements vont bientôt s'accélérer, se bousculer. Tout va changer.
En ce soir du 12 octobre, c'est soirée pizzas. Jamaal s'est rendu chez d'anciens coéquipiers des Thunderbirds et ils comptent bien fêter dignement leurs retrouvailles. L'ambiance est détendue, légèrement alcoolisée. Il est encore tôt. Jamaal flirte avec une jolie inconnue répondant au doux nom d'Eden. Insouciants, par moments certainement simplement bêtes, la petite bande s'amuse dans l'appartement du centre-ville. L'un d'entre eux revient au salon à la fois excité et un peu perturbé. Sur le téléphone qu'il brandit à qui veut voir, des articles, parfois illustrés, qui parlent de morts revenus à la vie. Éclats de rire, mimes, loin de les alerter, l'information tourne au jeu et c'est le cœur joyeux, la tête en vrac et le corps rempli d'alcool que Jamaal termine sa nuit aux côtés d'Eden. Le lendemain pourtant, tous restent interdits quand ils apprennent la mise en quarantaine de l'hôpital situé non loin de l'appartement. Dans les jours qui suivent, Jamaal et ceux qui sont restés cloîtrés là observent le couvre-feu se mettre en place, les militaires qui bouclent rues et quartiers. À la télévision et sur les réseaux, ils tentent de suivre l'évolution de la situation. Les autorités se veulent rassurantes, Jamaal, lui, pense à ses parents. Qu'en est-il à Portland ? S'en sortent-ils mieux qu'ici ? Mais il est bloqué, comme tous ceux qui sont dans Seattle. Ils perdent le compte des jours. À la mi-octobre, c'est à peine s'ils ont posé le pied dans la rue. Seuls quelques uns sont sortis pour aller chercher le ravitaillement nécessaire, les autres sont restés enfermés. Jamaal, incapable de tenir en place, a tenu à faire partie de ces sorties. Il a pu voir le chaos s'installer dans la ville émeraude, les violences se multiplier pour une boîte de conserve ou un pack d'eau. Voitures et affaires abandonnées gisent dans les rues qui se vident au fil des jours. Quand le trafic aérien est définitivement arrêté, Jamaal sait qu'il ne reverra pas Vancouver de sitôt. Mais c'est bien le cadet de ses soucis. Les habitants de l'appartement s'organisent, se barricadent. L'automne est déjà bien entamé, l'hiver approche.
Au retour des beaux jours, rien n'est plus pareil. Le rude hiver qui vient de se terminer a laissé des traces, a profondément puisé dans les ressources des des survivants, a ruiné leurs espoirs. Tant bien que mal, les habitants de l'appartement sont parvenus à rester au chaud, ou plutôt à ne pas avoir trop froid. Mais les privations, l'angoisse, la peur, marquent désormais leurs visages et leurs corps. La cohabitation n'a pas toujours été simple, et Jamaal a bien nourri son projet : rejoindre Portland par tous les moyens. Il doute de pouvoir trouver un véhicule en état, il sait que le trajet se fera à pied. Comme les infectés, corps en lambeaux revenus à la vie, il quitte la cité à l'orée du printemps. Le calme et la paix qui règnent dans les forêts et les montagnes avoisinantes sont précieux pour le moral, une pause bienvenue au milieu de la tempête. En chemin, Jamaal trouve des compagnons de fortune, les autres ayant préféré rester à Seattle. Prudemment, certainement plus lentement qu'il ne l'espérait aussi, la petite troupe descend vers le Sud et finit par rejoindre Portland. Jamaal se rue aussitôt chez ses parents. Il découvre qu'ils ne sont plus là, pas plus que leurs voisins. Il se rend rapidement compte que la situation de Portland est peu ou prou la même que celle de Seattle, et se demande s'il en est de même partout autour du monde. Il n'en saura jamais rien, jamais il n'aura de nouvelles des siens restés en Inde. Jamaal s'installe momentanément dans l'appartement familial, espérant peut-être que ses parents refassent surface à un moment ou un autre. Les jours passent, le printemps défile. Rien. Jamaal entame des recherches, toutes infructueuses. Il manque plusieurs fois de se faire mordre, de devenir l'un de ces morts qui marchent. Il récolte bon nombre de cicatrices à vagabonder un peu partout dans Portland. Finalement, il finit par se rendre à l'évidence : jamais il ne reverra ses parents. Plus rien ne le retient à Portland, alors il reprend la route du Nord quand la chaleur de l'été commence à s'installer. S'il avait pris plus de temps, peut-être serait-il tombé nez à nez avec sa mère ou son père, la chair à vif, errant sans but dans les rues. Morts vivants. Mais au fond, il préfère se dire qu'ils sont là, quelque part, à veiller sur lui et à l'attendre.
Jamaal longe l'I-5S depuis de longs jours maintenant. Il évite de trop s'en éloigner, les barrières de sécurité permettent une protection bienvenue. De temps à autre, il s'arrête pour fouiller une voiture à l'abandon. À l'affût, Jamaal guette le moindre bruit suspect, le moindre râle qui indiquerait la présence d'un ou de plusieurs errants. Au fur et à mesure qu'il s'est rapproché de Seattle, il s'est retrouvé entouré des forêts qui donnent à la ville son surnom. Loin de lui procurer un abri, les arbres sont surtout de parfaites cachettes pour les infectés en quête de viande fraîche. À force de prudence et de précaution, Jamaal finit par passer les dernières frondaisons au bout de plusieurs jours, le 10 juillet. Une date qu'il ignore par ailleurs. C'est parvenu au panneau indiquant l'entrée dans Seattle qu'il tue son tout premier rôdeur dans la cité d'émeraude. Jusque là, il s'était surtout contenté de les fuir, peut-être dans l'espoir qu'un remède serait trouvé un jour ou l'autre. Celui-ci ne lui laisse pas le choix et après s'être débattu pour se libérer de son emprise, Jamaal lui explose la tête dans un jet de sang noir dans la porte d'une carcasse de voiture. À bout de souffle après cette courte mais intense lutte - loin d'être la dernière -, il lève alors les yeux vers le panneau. Il y est inscrit "Seattle. Welcome to Hell motherfuckers!"
La terre tremble. Réveillé en sursaut par un bruit sourd, Jamaal ne met que quelques secondes à sauter sur ses pieds et à glisser son sac à son épaule, revolver en main. Une nouvelle réplique secoue l'immeuble où il s'est réfugié. Il regarde autour de lui, interdit. Que peut-il bien se passer de pire ? Voilà plus de deux ans qu'il lutte presque tous les jours pour rester en vie, jamais il n'a été confronté à ça. Être réveillé par un râle, un bruit suspect, le moindre murmure... tout ceci est devenu monnaie courante, une part de sa vie grandement solitaire. Jamaal s'est parfois mêlé à de petits groupes de survivants, a même observé de loin les affrontements entre clans importants, mais il n'a jamais pris racine. De gré ou de force, il a toujours fini par se retrouver seul à nouveau. Et s'il cherche un peu de compagnie, il sait qu'il peut toujours compter sur le No Man's Land. Là, Jamaal est seul face au vide. Personne ne vient, il n'entend rien non plus. Les secousses se font sentir de plus belle. Le plafond se fissure au-dessus de sa tête, des morceaux de peinture et de béton lui tombent dessus. Le sol se dérobe sous ses pieds. Jamaal peut sentir le parquet craquer. Le son, lui, est couvert par le vacarme créé par la secousse. Les battements de son cœur s'accélèrent, sa main se fait moins ferme. Jamaal ne cède pas à la panique, mais il n'en est pas loin. Il jette un regard autour de lui : rien pour s'abriter. Il se rue au-dehors, dans le couloir, espérant trouver un autre appartement qui pourrait lui servir d'abri. Il enfonce une première porte, puis une seconde. Toujours rien. Jamaal descend d'un étage. Il est obligé de se cramponner à la rambarde pour ne pas glisser au bas de l'escalier. Il se redresse, il court, il espère sortir avant que tout ne s'écroule sur lui. Tout autour, le chaos vrombit à lui déchirer les tympans. Jamaal sait qu'il n'a plus le temps de rejoindre la rue. Désespéré, il fait sauter les gonds d'une ultime porte avec son revolver. Qu'importe de faire du bruit quand le monde tout entier s'effondre. Bingo! Une bibliothèque massive habite le salon. Sans réfléchir, Jamaal la pousse d'avant en arrière jusqu'à ce qu'elle tombe avec fracas, stoppée à son extrémité par un canapé miteux. Il se glisse en-dessous de sa cachette de fortune et, quelques secondes plus tard, sent l'immeuble tout entier s'effondrer sur et sous lui. Submergé par l'émotion, l'angoisse et la fatigue, Jamaal s'évanouit.
Quand il se réveille, il ignore combien de minutes, d'heures, de jours (?) se sont écoulés. Il peine à respirer, sa gorge rendue sèche par la poussière et la peur. Il ne peut presque pas bouger, et sa protection est trop lourde pour qu'il puisse la soulever seul. Jamaal est bloqué. Des gravats l'ont abîmé un peu partout, surtout les mains et les jambes. Une vilaine entaille au front, dégoulinante de sang séché, lui fait oublier ses tempes qui cognent encore et encore. Va-t-il mourir ici, alors qu'il y a tant et tant d'autres dangers à l'extérieur ? Jamaal tente désespérément de se dégager, crie, hurle, appelle à l'aide. Rien ne se passe. Le temps passe sans qu'il n'aie aucune idée de ce qu'il se passe hors de son abri. Jamaal relance ses appels quand il reprend quelques forces. Il cherche à dégager les débris qui l'entourent, mais c'est un travail de fourmi. Pourtant, il finit par entendre d'autres grattements, des mouvements, des gravats qu'on déplace. Ragaillardi, Jamaal fait appel à ses dernières forces et c'est un faible sourire de soulagement qui s'étale sur son visage marqué, émacié, lorsqu'enfin une tête inconnue perce au travers des débris. Péniblement, ses sauveurs le sorte de son abri et lui passent les premiers bandages. Ils le conduisent à un entrepôt, refuge pour les survivants vagabonds, qu'ils nomment le No Man's Land. Jamaal y restera un certain temps, reprenant des forces et apprivoisant ce lieu si particulier. Dès lors, il ira et viendra régulièrement entre le No Man's Land et le reste désolé de Seattle.
Comme à son habitude, Jamaal a passé une bonne partie de la journée à chercher objets utiles et ravitaillements en eau et nourriture. Néanmoins, ses recherches sont plus difficiles qu'à la même période l'année précédente. Le tremblement de terre a laissé des traces, et pas seulement sur lui. De nombreux bâtiments semblent à peine tenir debout, et c'est parfois dans un édifice instable et menaçant que Jamaal pénètre pour tenter de mettre la main sur quelques biens précieux. Les derniers instants du soleil ce profilent à l'horizon en ce soir d'été. Un été particulièrement lourd et épuisant pour lui, pour une bonne partie des survivants, il n'en doute guère. Jamaal termine son inspection d'un énième immeuble et s'en va pour se trouver un abri quelque part pour passer la nuit. Peut-être aura-t-il même le temps de retourner au No Man's Land, où il s'arrête souvent à présent. Glissant ses dernières trouvailles au fond de son sac, grommelant sur les dates de péremption, il s'en va pour passer la porte du bâtiment quand un grognement hostile monte à ses oreilles. Rien qui ne ressemble au râle caractéristique des rôdeurs, Jamaal s'inquiète aussitôt. Faire face à l'inconnu n'est jamais une bonne surprise. Il se retourne brusquement, face à face avec... un loup ! Ses yeux s'écarquillent, surpris et terrifiés. L'animal le fixe, les babines retroussées, les poils hérissés. A-t-il faim ? Cherche-t-il simplement à protéger son territoire ? Jamaal n'a pas vraiment le temps de creuser plus avant ces interrogations. D'autant qu'un loup n'est que rarement seul. Sans prévenir, la bête se jette sur lui. Par réflexe, Jamaal se protège avec sa crosse, qui termine entre les crocs de l'agresseur. Les mâchoires claquent au-dessus de sa tête, les griffes s'accrochent à ses vêtements et battent l'air pour tenter d'atteindre son visage. Sa respiration se fait haletante, saccadée. Jamaal sait qu'il ne pourra pas tenir bien longtemps comme ça. Jetant des regards désespérés autour de lui, il repère une fenêtre un peu plus loin. Rassemblant ses forces, il pousse violemment l'animal le plus loin possible, lequel s'en va atterrir au milieu de débris en tout genre. Jamaal prend alors ses jambes à son cou et saute par la fenêtre, éclatant la vitre en milles morceaux. Il retombe brusquement sur le sol, le souffle coupé par le choc. Mais il ne s'arrête pas là et fouille frénétiquement ses poches pour sortir son couteau et son revolver, puis file se mettre à l'abri le long du mur. Il peut entendre la course du loup, l'impulsion prise avant qu'il ne passe à son tour par la vitre. Alors que la masse poilue grise et blanche s'envole au-dessus de lui, Jamaal y plante sa lame. L'animal gémit et s'écrase dans la poussière. Jamaal ne lui laisse pas le temps de se remettre sur pattes, pour attaquer ou fuir. Il se jette sur le dos de la bête et la poignarde encore et encore. À bout de forces, il se relève, les mains pleines de sang et de poils. Le loup, lui, gît là, dans une mare de liquide rouge et gluant. Jamaal l'observe quelques secondes puis réajuste son sac à dos avant de tourner les talons. Le raffut n'aura pas échappé aux rôdeurs de la zone, mieux vaut ne pas traîner dans les parages plus longtemps.
Il a appris que le No Man's Land a été attaqué, mais n'est pas parvenu à rejoindre l'entrepôt à temps pour aider à défendre les lieux. Jamaal avait pu voir, avant cela, les mises en scène macabres aux environs du bâtiment, et il pressentait que quelque chose allait arriver. Mais au moment où le drame est survenu... il n'est pas là. Quand il passe les portes avec les combats et la victoire, coûteuse, des survivants du No Man's Land, Jamaal peine à en croire ses yeux. Il y a des corps sans vie un peu partout, que l'on s'empresse d'achever avant qu'ils ne reviennent et deviennent des morts ambulants. Jamaal apporte son aide autant qu'il le peut, procurant bandages et autre réconfort à ceux qui en ont besoin. Tant pis pour le manque à gagner, certaines choses sont plus importantes que d'autres.
Un vacarme assourdissant secoue les occupants du No Man's Land. Après l'attaque survenue quelques mois plus tôt, c'est un nouvel évènement qui se profile à l'horizon. Jamaal a entendu les rumeurs, sans jamais vraiment y prêter une réelle attention. Lui n'a jamais vu d'hélicoptère dans les parages, ni même entendu le son d'un rotor. Il se rend pourtant à l'évidence lorsqu'il l'aperçoit, en feu, plongeant vers le sol de Seattle. L'explosion qui s'en suit ne peut laisser personne indifférent. Survivants ou rôdeurs, tous l'ont inévitablement entendue. Depuis le hangar, Jamaal image sans mal la course qui va se mettre en place : qui se servira en premier dans les décombres fumants de l'engin ? Un bruit, un cri, retentit à son oreille. Une horde. Alliés de circonstances, les vagabonds présents s'unissent pour contrer la menace, comme ils l'ont fait par le passé. Qu'il les connaisse ou non, qu'il commerce ou pas avec eux, Jamaal se bat pour ses voisins. Il se bat pour les vivants. Au prix de nombreux efforts, de beaucoup de sueurs et, malheureusement, de pertes tragiques, les occupants du No Man's Land parviennent à repousser l'assaut des morts. La suite des évènements, Jamaal la suit de loin, du fond de l'entrepôt, à s'occuper comme il le peut des survivants. Un premier groupe d'inconnus est arrivé. Certaines têtes lui disent quelque chose, il les a déjà croisées ici-même, d'autres non. Peu de temps après, c'est au tour d'un second groupe de se présenter à la porte du refuge. Jamaal ne s'est jamais réellement préoccupé des communautés qui se sont formées un peu partout. Il sait simplement que certaines d'entre elles sont plus importantes que d'autres, mieux équipées, mieux fournies en hommes et en matériels. Il s'en fiche. Depuis près de quatre ans, Jamaal fait sa vie seul la majeure partie du temps, parfois accompagné d'autres survivants. Ils se croisent et se recroisent dans les ruines de Seattle, s'alliant quand c'est nécessaire, puis reprenant chacun leur chemin au bout d'un certain temps. Grâce au No Man's Land, Jamaal n'a jamais vraiment ressenti de solitude. Il y a toujours quelque chose à y faire, quelqu'un à rencontrer, un troc à réaliser. Et pour l'heure, cette manière d'exister lui convient plutôt bien.
Ouvrir un œil, puis l'autre. Se rappeler où il est, et frissonner d'avoir passer la nuit avec seulement un duvet miteux et ses vêtements sur le dos. Le dos courbaturé, surtout quand il ne trouve ni lit ni canapé pour s'installer, Jamaal guette le moindre bruit proche suspect. Sous son sac qui tient lieu d'oreiller, son revolver, chargé, prêt à l'emploi. À côté de lui, sa crosse ; serré au creux de sa main, son couteau. Quand il est certain que rien ne le menace, Jamaal se met sur pied. Le duvet ne sert que de couverture, l'utiliser comme avant serait un risque trop important. Dans le meilleur des cas, il a réussi à trouver un appartement ou une maison abandonnée, ou a fait le ménage pour s'assurer la tranquillité. Alors il peut s'installer à une table - ou n'importe quoi qui y ressemble - pour manger un peu, reprendre quelques forces bienvenues avant de repartir à la recherche de provisions, de matériels, voire de survivants. Dans son sac, il trouve une carte de la ville, trouée et abîmée par les intempéries, mais qui l'aide à quadriller ses recherches. Jamaal y note également les zones à éviter. Il passe le plus clair de son temps à fouiller de bas en haut un immeuble, à y tuer les rôdeurs s'ils ne sont pas trop nombreux, sinon à les enfermer pour qu'ils ne nuisent à personne. Il fouine pour tout ce qui pourrait avoir un peu de valeur, attentif aux sons qui l'entourent pour ne pas se faire surprendre. Il s'est déjà fait avoir, surtout au début de l'épidémie. Quand le soleil est au plus haut dans le ciel - sinon quand il estime l'heure -, il se pose et mange s'il le peut. Il essaye aussi de fermer l'heure quelques dizaines de minutes.
La matinée passée, Jamaal reprend ses recherches. Souvent, d'autres sont déjà passés avant lui, et donc il ne trouve rien ou presque. Il faut parfois savoir être inventif, voir une utilité dans un objet qui n'en a a priori aucune. Avec le temps, Jamaal s'est rendu plutôt bon à ce petit jeu. Si le bâtiment est petit, il commence parfois à fouiller le suivant sur sa liste. Quand la nuit commence à tomber, Jamaal se cherche un abri, si possible confortable et avec plusieurs issues. Des dangers potentiels car des rôdeurs ou des pilleurs pourraient venir de plusieurs endroits à la fois, mais il préfère avoir sous la main plusieurs options de fuite. Ça lui a déjà sauvé la vie. Quand il repère un lieu qui peut faire l'affaire, il s'occupe d'abord de vérifier qu'il est bel et bien tout seul. Une fois ceci assuré, Jamaal s'installe et sort ses trouvailles de la journée, qu'il trie et jette s'il se rend compte que tel ou tel objet n'est pas utilisable, ou qu'il le surcharge. Ne garder que l'indispensable pour lui, quelques réserves et marchandises à échanger en cas de besoin.
Sa soirée est, somme toute, plutôt tranquille. S'il a la chance d'être dans un endroit bien isolé, Jamaal s'autorise à sortir sa lampe et à lire un livre trouvé ici ou là. Il mange ce qu'il a pu trouver pendant la journée, ou ce qu'il a gardé en réserve. Dans un appartement, il cherche aussi des affaires de rechange et les enfile si elles lui vont - et qu'il les trouve à son goût, quand même -. Les soirs sont généralement assez courts, surtout en automne et en hiver, quand la lumière disparaît rapidement après le crépuscule.
La nuit est une angoisse permanente. Plus que le reste de la journée. Car dans le noir, tout peut se passer sans que l'on soit prévenu. Jamaal ne dort jamais que d'un œil, sursautant au moindre bruit, prêt à se saisir de ses armes pour se défendre. Que le perturbateur soit humain ou infecté, peu lui importe. Contraint et forcé, il a déjà tué d'autres survivants qui s'en prenaient à lui. Jamaal s'est promis de ne pas devenir comme eux, mais il n'est pas sûr de pouvoir tenir éternellement cette promesse. Il essaye. Ses yeux se ferment et, quand il rêve, il cauchemarde beaucoup. Il lui arrive parfois de rêver, de rêver à sa vie d'avant, à ce qu'elle aurait été sans tout ceci. De rêver de ses parents, d'Eden, de ce qu'ils seraient devenus. À son réveil, ces pensées s'évanouissent. Rien de tout ceci n'existe et n'existera jamais. Alors il s'ébouriffe pour se ramener à la réalité, son couteau bien calé entre ses doigts. Une nouvelle journée qui commence, une de plus.
• Âge irl : 29 ans
• Présence : 5j/7 grosso merdo
• Personnage : Inventé [X] / scénario/prédef [.]
• Code du règlement :
À l’époque par Top-Site, maintenant par Top-Partenaire
• Qu'est-ce qui vous a convaincu de vous inscrire ? :
Faut croire que dézinguer de la carcasse mouvante, ça a fini par me manquer
• Crédits (avatar et gifs) :
Jenesaispas (avatar&icons) Cain (gifs) Diatypose (signature)
passeport :≡ recensement de l'avatar. - Code:
Dev Patel • <bott>Jamaal Khan</bott>
≡ recensement du prénom. - Code:
• Jamaal
≡ recensement du nom. - Code:
• Khan
≡ recensement du métier. - Code:
• Joueur de hockey sur glace
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Dim 1 Mar 2020 - 23:29
Bienvenue!
- Johanna L. Gordon
Sanctuary Point
Administratrice
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Dim 1 Mar 2020 - 23:40
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Dim 1 Mar 2020 - 23:41
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Dim 1 Mar 2020 - 23:56
Super avatar oui tu étais qui avant, par curiosité ? ^^
Bonne rédaction !
Attention, en tant que revenant, tu ne peux pas bénéficier du délai supplémentaire de 10 jours et tu ne pourras avoir qu'une demain de modification.
Mais je ne m'en fais pas trop pour toi, tu as déjà bien avancé et ça a l'air bien parti
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Lun 2 Mar 2020 - 0:03
Je peux te dire qu'il a été le fruit d'une trèèès (trop ?) longue réflexion Des vavas de toute beauté et une banque de gifs longue comme le bras m'ont bien aidé à le choisirJohanna L. Gordon a écrit:Roh ce choix trop cool d'avatar!
Bienvenue!
Il me reste le plus gros à faire, mais ouais, j'aime pas poster des fiches vides. Un petit aperçu du personnage, ça fait toujours plaisir Petite question au passage, répondra qui voudra/pourra, mais j'ai une qualité et un défaut en plus que les 5 de bases, et ça casse la box. Si jamais y'a moyen de faire quelque chose... (oui, je suis une pinasse en code)Layla Jones a écrit:Bienvenue Jamaal ! Une fiche déjà complète, alors je ne te souhaite pas une bonne rédac, mais plutôt au plaisir de se croiser au détour d'un rp
Merci ! Merci à tou(te)s les trois d'aileurs ! (toutes les quatre maintenant)Zelda Anderson a écrit:Ploop ! =D Bienvenue par ici ! \o/
Si le p'tit Oliver te parle... Bah me r'voilàSelene Sweetnam a écrit:Super avatar oui tu étais qui avant, par curiosité ? ^^
Bien reçu pour le non-délai supplémentaire. Normalement ça devrait le faire, j'ai déjà quelques idées pour le pré-apo. Il faut juste que je me décide pour le post-apo, et surtout quel groupe rejoindre. Mon cœur balance surtout entre Travelers et Factions pour le moment... Par contre, je ne comprends pas bien la demande de modif'
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Re: Jamaal Khan {today is as good a day as any to leave this world}
Lun 2 Mar 2020 - 0:11
Jamaal Khan a écrit:Si le p'tit Oliver te parle... Bah me r'voilà
Oooh Re-bienvenue avec ce nouveau perso!!!!
- Invité
- Invité
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
- Contenu sponsorisé
- Casier judiciaire
- Feuille de personnage
Page 1 sur 4 • 1, 2, 3, 4