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Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 21:34

Victor
STOKES

WHO AM I
- Informations personnage -
Nom : Stokes
Prénom(s) : Victor
Âge : 31 ans
Date de naissance : 18 mars 1989
Lieu de naissance : Seattle
Nationalité : Américaine
Groupe : Travelers
Ancien métier : Agent de sécurité
Célébrité : Jaime Lorente
- Défauts -
Misogyne
Baratineur
Vulgaire
Dissipé
Jaloux
- Qualités -
Drôle
Simple
Travailleur
Protecteur
Résilient

WHAT'S IN MY HEAD

- Psychologie du personnage -
Je suis un gars simple, dans tous les sens du terme. Les trucs drôles me font marrer, les trucs chiants me soulent, les trucs triste me font pleurer me dire que c’est triste (j’suis pas une fillette, je pleure pas), les trucs énervants me font jurer très fort et si on essaye de me piquer ma meuf, je l'ai mauvaise. Du coup oui, je suis aussi vulgaire et un peu misogyne mais… c’est l’éducation je crois. Un gamin élevé par un ancien militaire qui engrossait des jeunettes, ça devient pas un prix nobel du féminisme. Je sais ça, existe pas. J’étais clairement pas attentif en classe, le genre dissipé qui promet d’écouter et qui a oublié sa résolution dans les dix minutes, mais je suis pas complètement con.

Je suis juste un gars simple. Du coup, je me contente de peu de chose. Des amis, de quoi manger, une nana à mater. Avant, c’était comme ça en tout cas. A défaut d’être une tête à l’école, j’ai développé un autre talent, genre… celui d’être drôle. Ça aide pour draguer et pour s’intégrer partout. On dirait pas comme ça, mais j’étais un bosseur. Ok-ok, pas en classe, mais après… je voulais pas rester aux crochets de mes parents. J’ai quand même cumulé plusieurs jobs, rien que pour pouvoir payer ma part et contribuer aux frais de soin de ma petite sœur (ok, aussi pour emmener des nénettes en soirée). Après ça, je me suis donné pour ma formation d’agent de sécu’.

J’ai parlé de ma petite sœur justement, je crois que c’est elle qui a révélé mon côté protecteur. Je pouvais pas juste laissé mes parents se démerder avec elle, fallait que j’aide, que je la couve. Ensuite il y a eu Lou et je les ai protégées toutes les deux. Je sais, j’ai grave déconné à la fin. J’ai pas d’excuse, je suis juste un pauvre type… plutôt le genre loser que winner. Alors je l’ai payé. Putain je l’ai payé…

Mais je me remets. Je crois. J’ai l’impression d’être un gilet pare-balle : je prends du plomb dans le bide, j’ai des gros impacts en surface, mais la plaque à l’intérieur a arrêté la balle comme prévu. Alors je me relève, et je continue. J’ai la haine putain, une sale haine contre tout le monde, mais je ne suis pas fou. Je crois pas. Je suis juste un gars simple, plus loser que winner. Et aujourd’hui, j’ai plus rien à perdre.

WHAT AM I MADE OF

- Physique / équipement -
Qu’est-ce que je peux dire sur mon physique ? Brun aux yeux bruns, plutôt pas dégueu à regarder ? Je suis pas « super » grand et j’ai une musculature plutôt sèche. Pas le genre impressionnante avec des gros biscottos, plutôt celle qui permet de balancer des bonnes droites explosives. Parait que j’ai un rire qui fait un peu débile mais… Lou l’aimait bien mon rire, alors du coup je m’en bats les couilles. J’ai quelques cicatrices – la faute à la survie quoi – et les mains un peu abîmées – la faute à la survie quoi. Question pilosité, c’est pas ouf. Je vous fais pas le topo dans le caleçon (ahah) mais j’ai les tifs en vrac et une sale barbe que je coupe plus en moins à l’arrache quand je peux.

Question équipement, j’essaye surtout d’avoir un sac avec des trucs utiles : allumettes ou briquet, gourde, ficelle, bandages, … j’ai pas de carte ni de boussole, je me repère mal avec. Je regarde les panneaux, quand ils sont encore lisibles. Sinon j’ai un cran d’arrêt (trouvé sur un cadavre), une batte de baseball (trouvée... je sais plus où) et un pistolet 9 mm (piqué à mon ancien groupe). Un glock je crois… je m’en fous tant que ça tire.


HEAR MY STORY

Mon histoire est assez banale. Mon père est un vétéran du Vietnam pas trop déglingué par les saletés qu’il a faites là-bas, ma mère est une hispano-américaine de vingt ans sa cadette qu’il a engrossé après six mois de relation volage. Je suis né juste après le mariage conclu dans l’urgence, dans une clinique de Seattle, en mars 1989. Bébé normale, enfance normale. Je me souviens avoir été fier de mon père. Quand je jouais aux soldats, mes copains imitaient Schwarzy ou Stalone, moi j’incarnais mon père. Pourtant, je n’avais ni sa discipline, ni sa rigueur. Plutôt dissipé en classe, j’étais toujours partant pour une pitrerie qui amuserait la galerie. Toute ma primaire, j’ai campé au fond de la classe avec mon pote Seijo, un mec d’origine japonaise aussi drôle qu’Eddie Murphy.

Collège ? Pareil. On était heureusement dans la même classe, on faisait un malheur auprès des camarades ; on fait le malheur des profs. Mes notes étaient pas fabuleuses aussi mais… je m’en foutais un peu. Je voulais être militaire de toute façon ! J’ai retapé quand même deux fois – Seijo n’a pas eu ce loisir – alors je devais continuer mes conneries seuls. Du coup, j’entrais au lycée en 2006 (à 17 ans pour ceux qui n'ont pas fait de maths) mais franchement, c’était une perte de temps. J’étais nul.

Ah oui, mon père avait quitté ma mère, Maria, en 2001. Je suppose qu’elle était devenue trop vieille parce que quatre ans plus tard, ce vieux cochon de 60 ans s’entichait d’une blondinette de… 25 ans ? Même pas. Il a dû la choisir pour son « intelligence » si vous voyez ce que je veux dire, parce qu’elle était sacrément b… merde, je peux pas parler comme ça de ma belle-mère, hein ? Bref. Du coup 2005, mon daron se case avec Karen (et il se fait plutôt bien chouchouter) et en 2006, ma petite sœur naît. Caroll. Pourquoi deux « L » ? Je sais pas.

Franchement, je m’entendais pas trop mal avec mon père ; des hauts et des bas habituels. Je l’ai insulté deux-trois fois, j’ai pris des claques en retour… la base. Karen, je mentirais en disant que je n’ai pas fantasmé d’être dans un de ces porno où le fils se tape sa bonasse de belle-mère sur le plan de travail de la cuisine. Malheureusement, ce projet rencontrait quelques obstacles :
- Mon père à la retraite ne quittait que rarement l’appartement.
- Karen ne devait mouiller que devant les vieux fripés parce que je lui faisais 0 effet (pas faute d’avoir essayé).
- Ma petite sœur était… disons chronophage.
Chiante. Oppressante. Collante. Omniprésente…. Mais pas de sa faute, elle était attardée. Pour de vrai. Un problème neurotruclogique je crois, du coup elle ne se développe pas normalement. J’avoue que c’est pesant à la maison et ni la retraite de mon père, ni les deux jobs d’appoints de Karen ne suffisaient à payer pour des établissements spécialisés.

En 2007, j’ai arrêté les cours pour m’enrôler. J’avais pas oublié mon objectif : l’armée. Ça faisait chier de quitter mes potes et ma petite copine Lisa, mais… c’est la vie bébé, faut défendre son pays. Ça, c’est ce que je lui avais dit. Malheureusement… j’étais été recalé. Trop indiscipliné, trop feignant et… ouais j’avoue qu’en fait, c’est pas un monde pour moi. C’est un peu la merde quand même. Toute ma vie j’ai pensé à ça et finalement… bref, c’est assez honteux, n’en parlons pas.

J’en ai pas parlé à mes potes, ni à Lisa. Je l’ai juste revue en lui faisant croire que j’étais en « permission » ; j’avais besoin de… voilà quoi. Un homme doit bien vidanger des fois. Parce que oui, je suis un homme maintenant ! En 2008, j’ai 19 ans. Je trouve un taf de plongeur dans un resto, je fais aussi de la livraison de pizza à moto et un peu de deal pour arrondir les fins de mois. Rien de ouf, juste des mecs du quartier qui me demandent d’apporter un paquet « de là » à « de là ». Je pose pas de questions, ça fait des biffetons, je veux pas d’embrouille.

Avec l’argent que je ramène, je peux contribuer aux frais du foyer et, surtout, à ceux de Caroll. Mon père a un peu moins honte du coup – moi aussi faut dire. D’ailleurs je dois avoir hérité de lui parce qu’en 2010, je commence à sortir avec Cassie. Elle a 16 ans, je lui ai livré une pizza avec ses potes une fois, et une autre fois, et… elle m’a laissé son numéro la troisième fois. Promis je la force à rien ! Mais putain à 16 ans de toute façon, j’ai rien à lui apprendre. C’est même l’inverse monsieur le juge ! C’est moi qui me fait détourner !

… enfin. 2011, j’en ai marre de cumuler les petits boulots nazes et j’ai envie d’en imposer un peu à ma nana (elle veut faire avocate alors… pas le genre à se taper un plongeur-livreur-dealeur), du coup je tente une formation pour devenir agent de sécurité. 47 heures pour avoir les bases et avoir le droit d’occuper des postes armés. C’est ca-rré-ment cool, non ? Un peu genre… le mode facile de l’armée ?

Problème, c’est que je la rate. Crotte. Je suppose que je me suis ramolli : quelques mois à l’école militaire, ça fait pas tout ! Je reprends un peu de sport – course à pied, street workout, abdos sur le vieux tapis de la maison – et quelques cours de self défense. En 2012, je retente et… à moi le saint graal ! Bon entre temps, Cassie m’a plaqué pour un blanc-bec de sa future fac, après m’avoir trompé avec un blackos. Cette meuf est nymphomane, je jure !

En 2013, je continue la plonge le midi mais le soir, je fais videur d’une boîte de nuit. Plutôt cool, j’ai le genre costard noir avec brassard orange et oreillette. Un putain de James bond ! 2014, je me diversifie un peu : couverture d’événement en plein air, salles de concert, bâtiment « à risque » (grandes surfaces, banques, assurances…). Ce job me rend plus « sérieux ». Sur le terrain, je déconne moins ; du coup je me rattrape au bar avec les potes. C’est comme ça que j’ai accroché avec Ann-Margarett. LE plan-cul. Pas de question, pas de discussion sur l’oreiller, pas de café le matin. On s’appelle, bang-bang, on se sépare. Le pied.

2015, c’est une bonne année. Je me prends mon propre appart’ en périphérie de Seattle et j’intègre une nouvelle boîte de sécurité, qui propose des services d’agents armés cette fois. Plutôt pour de la protection rapprochée par exemple ou pour être posté dans des zones à risque géopolitique – type ambassade. Je file toujours un peu de thune à ma famille pour ma sœur. 2015, c’était une bonne année…


Octobre-novembre 2015, Seattle, Alki Point
Alfred, c’est le mec qui a loué mes services de protection quand les choses sont parties en cacahuète. Il avait un appartement huppé à Alki point, roof top et piscine chauffé, la totale. Il avait peur que des émeutiers viennent piller sa baraque, il aurait mieux fait de se méfier du latino qui tringlait sa fille de 18 ans pendant qu’il télétravaillait les pieds dans l’eau. Héhé, c’était pas hyper pro je sais mais… sérieux, les gens s’en foutait de son penthouse et sa petite Lou était muy bonnita. Il faut savoir que pour les latinos, les blacks, les rebeus et… bon tout le monde sauf les caucasiens quoi, s’offrir une blanche c’était une victoire dans la vie. Là, avec elle, je gagnais la coupe du monde des petits culs blancs. Le genre poupée brune au teint de porcelaine, avec des yeux bleus, un ventre plat, des courbes parfaites et un grain de beauté sur le minou.  

Bref je m’égare. Finalement, comme Alfred était un mouton – et qu’il flippait sa race – il a suivi les recommandations de l’armée pour rejoindre Century field. De mon côté, j’ai eu aucune contre-indication de ma hiérarchie et le mec payait pour que je le suive alors… bah je l’ai suivi. La mauvaise nouvelle, c’est qu’on peut plus s’envoyer en l’air Lou et moi. La bonne, c’est que ma famille a rejoint le camp aussi.

On se réunit et on s’entraide tant bien que mal. Ce n’est pas facile à vivre pour ma petite sœur de 9 ans qui ne comprend pas tout – elle est toujours retardée. Mais pour palier à la faim, à l’angoisse et à la promiscuité, j’ai Lou. A défaut de baiser, on cause tous les deux et… on s’entend bien en fait. Elle est marrante, intelligente et cultivée. J’en arrive à oublier de mater son cul ou son décolleté, je me perds dans ses yeux et me laisse portée par ce qu’elle me raconte. Je suis complètement dépassée quand elle me parle d’Histoire, d’œuvre d’art, de pays dans lesquels elle a voyagé… putain, elle me fait regretter d’avoir été un cancre à l’école. Moi j’ai rien à dire, à part raconter mes frasques d’adolescent et mes échecs. Je sais pas si elle s’attache à moi parce que je la fais rigoler ou parce qu’elle a trop peur pour aller se lier d’amitié avec quelqu’un d’autre, mais… je m’en fous. Je crois que je suis amoureux.

Janvier 2016, Seattle, Century Field Link
Le chaos. Ces « infectés » dont parlaient les militaires qui nous encadraient ont mis notre camp à feu et à sang. Les victimes d’une épidémie se sont relevées, les autres charognes sont venues de dehors. Je n’ai pu sauver ni mon père, ni Karen, ni Alfred. Je nous ai sauvés inextremis, Lou, Caroll et moi, sauf que les convois sont partis. On était à la traîne, parce que ma sœur handicapée restait prostrée dans sa tente… alors on s’est retrouvés largués dans la nature.

Avril 2016, Seattle, Georgetown
On se cache au sommet d’une tour d’immeuble. C’est moi qui sort chercher à manger. Ma sœur est trop handicapante et Lou… elle est fragile. ‘Fin, j’imagine que c’est surtout moi qui ne supporterais pas de voir ses belles mains laiteuses couvertes du sang de ces… trucs. J’en ai tué plusieurs depuis Century, je ramasse ce que je peux pour me servir d’arme : clef à molette, batte, barre en acier, brique… et quand ils sont trop nombreux, je cours. Putain oui que je cours souvent…

Août 2016, Seattle, Georgetown
J’ai maigri. On a tous maigri. La bouffe se fait rare et y’a des mecs qui se sont mis à piller les survivants. J’essaye d’éviter les grands axes mais je dois m’éloigner de plus en plus et prendre de plus en plus de risque. Cette vie me flingue, je blague un peu moins. Je fais des cauchemars et me réveille en sueur – quand j’arrive à m’endormir en tout cas. Un soir, Lou s’est inquiétée de me voir trembler après un autre rêve traumatisant. Je pleurais… ouais, je reconnais, je pleurais comme une mauviette. Mais putain, c’était dur. Et Lou… elle a dit qu’elle m’aimait ce soir-là. Mes larmes ont séché de suite, je lui ai dit que moi aussi, et on a fait tendrement l’amour. C’était une bonne journée finalement.

Décembre 2016, Seattle, Seaview
On a déménagé 4 fois, chaque fois, c’est compliqué. Avec une sœur handicapée qui ne comprend pas vraiment le danger et qui se met à brailler dès qu’elle voit un rôdeur… au mieux, on a atteint le sud-ouest de Seattle. On s’est trouvé une maison qui ferme et on reprend le rythme : je sors risquer ma peau, les filles se cachent en attendant.

Janvier 2017, Seattle, Seaview
Ne pas s’énerver.
Rester calme.
Caroll s’est coupée comme une idiote en jouant avec l’un des crans d’arrêt que j’utilise régulièrement. Il était propre – bonne nouvelle – mais l’entaille est profonde et on n’a pas de putain de médic !

La semaine suivante, la plaie n’est pas belle à voir. Sa paume est enflée, ça pullule de pus sous les bandages faits avec les moyens du bord. Depuis deux jours, elle a de la fièvre et est clouée au lit. Au moins, elle ne risque pas de faire des conneries ; mais merde, c’est ma sœur.

C’est à cet occasion que j’ai appris ce que je pouvais faire pour les gens que j’aimais. Quand le ciel m’a mis sur la route de ce type qui venait de piller une ambulance renversée sur le flanc. Je lui ai proposé de partager, il a dit non. Je l’ai supplié de m’aider, il a dit non. Je lui ai offert de lui échanger contre n’importe quoi, il m’a dit qu’il ne gâcherait pas ses ressources pour un putain de latino. J’ai pas pu retenir mon poing, il s’est écrasé sur son gros pifs et la cassé sous le choc.

L’autre a sorti un flingue mais dans la panique, avec du sang dans les yeux, il m’a raté. Alors j’ai réagi. C’est ce qu’on m’avait appris comme agent de sécurité, « réagir », sauf que là, on était à 18 mois d’épidémie. J’étais à cran, j’avais faim, ma sœur allait crever. J’ai pas fait que le désarmer, je l’ai aussi roué de coups. Le stress, la peur, la colère, tout ça. Je sais pas trop s’il est mort, mais je lui ai tout piqué.

Ce soir-là, c’est Lou qui s’est occupée de Caroll. Ensuite, elle est venue me prendre dans ses bras alors que je me cachais dans notre chambre pour pleurer décuver. Elle n’a rien demandé, elle a rien dit, elle m’a juste enlacé. Je me suis blotti contre elle, j’ai chouiné dans son cou comme un bébé. Je l’aime putain, c’est un trésor cette fille. Je l’aime. Elle me sauve la vie. Elle nous sauve la vie.

Août 2017, Seattle, Fauntleroy
On a dû bouger de la maison parce que le secteur devenait vide, on est descendus jusqu’au quartier de Fauntleroy. On voit de beaux couchés de soleil parfois ! J’ai l’impression que les choses vont mieux. Depuis l’épisode de sa main, Caroll a peu à peu compris qu’il fallait être calme et ne nous cause plus autant de problème. Lou fait ce qu’elle peut pour me faire oublier les horreurs que je vois dehors et… elle est enceinte. Elle a à peine 20 ans, elle trouve ça jeune et panique. Moi, j’ai quasi 30 ans et je trouve ça super ! Je pense pas aux risques ni aux complications. Je l’aime fort, mais mon cœur à encore de la place pour un petit être de plus.

Octobre 2017, Seattle, Fauntleroy
MAIS QU’EST-CE QU’ELLE A FAIT ?!
Je suis pétrifié. Je fixe Caroll, je fixe Lou, je fixe Caroll, je fixe Lou.
Cette dernière qui me dit que « c’est rien » ; mais c’est pas PUTAIN DE RIEN ! Elle a été PUTAIN DE MORDUE ! Tout ça pourquoi ? Parce que mon attardée de sœur a eu envie de sortir pendant que la femme de ma vie – et la mère de mon enfant – s’était assoupie, assommée par la fatigue des premiers mois. J’étais sorti pour chercher à manger et plutôt que de m’attendre, Lou était sortie à la recherche de Caroll seule. Oh, elle l’avait trouvée vite… mais un rôdeur aussi les avait trouvées.

J’ai giflé Caroll comme jamais mais je crois que sans Lou, j’aurais fait pire. Ceci dit, qu’est-ce qui aurait été pire que de voir agoniser la seule fille que j’ai jamais aimé ? Je l’ai assisté tout le long de son agonie, sans en rater une miette. Ma cadette avait faim ? Elle avait qu’à se démerder. J’ai vu le visage de porcelaine de ma belle se creuser, j’ai vu la fièvre l’emporter avec notre bébé. Je l’ai vu revenir et j’ai dû la tuer une seconde fois. Cette nuit-là, j’ai pleuré, mais il n’y avait personne pour m’enlacer. J’étais seul.

Décembre 2017, Seattle, Lake city
On a bougé jusqu’à l’autre bout de la ville, vers Lake city. Ça n’a pas été facile, la capitale était de nouveau infestée de charognes, mais on l’a fait. Je n’adresse plus la parole à Caroll, sauf pour lui dire de venir manger, de se laver et de fermer sa gueule. Le pire, c’est que je sais qu’elle est triste aussi pour Lou, mais elle est trop conne pour comprendre qu’elle l’a tuée.

Février 2018, Seattle, Lake city
Je suis plutôt fier des réserves que j’ai fait. On est plus que deux et je continue à piller pour trois. Du coup, avec du rationnement, on a un peu d’avance – pour les mauvais jours, tout ça. J’ai recommencé à parler à Caroll. Je lui en veux toujours, mais… c’est ma sœur et la seule personne qu’il me reste en ce monde.

Avril 2018, Seattle, Lake city
J’y crois pas.
Putain.
Quand je partais récupérer des trucs maintenant, j’enfermais Caroll à clef. A clef putain. Mais elle… elle a vu des mecs passer par la fenêtre de la baraque qui nous servait de planque et elle leur a fait coucou. « COUCOU », BORDEL DE MERDE ! Ces sales cons m’ont tout raconté quand je les ai croisé en revenant – eux et le fusil de M4 qu’ils m’ont pointé sous le nez. Ils étaient hilares, comme des gosses à Noël. Ils ont tout pris. Tout. Jusqu’à la moindre conserve, jusqu’à mes armes, jusqu’aux culottes de ma tarée de sœur pour pouvoir les sniffer de temps en temps.

Tous mes efforts, tous les risques que j’ai pris, réduits à néants. Elle me pourrissait la vie, encore. Les pillards nous ont laissé la vie – c’est gentil de leur part – et une fois qu’ils ont dégagé, j’ai flanqué la rouste de sa vie à Caroll. Je me suis un peu lâché je crois… elle avait la lèvre fendue et plusieurs bleus, mais PUTAIN ! MERDE ! J’en peux plus de cette vie. Deux ans et demi que je m’use pour qu’elle continue à bouffer… mais elle va me tuer en fait. Elle va me tuer, comme elle a tué Lou.

Mai 2018, Seattle
Je suis parti. Seul.
J’ai laissé quelques jours de nourriture dans la maison, une gourde et un couteau.
Et je suis parti pour de bon, sans Caroll.
Je ne peux plus vivre comme ça. C’est ma sœur, je l’aime et je la déteste tellement fort. Je n’ai pas eu le courage de la tuer, peut-être qu’elle survivra assez longtemps pour que quelqu’un la trouve et réussisse où j’ai échoué. J’ai honte ouais… abandonner ma propre famille comme un chien au bord d’une nationale. Mais j’ai toujours été un loser… il n’y avait que Lou qui me rendait différent.

Juillet 2018, Shoreline
Je me suis fait recruter par un gang – y’a pas d’autre mot.
Que des mecs, le genre anciens taulards, bikers, dealers… bref, pas des enfants de cœur. La plupart du temps, on pille les lieux abandonnés mais des fois, on se sert dans les réserves des autres. On est que 9, alors on s’attaque pas aux grosses communautés mais… les solitaires, les rassemblements pacifistes, les cons qui empruntent les grands axes et se repèrent à 3 km… je suis pas fier mais je ferme ma gueule. Je suis éteint je crois, j’agis en machine. Je pille, je mange, je dors. Enfin, j’essaye.

L’ironie, c’est qu’on crèche dans une petite église.

J’ai dû faire mes preuves en me dépatouillant seul avec trois rôdeurs.
J’ai dû faire mes preuves en rouant de coup un pauvre gars pour lui voler sa sacoche.
J’ai dû faire mes preuves en tolérant de me faire racketter certaines de mes affaires en guise de bizutage.

Tant pis, j’avais rien, sauf la perle de Lou que je gardais autour une cou. Un bijou à 6000$ que j’avais pris dans une bijouterie pour le premier Noël après le début du chaos. Ils en avaient rien à faire, alors ils me m’ont laissé.

Décembre 2018, Shoreline
Parlant de Noël, on est autour du feu et on se raconte des anecdotes. En vrai, la plupart étaient drôles. Ça parlait de meufs. Celles qu’on avait avant, celles dont on rêvait encore. Heureusement qu’elles ne nous entendaient pas, parce que c’était assez… genre… sale. J’ai rien dit sur Lou, je ne voulais pas que ces gars parlent d’elle comme d’une pute à troncher comme un animal.

Puis l’alcool délia les langues et la discussion approcha du présent. Ça parlait des nanas qu’ils avaient eu « après ». Celles qui étaient consentantes, celles qui l’étaient moins. Ça me mettait mal à l’aise, comme s’il y avait des cloisons dans le monde du crime. Les voleurs, les tueurs, les violeurs. Je sauve le peu d’amour propre que j’ai en me disant que je ne suis que de la première catégorie, mais…

Mais il y a Matthias. Un type grand, sec, avec des airs de pédophile. Je sens que je ne suis pas le seul à me sentir mal quand le whisky le relance sur son dernier coup, sauf que je suis le seul à découvrir l’histoire je crois. Une pauvre fille un peu simplette, toute seule dans une maison. Il s’était amusé et avait abrégé ses souffrances. J’ai vomi. Les autres se sont foutus de ma gueule, j’ai prétexté que je tenais pas l’alcool.

Pourvu que ce ne soit pas Caroll.

Le lendemain, je suis retourne à Lake city pour retrouver la maison où j’avais laissé ma sœur.

Pourvu que ce ne soit pas Caroll.

La porte est ouverte, j’entends des grognements étouffés. Ceux d’un rôdeur.

Pourvu que ce ne soit pas Caroll.

Dans le salon, le vomi encore une fois.

Pourvu que ce ne soit pas Caroll

Elle était là, pendue à une poutre. Nue, famélique, les mains attachées dans le dos. Sa chair verdâtre putréfiée, son coup distendu par le poids de son cadavre. Ses yeux morts se tournèrent vers moi, elle s’agita de plus belle en secouant ses jambes de mordeur. Ce fils de pute ne l’avait même pas achevée dignement… il l’avait violée, pendue et abandonnée là à son sort. Elle avait dû étouffer d’interminables minutes, sans comprendre pourquoi. Pourquoi son frère ne revenait pas, pourquoi cet homme lui faisait-il du mal, pourquoi elle était seule.

J’ai définitivement perdu le sommeil. Comment je pourrais dormir ? J’avais l’impression que mon père avait ressuscité pour le juger. J’avais osé abandonner ma famille… la haine me gardait en vie mais putain, j’étais aussi responsable que cet enculé de Matthias.

Début janvier 2019, Shoreline
J’ai attendu quelques jours, le temps de peaufiner mon plan. Je voulais la peau de tous ces trous du cul. On est 9, on fait des gardes nocturnes à 2. Facile. J’ai une ronde en même temps que Teodor, un gringalet qui n’aurait certainement pas survécu sans sa montagne de muscle de père. Je prétexte une envie de chier. Même de nuit, on va pas se mettre les fesses dans un buisson dehors, des fois qu’un rôdeurs nous croque les couilles ; alors on a des pots de chambre.

Je rentre, je m’infiltre dans la petite pièce où on dort… ça pue le mâle pas lavé là-dedans. J’approche de Matthias qui dort comme un bébé. J’hésite. J’ai envie d’ouvrir ce type de la gorge à ses bourses mais là… il est désarmé et inconscient. Je recule. Puis je repense à Caroll. Elle aussi était désarmée et inconsciente. Innocente même, c’est pire.

Je me jette sur lui, enfonce profondément ma lame dans sa gorge. Une fois, deux fois, trois fois. Son sang me gicle à la gueule. J’aurais pensé qu’il mourrait sur le coup mais non, il se réveille, gesticule et s’étouffe dans son hémoglobine. Il fait du bruit. Trop de bruit. Antonio – la montagne de muscles en question qui nous sert de chef – se redresse. Pas le choix, je sors mon pistolet. Trois balles dans la poitrine. Il titube mais il tient toujours debout ce putain d’ours.

Tout le reste de la team est réveillé, alors je pars en courant. Les détonations résonnent dans mon dos et creusent des impacts dans les murs. Béni soit Teodor qui ouvrit la porte pour voir ce qui se passait : je lui colle une balle dans le front et je taille. Avant que j’ai pu disparaître dans les ombres des pavillons, un projectile m’effleure le côté et me déchire d’un douleur violente. Pourtant je cours, je cours, jusqu’à ce que mes poumons explosent.

Quand je m’arrête, je ne sais pas où je suis. J’inspecte mon flanc, je saigne. Une blessure superficielle mais je sais ce que ça peut donner et je ne suis toujours pas médic putain…

Décembre 2019, Seattle, Queen Anne
Je ne sais pas par quel miracle j’ai survécu à l’infection de ma blessure. J’ai trouvé des antibiotiques dans une baraque quelques jours après ma fuite du gang. Peut-être que mon père est sorti de sa tombe pour me chier dessus mais je suis sûr que c’est Lou qui veille encore sur moi. Lou…

Je n’avouerai à personne combien de litres de larmes j’ai pleuré pendant ces mois en solitaire. Je m’en voulais tellement que ça m’a coupé l’appétit des semaines. Quand ce n’était pas la vision de Caroll qui me hantait, c’était celle de Matthias. L’avoir tué n’avait rien changé, j’étais juste hanté par le souvenir de sa tronche pendant qu’il s’étouffait. Mes mains me semblaient toujours rouges, quoique je fasse…

Ça m’avait changé, c’est clair. D’avoir tué des vivants je veux dire. Lou était morte, Caroll était morte, j’étais un voleur et un assassin. Plus rien n’avait d’importance du coup. Plus rien. J’avais gardé le glock du gang et m’était dégoté une batte de baseball. Parfait pour éclater des crânes de charognes et pour tabasser les autres survivants au besoin. Parce que oui, j’en ai tabassé des gens… je crois que j’ai la haine contre le monde entier. Alors je cogne, je cogne, je cogne…

Avril 2020, Seattle, Industrial district
J’étais redescendu sur Seattle pour fuir Shoreline et là, je redécouvre qu’il y a de la vie dans la capitale. Un endroit qu’il se fait appeler le No mans land, avec des tas de gens qui se réunissent et s’échangent des trucs. Mais j’aime pas les gens, j’ai assez donné avec les gens. En vrai, je me serai barré d’ici s’il n’y avait pas eu le motel et ses putes. S’oublier dans les bras d’une inconnue, c’était le seul moyen d’éteindre la douleur. Le temps de la petite mort, je ne pensais plus à mes crimes. Et quand je fermais les yeux et me concentrait très fort, la femme qui me prenait dans ses bras avait l’odeur de Lou. Et je pleurais. Chaque fois, je pleurais.



Je dors quasi pas. Pas facile quand on est seul. Mon flingue est sous mon oreiller et ma lame à portée de main. Quand j’ouvre l’œil, il fait à peine jour. Je débloque la porte de la pièce où je me trouve, je débloque la porte de la baraque où je me planque et je vais pisser dehors. Généralement, j’ai quelques réserves de la veille, alors je mange un bout.

Après, faut sortir gratter sa survie – littéralement des fois. J’essaye les endroits cachés maintenant, ceux qui n’ont pas forcément été visités : les caves, les caches bien planqués, les coffres cadenassés. J’ai pas besoin de trouver beaucoup, c’est l’avantage maintenant ; juste ma ration quotidienne suffit. S’il pleut, j’ouvre ma gourde pour la remplir. L’avantage ? Il pleut tout le temps dans cet état.

Quand j’ai la chance de trouver des bonbons, je les mets de côté. J’adorerais me gaver ce ces cochonneries, mais j’en connais une qui aime ça encore plus que moi : Johanna. Un petit supplément. En début de soirée, si j’ai de quoi visiter le motel, je vais voir si une fille peut prendre soin de moi. Sinon je rentre dans ma baraque, je chie dans le jardin (oui je suis réglé comme une horloge), je fais un brun de toilette si la bassine que j’ai laissé dehors pour se remplir d’eau… a été remplie d’eau (logique) et je me sécurise pour la nuit.

Là, je lis – des BDs – je pense, je m’en veux. Je prie un peu des fois, des fois que ça serve, je crache sur aucune putain d’aide. Et si j’ai de la chance encore, je m’endors.


Time to meet the devil

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Re: Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 21:55

Victoria est morte ; VIVE Victor !
Re bienvenuuue Smile
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Re: Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 21:58

Nina Firmann a écrit:Victoria est morte ; VIVE Victor !

Au moins une qui a compris la référence ! :MisterGreen:
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Re: Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 21:59

Victor! ♡


Inachevés
La médiocrité commence là où les passions meurent. C'est bête mais j'ai besoin de cette merde pour sentir battre mon cœur. J'ai tellement misé sur mes faiblesses et mes failles, j'mérite une médaille au final j'ai fait qu'briller par mes absences.
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Re: Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 22:14

Oxana D. Lyssenko a écrit:
Nina Firmann a écrit:Victoria est morte ; VIVE Victor !  

Au moins une qui a compris la référence ! :MisterGreen:

Elle était évidente pourtant ! Smile
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Re: Karma is a bitch

Mer 15 Avr 2020 - 22:30

Karmaoutai?
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Re: Karma is a bitch

Jeu 16 Avr 2020 - 1:22

Rebienvenue boss !
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Re: Karma is a bitch

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