Les surveillances n’étaient jamais très amusantes, et Levi avait plutôt hâte d’être relevé. Cette barrière ne bougeait pas depuis des heures, et sa voisine Layla commençait, comme lui, à être à cours de conversation – déjà qu’elle n’était pas particulièrement bavarde. Ils avaient trouvé l’idée de faire un shifumi à chaque fois qu’ils devaient bouger quelque chose, comme pour se lancer des défis et tuer un peu plus facilement le temps. Durant un temps, il avait même fait un morpion sur le sol, avant de reprendre leur sérieux. Très clairement, ils avaient connu mieux l’un comme l’autre, mais c’était la dure loi pour ceux de garde.

Levi ne sut dire si la nouvelle était bien heureuse ou non, mais vint un moment où le talkie cracha quelques mots. Attentif, il leva un regard vers Layla dans la seconde où l’information passa. Des phares de bagnole ? Qu’importe qui c’était, la station essence n’était pas si loin de leurs positions, et ils ne pouvaient pas prendre le risque d’être découvert.

On devrait y aller, répondit Levi au talkie. Eddie était le leader ici, le plus expérimenté avec les groupes, celui dont il était obligatoire d’attendre les instructions. Et l’israélien était également un soldat, qui écoutait – parfois – les ordres. Alors, il pouvait attendre.

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Il n'avait pas vraiment envie d'être ici dans un sens, pas vraiment mais d'un autre côté ça lui changerait l'esprit d'avoir une arme entre les mains et de surveiller un peu le coin, de se rendre utile quoi en quelque sorte. C'le moment de profiter pourtant, il est dans la salle à manger du vieux restaurant, devait y avoir un sacré paquet de passage avant tout ce merdier, enfin du moins, c'est ce qu'il pensait. Tous les gars qui faisaient des aller-retours entre la petite île et le reste de l'état devait passer par-là, à la grande majorité en tout cas. Autant dire qu'on était dans une putain de zone qu'il valait mieux garder et contrôler un maximum si on voulait pas avoir de mauvaise surprise, du genre les gars d'en face qui nous tombe sur le coin de la gueule avec l'équivalent de l'armée rouge à lâcher sur nos petites maisons et nos petites familles.. enfin fallait en avoir une de famille, lui, il avait plus rien.

Il était déjà paré, avec son gilet par-balles d'avance sur lui et son pistolet à la ceinture, il attendait simplement la suite des événements sans vraiment être très loquace vis à vis de Johnson et de Nathan qui avait le saint malheur de devoir partager leur pitance avec lui. Enfin, ce fut Sun, la petite coréenne ou Dieu seul savait d'où elle venait pour être très honnête qui vint le tirer ce repas pour prévenir que Donovan avait disparu. Autant dire qu'à cet instant et vu le situation il avait clairement pas intérêt d'être allé pisser et de revenir dans quinze minutes la bite à l'air à dire qu'il s'était perdu en voulant se soulager.

Prenant son couteau qui traînait sur la table, il lança un regard à Nathan, en face de lui, et à Johnson. "C'est le moment ou soit ça commence à devenir marrant, soit ça commence à sérieusement craindre." C'était dit de façon très froide mais d'un autre côté, il en avait plus rien à battre de tout ça, il voulait juste crever en emportant un maximum de gars avec lui si possible, il se tourna vers la petite coréenne. "La dernière fois que tu l'as vu, il était censé être où après ?" Il voulait pas croire au fait qu'il était encore en vie mais si y avait pas la possibilité de savoir ce qui lui était arrivé ce serait pas plus mal aux yeux du prof.

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Qu’est-ce qu’il y a ? s’enquit Levi quand Eddie les retrouva finalement.

Un signe de tête à Layla, et ils se mirent finalement en route. Sauf que le leader du groupe tirait tout de même une sacrée tête pour le coup, Levi n’était pas sûr de savoir ce que ça signifiait. Il avisa l’horizon : à travers les nombreux arbres, il n’y avait pas de lumières visibles, et il ne doutait pas que les autres avaient simplement coupé le contact pour passer inaperçu. Il fallait cependant réfléchir à comment envisager le reste :

Passons par les bois, souffla-t-il en désignant du chef l’endroit. Ça serait, certes, moins pratiquable que par la route mais ils pourraient toujours approcher furtivement et voir avant d’agir. S’il y a des gens, ce qui n’était pas encore sûr : Mieux vaut savoir combien ils sont, ajouta-t-il. Plus de dix, c’était possible, selon la taille des voitures en question.

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