Penchée sur le corps endormi, confrontée elle-même au sommeil et à son chant des sirènes, l'adolescente tortille la bouche pour tenter de chasser les désagréables picotements qui harassent son nez tuméfié. Elle doit résister à cette envie constante de retirer ces bandages qui empêchent sa peau de respirer. Ou de fuguer pour aller prendre une bonne douche à la maison. Mais June a besoin d'elle ici. Cette évidence revient constamment étouffer ses rêves de liberté mais a au moins l'avantage de lui donner un semblant d'importance au sein du groupe. « Hey, tu dors ? » Sean ne lui répond pas. Alors l'australienne appuie son doigt sur sa joue  Il ne réagit pas. Il ne s'offusque pas davantage de la pichenette qu'elle lui décoche sur le pif. « J'ai un peu envie d'te dessiner des bites sur la tronche, là ! » Mais le silence continue de lui répondre. Zelda finit par hausser les épaules. Il vient de passer l'ultime test. Oui, il dort bel et bien... Elle laisse son regard vagabonder autours d'elle, s'attarde un instant sur Maya - celle-là, faudra pas qu'elle s'étonne si elle retrouve sa jambe au sommet d'un arbre ! - puis sur Fried' et, enfin, Clyde. Il est seul dans son coin. Pour ourdir un mauvais coup ou juste parce qu'il n'a pas d'amis ?

La gamine réajuste la couverture de Sean et son oreiller, s'assure d'un rapide coup d'oeil que Casey et Cole sont aussi en train de chasser de la licorne dans le royaume de la sédation puis se redresse et s'étire. Avant de lâcher un soupir volontairement exagéré lorsque Madisson fait son grand retour. Avant de se rappeler qu'elle aussi, elle doit se faire euthanasier. Forcément, là, elle retrouve le sourire : « T'as failli manquer l'dernier train pour l'royaume des cannibales ! » indique-t-elle à la vilaine rapporteuse. Elle, par contre, elle risque bien de se retrouver avec des tags sur la tronche à son réveil. C'est un peu à cause d'elle qu'elle a fini en prison, non ? « J'imagine qu'j'peux pas la planter ? » Elle désigne la poignée de seringues encore remplies puis s'en va rejoindre Clayton, ne se faisant guère d'espoir sur ses probabilités d'obtenir une réponse positive. « T'as aussi b'soin d'moi pour veiller sur les ronfleurs ! Et sur Kassidy ! » lui assure-t-elle d'emblée. « On est plus assez ! » La gamine attend que Madisson se fasse endormir - non parce qu'elle l'a connaît, cette chieuse ! - pour se pencher sur le sac militaire qui contient les armes et y farfouiller. C'est parti pour la chasse aux trésors !

Spoiler:

Ivy s'était contentée de suivre le mouvement jusqu'à présent. Même si elle était médecin, elle était complètement dépassée par la situation. C'était un cauchemar. Elle était arrivée il y a quelques jours à peine et ne connaissait encore quasiment personne. Elle pensait avoir trouvé un groupe sûre et voilà que le mal venait encore une fois de l'interieur du camp. Décidément, les événements se répétaient dans sa vie. Ce mal qui s'était emparé de quelques survivants lui était totalement inconnu. Elle avait saisi quelques bribes d'informations sur un vaccin et ses effets secondaires. Elle se sentait impuissante et était restée dans un coin à bercer sa fille. Sa petite Joy de tout juste 1 an, était agitée à cause de tout ce qui s'était passé et Ivy ne tenait pas à ce que ses pleures enveniment la situation. Pour le moment, elle avait trouvé plus judicieux de ne rien faire d'autre.

Une fois cette dernière endormie, elle la posa sur une couverture, à distance des autres personnes. Une jeune femme l'interpella pour qu'elle vienne donner un coup de main. Ivy se releva rapidement, satisfaite de pouvoir enfin se rendre utile. Elle attrapa quelques couvertures et les disposa sur les personnes endormies. Elle glissa également des oreillers sous leurs têtes quand ils n'en avaient pas. Ivy veillait à ce qu'ils soient dans une position confortable pour leur éviter de mauvaises courbatures au réveil.

De temps en temps, elle jetait un coup d'oeil à sa fille. Ivy regarda si personne d'autre n'avait besoin de son aide. Elle arriva alors devant un homme seul, accroupi. "Est-ce que tout va bien ?" lui demanda-t-elle. Elle pouvait toujours s'assurer que les quelques personnes qui n'étaient pas sous sédation se portent bien elles aussi...

Spoiler:

J’informe Sucre de la situation à l’avant-poste. Le militaire va faire le nécessaire pour envoyer des renforts là-bas. Je suis vraiment inquiète pour l’équipe d’Eddie, surtout après les informations qu’il m’a transmises. J’espère qu’ils arriveront à gérer les possibles crises de Sun et Donovan… En plus de la menace des New Eden, cela n’arrange vraiment pas mes craintes.

C’est d’ailleurs un peu tendue que je suis à nouveau escortée jusqu’à l’école. A l’intérieur, la plupart des vaccinés ont reçu le sédatif. En rentrant, je suis accueillie par un bruyant soupir de la part de Zelda. L’adolescente se permet encore une remarque qui m’agace. Je fronce les sourcils avant de perdre patience. « Zelda ! Maintenant ça suffit ! Tu te tais ! » Si elle pouvait même arrêter de respirer ça arrangerait tout le monde. « Tu fais ce qu’on a demandé ou je te jure que je te fais encore enfermée ! La situation est suffisamment grave, nous n’avons pas besoin que tu fasses ton petit numéro d’adolescente rebelle. C’est bon on a compris. Tu n’intéresses PERSONNE. Alors arrête ! » Cet énervement soudain n’arrange pas mon état, je me sens encore plus exténuée, vidée de toute énergie. Je m’installe près de Casey, attendant que Friedrich s’occupe de moi.

« Mr Eden. Maya. Je ne plus qu’elle approche qui que ce soit, sauf pour vous aider. Si elle n’est pas capable de vous apporter son aide sérieusement, vous me ferez part de ses écarts de conduite une fois que je serai réveillée. Nous réglerons ça après. » Le produit que l’ont vient de m’injecter, commence à faire effet. Je n’entends plus qu’un brouhaha presque imperceptible avant de m’assoupir complètement.

Spoiler:

John fait l'mur et ça m'énerve un peu. J'sais qu'il protège June du coup, parce que si c'était pas l'cas, il aurait parlé. Au lieu d'ça, il m'dit d'aller voir ailleurs ou quelque chose du genre. J'ai les poings qui m'serre sous la rage qui s'construit peu à peu en moi. Elle était déjà là, saturée de toute cette merde, mais la situation ne fait qu'empirer mon état. J'me retourne pour lui faire dos quelques secondes, réfléchissant à l'éventualité de lui foutre un coup de lampe de poche dans la tronche pour être sûr qu'il me laisse passer. Heureusement pour lui, j'entends le bruit de la porte du laboratoire qui s'ouvre et j'me retourne d'un bon pour voir qui s'y trouve.

Mon regard s'pose sur les deux ombres et j'reconnais vite June et Stan. Ça m'fait reculer d'un pas, espérant que l'jeune père n'était pas d'mèche dans tout ça depuis l'début. Faisant un pas de plus, pour être à distance raisonnable de tout le monde, j'attrape mon arme et une flèche, et j'bande celle-ci pour que la menace devienne réelle. J'ai pas l'intention de tuer personne aujourd'hui, mais j'veux des réponses et j'vais les avoir. J'imagine que mon regard est sombre, froncé en direction de la rousse. "C'est assez June... Y en a assez d'être un cobaye... J'veux savoir si vous étiez au courant de tout ça?"

Mon regard bifurque aussi vers Stanley, lui indiquant des yeux que j'aimerais une réponse de sa part aussi. "J'veux pas faire de mal à personne... Mais aujourd'hui, j'ai mordu au sang la femme que j'aime, alors j'veux des réponses." Mes yeux passent d'un individu à l'autre sans cesse afin de les garder dans mon champ d'vision. J'ai vraiment pété un plomb, mais j'ai aussi failli tuer May ce soir... Si elle était morte, ça aurait été un massacre.

Spoiler:

Il s'effondrait enfin. Et pourtant, plus les secondes passaient, moins elle se sentait bien. Il gémissait péniblement, comme s'il n'était plus ce monstre qui avait essayé de les bouffer toutes les deux. May tomba par terre à genoux, épuisée, vidée, en laissant tomber le flingue sans faire gaffe. Aussitôt, elle attrapa le talkie d'Adam et enclencha le bouton, ne sachant même pas à qui elle allait parler. Tout ce qui importait, c'était qu'on vienne les aider. Par pitié.

« Vaughn... Vaughn va crever. Où êtes-vous, putain? Venez-nous aider, on a... Il a... » Sa voix était faible, mais elle essayait. Elle marqua une pause, prise d'un haut le coeur, avant de lever le menton pour exposer son visage vers le ciel sombre, espérant sûrement que la pluie la réveille un peu. « On a besoin d'aide. » ajouta-t-elle finalement, avant de se retourner en entendant son copain essayer de dire son nom.

Elle lâcha le bouton, le coeur littéralement éclaté en deux. Il était à nouveau lui-même? La petite ne savait pas si elle devait le croire, et si elle pouvait lui faire confiance? Enfin, le scientifique n'était pas en état de faire grand chose, de toute façon. Toujours à genoux, Liv s'approcha de lui pour poser la tête de Vaughn sur ses jambes à elle, comme pour lui montrer qu'elle était là, et qu'il allait s'en sortir. « J'suis là, oui. C'est May. » Elle avait même commencé à le bercer un tantinet. Cendrillon était complètement paumée, et même si elle se doutait que ses blessures étaient vachement importantes, elle était incapable de se dire qu'il n'y avait plus rien à faire. La blonde leva les cils sur Roza tandis qu'elle lui tendait le talkie.

« Essaie encore. »

Spoiler:

Tout est flou, trouble et sombre mais y a bien quelque chose qui est clair et qui résonne dans sa boite crânienne : la voix de Blondie qui hurle son prénom et qui lui demande de redresser. Elle est mignonne Cendrillon mais l'encrée fait de son mieux malgré les apparences et le fait qu'elle soit toujours en train de suffoquer la gueule contre le béton humide. 

Puis des coups de feu sont tirés juste à côté d'elle et l'éclair de chaque déflagration la sonne encore plus, autant que le bruit assourdissant qui les accompagnent. C'est May qui fait ça ? Certainement ! Quelle bourrine celle-là, ça se s'arrête pas, elle tire encore et encore. La slave fait tout pour se dégager du champ de tirs et alors qu'elle rampe vers son couteau, une vive et brûlante douleur vient lui irradier le haut de la cuisse. Elle l'a reconnait, cette vilaine pique, ce n'est pas la première fois qu'une balle vient lui lécher la peau, c'est même la troisième. Un grognement sourd s'échappe de ses lèvres, elle se tourne et redresse tout juste son buste pour coller son front contre le bitume trempé, s'accordant de précieuse secondes pour finir de retrouver son putain de souffle.

Elle se relève enfin, tant bien que mal, trempée de la tête aux pieds, une main pressée sur son jean qui se colore peu à peu de rouge. Son autre main file à son cou abîmé qu'elle masse nerveusement mais y a rien à faire, elle y sent toujours les doigts du taré. Elle titube légèrement pour arriver au niveau de la blonde et attrape le talkie. Il lui faut néanmoins quelques secondes pour réussir à se détourner du terrible spectacle que lui offre la blonde. "SI VOUS VOULEZ VOTRRRE PUTAIN DE PATIENT ZÉRROO LÀ, RRAMENEZ VOUS ! QUARRTIER RRÉSIDENTIEL ! GRRROUILLEZ IL VA CRREVER !" Voilà pour sa contribution, elle glisse le talkie dans la poche arrière de son baggy  et s'approche d'un nouveau pas vers le duo. 

May n'a pas l'air de passer un bon moment et elle en prend facilement conscience en la voyant ainsi. Son indifférence habituelle se mue doucement en compassion et l'empathie s'invite derrière. "Désolée." Et le pire, c'est que c'est franc et c'est évident que le type est condamnée, qu'il survive ou non à leurs attaques, ce ne sera pas sans séquelles pour la suite et jamais la blonde ne pourra retrouver le Vaughn qu'elle a connu."Si ils peuvent pas venir à nous, alors c'est nous qu'allons venir à eux." Elle se penche vers le presque mort et enlève sa ceinture qu'elle vient la serrer autour du coude du malheureux d'où le sang ne cesse de couler. Pour le genou, elle ne voit pas vraiment quoi faire... "J'ai vu une brouette dans le jardin là bas... j'vais la chercher..." Elle en a oublié son fameux accent slave depuis qu'elle a rangé le talkie et file d'une démarche pas très vivace vers le jardin où elles avaient achevées la vieille.

Spoiler:

Les choses se calment dans l’école alors que tout le monde s’endort. Friedrich a entendu les recommandations de Madisson – qu’il approuve – concernant Zelda, et lui prend le talkie qu’elle lui tend. Pendant qu’elle s’endort, le généticien remonte la couverture sur ses épaules et vérifie son confort. Il se tourne ensuite vers Zelda, avec un regard noir. Cette gamine l’excède au plus haut point, et elle n’avait rien à dire qui pouvait l’intéresser. Il s’avança vers elle, pinça son joli minois entre ses doigts pour la forcer à le regarder. « Si tu ne veux pas être sédatée à ton tour, tu te cales dans un coin et tu ne bouges plus, et surtout, je ne veux plus t’entendre. Va rejoindre Clayton et ne bouge plus ou… » Sa menace resta en suspens quand le talkie de Madisson se mit à beugler. Rapidement, il délaissa Zelda en entendant le prénom de Vaughn dans le talkie. Le temps de se mettre à l’écart, c’est la voix de la russe qui hurle dans le talkie. « J’arrive. » Il n’y avait pas besoin de tergiverser plus.

Il attrapa sa veste, fit signe à Clayton qu’il s’en allait et alpagua la nouvelle venue Ivy avant de partir. « Vous êtes médecin, veillez sur eux le temps que les autres reviennent et si on a besoin de vos services au dispensaire, je contacterai Phelbs directement. » L’école était calme, et c’est sans aucun doute ses sentiments personnels qui le faisait réagir ainsi. Il avait pu prendre sur lui quand il avait vu Quinn inconsciente, parce qu’elle était prise en charge et entre de bonnes mains. Mais avec Vaughn s’ajoutant à l’équation… Il ne pouvait pas perdre les deux. « Anna, tu files au dispensaire les prévenir que Vaughn arrive. » Dit-il à l’assistante. Il prit une seringue de sédatif qu’il dosa pour son ami, et disparu dans la nuit.

C’est en courant que Friedrich arriva auprès de May et de Roza qui avaient trouvé une brouette pour transporter, l’air grave, ce n’était pas le généticien venu récupéré son cobaye qui se tenait là, devant elles. Mais l’ami, le colocataire et aussi… Devant leur regard étonné, il lâcha. « J’ai envoyé quelqu’un prévenir le dispensaire, faudra se contenter de moi pour vous aider. » Ni l’une ni l’autre il ne les avait vraiment fréquenté, mais c’est ainsi que cela se passerait. Avant quoi que ce soit, le généticien s’accroupi, prenant la main de son ami pour vérifier son pouls – faible – il croisa son regard. « Je suis là. » Murmura-t-il, troublé. Il déchira sa manche souillée et lui administra un sédatif. Alors seulement ils purent soulever Vaughn pour le mettre dans la brouette, à défaut d’un vrai brancard, pour l’emmener au plus vite au dispensaire.

Spoiler: