Bon, au moins ils ont l'air relativement satisfaits de ce que je viens de leur dire. En même temps, je suis en train de leur donner des informations beaucoup trop utiles à mon goût. Faut pas que je continue... Sérieusement, je serais presque capable de me couper la langue moi-même si ça pouvait m'éviter de leur donner plus d'indices. Parce que je sens qu'ils vont pas me lâcher de si tôt.

Un soupir m'échappe, je m'accorde quelques longues secondes pour reprendre ma respiration. Faut dire que ça fait du bien de plus me prendre des litres et des litres d'eau sur la gueule. Je me demande bien pourquoi il en avaient autant en stock en plus. Ah ouais, il pleut. Sûrement grâce à ça.

Ah, Super Chauve va prendre sa pause apparemment et je me retrouve de nouveau en tête à tête avec mon premier tortionnaire. Coucou toi. Il se penche, et sans détour me pose une question... Où? Sérieusement, il a pas mieux comme idée? Il a pas encore compris que je suis assez con pour lui répondre de la merde? Oh bah il va finir par s'en rendre compte... Disons que j'ai bien une réponse mais... je suis presque sûr que ça va pas te plaire...

Je hausse les épaules avant de retrouver mon sérieux quelques instants et de planter mon regard dans le sien. Conneries mises à part, vous avez qu'à me buter. J'compte rien vous dire les mecs. De toute façon si c'est pas vous, ce s'ra d'autres qui me buteront, alors bon.

Apparemment, il a la tête dure celui là. A croire que ce que je lui dis, ça rentre dans une oreille et ça ressort par l'autre. Je suis presque sûr que si on lui ouvre la tête là, on trouve rien d'autre qu'un fil. Et si on coupe le fil, y'a ses oreilles qui tombent. Sérieusement, il peut pas simplement s'arrêter? Il en a pas marre là? Parce que là, moi je commence à plus en pouvoir...

Il se met à me frapper. Côtes, ventre, j'ai l'impression d'être un putain de sac de frappe. La douleur est vive, intense, et ça me fait voir des étoiles à force. J'essaie d'abord de tenir le coup, de contracter tout mon corps pour essayer d'encaisser ses poings sans trop morfler. Mais ça dure pas. Il y met beaucoup trop de force. Et quand encore une fois un coup percute mon estomac, je me plie en deux malgré moi et... la nausée est trop forte. Beaucoup trop. J'ai à peine le temps de tourner la tête que je lui vomis presque sur les pieds. Oh il va pas aimer ça. Mais j'y peux rien d'un autre côté.

En tout cas, c'est la seule réponse qu'il aura de ma part. Le silence, et un petit vomi sur le coin de la pompe.

Spoiler:

C'est qu'il me voit venir cet enfoiré. Il a bien vite remarqué que j'essayais de capter le rythme de ses assauts pour au mieux les encaisser. Du coup, il change tout le temps de cadence. Un coup à droite, un coup à gauche, un coup dans le ventre, toujours plus fort.

Au bout d'un moment, je sens une douleur encore plus vive que les autres traverser mon corps quand il percute mes côtes. J'ai du mal à retenir un gémissement de douleur ainsi qu'une quinte de toux. Cet enfoiré vient de me péter une côte! Je me plie en deux malgré moi et malgré la douleur, ayant de plus en plus de mal à résister. Sérieux, j'étais pâtissier moi, pas militaire! Je me demande même comment je fais pour tenir aussi bien depuis tout à l'heure...

Crève moi, j'en ai rien à foutre... T'auras pas les infos que tu veux... C'est sûrement la meilleure décision à prendre. Si je meurs sans qu'il en sache suffisamment, au moins je pourrais espérer protéger les autres. Alors que si je reste en vie assez longtemps, je risque de dire des choses très regrettables. Alors... foutu pour foutu, je lui crache sur les pieds histoire de le provoquer. Avec un peu de chance, il mettra fin à tout ça.

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