Jamais n'abandonne.
Mar 14 Avr 2020 - 21:59
Price
Prénom(s) : De son prénom complet, Jacqueline mais plus communément appelée Jackie depuis bien longtemps
Âge : quarante-trois ans, le temps qui file
Date de naissance : le 25 janvier 1977.
Lieu de naissance : Née à Hartford, dans le Connecticut.
Nationalité : Américaine
Groupe : The Remnant
Ancien métier : Chirurgienne spécialisée, cheffe du département de traumatologie de Seattle.
Célébrité : Angie Jolie
Hyperactive
Entêtée
Inquisitrice
Méfiante
Téméraire
Inventive
Sang-froid
Méthodique
Jackie est une femme intelligente, douée d’un grand sens critique et d’un exceptionnel sang-froid pour gérer les situations compliquées auxquelles elle a été confrontée par le passé et aujourd’hui encore. Et vu le monde dans lequel ils vivent aujourd’hui, son pragmatisme et son assurance sont des qualités précieuses. Habituée à travailler dans des conditions parfois extrêmes, souvent tendues, elle est capable de mener sa barque avec flegme et fermeté, sans jamais céder à la panique, habituée à travailler et à commander son personnel médical. Les situations de stress étaient son quotidien, ce qui l’a rendue apte à faire face à de nombreux imprévus avec calme mais aussi réactivité et méthode. Jackie a toujours été une femme rigoureuse dans son travail, ordonnée et consciencieuse, elle donne tout ce qu’elle a avec une passion qui crève les yeux. Tout ce qu’elle entreprend est fait avec cœur, et jamais à moitié. C’est la curiosité et la soif d’apprendre qui la guident dans ces moments. Son métier et son expérience dans l’armée l’ont rendu inventive, pouvoir improviser les moyens du bord était primordial, et c’est d’ailleurs toujours d’actualité. Mais l’armée l’a surtout blindé, mentalement parlant, elle a dû faire face à des situations critiques et des blessures parfois, impossible à soigner. Il lui a fallu apprendre à prioriser et sauver ce qui pouvait l’être. Il faut parfois beaucoup de courage pour faire ce qui doit être fait, et que ce soit dans la médecine ou dans la vie, Jackie n’est pas du genre à reculer et hésiter. Jackie fonce, toujours, droit devant. Elle prend les décisions qui s’imposent quand plus personne n’est capable de le faire et elle assume, toujours.
Mais sa témérité s’accompagne de mauvais côté. Certains jugeront qu’elle s’impose trop, que son côté grande-gueule et volubile tape sur le système. Il faut dire que la demoiselle a rarement sa langue dans sa poche, elle n’est pas de celles qui se perdent dans des réflexions inutilement longues, si elle n’est pas irréfléchie et imprudente, elle est une femme d’action. D’autant plus que Jackie parle beaucoup et très vite, avec un débit de 230 mots minutes, il faut dire qu’elle est parfois incompréhensible. Ce trait de caractère est lié à son hyperactivité, l’empêchant de tourner en rond. Il est vrai qu’elle peut être épuisante, mais son métier de chirurgienne avait tendance à la combler niveau activité. Tourner en rond la rend folle et risque très probablement de vous entrainer dans son énervement. Elle est souvent décrite comme entêtée et orgueilleuse, admettre ses torts lui est difficile, elle fait des efforts mais souvent portée par l’action, elle est de celle qui agira et demandera pardon après. Son expérience dans l’armée – et aussi à l’hôpital - lui aura appris la méfiance, à ne pas prendre pour argent comptant tout ce qu’on lui raconte et que les gens ne sont pas toujours ce qu’ils semblent être. Son esprit vif lui aura appris à poser les bonnes questions. Autant cela peut être une bonne chose, autant démêler le vrai du faux la pousse parfois à aller trop loin dans ses questions, peut-être jusqu’à poser des questions trop indiscrètes quand quelque chose l’interroge, la rendant inquisitrice, l’entêtement n’aidant pas pour ce trait de caractère.
Difficile de nier que Jackie est une belle femme. Alors certes, ses courbes d’autrefois sont un peu plus anguleuses à cause du train de vie qu’elle mène depuis ces cinq dernières années, mais elle reste une femme de charisme qui dégage une certaine aura lumineuse tout autour d’elle quand elle entre dans une pièce. Mesurant un petit mètre soixante-neuf et pesant cinquante-six kilos, la quarantenaire est en bonne forme physique avec une musculature un peu fine mais un excellent cardio grâce à l’entrainement quotidien qu’elle et les siens s’imposaient quotidiennement. Son visage semble ciselé dans le marbre avec ses pommettes hautes et sa mâchoire saillante. Sa bouche naturellement charnue affiche la plupart du temps sourire mutin. Ses grands yeux bleus semblent comme deux grands lacs bleus scintillants, et sa chevelure chocolat cascade la plupart du temps le long de son dos, quand elle ne doit pas les attacher pour son travail au dispensaire ou sur le terrain.
L’importance qu’elle accorde à sa tenue tient bien plus d’un souci pratique que d’un souci esthétique. La coquetterie n’est plus vraiment à l’ordre du jour, et elle n’était déjà pas sa priorité par le passé. Le meilleur vêtement pour elle doit lui permettre de pouvoir bouger sans la gêner et de pouvoir pratiquer son métier sans qu’un bout de tissu ne vienne contaminer la blessure de son patient. Elle doit pourtant s’avouer que depuis son installation à Fort Ward, elle s’est accordé une tenue un peu plus femme, ne serait-ce que par nostalgie de ses sorties passées.
Rester en condition physique a toujours été primordial, par le passé c’était le pilates et l’aérobic qui lui permettait d’évacuer les tensions et le stress accumulés dans son travail. Un travail de souplesse et de cardio qui a pu maintenir son physique tel quel après toutes ces années dans un métier aussi prenant et aussi stressant. Un service de trois ans dans l’armée l’aura habitué à une certaine rigueur et quelques bases de self-défense. Une base suffisante pour rendre son apprentissage du corps-à-corps plus facile et plus fluide et la rendre apte à se débrouiller seule pour sa propre survie. Travailler dans un hôpital militaire impliquait une formation physique et militaire pour le cas où on aurait besoin de médecin militaire sur le terrain. Aussi apprit-elle à se servir d’une arme, à l’entretenir, à la recharger… Et à tirer avec sans blesser ses coéquipiers. Cela ne l’aura pas rendu tireuse hors-pair, même si elle a pu mettre à profit ses connaissances sur le terrain à Bagdad, mais cette expérience lui permit d’apprendre à se débrouiller plus rapidement après le début de l’épidémie. Elle a en sa possession un Browning HP-DA de 1983 offert par son père à son retour de Bagdad. L’arme était censée servir d’apparat et rester enfermée dans son coffre-fort, mais elle aura fini par trouver son utilité dans la nouvelle vie qu’était la sienne. C’est la seule arme qu’elle a conservé avant son arrivée à Fort Ward, car même si elle a appris à manier le couteau, elle a perdu le sien avant d’arriver à l’avant-poste de Bellevue, où les militaires l’ont rapatrié. Dans cette nouvelle maison, la brune aura également gardé cette boite aux motifs ciselés à même le métal, une boite d'ustensile de chirurgie datant de la deuxième guerre mondiale. Un autre objet de collection offert par son père qu'elle aura finalement réhabilité aux besoins de sa réalité.
L’été 1977, le couple Price présentèrent au monde leur fille Jacqueline Milena Price, deuxième enfant de la famille. Une jolie petite fille aux joues roses et aux yeux d’un bleu limpide, arrivée deux ans après leur merveilleux petit garçon, Logan George Price. Le tableau était à présent parfait. Etablie à Hartford depuis déjà cinq générations, la famille avait prospéré dans le milieu du notariat, les Price étant propriétaire de quelques résidences et immeubles à appartements dans les beaux quartiers d’Hartford et de New-York. Autant dire que la famille ne manquait pas de moyens. L’éducation fut assez stricte et élitiste, la jeune Jacqueline ne connut jamais la honte de l’école public et fit ses classes dans une école privée renommée. Enfant très intelligente, elle fut malheureusement diagnostiquée hyperactive provoquant quelques troubles de l’attention. Travailler régulièrement et rigoureusement lui était difficile, mais encadrée par un tuteur compétent – et suivant un régime imposé sans sucre – elle parvint à s’offrir une moyenne générale plus qu’excellente. Un train de vie très exigeant pour une petite fille. L’école lui permit quelques écarts de régime – grâce aux barres de chocolat que son amie d’enfance prenait pour elle – et sa notoriété eu sein de l’école l’émancipa un peu du moule dans lequel ses parents s’entêtaient à lui coller. Aussi, dès son entrée dans un lycée privé, Jacqueline se fit appeler Jackie et avec son caractère un peu rentre-dedans, se retrouva assise à la table des bombes du lycée.
La rentrée 1996 marqua son entrée à l’université de Yale pour faire ses quatre années de Bachelor’s degree, la première année d’étude lui permet de déterminer ce qu’elle désirait réellement faire. Oh, bien sûr ses parents voulaient pour elle une carrière tranquille et peu prenante, leur chère Jacqueline étant destinée à trouver un bon parti à la fin de ses études. Ils n’étaient pas contre le fait qu’elle veuille un travail, mais cela ne devait pas l’empêcher d’être une bonne épouse et une mère de famille. Son frère aîné marchait quant à lui, sur les traces de son père en se dirigeant vers des études de droit pour travailler dans la boite du paternel. Leur magnifique plan de vie tout tracé fut bousculé quand leur très chère rentra à la maison, les étoiles plein les yeux avec la farouche détermination d’entreprendre des études de médecine à la fin de ces quatre premières années. La nouvelle fut rude à encaisser et il y eut de nombreuses tentatives et de disputes pour lui faire changer d’avis. Ils la menacèrent même de lui couper les vivres jusqu’à ce que son frère et son grand-père n’interviennent pour la soutenir, étant chacun d’eux prêts à la soutenir financièrement si les Parents Price ne mettaient pas leur vision étriquée du monde de côté pour soutenir les plans audacieux de leur fille unique. Il fallut du temps, mais Jackie y mettait tellement de cœur et d’efforts qu’ils finirent par être fiers de la réussite de leur fille. D’autant plus qu’elle brillait socialement, en apparence tout du moins. Nul doute n’auraient-ils pas approuvé la vie secrète qu’elle menait à l’université. Expériences sociales, expériences sexuelles, intégrant un de ces cercles d’étudiants dont tout ce qui se passait lors de ces soirées devait rester à jamais confidentiels. Si à la fin de ses années lycée il lui était arrivé de présenter quelqu’un à sa famille, elle ne fit plus de même une fois sa vie étudiante commencée. Au début, ses parents s’inquiétèrent, mais leur fille s’était engagée dans des études longues et difficiles, ils durent renoncer à l’idéal de vie de famille à laquelle ils aspirèrent pour elle.
Ayant postulé dans de nombreuses universités prestigieuses pour continuer ses études de médecines, elle finit par rejoindre l’Université de Stanford, en Californie en 2000, principalement pour se détacher enfin de l’emprise familiale. Université brillante dans laquelle elle parvint avec une moyenne excellente à obtenir le titre de Doctor of Medecin. S’en suivit ensuite de cinq années de résidence entre les années 2004 et 2009, au sein du Mercy General Hospital de Sacramento. Ce fut la rencontre avec son ami et mentor, Adrian Perkins, qui était autrefois médecin dans l’armée de terre qui lui donna envie de se spécialiser en traumatologie et lui donna envie un jour, d’intégrer un hôpital militaire. Il fallait dire que la jeune femme n’était jamais aussi bien que quand elle était assignée aux urgences où tout devait parfois aller très vite et efficacement. A la fin de ses années de résidences, le Docteur Perkins l’invita à le suivre alors qu’il s’apprêtait à signer pour cinq ans dans l’armée. Elle avait alors trente-et-un ans, un poste de chirurgienne en traumatologie s’offrait à elle à Sacramento mais elle finit par tenter sa chance, déterminée à se lancer corps et âmes dans cette nouvelle expérience de vie. Elle signa pour trois ans, et fut envoyée à l’hôpital militaire en Allemagne en aout 2009.
Ces trois années au sein de l’armée la changèrent complètement. Si elle avait déjà du cran pendant ses études, il s’avéra qu’être confrontée aux blessures de guerre était bien plus difficile qu’il n’y paraissait. Il fallait pouvoir encaisser l’état physique des blessés, mais également leur état mental. Les traumatismes n’étaient pas toujours visibles et bien que ce ne soit pas de son ressort, elle ne pouvait que se prendre leur détresse et leur douleur en plein visage. Il lui a fallu du temps, mais elle avait finalement appris à se blinder, à faire preuve d’inventivité et d’efficacité dans ce qu’elle entreprenait. Et surtout, Adrian n’était jamais bien loin pour l’épauler et l’écouter. Parce qu’une clause de son contrat impliquait qu’elle pouvait être appelée à faire son travail sur le terrain, elle suivit une formation militaire de base afin de pouvoir se débrouiller en situation réelle sans freiner le reste de l’équipe. Elle suivit donc un entrainement physique intense – pour une simple civile qui suivait des cours d’aérobic en salle deux fois semaines – ainsi qu’un entraînement au tir. Elle apprit ainsi autant d’astuces de combats au corps à corps que la façon dont s’occuper d’une arme à feu, l’entretenir, la charger, la démonter et remonter, ainsi que suffisamment d’entrainement de tir pour ne pas risquer de blesser ses coéquipiers en situation réelle. Si elle ne se débrouillait pas trop mal pour une civile, il n’en restait pas moins qu’elle espérait ne jamais devoir s’en servir en situation réelle.
Elle fut pourtant appelée pendant cette période à se rendre (un peu trop) près des lignes de front à Bagdad. Une mission de six mois, durant lesquels elle vécut une autre expérience de la médecine militaire. Car recevoir les blessés rapatriés en Allemagne était une chose, être en première ligne pour stabiliser la blessure en était une autre. Il lui fallut beaucoup de force de caractère pour survivre mentalement à tout ça, à ne jamais perdre son sang-froid, à travailler sous pression, dans un climat plus que précaire et avec des moyens limités. Leur mission était essentiellement de stabiliser le blessé, le soigner si possible ou prévoir un rapatriement d’urgence vers l’hôpital militaire le plus proche. Et bien que les raids se déroulaient bien souvent un peu trop près de leur camp de base à son goût, elle fut relativement épargnée par le danger que représentait de vivre sur le terrain. Elle connut une seule fusillade alors qu’ils venaient de quitter une zone pour déménager dans une autre, mais suivant les ordres des gradés, elle et l’autre médecin présent avec elle n’eurent pas besoin d’utiliser leur arme, restant à l’abri dans le camion de l’armée. Si elle avait cru mourir ce jour-là, on pouvait dire qu’elle et son équipe s’en était bien tiré. Cela leur semblait presque… habituel, et la jeune femme se fit humble devant eux. Après ces six mois sur le terrain, Jackie retourna dans cet hôpital militaire en Allemagne où elle termina son service militaire. Elle se fit d’ailleurs remarquée par son caractère, son professionnalisme et ses capacités par le chirurgien en chef qui lui fit une lettre de recommandation pour son retour à la vie civile. Elle quitta l’Allemagne en septembre 2011 et rentra vivre chez ses parents en attendant de trouver une place dans un nouvel hôpital. Adrian Perkins la laissa partir avec la promesse qu’un poste de titulaire l’attendrait toujours dans son équipe. C’est à son retour que son père, fier de ce qu’avait accompli sa fille pendant toutes ces années, lui offrit sa première (et unique) arme à feu, un Browning HP-DA de 1983. Une arme plutôt censée servir d’apparat que de réelle arme de poing, mais toujours dans un état impeccable. Sa mère était un peu plus pincée concernant les choix de vie de sa fille, il faut dire qu’elle était loin de vivre la vie parfaite et rangée qu’elle s’était imaginée pour elle. Mais Jackie avait 33 ans, et bien que le regard de sa mère la touchait, rien n’aurait pu l’empêcher de se détourner de cette voie bien plus parfaite pour elle, à ses yeux.
Cherchant principalement un poste dans la côté Ouest des Etats-Unis, Jackie fut finalement reçu à l’Hôpital de Seattle, Virginia Mason Hospital, où on lui proposa l’excellente place de chef de la traumatologie de l’hôpital. Au vue de son excellent parcours et des lettres de recommandations, l’hôpital avait été marqué par cette personnalité et Jackie finit par s’installer à Seattle, dans sublime penthouse à dix minutes en vélo à peine de son lieu de travail.
Cette vie à cent à l’heure ne lui permit jamais de trouver le temps pour l’amour ou la vie de famille. Elle pensait encore avoir le temps : la trentaine, un boulot parfait dans lequel elle s’épanouissait entièrement. Mais le nombre d’heures qu’elle faisait ne laissait pas beaucoup de place à quelqu’un dans sa vie, homme ou femme, parce qu’elle se permettait le luxe de choisir. Sa vie sentimentale était éparse, dispatchée entre relations d’un soir et amitié avec quelques avantages. Mais à l’aube d’un nouveau monde, Jackie était toujours cette chirurgienne forcenée et mariée à son travail. Au grand désespoir de sa mère.
Octobre 2015, première quinzaine, Virginia Mason Hospital.
Dans la rubrique des faits divers ; agressions inexpliquées, un sans-abri agressant un passant, attaques de masses et cannibalisme. Jackie soupire sur l’humanité qui ne cessera jamais de la surprendre dans la déchéance. Elle a juste le temps de parcourir ces nouvelles entre deux patients et un café qu’elle doit déjà reprendre le travail. Comme si ça ne suffisait pas, les cas d’agressions inexpliquées s’enchaînent dans ses urgences et Price se doit de superviser ses titulaires et ses internes pour que chacun fasse son travail avec méthode et efficacité. Les plaies sont superficielles pour certains, étonnamment profonde pour d’autres mais quelques points de sutures et une prescription d’antibiotiques et le lit est à nouveau libéré pour le patient suivant, et il ne tarde pas à prendre place d’ailleurs. Jackie n’a définitivement pas le temps pour les médias. Pourtant internet s’affole et elle doit rappeler à l’ordre certains internes afin qu’ils retournent travailler en rangeant leur téléphone portable, des vies étaient en jeux après tout. Elle ignorait juste à quel point.
Octobre 2015, deuxième quinzaine, CenturyLink Field.
Les choses prennent pourtant une tournure différente quand un confinement est ordonné. Un confinement qui ne la touche pas puisque les hôpitaux continuent de fonctionner, mais d’étranges cas passent par ses urgences et de temps en temps, elle peut voir l’un de ses anciens patients être embarqués par les autorités juste après leur mort. Il faut dire que les décès augmentent, inexplicablement et que la morgue est débordée. Un certain vent de panique prend ses internes les plus impressionnables et Price se fait une figure stable et confiante pour les encourager à continuer leur travail.
Une nuit, un des patients décédé des suites d’une opération se relève et agresse le légiste qui s’apprêtait à l’autopsier. Seuls les chefs des différents départements et les titulaires sont mis au courant des détails, ils ont pour ordre de renvoyer les internes chez eux, et l’hôpital est placé en quarantaine sous surveillance militaire. La scène semble surréaliste, Jackie a du mal à croire le tableau qu’on leur dresse. Même si une erreur médicale aurait été à l’origine de l’annonce du décès, le patient qui a agressé le légiste était une dame d’un certain âge qui peinait même à faire le tour des couloirs de l’hôpital pour se remettre de son opération. L’histoire est insensée, mais le directeur de l’hôpital est formel et surtout encadré par les autorités qui les forcent à fermer leur porte. L’hôpital est en effectif minimum, et Jackie fait partie des volontaires pour rester aider les autorités à nettoyer la morgue. Ce n’est qu’en voyant les forces de l’ordre enfoncer une lame dans le cœur et la tête de chacun des corps encore présent dans la morgue qu’elle comprend que la situation est plus grave qu’il n’y parait. En cet instant, Jackie effleure à peine la réalité, mais ses réflexes de l’armée – surtout présents en cet instant pour la protéger émotionnellement de ce qui arrive – l’empêchent de poser trop de questions.
Sur le chemin qui mène à l’Hôpital, à quelques mètres de là, Jackie est interpelée par un militaire « Jacqueline Price ? » Elle acquiesce, suspicieuse. « Suivez-moi, le Major voudrait vous parler. » Les autorités s’étant renseignées sur les médecins travaillant dans cet hôpital étaient tombés sur ses états de services et quémandait son aide dans une petite base militaire de fortune installée non loin du stade CenturyLink Field. Ce fut sans prendre de gant que le Major Lee la briefa elle, ainsi qu’un infirmier, sur la situation telle qu’elle se présentait réellement. Les autorités se préparaient au pire, c’est-à-dire à dresser des camps dans divers quartiers de la ville afin d’abriter le plus d’habitants possibles. La situation semblait sous contrôle mais les objectifs semblaient si grands et les moyens si précaires. Jackie était là comme soutien aux militaires comme médecin, parce qu’ayant fait trois ans à l’armée elle était la plus à même de se plier aux méthodes militaires pour suivre le mouvement. La réalité qu’on lui balança était impossible, presqu’incroyable. Pourtant il existait trop de preuves, trop d’histoires rapportées pour ne pas y croire, mais jusqu’ici elle n’avait jamais vu cette vérité. Le premier jour, elle se coordonna avec les militaires pour installer une tente médicale provisoire, quand elle rentra chez elle à la fin de la journée, le militaire qui l’avait appelée lui conseilla de se préparer un sac avec quelques affaires. Au cas où.
Dès le lendemain, Jackie porte toujours sur elle – ou à portée de main – un sac à dos avec des affaires de première nécessité, ainsi que le Browning que son père lui a offert, ainsi qu’une recharge pleine. Elle ne rentrera plus qu’une fois chez elle, avant qu’il ne devienne plus sûre pour elle de rester auprès des militaires. Dans les rues, le chaos s’installe au fur et à mesure que le mois d’octobre passe et des dispositions sont prises pour rapatrié le plus de civils possibles dans le stade de CenturyLink Field.
Hiver 2015-2016, du stade CenturyLink Field au le Penthouse
Le danger est grand et trop peu de monde se rend véritablement compte du danger qu’ils courent tous. Pourtant, au cœur du stade tout le monde semble se sentir un minimum en sécurité. Il y a quand même un trop grand nombre de personne qui ne réalisent pas, et râlent de ne pas pouvoir retrouver leur chez soi. L’entrée de l’hiver se gère assez bien, il faut un peu de temps mais la distribution des rations s’organisent et les militaires se relaient pour surveiller les différentes entrées du stade. Dehors, c’est l’anarchie totale, la ville de Seattle a été assaillie d’agression, d’attaques, et les nuits sont souvent entrecoupées de fusillades qui résonnent tard dans la nuit. Jackie, du côté des militaires doit essayer de garder la face. Les informations qu’elle capte du dehors ne sont pas bonnes, les militaires ont ordre de tirer à vue sur les agresseurs, les morts se relèvent et agressent d’autres personnes. C’est par morsures que l’épidémie se transmet. Mais qu’est-ce que c’est au juste ? Elle ne le sait pas, et elle se doit de garder son calme ne serait-ce que pour ne pas inquiéter les autres.
Ils ne sont pas nombreux, les militaires qui protègent le stade. A l’aube du 10 janvier, ce sont les premiers coups de feu qui réveillent le camp, suivis de râles lugubres et assourdissants. Il leur faut à tous, des secondes interminables pour comprendre et puis ce fut les premiers cris. Par les deux entrées nord sur stade surgissent une marée … de morts. Ils sont pour la plupart déjà putréfiés, le regard vide et la mâchoire claquant vers tous ces gens terrifiés qui courent dans tous les sens. Les personnes les plus proches des entrées furent les premières victimes sur lesquelles la vague de morts s’arrêta un instant, mais c’était déjà trop tard. Il n’y avait aucune possibilité de se battre et très peu de passages pour fuir. Jackie comprend qu’il faut faire vite. Elle s’empare de son sac et se met à courir vers l’un des passages où un des militaires encore en vie leur fait signe que la sortie est libre. Elle fait partie de la première vague de vivants à s’engouffrer dans le tunnel qui passe sous les gradins, mais même là tout le monde se bouscule. Elle trébuche et manque de s’étaler au sol, mais si elle tombe elle sait qu’elle ne se relèvera pas, piétinée par les suivants qui ne s’arrêteront pas. Devant elle, une jeune femme trébuche et ce n’est que grâce à son aide et celle de son compagnon qu’elle parvint à se relever avant de se faire engloutir par la marée de vivant qui s’agglutine dans le tunnel. Tout le monde ne sortira pas. A mi-chemin, Jackie se rend compte qu’elle pose le pied sur la main d’une personne, elle s’empresse de relever les yeux rapidement. Seule sa survie comptait en cet instant. Des mains s’agrippent à elle, la bousculent et la tirent, et quand enfin elle sort de ce foutu tunnel, c’est pour comprendre que le danger est toujours là. Les morts avaient dû s’agglutiner du côté nord du Stade et commençaient à arriver jusqu’à eux. Bientôt même ceux qui survivraient au passage des tunnels se heurteront à la masse de morts qui avançaient sur eux. Il s’en suivit d’une course contre la montre pour trouver un abri. A côté d’elle, l’homme et sa compagne regardaient comme elle un point de repli. Ils n’avaient pas d’autres choix que de courir et de se perdre dans les rues et éviter la foule. A eux trois, ils s’enfoncèrent dans les rues, d’instinct Jackie les mena vers son immeuble. Elle n’avait aucune idée de s’il était accessible, mais il se trouvait à quelques rues de là, avec un peu de chance il aurait été déserté et ils pourraient trouver refuge à l’intérieur, le temps que la masse grouillante de morts ne s’éparpille. Le couple la suivit sans faillir, ils bifurquèrent plusieurs fois à cause d’un nombre trop concentré de cadavres. Mais les contourner ne marcherait qu’un temps, il leur fallait un point de repli. A deux pas de son immeuble, l’homme ramassa un débris en métal, provenant probablement d’un étalage de l’épicerie du coin et donna l’autre à Jackie. A eux deux, ils parvinrent à repousser les deux morts qui les empêchait d’entrer dans l’immeuble. Une fois à l’intérieur, ils glissèrent l’arme de fortune de Jackie dans les poignées pour renforcer la fermeture. Elle habitait dans un immeuble aux portes renforcées antieffraction, mais ils vivaient une situation inédite et n’avaiten aucun moyen de savoir si cela suffirait. L’ascenseur en panne, ils gravirent les étages jusqu’à son appartement en s’assurant que la cage d’escalier était vide. Enfin arrivés dans le penthouse, qui recouvrait tout le dernier étage de l’immeuble, ils barricadèrent la porte avec diverses armoires ainsi que le canapé et sortirent sur la terrasse pour découvrir une vue des plus funestes sur la ville de Seattle et le stade CenturyLink Field qui leur avait servi d’abri quelques semaines. Un silence de plomb s’abattit sur le trio, essoufflé et surtout, tétanisé.
« Au fait, moi c’est Jackie. » Dit-elle, funeste.
« Dheeraj, et ma compagne, Arya » Répondit-il, tout aussi sombrement.
Il leur faut un moment pour réaliser, pour admettre ce qui vient de se passer et ce à quoi ils ont échappé. La compagne de Dheeraj fut la première à se sortir de cette torpeur pour rentrer dans l’appartement et faire le tour des placards de la chirurgienne. Il y a pas mal de bouteilles d’eau déjà, des conserves – témoins d’une alimentation pas très saine – mais pas de quoi survivre tout l’hiver. Jackie vérifia les robinets, l’eau coulait encore et elle prit le pli de remplir la baignoire à ras-bord, les cours de survie de l’armée (proprement théoriques jusqu’alors) lui revenant. Ils ne pouvaient pas ressortir maintenant, en plein hiver ils n’avaient d’autres choix que de transformer cet appartement en abri provisoire. Avec un peu d’huiles de coudes, ils démontèrent la tuyauterie du chauffage – qui ne fonctionnait plus, de toute façon – et décidèrent de s’en servir comme d’une batte, attachant comme ils pouvaient un couteau de cuisine à leur ceinture. Merci l’armée qui avait exacerbé cette inventivité dont elle faisait preuve ce jour. Ce n’était pas terrible mais… Il fallait descendre aux étages du dessous pour voir s’il n’y aurait pas quelques vivres pour survivre ne serait-ce que deux jours de plus. L’appartement en dessous de celui de Jackie était vide, et ils y trouvèrent quelques denrées pour compléter leur garde-manger. Mais l’appartement suivant leur réserva une bien mauvaise l’surprise. C’était Monsieur Huntington, un quarantenaire célibataire qui errait sans but dans son salon. A peine les entendit-il pousser la porte qu’il se rua sur Dheeraj qui le repoussa de toutes ses forces. L’homme avait une plaie pare-balle au ventre, et continuait pourtant à se jeter sur eux en claquant des dents vers leur visage. Il fallut s’ajuster mais à eux deux, ils parvinrent à mettre le mort à terre. La première fois, ils enfoncèrent leur lame dans le cœur du mort mais cela n’empêcha pas l’abomination d’attraper la jambe de Dheeraj et de le déséquilibrer. Un instant plus tard, le cadavre d’Huntington rampait jusqu’à son agresseur et la seconde d’après, Jackie de toutes ses forces le crâne du mort, une fois, deux fois… jusqu’à ce qu’il cesse enfin de bouger. C’est maculé du sang d’un mort, mais avec quelques conserves et bouteilles d’eau qu’ils remontèrent au penthouse, instruisant Arya de leur récente découverte.
Printemps 2016, du Penthouse à la rue
Le penthouse leur servit d’abri pendant les semaines les plus rudes de l’hiver. Ils survécurent en ratissant le reste de l’immeuble, en éliminant les morts qui y séjournaient encore. La porte de l’entrée tenait, et puisqu’il vivait sur le toit, leur activité n’attirait pas les morts jusqu’à eux. Mais l’immeuble avait ses limites et leur réserve d’eau fut rapidement épuisée. Il fallut s’organiser pour sortir pour trouver de quoi boire et manger, et la position du penthouse et ces neuf volées d’escaliers à monter n’étaient pas réellement l’endroit idéal pour organiser leur survie, pas sur le long terme. Aux premières lueurs du printemps, ils chargèrent leur sac avec tout ce qui pouvait leur servir pour survivre, la chirurgienne plaçant en priorité son Browning, ainsi qu’une boite d’ustensile de chirurgien qu’elle avait chez elle, une boite aux motifs gravée, objet de collection, qui datait de la deuxième guerre mondiale – lui aussi censé servir d’apparat. Mais pendant ces semaines passées enfermée, elle eut le temps de les aiguiser pour les rendre fonctionnels. Une dernière fois, elle se retourna sur cet appartement, dernier vestige de sa vie d’avant, avant de refermer la porte – allant même jusqu’à verrouiller l’entrée, comme pour se dire je reviendrai un jour.
Dehors, les dangers étaient plus nombreux. Les morts semblaient avoir désemplis la ville, mais ils étaient toujours là, à tous les coins de rues. Elle et Dheeraj s’occupaient principalement de dégager la voie, tandis qu’Arya restait un peu plus en retrait. Mais les morts n’étaient pas le seul danger et longtemps le trio évita scrupuleusement de se mettre sur la route d’autres vivants. Parce qu’ils avaient pu assister à des règlements de comptes et qu’il était difficile de déterminer à qui ils pouvaient faire confiance. C’est dans le courant du mois d’avril qu’ils rencontrèrent Elijah et Carmen, eux ainsi que cinq autres personnes survivaient ensemble, comme une grande famille recomposée. Les services de Jackie furent leur entrée dans cette petite communauté, quand elle soigna une blessure ouverte au bras – provoquée par une mauvaise chute – du fils d’Elijah et Carmen. Ils n’étaient plus tout seuls désormais, ils étaient dix. Dix personnes venant de couches sociales totalement différentes et apportant leur pierre à l’édifice pour que leur communauté survive au mieux à ce monde devenu hostile. C’est avec eux que Jacqueline réapprit à se servir d’une arme, grâce à James, ex-agent de sécurité dans une banque. Les entrainements au corps-à-corps furent diriger ensemble par James et elle-même, pour les quelques notions qu’elle avait apprises dans l’armée et lui, dans sa propre formation. Ce n’était pas grand-chose, mais il fallait se rendre à l’évidence : tout le monde devait se rendre responsable de sa propre survie. Aucun d’eux n’était de réels combattants, les morts étaient nombreux et les autres groupes de vivants, tout aussi dangereux. C’était la loi du plus forts ou du plus rusé, le groupe d’Elijah et Carmen misaient sur la ruse et la discrétion plutôt que l’affrontement direct. Et cela leur permis de survivre la première année, et la suivante encore, nourrissant le groupe du dépouillement des ressources, de la chasse et parfois du troc s’ils rencontraient une autre petite communauté pacifique. C’est la prudence et l’intelligence de leur leader qui leur permit de rester en vie, jamais sédentaires, ils s’établissaient çà et là, quelques semaines, avant de refaire leurs bagages et trouver un nouvel abri sûr. Ils sillonnaient Seattle, se mettant autant à l’écart que possible, se déplacement du centre de la ville jusqu’au Nord de Renton, avant de remonter doucement vers Bellevue en multipliant les abris. Il n’y avait pas de destination précise, juste des abris temporaires. Elijah et Carmen craignaient que la sédentarité les mette tous, en danger. Et puisqu’ils avaient survécu tout ce temps sans trop de casses, c’est que leur façon de faire fonctionnait.
Décembre 2018 à Novembre 2019, de Newcastle à Bainbridge Island
Carmen est morte l’été dernier. Une mauvaise rencontre avec d’autres vivants les a poussés à l’affrontement. Le groupe dans lequel survivait Jacqueline, Dheeraj et Arya s’était développé, accueillant presqu’une vingtaine de personnes… Mais l’affrontement avec les autres décima les leurs et ils n’étaient plus que douze. Elijah perdu sa compagne et son fils ce jour-là, mais il continua à diriger ce groupe avec cette force de caractère et cette résilience que tous ici, lui reconnaissait. Jackie fut propulsée au statut de bras-droit, pour épauler Elijah dans leur reconstruction. Elle-même avait écopé d’une blessure à la jambe qui l’avait forcé à marcher avec une canne pendant quelques semaines. Ils avaient fini par trouver refuge dans une villa près du lac Boren de Newcastle, et s’étaient reconstruits, le temps d’un hiver.
C’est en perdant l’équilibre dans l’escalier qu’Arya se cassa le bras. Une chute de quatre marches, liée à un étourdissement, et la fracture était sévère. C’était un premier signe, mais comme tout le monde, Jacqueline accusa la fatigue et le stress qui était leur quotidien, et immobilisa le bras avec un sourire encourageant. Ils étaient à quelques jours de Noël, ils étaient encore loin de se douter que Père Noël avait apporter une mauvaise surprise pour le couple.
Après l’hiver, comme à leur habitude, le groupe à présent dirigé par Elijah et Jackie, plia bagage à la recherche d’une nouvelle résidence d’été. Arya se remettait difficilement de sa fracture, souvent sujette aux étourdissements et aux douleurs, Jackie commença à s’inquiéter de l’état de la jeune femme. Elle était souvent fatiguée et malgré qu’ils survivent plutôt bien, elle commençait à perdre du poids. Après de longues journées de marche, ils s’établirent à Mercer Island, aux abords du lac du parc Ellis Pond. Ce ne fut qu’après leur installation que Dheeraj partagea avec Jackie son inquiétude quant aux malaises et la fatigue de sa compagne. Il avait d’abord pensé à une grossesse inopinée mais ce n’était visiblement pas ça. Jackie entreprit de faire passer des examens à son amie mais les moyens dont elle disposait étaient minime et peu précis. Il était difficile de déterminer exactement ce dont Arya souffrait mais… Ce n’était pas bon. Une fragilité osseuse, des douleurs articulaires, des étourdissements, de la fièvre et cette fracture – pourtant remise – qui la faisait toujours souffrir. Ce n’était pas bon du tout. Arya était trop jeune pour faire de l’arthrose. Jacqueline craignait un cancer des os, maladie qu’ils ne pourraient combattre. L’espoir était néanmoins permis, car l’état de son amie variait d’une période à une autre. Un jour elle pouvait être parfaitement en forme et un autre, être incapable de bouger sans grincer des dents. Une cure de curcuma aidait la brune en cas de douleurs articulaires, mais ce n’était un pansement sur une maladie sans doute bien trop grosse pour eux. Dès lors – et parce qu’Arya était l’un de piliers de ce groupe – il fut décidé de rester à Mercer Island, définitivement. Plus le temps avançait et plus il était évident que le mal qui rongeait son amie, la compagne de Dheeraj, les dépassait complètement.
L’automne et l’humidité accentua les douleurs articulaires d’Arya. La jeune femme était courageuse, restant à 100% concentrée sur la survie et la pérennité de leur camp, mais on la surprenait parfois assise sur une chaise de la cuisine, la tête entre ses mains en attendant que le vertige ou la crise articulaire ne passe. Dheeraj ne voulait pas que Jackie lui parle de cancer, mais d’arthrose installée à cause de sa fracture de l’année passée, mais Arya n’était pas dupe. Ils jouaient tous les deux l’innocence, alors que chacun savait pertinemment que ce dont souffrait Arya était incurable. Leur amour forçait le respect, Jackie n’avait jamais rencontré de couple comme eux, tout comme elle n’avait jamais rencontré personne pour qui elle aurait nourri des sentiments aussi profonds.
Un nouvel espoir se présenta à eux, fin septembre, quand un groupe de personnes se présenta aux abords de leur refuge. Leur émissaire s’appelait Andrew, et il prétendait venir d’un camp immense, avec plus d’un millier de personnes qui semblaient vivre comme avant. Ce fut leur premier contact avec les membres de New Eden. N’imposant pas leur présence, Andrew et ses hommes leur laissèrent le temps de digérer la nouvelle, promettant de revenir dans une semaine. Elijah et Jackie étaient face à un dilemme : les croire et les suivre, ou faire leurs bagages. Ils avaient bien deux voitures avec eux, et probablement le temps de s’organiser mais… New Eden avait déposé les armes à l’entrée, comme demandé et s’était présenté avec de bonnes intentions et le désir de leur apporter le même confort qu’ils avaient pu offrir à d’autres. De plus, il ne fallait pas exclure la possibilité que ces gens puissent aider Arya. Ils étaient une douzaine, tous fatigués de la vie dehors et tous attirés par le confort qu’Andrew leur avait fait miroiter. Une semaine plus tard, l’émissaire était de retour et ils étaient tous là, pour accepter l’offre. Il n’y eu plus qu’à s’organiser, à faire leurs affaires afin d’être prêt quand Andrew et ses hommes reviendraient pour les escorter jusqu’à leur avant-poste. Et pour la dernière fois – du moins l’espéraient-ils – le groupe d’Elijah et de Jackie firent leurs bagages pour leur dernière maison.
Ils n’étaient plus qu’à quelques jours du départ quand les coups de feu retentirent. A l’abri dans une zone de l’avant-poste, les survivants ne pouvaient rien faire d’autre que d’attendre que leurs nouveaux amis sécurisent les lieux et reviennent vers eux. Mais quand l’entrepôt s’ouvre, ce n’est pas Andrew qui apparait. Ce sont des militaires pour la plupart, armes braqués sur eux, prêts… à la suite ? Mais quand ils se rendirent comptes que personne ici n’étaient vraiment armés, leur attitude changea. Avec une proposition similaire à celle de New Eden, les militaires leur offrirent un nouvel abri et un meilleur confort. Ils n’avaient qu’une quarantaine de place et insistèrent pour que les plus fragiles les suivent en premier, promettant de venir chercher les autres plus tard. Arya devait les rejoindre, et en tant que médecin, Jacqueline l’accompagna ainsi que Dheeraj qui n’irait nulle part sans sa femme. Deux autres personnes de leur groupe purent venir, Elijah resta derrière promettant à Jackie qu’ils se reverraient bientôt. C’est ainsi que Jackie posa les pieds à Fort Ward, après cinq ans de galère à changer de refuge tous les six mois elle se sentit presqu’en sécurité. Son intégration au Fort ne fut pas bien compliquée, prêtant ses compétences aux autres médecins du dispensaire. Ces gens avaient tenu leurs promesses : confort, sécurité et technologie. Grâce aux compétences et au matériel dont les médecins de Fort Ward possédaient, ils confirmèrent sans grande surprise qu’Arya était condamnée et qu’ils ne disposaient d’aucun moyen pour l’aider, si ce n’est que pour soulager ses douleurs au minimum. La promesse de repartir chercher les autres survivants de l’avant-poste fut tenue, mais en revenant ils leur annoncèrent n’avoir trouvé que des cadavres.
Mais malgré tout ça, c’était une nouvelle vie qui s’offrait à eux, avec de meilleures chances de survie.
Pendant ces cinq dernières années, les journées de Jackie étaient rythmées par les tours de gardes, son infirmerie, l’amélioration de leurs défenses et les décisions difficiles.
Autant dire qu’à Fort Ward, le rythme était beaucoup plus et l’anxiété moins présente. Le premier jour, la chirurgienne se laissa à dormir toute la matinée pour récupérer de toute cette fatigue accumulée et de tout le stress des récents événements. Ne plus avoir la responsabilité de la survie des siens sur ses épaules était un poids dont elle avait été soulagée de se débarrasser. Et la première chose qu’elle instaura dans son nouveau quotidien fut de s’autoriser à dormir jusque huit heures le matin. Au moins.
La journée commençait en douceur, avec un café – bien meilleur que ce qu’elle avait pu goûter ces dernières années – et un déjeuner léger. Ses journées étaient différentes selon ses horaires au dispensaire (reprendre un horaire lui semblait étrange d’ailleurs) mais elle parvenait à caser dans son emploi du temps un footing, ou un entrainement civil que le camp organisait régulièrement. Elle restait impressionnée – et rassurée – par l’organisation de cette communauté de survivants. Les règles étaient strictes, leur philosophie drastiques et leurs équipes de scientifiques impressionnantes (même si leur premier vaccin semblait avoir quelques défaillance). En fin d’après-midi, elle repassait toujours par la maison, pour aller faire le tour de leur quartier avec Arya. L’environnement sécurisé lui permettait de se concentrer sur elle, tentant de la soulager avec quelques massages thérapeutiques ou autre exercices de kiné, en fonction de son état. Elle partageait sa maison avec Dheeraj et Arya, principalement et tous les soirs ils se retrouvaient pour manger ensemble. Une tradition qu’ils entretenaient depuis leur rencontre. Arya allait se coucher tôt, aussi Dheeraj et elle avaient pris l’habitude de s’installer dehors ou près d’une fenêtre pour profiter du calme qui leur semblait presqu’irréel.
La journée se terminait toujours ainsi, en famille. A remercier le Ciel pour cette nouvelle chance qui s’offrait à eux. Parce que Jackie était reconnaissante, déterminée à se rendre utile et à profiter de toutes les opportunités et du confort que June Phelbs leur offrait.
• Âge irl : tout ça!
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• Personnage : Inventé [X] / scénario/prédef [ ]
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Re: Jamais n'abandonne.
Mar 14 Avr 2020 - 22:03
Super avatar en tout cas !
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Re: Jamais n'abandonne.
Mar 14 Avr 2020 - 22:37
Maeve Wheelan a écrit:C'est donc TOI
Rebienvenue avec ta petite doc
Et oui, c'est moi
Merciii
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