Ivy C. Deluca × Every Sunday's getting more bleak ;
Dim 12 Avr 2020 - 16:30
Loyale Résiliente Douce Optimiste Sociable Naïve Imprudente Secrète Maladroite Bordélique | Armes : Ivy a, depuis le début de l'épidémie la même arme à feu qu'elle a hérité de son père et dont elle prend grand soin. Il lui reste deux packs de munitions. Elle a également un long poignard. Effets personnels : Ivy possède un sac a dos étanche dans lequel elle garde un vieux appareil polaroid qui a miraculeusement survécu depuis toutes ces années. Elle prend en photos sa fille une fois tous les 6 mois pour ne pas oublier et garder des souvenirs. Elle cherche depuis des recharges et a eu la chance d'en trouver une fois. Elle a également un petit album photos avec des photos de sa famille et de Peter. Ivy a également une tenue de rechange pour elle et deux pour sa fille. Elle a aussi une écharpe de portage dans laquelle est le plus souvent sa fille, dans son dos. Elle possède également quelques conserves, une gourde d'eau, deux biberons et du lait en poudre. Ça lui arrive d'avoir sur elle un bouquin lorsqu'elle en trouve un par hasard mais une fois qu'elle a finit de le lire, elle le laisse pour ne pas s'encombrer inutilement. A son cou, on peut voir un collier dont elle ne sépare jamais avec le "P" de Peter en pendentif. Ivy est une jeune femme de petite taille et mince, 1m57 pour 43kg environ. Elle est brune aux yeux clairs. Ses cheveux lui descendent jusqu'aux épaules mais elle les attache souvent pour le côté pratique, surtout lorsqu'elle exerce en tant que médecin. Ce qui attire le plus souvent chez Ivy c'est son sourire qu'on qualifie souvent de lumineux. Il illumine tout son visage lorsqu'elle est heureuse. Ses yeux rieurs ajoutent une petite touche de charme. Elle a toujours eu une hygiène de vie très saine. Elle faisait attention à ce qu'elle mangeait, ne fumait pas, faisait du sport et est donc en bonne santé physiquement. C'est probablement ce qui lui a permis de survivre lors de sa deuxième grossesse. Les dures années qui viennent de s'écouler l'ont amincie. Elle a de toutes petites bases de self défense que son mari a tenu à lui enseigner mais elle se démarque surtout par son côté agile, son corps gardant le souvenir de ses longues années de pratique de danse et de gym. Elle a quelques cicatrices sur le corps : celle d'une blessure par balle à l'épaule et des écorchures un peu partout. Elle a deux tatouages : le prénom de son fils Peter autour de son poignet droit et une rose sur la cheville. Au niveau vestimentaire, elle s'habille assez simplement, avec ce qu'elle trouve à vrai dire. Elle a souvent sur elle une veste en cuir et préfère largement s'habiller de manière confortable. |
C'est une personne très optimiste. Malgré les épreuves qu'elle a traversé avec l'épidémie, la mort de son fils et de son mari, elle croit fermement qu'un jour, le bonheur leur sourira enfin. Lorsqu'elle sent son moral flancher, elle veille à se changer les idées et ne pas se laisser envahir par le mal-être. Elle a d'ailleurs, toujours le petit mot positif pour remonter le moral et elle ne voit jamais le verre à moitié vide, toujours à moitié plein. Ivy n'a pas toujours été comme cela. Avant l'épidémie, elle était souriante oui, mais elle avait ses petits soucis comme tout américain, des petits soucis qui lui semblent désormais complètement ridicules. Lorsqu'elle a perdu ceux qu'elle aimait, Ivy a eu le choix de se laisser aller elle aussi ou de remonter la pente. Elle a choisi la deuxième option. Cette qualité est le fruit d'une évolution, d'une volonté de ne pas sombrer et se laisser aller à la dépression. Ivy est donc une personne plutôt solaire et pétillante.
C'est également une personne qui fait preuve de beaucoup de résilience. Elle a connu des deuils, des abandons, des souffrances physiques et des peurs et pourtant, elle les a surmonté. ça n'a pas toujours été simple, elle a même connu l'enfer au début, mais elle est toujours parvenu à remonter la pente. Elle sait s'adapter aux changements et rebondit souvent après des difficultés au lieu d'abandonner. Son passé, elle vit avec mais il ne l'empêche pas de vivre au quotidien. Elle tente chaque jour de se dire qu'elle a été chanceuse d'avoir une famille et qu'aujourd'hui, elle a la chance d'en avoir une deuxième avec sa fille Joy.
Sociable, Ivy parvient sans soucis à s'intégrer dans un nouveau groupe. Ce ne sera pas la plus bavarde mais elle parvient souvent à se faire sa place en douceur. Elle n'hésite pas à aller vers les autres pour proposer son aide ou simplement engager une discussion. Au sein d'un groupe, elle parvient toujours à dire son opinion, en douceur et sans rien imposer. Ivy n'aime pas la solitude. Elle cherche à rejoindre un groupe pour survivre et vivre en communauté.
Ivy est une personne très douce. Elle ne braque jamais quelqu'un ou ne fait jamais rien contre sa volonté. Elle se montre attentive, patiente, rassurante. Elle n'aime pas faire preuve de violence si elle a le choix de faire autrement. C'est une personne très paisible, calme.
C'est une personne très loyale. Elle sait tenir ses engagements. Elle fait toujours les choses selon son sens moral et ne va jamais à l'encontre de ce qu'elle pense juste. Elle n'aime pas mentir et si elle intègre un groupe, elle ne le trahira pas et mettra au contraire toutes ses compétences de médecin à son service.
L'épidémie l'a changé. Elle sait maintenant quelles sont ses priorités et elle vit au jour le jour. Si on lui avait dit ce qui allait se passer, elle n'aurait pas parié sur sa survie. Elle ne se considère pas comme quelqu'un de courageux ou d’intrépide, ni d'aventurier. Elle considère qu'elle a eu la chance de vivre une vie heureuse avant l'épidémie et que désormais, elle doit tout faire pour tenir le coup et ne pas flancher, pour sa fille mais également pour elle-même.
Ivy possède également pas mal de défauts. C'est une personne plutôt naïve. A force de voir le bien partout, elle se fait souvent avoir. Si on lui demande de l'aide, elle fera tout pour satisfaire la personne, quitte à y laisser des plumes. Elle se fait souvent piéger ou on abuse trop souvent de sa gentillesse.
Elle est très imprudente. Dans le stress de l'action, Ivy a tendance à agir avant de réfléchir ce qui peut la mettre dans de drôle de situation. Avec le temps, ce défaut s'amenuise, elle apprend la prudence justement.
C'est quelqu'un d'assez maladroit. Elle a toujours eu le don de renverser son verre à table ou de se prendre les pieds dans un tapis. Elle perd très souvent ses affaires d'ailleurs. Par contre au travail ou en sortie, elle sait faire preuve de prudence et d'observation.
Plutôt secrète, elle n'aime pas évoquer sa vie. Elle n'a pas honte de son passé, bien au contraire, elle considère cela comme sa force, mais en parler rend les choses plus difficiles. Elle préfère largement écouter les autres et apprendre à les connaitre. Son passé, c'est son petit refuge à elle. Et puis, en tant que médecin, Ivy a pris l'habitude d'écouter ses patients pour pouvoir poser un diagnostique. Elle a donc plus l'habitude d'écouter que de parler de sa propre vie. Au fil du temps, c'est devenu une habitude.
Assez bordélique, Ivy n'est pas une personne très ordonnée dans sa vie personnelle. Déjà avant l'épidémie, elle préférait s'occuper de sa famille plutôt que de perdre son temps à ranger. Elle perd en général tout, a tendance à éparpiller ses affaires. Son sac à dos est un vrai fourre-tout où on trouve de tout, mais l'important c'est qu'elle s'y retrouve parfaitement. Avec ses patients par contre, elle est très rigoureuse.
Elle est devenue claustrophobe suite à l'attaque dans le hangar. Ivy a du mal à rester dans des endroits trop petits et clos. Elle peut faire une crise d'angoisse assez rapidement. C'est probablement un stress post-traumatique. Au quotidien, ça ne l'impacte pas trop car elle n'a pas l'occasion de rester enfermée dans des petits espaces.
Je suis née le 12 janvier 1988 à Bellevue. Mes parents m'avaient longtemps désiré. Ma mère n'étant pas toute jeune, j'ai été leur seul enfant. Nous habitions un joli ranch avec quelques chevaux, une piscine et une grande propriété. Mon père était médecin, ma mère, avocate. Elle a d'ailleurs arrêté de travailler pour s'occuper de moi. J'ai été une petite fille heureuse. Je ne manquais de rien mais je n'étais pas pour autant une enfant gâté. Mon père était persuadé qu'une catastrophe arriverait à cause de l'activité humaine : trop de pollution, trop de dégâts humains sur la planète ça engendrerait inévitablement une grande catastrophe selon lui. Il s'était donc préparé à la fin du monde. Il m'a appris dès mon plus jeune âge diverses techniques de survie comme faire du feu, pêcher... C'était un jeu. Nous partions souvent camper le weekend et cela rendait ma mère folle d'inquiétude. J'étais très complice avec mon père et je garde beaucoup de bons souvenirs de mon enfance. Mon père a toujours été protecteur mais beaucoup plus terre à terre que ma mère qui vivait dans une petite cage dorée. Elle fréquentait uniquement ses amis de la haute société.
Comme tous les petits américains, j'ai été à l'école élémentaire, la seule différence est que mes parents m'ont inscrite dans une école privée, rejoignant les quelques 10% d'élèves "privilégiés" des Etats-Unis. J'avais des amies, d'autres enfants dont les parents étaient riches eux aussi. Nous étions dans une sorte de petit cocon bien protégé. Mon père voulait m'inscrire dans le public pour que je ne sois pas éternellement protégée dans une petite cage dorée, mais ma mère, ayant peur des mauvaises influences, a fini par le convaincre du bienfait du privé. J'ai toujours eu des facilités. J'étais une bonne élève, sociable, studieuse. A 11 ans, j'ai intégré le Middle School puis, à 14 ans, le High School. C'était un parcours sans encombre, logique. Je faisais ce qu'on me disait de faire et ça me convenait très bien. Durant toute mon enfance et mon adolescence, j'ai pratiqué la danse et la gymnastique à haut niveau. Au début, c'était plus un désir de ma mère de m'inscrire à des loisirs "de filles", et puis au fil du temps, j'y ai vraiment pris goût. J'ai fait de la danse classique, du contemporain et plus tard, de la salsa. Au lycée, j'ai rencontré David, un garçon issu d'une bonne famille comme disait ma mère. Quelques mois plus tard, nos familles ont même commencé à parler mariage. Nous étions si jeunes et si inconscients, un mariage était bien loin de nos priorités.
Une fois le lycée fini à mes 18 ans en 2006, j'ai voulu suivre les traces de mon père. J'ai fait une licence en 3 ans puis je suis rentrée à 21 ans, en 2009, à l'école de médecine à l'université de Washington. Toutefois, j'avais besoin de faire mes preuves, d'apprendre à me débrouiller avant d'entrer dans la vie active. J'ai donc refusé l'aide financière de mes parents et j'ai pris un petit job pour payer mes études et ma collocation. Ils ont seulement pris en charge les frais d'inscription. J'ai bossé 2 ans dans un petit bar de l'université. J'assurais principalement quelques soirées et les weekends. Pourquoi avais-je besoin de ça ? Peut être pour sortir enfin de la cage dorée dans laquelle j'avais été élevée. Mon père ne cessait de me le dire, il fallait voir le monde réel pour faire un bon médecin. J'ai failli abandonner plusieurs fois mais je n'ai pas lâché l'affaire. C'était dur de trouver du temps pour concilier un petit boulot, des études de médecine très prenante et une vie sociale. Avec David, nous nous sommes éloignés durant la première année. Il a pris ses distances et je me suis rendue compte que je ne l'aimais pas au grand damne de ma mère qui me voyait déjà mariée avec 3 ou 4 enfants. C'est également à cette période que j'ai arrêté la gym et la danse par manque de temps.
C'est dans le bar où je travaillais que j'ai rencontré Henry en janvier 2011. Il était militaire et était en permission. Ce fut un coup de foudre. Il était beau, il était séduisant et moi j'étais jeune et complètement sous son charme. Nous nous sommes revus à chacune de ses missions. Ses départs étaient de plus en plus durs mais heureusement, il partait principalement dans le pays. Nous étions amoureux, j'avais hâte de finir mes études pour enfin m'installer avec lui. La guerre a éclaté en Syrie quelques mois plus tard et il est parti en mission. J'ai commencé à me sentir mal, fatiguée, nauséeuse. Etait-ce le manque de Henry ? Je l'ai bien cru au début. C'est ma colocataire qui m'a conseillé de faire un test de grossesse. Je n'y croyais pas et pourtant la petite barre là sur le test, était bien positive. Comment l'annoncer à Henry ? J'ai été lâche et je lui ai juste envoyé une photo du test de grossesse. Qu'a-t-il réellement pensé de tout ça ? Je ne l'ai jamais vraiment su.
Henry venait d'une famille très religieuse, avec beaucoup de principes. Tout s'est enchaîné si vite. A la première permission qu'il a eu, nous nous sommes retrouvés mariés. Ma mère était folle de joie à l'idée d'être bientôt grand mère, même si elle n'a jamais caché avoir espéré un meilleur "parti" pour moi. Entre les études, le mariage et la grossesse, je crois que je me suis perdue en route. J'ai pourtant réussi à tout mener de front. J'ai arrêté mon job de serveuse et j'ai accepté l'aide financière de mes parents. Ils nous ont offert un joli petit pavillon à deux pas de l'université. Les mois suivants furent compliqués. J'ai travaillé sans relâche jusqu'au dernier moment. Je n'avais pas le droit de baisser les bras ou je devrais faire une croix sur mes années de médecine. Je savais que si je m'arrêterais, je n'aurais jamais le courage de reprendre. Henry était souvent en mission à l'autre bout du monde. C'était son travail, je ne pouvais pas lui en vouloir. J'ai même perdu les eaux durant un stage à l'hôpital. Peter est né le 12 mai 2012.
Mes parents sont morts le 23 juillet 2013 dans un accident de voiture. Je me souviens encore ce jour, Peter venait de faire ses premiers pas. Henry n'a pas pu avoir de permission. J'ai du gérer tout toute seule, l'enterrement, les papiers, l'héritage. J'ai du vendre leur ranch qui était beaucoup trop grand pour notre famille et trop dur à entretenir. Est ce que c'est à ce moment-là qu'on a commencé à s'éloigner ? Je ne sais pas.. Je ne sais plus.. En tout cas, être une femme de militaire était beaucoup plus dur que je ne le pensais et chacun de ses départs était de plus en plus dur à gérer. Lorsqu'Henry partait de longs mois, Peter ne le reconnaissait parfois même pas. Il fallait à chaque fois chambouler l'organisation que je m'étais faite en vivant seule. Nous avions une nounou à domicile qui gérait Peter lorsque devais être en cours. J'ai souvent eu l'impression de passer à côté de son enfance. Cette même-année, j'ai fini la première partie de la formation de médecin. Je me suis alors lancé dans la formation pratique de deux ans pour devenir médecin généraliste.
J'ai eu mon diplôme de médecin généraliste en juin 2015. Suite à ça, j'ai décidé de prendre une année pour Peter. Je savais, pour l'avoir vu avec mon père, à quel point le travail de médecin pouvait être prenant et après des études de médecine intensives, j'avais besoin de me recentrer sur ma famille. Je sentais que Peter en avait besoin. J'étais passée à côté de pas mal de choses à cause de mes études : ses premiers mots, ses premiers pas... Il passait au final, plus de temps avec sa nounou qu'avec Henry ou moi. Mes parents m'avaient laissé un gros héritage me permettant de ne pas penser au côté financier. Henry, lui, enchainait toujours beaucoup de missions.
• Octobre 2015 / Seattle : Découverte de l'épidémie. Les informations ont commencé à parler d'un virus. Au début, j'écoutais d'une oreille distraite. La télé était toujours éteinte lorsque Peter était là. Je ne la regardais que le soir et le plus souvent, ce n'étaient les informations ou la radio que j'allumais en premier. Puis, les jours suivant, ce virus a pris de l'ampleur. En tant que médecin, j'ai forcément été intriguée. On parlait de plusieurs cas, des morts qui se relèveraient. Je suis médecin, je sais bien que ce n'est pas possible. Je n'y croyais pas persuadée que c'étaient encore les médias qui en rajoutaient. Quelques jours plus tard, tout ça se révèle vrai. On parle de vaccins, de recherche de remèdes. Je choisis de m'enfermer chez moi avec Peter, nous avons des ressources heureusement. J'ai pas mal culpabilisé car je suis médecin, peut être aurais-je été utile sur le terrain mais j'avais choisi de protéger mon fils en premier. Henry revint vers le 15ème ou 16ème jour. Il était accompagné d'un de ses collègues soldat, Andrew. Il paraissait terriblement choqué, amaigrit Il était en première ligne quand tout a commencé et il venait de déserter pour mettre sa famille à l'abri. Il nous a ordonné de faire nos valises et a voulu qu'on rejoigne un camp sûre au nord de Seattle. Nous n'y sommes jamais arrivés. En chemin, nous sommes tombés sur des personnes infectées, notre voiture est sortie de la route et était complètement inutilisable. Je me souviendrais toujours de cette première confrontation avec un rôdeur. C'était irréaliste, un film d'horreur. J'ai tenté de protéger Peter de cette vision. Henry et Andrew en ont tué une bonne partie et nous avons continué à pieds. Rapidement, j'ai compris que je ne pourrais pas protéger Peter de l'horreur qui était en train de se produire. Des rôdeurs, il y en avait partout.
• Hiver 2015-Printemps 2017 / Bryant : La mort de Peter et Henry. Nous avons trouvé refuge dans un grand hangar chez un agriculteur. Nous étions une cinquantaine et rapidement, nous nous sommes organisés pour survivre. Chacun avait une place, un but. J'étais médecin, c'est donc tout naturellement que j'ai mis mes compétences au service du groupe. Je soignais les petits bobos mais également les petites maladies de l'hiver. Ce fut dur, nous avions sans cesse froid. Henry, lui, faisait les sorties à l'extérieur. Il s'occupait avec d'autres hommes des ravitaillements et de la sécurité du hangar. Perdu en plein champs, nous nous pensions un minimum en sécurité. Ce n'était pas facile tous les jours. Le manque d'intimité et de nos moments juste entre nous étaient compliqués à gérer. Nous nous sommes beaucoup disputés avec Henry. Peter, lui, semblait s'en accommoder. Il avait retrouvé des enfants du même âge et une jeune institutrice faisait même l'école tous les matins. Andrew était toujours avec nous, il ne lâchait pas Henry d'une semelle en sortie ou au sein du hangar. Un matin, Peter s'est blessé avec un morceau de fer en jouant avec d'autres enfants dans un coin du hangar. J'ai soigné sa blessure avec ce que j'avais, je lui ai fait des points mais la plaie s'est tout de même infectée. Il faisait très humide dans le hangar, nous n'avions plus de désinfectant depuis quelques temps. Le lendemain, sa plaie était rouge, chaude et très douloureuse. Peter est devenu rapidement brûlant de fièvre. Son état s'est dégradé. Henry a passé deux journées à chercher des médicaments à l'extérieur mais sans succès. Une autre famille avait exactement les antibiotiques dont Peter aurait eu besoin pour se remettre mais ils n'ont pas voulu nous les donner. Je les comprenais mais j'étais impuissante de voir mon petit garçon s'éteindre devant moi. Andrew est allé les voir alors qu'ils étaient à l'extérieur du hangar et ça a dégénéré. Ils se sont battus et il a tué le père de famille. Il a crié à la légitime défense, qu'il s'était seulement défendu, mais personne n'a pu le défendre. La femme de l'homme qu'il avait tué n'avait de cesse de dire qu'il avait tué volontairement son mari. Henry leur a pris les antibiotiques. Nous avons bien faillit être mis à la porte du hangar. Seule ma condition de médecin nous a permis de rester. J'étais seule à pouvoir leur apporter des garanties de soin. Henry s'est battu pour qu'Andrew puisse rester. Peter s'est rapidement rétabli et Henry a juré à la famille de les prendre sous son aile et de leur trouver d'autres antibiotiques. J'ai été très mal à l'aise avec toute cette histoire. Nous avons fait de notre mieux pour venir en aide à la famille endeuillée. Suite à cela, il y a eu beaucoup plus de tensions dans le hangar.
Une nuit, des cris ont retenti. Henry est allé voir ce qu'il se passait. Un de mes petits patients atteint d'une bronchite était mort dans la nuit et il venait de se réveiller. Il a eu le temps de mordre plusieurs personnes. Il y a eu un véritable vent de panique au sein du hangar. Nous avons voulu fuir nous aussi. Tout est devenu flou. J'ai juste senti la petite main de Peter m'échapper. Il avait oublié son doudou dans le hangar et voulait retourner le chercher. Henry est parti à sa recherche immédiatement. Je ne les ai jamais revu. J'ai été prise dans la foule qui quittait le bunker. Il y a eu des coups de feu et j'ai été blessée à l'épaule. Andrew m'a sorti de là, m'a mise en sécurité et est retourné chercher Peter et Henry. Il est revenu de longues minutes plus tard en m'annonçant qu'ils étaient morts.
Et si je n'avais pas oublié son doudou ? Et si je lui avais tenu plus fermement la main ? Et si nous avions choisi un autre endroit pour survivre ? Toutes ces questions, je me les suis posée des centaines de fois, chaque jour durant des mois. Un jour, j'ai compris que je ne pourrais jamais changer ce qui avait été fait mais que je devais vivre, pour eux. Si j'étais encore en vie c'était pour une bonne raison.
• Eté 2017-Eté 2019 / Prairie : Apprendre à revivre. Petit à petit, les larmes se sont taries. Andrew est resté avec moi quelques mois. J'ai réussi à soigner la blessure par balle assez facilement même si aujourd'hui j'en garde une cicatrice. Nous avons suivi d'autres réfugiés du hangar et avons vécu en passant d'une maison abandonnée à une autre. Andrew s'occupait du ravitaillement et moi, je tentais de me reconstruire petit à petit. Grâce aux enseignements de mon père, je donnais de petits coups de main pour faire du feu ou pêcher à la rivière non loin mais la plupart du temps, j'étais trop terrassée par le chagrin pour faire quoique ce soit. Au fil du temps, notre groupe s'est épuisé. Les autres ont fini par rejoindre d'autres groupes plus importants. Andrew ne voulait pas les suivre. Il se disait traumatisé par ce qui s'était passé au hangar. Je le comprenais. À l'époque, recommencer une nouvelle vie dans un groupe, reprendre une place de médecin me semblait impossible sans repenser aussitôt à Henry et Peter. J'ai toujours été sociable et j'ai toujours aimé le contact humain mais là j'avais besoin d'un peu de temps. Andrew a été présent, trop présent. J'ai souvent refusé ses avances et un jour, probablement lassé par mes refus, il est parti avec un autre groupe où une jolie femme lui faisait de l’œil. C’était environ 8 mois après le décès de ma famille. Je me suis retrouvée seule avec ma peine. C'est sûrement ce qui m'a donné le petit coup de pouce et m'a aidé à me remettre debout. J'avais le choix de remonter la pente ou de me laisser aller et mourir. J'ai choisi la première option. J'ai alors rejoint plusieurs petits groupes de survivants. Je ne voulais pas m'attacher. J'y restais quelques semaines, parfois un mois ou deux puis je repartais. Grâce à mes compétences de médecin, je n'avais pas de difficulté à m'intégrer et à gagner ma place : des soins contre un endroit où dormir et un peu de nourriture c'était juste ce qu'il me fallait. J'ai eu de la chance car je n'ai jamais fait de mauvaises rencontres. Un médecin était toujours utile dans un groupe.
• Juillet 2019 / Seattle : La surprise. Je voguais toujours de groupe en groupe et peu à peu, mes pas m'ont ramené au Nord de Seattle. Je suis tombée sur un homme un jour. C’était un voyageur solitaire. Nous avons sympathisé. C'était agréable de se faire à nouveau courtiser. Nous avons passé la nuit ensemble puis nous nous sommes séparés le lendemain sans se promettre de se revoir. C'était le premier homme depuis Henry. J'ai découvert quelques semaines plus tard que j'étais à nouveau enceinte.. Tout s'est effondré autour de moi et c'est une des rares fois où j'ai manqué d'optimisme. Je suis médecin, je connais les risques d'une grossesse non suivie. Et une fois le bébé là, comment pourrais-je l'élever correctement ? J'ai espéré que le bébé ne s'accroche pas mais si, mois après mois, mon ventre s'est arrondie. Une fois de plus, j'ai choisi d'accepter ce qui m'arrivait et de mettre toutes les chances de mon côté pour que tout se passe bien. De toute façon avais-je réellement le choix ? J'ai croisé par hasard un petit groupe de 3 personnes : Sam, Dylan et Mina. Par chance, cette dernière était une ancienne infirmière. Je suis restée avec eux de septembre 2019 à mars 2020. Je ne pouvais pas accoucher seule même si j'étais médecin. Les risques étaient trop grands. Et si je mourais d'une hémorragie ? Je tuerais mon bébé en me transformant. Et puis, mon nouveau groupe était plutôt sympa. J'ai commencé à les apprécier réellement.
• 19 avril 2019 / Seattle : La naissance de Joy. L'accouchement s'est bien passé. Joy est née en pleine nuit. C'était un bébé plutôt calme et bien potelé. Mina a tenu à ce que nous voyons un vrai médecin. Nous nous sommes rendus au No Man's Land. C'était la première fois que je mettais les pieds là-bas. Une fois rassurée sur le sort de Joy, nous avons repris la route. Je n'ai pas cessé de m'inquiéter un seul instant pour elle. Heureusement, étant née en avril, elle n'a pas subit la rudesse de l'hiver. J'étais bien soutenue par Mina. Apparemment, elle et Dylan n'ont jamais eu d'enfant, c'était du coup, une petite revanche pour eux qui se régalaient à s'occuper de Joy. J'avais l'impression de retrouver un semblant de vie de famille. Les premiers mois ont été dures. Nous avons occupé une maison abandonnée, en périphérie de la ville, vers Newcastle. La maison était assez isolée, de sorte que les pleures de Joy ne risquaient pas d'attirer des rôdeurs. Dylan et Sam s'occupaient du ravitaillement et ils arrivaient toujours à trouver des petits présents pour le bébé : des vêtements, des jouets. Sans eux, je n'aurais pas survécu, c'est sûre. Joy est tombée malade une fois, une otite dû au terrible hiver que nous avons affronté. Par chance, Mina avait des antibiotiques qu'elle gardait précieusement depuis le début de l'épidémie. Joy s'est rétablie très rapidement. Pour ma part, une vilaine bronchite m'a clouée au lit pendant plusieurs jours. J'étais terrassée par la fièvre et j'ai mis plusieurs semaines à me remettre complètement. J'ai pu compter sur l'aide de mes compagnons de voyage pour me rétablir.
• Avril 2020 / Seattle : Rencontre au No Man's Land. A la mi-mars, nous avons subit une attaque de rôdeurs. Notre maison s'est malencontreusement retrouvée sur le chemin d'une horde. Je ne dois ma survie et celle de Joy qu'à la réactivité de mes anciens compagnons de voyage. Mina, Sam et Dylan sont morts en me permettant de fuir la maison. Ils ont tenté de les repousser mais les rôdeurs étaient beaucoup trop nombreux. J'ai couru hors de la maison avec Joy pour fuir dans la forêt avoisinante. J'ai entendu des coups de feu pendant quelques minutes puis le silence, seulement ponctué par les grognements des rôdeurs. J'ai fini par les apercevoir, Mina, Dylan et Sam, déambuler au milieu des rôdeurs, devenus désormais les leurs. J'ai survécu quasiment un mois seule avec ma fille. Je suis retournée au No Man's Land pour proposer mes services début avril et pour échanger le peu de choses que j'avais réussi à sauver. Par chance, j'ai pu emporter avec moi mon sac à dos avec mes affaires. J'ai désormais conscience que pour survivre, il me faut intégrer un groupe beaucoup plus grand, avec un minimum de sécurité...Lorsqu'une inconnue m'a abordée au No Man's Land, je n'ai pas tout de suite cru ce qu'elle me disait. Elle me parlait d'un camp avec des garanties de santé, de confort et de protection. Elle m'a montré des photos. Ça avait l'air tellement vrai que j'ai eu envie de la croire. Je n'avais nulle part où aller et le No Man's Land n'est pas vraiment le lieu idéal pour élever une enfant en sécurité.
Mon quotidien est à peu près le même depuis la naissance de ma fille. Je passe une bonne partie de mes journées à m'en occuper : la nourrir, la porter, la soigner... La plupart du temps, ma fille est dans l'écharpe de portage dans mon dos. J'aide où je le peux, je cherche de nouvelles ressources et je tâche de rester en vie en évitant les rodeurs et les mauvaises rencontres. Le soir venu, je cherche un endroit à peu près sûre où passer la nuit. J'essaie de protéger l'endroit du mieux que je le peux. Je m'endors avec mon arme à feu à côté de moi avant de commencer une nouvelle journée à peu près similaire le lendemain.
Pourtant, tout a changé il y a quelques jours. A l'heure actuelle, je me promène dans mon nouveau camp. Tout semble si différent, tellement semblable à la vie d'avant. On m'a pris toutes mes armes à mon arrivée. Je sais qu'on me surveille mais je suis libre de me promener pour découvrir ce nouvel endroit. J'aiderai à l'infirmerie bien entendu, quand j'aurais fait mes preuves. Je compte aussi me mêler à la vie de ce nouveau groupe, rencontrer ses habitants tout en me pliant aux règles qui le régisse.
Le vent qui souffle dans mes cheveux me semble plus frais, plus revigorant. Est-ce le début d'une nouvelle vie ? Un nouvel espoir ? Un sentiment d'être enfin en sécurité ? Seul l'avenir pourra le dire..
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Re: Ivy C. Deluca × Every Sunday's getting more bleak ;
Dim 12 Avr 2020 - 16:31
- Levi M. Amsalem
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Re: Ivy C. Deluca × Every Sunday's getting more bleak ;
Dim 12 Avr 2020 - 16:38
- Lisandro Sedillo
The Hallows | Conseil
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Re: Ivy C. Deluca × Every Sunday's getting more bleak ;
Dim 12 Avr 2020 - 16:49
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Re: Ivy C. Deluca × Every Sunday's getting more bleak ;
Dim 12 Avr 2020 - 17:12
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