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Il fut tiré de ses pensées - et de sa fatigue - quand la voix de Prince tonna à nouveau. L'homme les avertissait qu'une voiture était en approche, et il ne s'agissait pas des renforts qu'ils attendaient depuis plusieurs heures. Bondissant sur ses jambes, Levi renfila son gilet rapidement pour saisir son arme, prêt à attendre le dit véhicule. Celui-ci déboula, et il put le voir par la fenêtre s'encastrer dans un lampadaire éteint. Stupéfait, ce fut Nathan qui en sortit, éreinté. Johnson vint à son secours et l'allongea comme il put. Son colocataire était dans un état catastrophique, et il ne se doutait pas de l'état de son autre coloc, Sacha, actuellement au dispensaire.

Putain, articula-t-il alors qu'Eddie énonçait déjà les ordres. Sur la table, les restes de la trousse de secours qui avait servi à Aodhan termina aux pieds de son ami militaire, il fit la route jusqu'à une des chambres pour obtenir d'autres outils. Il vint se place de l'autre côté, défaisant avec précaution le gilet pare-balle - trop grand ? - que portait Nathan. Eddie...

Il attira l'attention du militaire brièvement. Il devait aussi énoncer les évidences. Si le pâtissier était ainsi, ça n'était pas pour rien. On lui avait fait ça, volontairement.

Il a été torturé, souffla-t-il à son ami, sans une once d'émotion dans la voix. Au fond, ça l'énervait, mais il était surtout inquiet : qu'avait-on pu apprendre de lui ? Johnson, il faut se préparer à tout, et essaie de savoir où en sont les putains de renfort !

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Eddie tentait de faire le tour, avec lui, des différentes plaies dont avait écopé Nathan. Et quand Levi en fit le compte, il le perdit aussi tôt. Le constat fut sans appel pour sa part :

On aura pas assez de compresses pour tout, on doit prioriser, surtout s'il s'agissait d'en sacrifier certaines, ils en auraient probablement besoin après. D'un regard, il se tourna vers Layla et lui demanda d'aller trouver du linge propre pour éviter de devoir tout utiliser en une fois pour une seule personne. ll aurait été plus rapide, de fait, d'enrouler Nathan directement comme une momie. Il releva l'épaule de l'homme et fut saisi par la couleur si vive sur celle-ci. Et là encore, ce fut un autre constat : Il y a plus de peau ici, annonça-t-il.

C'était directement du muscle, quasiment à vif. Ses yeux se relevèrent encore vers Eddie cette fois :

Mec, il a tout lâché, annonça Levi. Ca n'était pas contre Nathan, il préfèrerait partir du supposé que c'était le cas et qu'ils avaient une cible sur le dos, qu'une attaque n'allait pas tarder, plutôt que de supposer que l'ennemi était idiot. Toi comme moi, on aurait lâché notre mère à sa place, lança-t-il entre ses dents, en fixant Eddie. Et pourtant, ils avaient été militaire tous les deux. Levi tenta ensuite un pansement sur l'épaule de Nathan, là où la chair était à vif. Il fallait désinfecter et en douceur...

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