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Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Ven 25 Sep 2020 - 16:45
Avril 2020, Olympia Washington
Il faisait un temps de chien. Tu parles, l’idée idiote d’être dehors à ce temps-ci avec une météo pareille. Une espèce de pluie juste assez forte pour vous faire rager, et un vent pas possible, un vent froid et mordant. Le climat de Seattle ne me faisait vraiment pas. Ces Américains et leur température merdique aussi! Le chaud soleil de Brisbane me manquait tant parfois. Je traversai en courant un petit quartier résidentiel, mon sac à dos et armes bien ancrés sur moi, la pluie collant mes vêtements sur ma peau. Certains pillards et autres attaquants profitaient des intempéries pour attaquer les voyageurs solitaires. J’en sais quelque chose, c’est une tactique que j’ai parfois dû utiliser, et pas avec 100% de bon cœur.
-Est-ce que je suis encore à Olympia? Ou je suis partie dans la direction opposée? Bordel de merde! Au diable mon sens de l’orientation et le fait que je n’ai toujours pas de carte de la région.
J’avais toujours espoir d’aller en Colombie-Britannique. Même après tout ce temps, toutes les aventures passées et les rencontres faites dans le passé, ça demeurait toujours mon objectif, et je ne le perdais pas de vue. C’était vital pour ne pas devenir complètement folle.
Je me dirigeai donc vers le grand triplex qui se trouvait au bout de la rue, structure d’au moins trois étages. Je constatai un trou dans le toit du logement au milieu. Ça augurait bien, en souhaitant que l’eau ne s’y soit pas trop accumulé. Il y avait peut-être des choses intéressantes à y trouver, des babioles utiles. À défaut de trouvailles miraculeuses, ce sera un abri fort convenable pour que je puisse m’y cacher le temps que le mauvais temps décide de se calmer. Approchant avec la plus grande prudence, couteau Bolo en main, je regardai autour du triplex afin de m’assurer que personne ne patrouillait aux alentours. L’endroit ne semblait pas surveillé, les arbres tout autour offrant une belle couverture.
Donnant quelques coups de pieds sur la porte, je portai une oreille attentive aux bruits environnants. Tout ce que j’entendais, c’était les clapotis de la pluie sur le toit. Je pris soin d’entrouvrir la porte, habituant d’avance mes yeux au délabrement du premier logement de gauche. Je fus accueillie par l’occupant des lieux, du moins ce qu’il en restait. Cette gueule pourrissante, ces yeux aux orbites vides, cette odeur de charogne…du Réanimé classique. Un bon coup de Bolo en plein crâne le fit s’écrouler pour le compte dans ce familier son de chair flasque qui frappe le sol. Enjambant la masse inanimée, je le poussai dehors du pied avant de refermer la porte, question de sécurité élémentaire. Et justement, la sécurité était devenue une denrée qui me manquait beaucoup ces temps-ci.
Cela faisait quelques mois que j’avais déserté le camp de Sid, de manière très peu amicale. Après une provocation de trop, j’avais abandonné son frère à une horde, le tendon d’Achille sectionné d’un coup de surin. Mais cet imbécile de Brett l'avait cherché aussi, spécialement depuis cette histoire tordue contre Zola. Connaissant le punk, ses troupes devaient déjà être à ma poursuite. Et l’idée d’avoie Le Cirque sur les talons me rendait méfiante et un brin paranoiaque. Le Cirque a des ressources, autant matérielles qu’humaines, et ils n’en sont pas à leur première chasse à l’homme. Mais bon, je ne suis pas à un poursuivant près. J’avais la chance d’avoir une bonne longueur d’avance.
Observant le hall d’entrée, je ne vis pas de pièges. Certains occupants ont pris la manie de poser des surprises mortelles à d’éventuel pillard. Je n’avais pas vraiment envie de finir embrochée sur des pieux ou décapitée par un pendule. Jetant un coup d’œil et prêtant une oreille attentive en direction de l’escalier qui mène au second étage, aucun son n’en émana.
-Bien, on va pouvoir fouiller cet endroit tranquille.
S’assurant que mon Glock était chargé et prêt à être utilisé, j’avançai dans le living room. Bien sûr, tout était dans le désordre le plus total. Je n’étais donc pas la première à passer ici, à mon grand regret. Les meilleures ressources sont probablement toutes déjà parties. Tant pis, ce sera à moi de faire preuve de débrouillardise. Regardant derrière le canapé défraichi, je ne trouvai que des morceaux de verre brisé et autres petits trucs inutiles. Mettant les morceaux de verre valides dans mon sac, je poursuivi mon exploration. Après quelques minutes sans meilleur succès, je changeai de pièce, me rendant au sous-sol. Lugubre, humide et déprimant un vrai sous-sol typique d’une habitation à l’abandon.
-Voyons voir, j’espère seulement que je tomberai pas sur une autre de ces carcasses pourries. J’ai pas besoin de ça pour le moment.
Mais aucun grognement de Réanimé. C'était presque rassurant. Seulement la pluie qui augmentait de volume, et des bruits de pas au-dessus de ma tête.
Il faisait un temps de chien. Tu parles, l’idée idiote d’être dehors à ce temps-ci avec une météo pareille. Une espèce de pluie juste assez forte pour vous faire rager, et un vent pas possible, un vent froid et mordant. Le climat de Seattle ne me faisait vraiment pas. Ces Américains et leur température merdique aussi! Le chaud soleil de Brisbane me manquait tant parfois. Je traversai en courant un petit quartier résidentiel, mon sac à dos et armes bien ancrés sur moi, la pluie collant mes vêtements sur ma peau. Certains pillards et autres attaquants profitaient des intempéries pour attaquer les voyageurs solitaires. J’en sais quelque chose, c’est une tactique que j’ai parfois dû utiliser, et pas avec 100% de bon cœur.
-Est-ce que je suis encore à Olympia? Ou je suis partie dans la direction opposée? Bordel de merde! Au diable mon sens de l’orientation et le fait que je n’ai toujours pas de carte de la région.
J’avais toujours espoir d’aller en Colombie-Britannique. Même après tout ce temps, toutes les aventures passées et les rencontres faites dans le passé, ça demeurait toujours mon objectif, et je ne le perdais pas de vue. C’était vital pour ne pas devenir complètement folle.
Je me dirigeai donc vers le grand triplex qui se trouvait au bout de la rue, structure d’au moins trois étages. Je constatai un trou dans le toit du logement au milieu. Ça augurait bien, en souhaitant que l’eau ne s’y soit pas trop accumulé. Il y avait peut-être des choses intéressantes à y trouver, des babioles utiles. À défaut de trouvailles miraculeuses, ce sera un abri fort convenable pour que je puisse m’y cacher le temps que le mauvais temps décide de se calmer. Approchant avec la plus grande prudence, couteau Bolo en main, je regardai autour du triplex afin de m’assurer que personne ne patrouillait aux alentours. L’endroit ne semblait pas surveillé, les arbres tout autour offrant une belle couverture.
Donnant quelques coups de pieds sur la porte, je portai une oreille attentive aux bruits environnants. Tout ce que j’entendais, c’était les clapotis de la pluie sur le toit. Je pris soin d’entrouvrir la porte, habituant d’avance mes yeux au délabrement du premier logement de gauche. Je fus accueillie par l’occupant des lieux, du moins ce qu’il en restait. Cette gueule pourrissante, ces yeux aux orbites vides, cette odeur de charogne…du Réanimé classique. Un bon coup de Bolo en plein crâne le fit s’écrouler pour le compte dans ce familier son de chair flasque qui frappe le sol. Enjambant la masse inanimée, je le poussai dehors du pied avant de refermer la porte, question de sécurité élémentaire. Et justement, la sécurité était devenue une denrée qui me manquait beaucoup ces temps-ci.
Cela faisait quelques mois que j’avais déserté le camp de Sid, de manière très peu amicale. Après une provocation de trop, j’avais abandonné son frère à une horde, le tendon d’Achille sectionné d’un coup de surin. Mais cet imbécile de Brett l'avait cherché aussi, spécialement depuis cette histoire tordue contre Zola. Connaissant le punk, ses troupes devaient déjà être à ma poursuite. Et l’idée d’avoie Le Cirque sur les talons me rendait méfiante et un brin paranoiaque. Le Cirque a des ressources, autant matérielles qu’humaines, et ils n’en sont pas à leur première chasse à l’homme. Mais bon, je ne suis pas à un poursuivant près. J’avais la chance d’avoir une bonne longueur d’avance.
Observant le hall d’entrée, je ne vis pas de pièges. Certains occupants ont pris la manie de poser des surprises mortelles à d’éventuel pillard. Je n’avais pas vraiment envie de finir embrochée sur des pieux ou décapitée par un pendule. Jetant un coup d’œil et prêtant une oreille attentive en direction de l’escalier qui mène au second étage, aucun son n’en émana.
-Bien, on va pouvoir fouiller cet endroit tranquille.
S’assurant que mon Glock était chargé et prêt à être utilisé, j’avançai dans le living room. Bien sûr, tout était dans le désordre le plus total. Je n’étais donc pas la première à passer ici, à mon grand regret. Les meilleures ressources sont probablement toutes déjà parties. Tant pis, ce sera à moi de faire preuve de débrouillardise. Regardant derrière le canapé défraichi, je ne trouvai que des morceaux de verre brisé et autres petits trucs inutiles. Mettant les morceaux de verre valides dans mon sac, je poursuivi mon exploration. Après quelques minutes sans meilleur succès, je changeai de pièce, me rendant au sous-sol. Lugubre, humide et déprimant un vrai sous-sol typique d’une habitation à l’abandon.
-Voyons voir, j’espère seulement que je tomberai pas sur une autre de ces carcasses pourries. J’ai pas besoin de ça pour le moment.
Mais aucun grognement de Réanimé. C'était presque rassurant. Seulement la pluie qui augmentait de volume, et des bruits de pas au-dessus de ma tête.
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Mar 29 Sep 2020 - 16:10
Des retrouvailles quasi internationales x Kath
Trois mois. Cela faisait trois longs mois qu’Aamir avait assisté, impuissant, à l’exécution de son groupe qu’il considérait depuis des années comme sa seconde famille. Ou plutôt, sa troisième famille, s’il comptait celle en Inde. Dans un monde où tout était normal, trois mois ce n’était rien. L’équivalent d’un battement cil, à peine plus long que les autres. Mais dans ce nouveau monde, ce monde qui n’offrait que dévastation ; ces presque quatre-vingt-dix jours ne semblaient qu’être éternité à ses yeux. Si l’indien avait fini par trouver une balance et qu’il s’était tristement habitué à cette Apocalypse, la disparition de sa bande avait tout ébranlé. La mort d’Irfan en particulier s’était imposée à lui comme une tornade contre laquelle il ne pouvait lutter. Il s’était laissé happer par le vide que son patron avait laissé. Car c’était tout ce qui le représentait maintenant. Le vide. Aamir avait cette déplaisante sensation de n’être qu’une coquille vide. Il se laissait vivre. Ou plutôt, se laissait-il survivre.
Si la découverte du No man’s land lui offrait un semblant d’humanité, il peinait à ne pas haïr cet endroit tant ce n’était qu’un théâtre de désolation. Quelque chose lui manquait. Sans doute était-ce ce sentiment d’appartenance dans lequel il avait vécu la plupart de sa vie et qui lui avait été enlevé. Mais il n’y trouvait rien, ni personne à qui s’attacher ici. Ou peut-être ne le voulait-il simplement pas. Alors, il n’était pas rare qu’Aamir s’en éloigne. De quelques kilomètres. Pendant quelques jours. De plusieurs kilomètres. Pendant plusieurs jours. Personne ne remarquait son absence puisqu’il n’avait personne à qui manquer et personne pour lui manquer.
Il avait cette impression de tourner en rond dans ce vaste état qu’était Washington et ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait dans la ville d’Olympia. Ils y étaient restés un petit temps avec Irfan et les autres puis il y était revenu seul. Il n’avait pas la prétention de connaître cette ville comme il connaissait Portland mais il avait fini par pouvoir s’y repérer assez facilement. Ou du moins, assez pour ne pas s’y perdre.
En ce jour, Aamir n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Le ciel était sombre mais il pouvait se jurer que ce n’était pas parce que la nuit tombait. C’était uniquement dû à ces foutus nuages et la pluie qui les accompagnait, poussés par un vent violent de surcroit. La capuche de son sweat était rabattue sur son visage, comme une tentative vaine de se protéger de cette pluie qu’il détestait. Son jean noir et ses chaussures n’étaient pas en reste et il ne lui fallut que quelques minutes sous cette pluie torrentielle pour être trempé jusqu’aux os. Il allait devoir s’abriter rapidement s’il ne voulait pas choper un mauvais rhume. Qui tournerait en mauvaise crève. Qui tournerait en grippe. Qui tournerait en… Il ne fallait pas être le plus intelligent du monde pour comprendre que maintenant, un simple rhume pouvait tuer presque aussi aisément que la mâchoire d’un rodeur. Aussi, après une course presque effrénée bravant la pluie et le vent, Aamir décida de trouver refuge dans l’un de ses bâtiments huppés. Machette à la main, il balaya rapidement l’extérieur des yeux, croyant se souvenir être déjà venu ici, avec les autres. La seule différence avec ses souvenirs, c’était qu’il était seul maintenant. Et… Que le corps inanimé d’un zombie faisait barrage entre lui et la porte d’entrée. Il ne prit même pas le temps d’observer que le sang noirâtre coulait encore du crâne fracturé. C’était pourtant un premier indice. Il poussa la porte afin de pénétrer à l’intérieur et échapper aux intempéries. Un rapide coup d’œil lui indiqua qu’aucun danger n’était imminent.
Aamir retira sa capuche et se secoua, tel un canidé, pour tenter de se sécher comme il le pouvait. Il passa sa main sur son visage humide en pestant plusieurs injures en hindi qui pouvaient se traduire par de beaux « putain de bordel de merde » pour une oreille attentive. Soudain, son attention se porta sur le sol et sa main libre se glissa sur son beretta. Le sol était humide, laissant ci et là des semblants de traces de pas. Toutes semblaient aussi de la même taille.
- Et merde, grogna-t-il à nouveau.
Aamir n’était donc pas le seul à avoir eu la brillante idée de venir ici. Il restait dans l’encadrement de la porte pendant quelques minutes, silencieux. Pesant le pour et le contre. Devait-il partir ? Ou devait-il rester ? A en croire les empreintes humides, il ne s’agissait que d’une personne. Ou alors, de plusieurs personnes à la même pointure. Pas besoin de calculer les probabilités pour effacer cette idée de la tête.
Sa curiosité l’emporta, comme souvent. L’indien avança à pas de loup, observant son environnement. Le salon semblait désert et aucun bruit n’émanait de l’étage. Puis il remarqua cette porte entre-ouverte. Il s’y approcha prudemment, empoigna un peu plus fort son beretta. L’ouverture de la porte étant bien trop infime, il peinait à voir ce qui pouvait se trouver derrière. Aussi, il décida de l’ouvrir un peu plus, avec toute la délicatesse du monde. Seulement voilà, le grincement sourd qui accompagna ce geste ne joua pas en sa faveur. S’il voulait se faire discret, c’était définitivement raté.
De l’autre côté de cette porte se trouvait des escaliers. Et l’obscurité. « Forcément » ironisa-t-il pour lui. S’il tournait le dos et décidait de faire demi-tour, la potentielle personne présente en bas pourrait l’abattre dans son dos. S’il prenait le risque de descendre, la potentielle personne présente en bas pourrait l’abattre de face. Le choix du roi ! Ces deux options qui s’offraient à lui n’étaient pas des plus séduisantes mais il était sans nul doute trop tard pour penser à une troisième option. N’écoutant que son insouciance –et son indiscrétion- Aamir s’aventura à descendre. Marche par marche, le plus lentement possible. À chaque pas qu’il faisait, il pouvait sentir son cœur battre un peu plus vite et son souffle accélérer. Seulement quelques marches le séparaient maintenant de ce qui pouvait possiblement se trouver en bas. Il ne lui restait qu’une enjambée lorsqu’il se retrouva face au canon d’une arme à feu. Il se figea.
Ses yeux mirent plusieurs secondes pour s’ajuster à l’obscurité ambiante. Il distinguait très clairement le revolver braqué sur lui mais peinait à détailler le ou la propriétaire. Un silence de plomb régnait, son cœur semblait même avoir cessé de battre pendant un bref instant. Son regard défila aussi rapidement que lui permettait la noirceur des lieux. D’abord sur la main qui tenait l’arme, puis sur le bras tendu devant lui. C’était une femme, il en était certain. Lentement maintenant, il remonta son regard. Sur le visage de cette femme. Sur ce visage.
- M… Mandy ? lâcha-t-il, la voix presque cassée.
Il se pencha légèrement en avant, la tête inclinée sur le côté. Il ne prêtait même plus attention à l’arme qui le séparait de la femme qu’il croyait reconnaître. Jusqu’à ce que son regard ne croise le sien. Cette fois-ci, ce fût comme une explosion dans sa poitrine. Et son sang paraissait un torrent dans ses veines. À cet instant précis, c’était seulement la gravité qui lui permettait de tenir debout. Il sauta la dernière marche, ignorant à nouveau l’arme et se jeta à corps perdu sur la femme. C’était elle, c’était sa belle australienne.
Aamir la serra dans ses bras, perdant à nouveau le fil du temps, des secondes ou même des minutes. Avant de ne reculer son visage, scrutant celui de l’australienne. Ses mains vinrent encadrer le bas du visage de la blonde.
- J’rêve… C’est bien toi ? finit-il par dire, un large sourire aux lèvres.
Il n’avait pas souri comme ça depuis des mois, voir des années. À vrai dire, il n’avait jamais été aussi heureux qu’à cet instant précis.
Si la découverte du No man’s land lui offrait un semblant d’humanité, il peinait à ne pas haïr cet endroit tant ce n’était qu’un théâtre de désolation. Quelque chose lui manquait. Sans doute était-ce ce sentiment d’appartenance dans lequel il avait vécu la plupart de sa vie et qui lui avait été enlevé. Mais il n’y trouvait rien, ni personne à qui s’attacher ici. Ou peut-être ne le voulait-il simplement pas. Alors, il n’était pas rare qu’Aamir s’en éloigne. De quelques kilomètres. Pendant quelques jours. De plusieurs kilomètres. Pendant plusieurs jours. Personne ne remarquait son absence puisqu’il n’avait personne à qui manquer et personne pour lui manquer.
Il avait cette impression de tourner en rond dans ce vaste état qu’était Washington et ce n’était pas la première fois qu’il se trouvait dans la ville d’Olympia. Ils y étaient restés un petit temps avec Irfan et les autres puis il y était revenu seul. Il n’avait pas la prétention de connaître cette ville comme il connaissait Portland mais il avait fini par pouvoir s’y repérer assez facilement. Ou du moins, assez pour ne pas s’y perdre.
En ce jour, Aamir n’avait aucune idée de l’heure qu’il pouvait être. Le ciel était sombre mais il pouvait se jurer que ce n’était pas parce que la nuit tombait. C’était uniquement dû à ces foutus nuages et la pluie qui les accompagnait, poussés par un vent violent de surcroit. La capuche de son sweat était rabattue sur son visage, comme une tentative vaine de se protéger de cette pluie qu’il détestait. Son jean noir et ses chaussures n’étaient pas en reste et il ne lui fallut que quelques minutes sous cette pluie torrentielle pour être trempé jusqu’aux os. Il allait devoir s’abriter rapidement s’il ne voulait pas choper un mauvais rhume. Qui tournerait en mauvaise crève. Qui tournerait en grippe. Qui tournerait en… Il ne fallait pas être le plus intelligent du monde pour comprendre que maintenant, un simple rhume pouvait tuer presque aussi aisément que la mâchoire d’un rodeur. Aussi, après une course presque effrénée bravant la pluie et le vent, Aamir décida de trouver refuge dans l’un de ses bâtiments huppés. Machette à la main, il balaya rapidement l’extérieur des yeux, croyant se souvenir être déjà venu ici, avec les autres. La seule différence avec ses souvenirs, c’était qu’il était seul maintenant. Et… Que le corps inanimé d’un zombie faisait barrage entre lui et la porte d’entrée. Il ne prit même pas le temps d’observer que le sang noirâtre coulait encore du crâne fracturé. C’était pourtant un premier indice. Il poussa la porte afin de pénétrer à l’intérieur et échapper aux intempéries. Un rapide coup d’œil lui indiqua qu’aucun danger n’était imminent.
Aamir retira sa capuche et se secoua, tel un canidé, pour tenter de se sécher comme il le pouvait. Il passa sa main sur son visage humide en pestant plusieurs injures en hindi qui pouvaient se traduire par de beaux « putain de bordel de merde » pour une oreille attentive. Soudain, son attention se porta sur le sol et sa main libre se glissa sur son beretta. Le sol était humide, laissant ci et là des semblants de traces de pas. Toutes semblaient aussi de la même taille.
- Et merde, grogna-t-il à nouveau.
Aamir n’était donc pas le seul à avoir eu la brillante idée de venir ici. Il restait dans l’encadrement de la porte pendant quelques minutes, silencieux. Pesant le pour et le contre. Devait-il partir ? Ou devait-il rester ? A en croire les empreintes humides, il ne s’agissait que d’une personne. Ou alors, de plusieurs personnes à la même pointure. Pas besoin de calculer les probabilités pour effacer cette idée de la tête.
Sa curiosité l’emporta, comme souvent. L’indien avança à pas de loup, observant son environnement. Le salon semblait désert et aucun bruit n’émanait de l’étage. Puis il remarqua cette porte entre-ouverte. Il s’y approcha prudemment, empoigna un peu plus fort son beretta. L’ouverture de la porte étant bien trop infime, il peinait à voir ce qui pouvait se trouver derrière. Aussi, il décida de l’ouvrir un peu plus, avec toute la délicatesse du monde. Seulement voilà, le grincement sourd qui accompagna ce geste ne joua pas en sa faveur. S’il voulait se faire discret, c’était définitivement raté.
De l’autre côté de cette porte se trouvait des escaliers. Et l’obscurité. « Forcément » ironisa-t-il pour lui. S’il tournait le dos et décidait de faire demi-tour, la potentielle personne présente en bas pourrait l’abattre dans son dos. S’il prenait le risque de descendre, la potentielle personne présente en bas pourrait l’abattre de face. Le choix du roi ! Ces deux options qui s’offraient à lui n’étaient pas des plus séduisantes mais il était sans nul doute trop tard pour penser à une troisième option. N’écoutant que son insouciance –et son indiscrétion- Aamir s’aventura à descendre. Marche par marche, le plus lentement possible. À chaque pas qu’il faisait, il pouvait sentir son cœur battre un peu plus vite et son souffle accélérer. Seulement quelques marches le séparaient maintenant de ce qui pouvait possiblement se trouver en bas. Il ne lui restait qu’une enjambée lorsqu’il se retrouva face au canon d’une arme à feu. Il se figea.
Ses yeux mirent plusieurs secondes pour s’ajuster à l’obscurité ambiante. Il distinguait très clairement le revolver braqué sur lui mais peinait à détailler le ou la propriétaire. Un silence de plomb régnait, son cœur semblait même avoir cessé de battre pendant un bref instant. Son regard défila aussi rapidement que lui permettait la noirceur des lieux. D’abord sur la main qui tenait l’arme, puis sur le bras tendu devant lui. C’était une femme, il en était certain. Lentement maintenant, il remonta son regard. Sur le visage de cette femme. Sur ce visage.
- M… Mandy ? lâcha-t-il, la voix presque cassée.
Il se pencha légèrement en avant, la tête inclinée sur le côté. Il ne prêtait même plus attention à l’arme qui le séparait de la femme qu’il croyait reconnaître. Jusqu’à ce que son regard ne croise le sien. Cette fois-ci, ce fût comme une explosion dans sa poitrine. Et son sang paraissait un torrent dans ses veines. À cet instant précis, c’était seulement la gravité qui lui permettait de tenir debout. Il sauta la dernière marche, ignorant à nouveau l’arme et se jeta à corps perdu sur la femme. C’était elle, c’était sa belle australienne.
Aamir la serra dans ses bras, perdant à nouveau le fil du temps, des secondes ou même des minutes. Avant de ne reculer son visage, scrutant celui de l’australienne. Ses mains vinrent encadrer le bas du visage de la blonde.
- J’rêve… C’est bien toi ? finit-il par dire, un large sourire aux lèvres.
Il n’avait pas souri comme ça depuis des mois, voir des années. À vrai dire, il n’avait jamais été aussi heureux qu’à cet instant précis.
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Sam 10 Oct 2020 - 22:09
Toujours rien de valable dans ces déchets. Mais comment vivait ces gens? Cette cave sombre et humide était déjà pas très invitante à la base, alors voilà que si je faisais tout ça pour rien, c'était le comble de la misère. Me passant la main dans les cheveux après avoir sondé la pénombre, je soupirai, jurant dans mon patois typiquement australien. J'ouvris un vieux congélateur, mais ce dernier ne contenait que de la viande pourrie, donc inutilisable. En plus, l'odeur qui s'en échappait pouvait rivaliser avec n'importe quel Réanimé ayant séjourné au soleil trop longtemps.
- Est-ce que je peux vraiment trouver pire que ça?
Ouvrant quelques boîtes, je trouvai des vieux journaux, de la poussière et de la moisissure. Vraiment, un trésor digne d'un explorateur. Regardant sous l'escalier, il y avait seulement un vieux vélo déglingué, des planches pourries, du métal rouillé et du plastique à moitié fondu. Perplexe, me demandant qui était passé ici avant moi, je vis au travers du fouilli une petite poupée de chiffon. Elle était en piteuse état, mais elle afficha un petit sourire sur mon visage. Elle me rappela de bons souvenirs. Je la laissai sur une pile de boîte, me disant qu'au moins elle me ferait de la compagnie un peu plus agréable. Jetant un oeil par la fenêtre du sous-sol, je vis que la pluie et le vent n'avaient pas cessés, au contraire ils avaient redoublés d'intensité. Je me tournai à nouveau vers la poupée.
- Je crois qu'on va être ensemble pour un petit bout de temps. Aussi bien apprendre à se connaître. Voyons, comment pourrais-je bien te prénommer? Morgana, ça te plairait?
De nouveaux bruits de pas au-dessus de ma tête ne m'inquietèrent pas outre mesure. J'avais ma petite idée sur la source de ces pas. J'entrepris donc de reprendre mes recherches, posant mon sac à dos par terre, tout près. J'ôtai mon survêtement détrempé et le pendit à un crochet, en espérant qu'il puisse sècher un peu. La pluie l'ayant traversé malgré tout, mes cheveux étaient mouillés, et le reste de mes vêtements se collaient à moi comme une deuxième peau. J'entendis soudain une sorte de petit son, presque discret, comme une voix. Arrêtant tout mouvement, la main posée sur mon Glock, j'attendis. Je me surpris même à regarder vers la poupée, me demandant si par hasard c'était elle qui avait fait ce son.
- Mon imagination, sans doute. Ça serait pas la première fois que ça arrive. Comme depuis que je me suis mise à me parler tout seul.
Mais lorsque j'entendis la porte du sous-sol s'ouvrir, je savais que ce n'était pas dans ma tête. Demeurant prudente, je pris mon arme en main et pointai le canon vers les escaliers, tout en profitant de la pénombre ambiante à mon avantage. Bordel qui d'autre que moi aurait eu la brillante idée de venir visiter cette maison précise, à ce moment précis, sans s'annoncer? J'attendis, ma respiration calme et une concentration en béton armé. La personne descendit les escaliers, d'un pas hésitant et prudent. Levant mon Glock devant mon visage, j'attendis la moindre réaction suspecte de cet inconnu, car c'était visiblement un homme. Soudain, mon sang fit un tour complet dans mes veine, mon cerveau se figea et mes jambes devinrent de la gélatine. Mandy!? On ne m'avait pas appelé comme ça depuis des années, depuis que j'avais désertée Portland et repris ma cavale après le déclenchement de l'Apocalypse. Cet inconnu me connaissais donc à Portland! Non, c'était impossible...ça ne pouvait pas! C'était absurde...ça ne pouvait-être...
-Aamir!?
Je baissai immédiatement mon arme, regardant le visage qui se dessinait un peu plus dans la pénombre. Que le Diable de Tasmanie m'emporte s'il existe! C'était bel et bien lui! Mon Indien adoré! Le chauffeur qui avait conduit mon coeur pendant tout ce temps à Portland! Ma surprise laissa place à une joie sans borne! De tous les gens que je pouvais retrouver, je n'aurais jamais crue qu'Aamir serait l'élu. Je laissai toute prudence s'envoler. Je sautai dans ces bras, versant une larme de bonheur. J'aurais pu lui casser les côtes tellement je le serrais fort.
-Bordel Aamir, j'ai failli tirer une balle entre tes beaux yeux!
Relâchant un peu notre étreinte, il se recula et prit mon visage entre ses mains douces, devenues un peu malmenées avec les dures années passées. Mais ces mains, ces mains qui connaissaient chaque parcelle de mon corps. Je me sentais soudainement si bien. Plus rien ne comptait maintenant! Je pris le visage d'Aamir entre mes mains et ne pu résister! Je l'embrassai comme je n'avais pas embrassé personne depuis tellement longtemps! On dirait que nos lèvres ne s'étaient jamais quittées, nos lèvres qui se connaissaient tellement bien. Brisant le baiser, le temps d'un instant, je reculai un peu à mon tour.
-Mais qu'est-ce que tu fais par ici? Aamir je pensais que tu avais été perdu à Portland pendant tout ce temps.
Me rappelant sa question rhétorique, je pris mon sac et en extirpai le petit kangourou en peluche qu'il avait gagné pour moi à la fête foraine, lors de notre premier rendez-vous.
-Il ne m'a jamais quitté pendant toutes ces années. Même lorsque je n'avais plus rien, il ne m'a jamais quitté.
Le replaçant dans sa petite poche spécifique dans mon sac, je reportai mon regard vers le bel Indien trempé jusqu'aux os.
-On a du temps devant nous avant que la tempête se calme, alors met toi à l'aise. Dit moi, tu vas bien? Tu dois vraiment tout me raconter ce qui t'es arrivé depuis Portland.
Évidemment que je voulais tout savoir. Et j'étais certaine qu'Aamir désirait la même chose. De si belles retrouvailles, normalement ça se fête avec du mousseux et un bon repas. Mais là, on allait devoir se contenter de nos maigres ressources. À défaut d'un repas de roi, j'avais au moins le coeur heureux L'excitation du moment me faisait passer tout le reste au second plan, au delà du sans importance. Et étaient inclus la-dedans les bruits de pas humains, claquant doucement au-dessus de nos têtes, le tout accompagné de murmures moins réguliers que ceux de la pluie battante.
- Est-ce que je peux vraiment trouver pire que ça?
Ouvrant quelques boîtes, je trouvai des vieux journaux, de la poussière et de la moisissure. Vraiment, un trésor digne d'un explorateur. Regardant sous l'escalier, il y avait seulement un vieux vélo déglingué, des planches pourries, du métal rouillé et du plastique à moitié fondu. Perplexe, me demandant qui était passé ici avant moi, je vis au travers du fouilli une petite poupée de chiffon. Elle était en piteuse état, mais elle afficha un petit sourire sur mon visage. Elle me rappela de bons souvenirs. Je la laissai sur une pile de boîte, me disant qu'au moins elle me ferait de la compagnie un peu plus agréable. Jetant un oeil par la fenêtre du sous-sol, je vis que la pluie et le vent n'avaient pas cessés, au contraire ils avaient redoublés d'intensité. Je me tournai à nouveau vers la poupée.
- Je crois qu'on va être ensemble pour un petit bout de temps. Aussi bien apprendre à se connaître. Voyons, comment pourrais-je bien te prénommer? Morgana, ça te plairait?
De nouveaux bruits de pas au-dessus de ma tête ne m'inquietèrent pas outre mesure. J'avais ma petite idée sur la source de ces pas. J'entrepris donc de reprendre mes recherches, posant mon sac à dos par terre, tout près. J'ôtai mon survêtement détrempé et le pendit à un crochet, en espérant qu'il puisse sècher un peu. La pluie l'ayant traversé malgré tout, mes cheveux étaient mouillés, et le reste de mes vêtements se collaient à moi comme une deuxième peau. J'entendis soudain une sorte de petit son, presque discret, comme une voix. Arrêtant tout mouvement, la main posée sur mon Glock, j'attendis. Je me surpris même à regarder vers la poupée, me demandant si par hasard c'était elle qui avait fait ce son.
- Mon imagination, sans doute. Ça serait pas la première fois que ça arrive. Comme depuis que je me suis mise à me parler tout seul.
Mais lorsque j'entendis la porte du sous-sol s'ouvrir, je savais que ce n'était pas dans ma tête. Demeurant prudente, je pris mon arme en main et pointai le canon vers les escaliers, tout en profitant de la pénombre ambiante à mon avantage. Bordel qui d'autre que moi aurait eu la brillante idée de venir visiter cette maison précise, à ce moment précis, sans s'annoncer? J'attendis, ma respiration calme et une concentration en béton armé. La personne descendit les escaliers, d'un pas hésitant et prudent. Levant mon Glock devant mon visage, j'attendis la moindre réaction suspecte de cet inconnu, car c'était visiblement un homme. Soudain, mon sang fit un tour complet dans mes veine, mon cerveau se figea et mes jambes devinrent de la gélatine. Mandy!? On ne m'avait pas appelé comme ça depuis des années, depuis que j'avais désertée Portland et repris ma cavale après le déclenchement de l'Apocalypse. Cet inconnu me connaissais donc à Portland! Non, c'était impossible...ça ne pouvait pas! C'était absurde...ça ne pouvait-être...
-Aamir!?
Je baissai immédiatement mon arme, regardant le visage qui se dessinait un peu plus dans la pénombre. Que le Diable de Tasmanie m'emporte s'il existe! C'était bel et bien lui! Mon Indien adoré! Le chauffeur qui avait conduit mon coeur pendant tout ce temps à Portland! Ma surprise laissa place à une joie sans borne! De tous les gens que je pouvais retrouver, je n'aurais jamais crue qu'Aamir serait l'élu. Je laissai toute prudence s'envoler. Je sautai dans ces bras, versant une larme de bonheur. J'aurais pu lui casser les côtes tellement je le serrais fort.
-Bordel Aamir, j'ai failli tirer une balle entre tes beaux yeux!
Relâchant un peu notre étreinte, il se recula et prit mon visage entre ses mains douces, devenues un peu malmenées avec les dures années passées. Mais ces mains, ces mains qui connaissaient chaque parcelle de mon corps. Je me sentais soudainement si bien. Plus rien ne comptait maintenant! Je pris le visage d'Aamir entre mes mains et ne pu résister! Je l'embrassai comme je n'avais pas embrassé personne depuis tellement longtemps! On dirait que nos lèvres ne s'étaient jamais quittées, nos lèvres qui se connaissaient tellement bien. Brisant le baiser, le temps d'un instant, je reculai un peu à mon tour.
-Mais qu'est-ce que tu fais par ici? Aamir je pensais que tu avais été perdu à Portland pendant tout ce temps.
Me rappelant sa question rhétorique, je pris mon sac et en extirpai le petit kangourou en peluche qu'il avait gagné pour moi à la fête foraine, lors de notre premier rendez-vous.
-Il ne m'a jamais quitté pendant toutes ces années. Même lorsque je n'avais plus rien, il ne m'a jamais quitté.
Le replaçant dans sa petite poche spécifique dans mon sac, je reportai mon regard vers le bel Indien trempé jusqu'aux os.
-On a du temps devant nous avant que la tempête se calme, alors met toi à l'aise. Dit moi, tu vas bien? Tu dois vraiment tout me raconter ce qui t'es arrivé depuis Portland.
Évidemment que je voulais tout savoir. Et j'étais certaine qu'Aamir désirait la même chose. De si belles retrouvailles, normalement ça se fête avec du mousseux et un bon repas. Mais là, on allait devoir se contenter de nos maigres ressources. À défaut d'un repas de roi, j'avais au moins le coeur heureux L'excitation du moment me faisait passer tout le reste au second plan, au delà du sans importance. Et étaient inclus la-dedans les bruits de pas humains, claquant doucement au-dessus de nos têtes, le tout accompagné de murmures moins réguliers que ceux de la pluie battante.
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Jeu 15 Oct 2020 - 23:09
Des retrouvailles quasi internationales x Kath
Il était aisé de se rappeler du visage de quelqu'un, il suffisait de fermer les yeux pour revoir les traits d'une personne. Parfois, les souvenirs s'emmêlaient et le visage était magnifié; parfois, c'était le contraire. Mais il était bien plus difficile de se rappeler de la voix de quelqu'un. Avec le temps, on oubliait cette chose si personnelle, le moindre son s'effaçait de notre mémoire. Alors, lorsqu’Aamir entendit la voix de Mandy –dont il ignorait encore le vrai prénom– ; cette voix qu'il avait tant entendu autrefois et qu'il pensait avoir oublié, des tonnes de souvenirs remontèrent en lui. Cette voix, avec cet accent si singulier qui prononçait son prénom comme personne ne le faisait. Ils se jetèrent mutuellement dans les bras. Chacun semblant vouloir serrer plus fort que l’autre, comme pour vérifier que l’autre était bien là, comme pour se retenir l’un à l’autre. Le temps les avait forcément changé et pourtant, alors qu’il la tenait dans ses bras ; Aamir avait cette sensation d’être revenu cinq ans en arrière. Quand tout était simple, quand ses seuls soucis était de ne pas contrarier son boss et de savoir quand est-ce qu’il allait pouvoir voir et revoir son australienne. Elle avait été un bel interlude dans sa vie, un interlude inachevé. Leur relation fût courte, fauchée par la fin du Monde, mais intense. Ils avaient passés des rendez-vous à refaire le monde, à rire ; des nuits à se chercher, se découvrir et s’aimer par intermittence sous les draps. Tous ces souvenirs, Aamir les avait gardés en lui pendant longtemps, plus longtemps encore que ceux avec sa propre femme. Puis, les années les avaient estompés à mesure que les espoirs s’envolaient.
- Et Dieu sait que tu vises bien, direct entre mes yeux lui répondit-il toujours le sourire aux lèvres en essuyant la larme de la jeune femme d’une caresse
Et alors qu’il commençait à reculer son visage, ses mains posées sur ce visage qui lui avait tant plu, l’australienne se rapprocha à son tour. Réduisant à néant le peu de centimètres qui séparait leurs bouches. Aamir n’hésita pas une seconde à lui rendre son baiser, comme si ces cinq années loin l’un de l’autre n’avaient jamais existé, comme si ces cinq années ne leur avaient pas été volé, comme si le monde avait arrêté de tourner un court instant. C’était presque instinctif. Ses mains glissèrent sur la nuque de la blonde, s’accrochant encore un instant à elle. Sa présence, ses lèvres lui réchauffèrent le cœur instantanément. Il se rendait compte, maintenant que Mandy était en face de lui, qu’elle lui avait atrocement manqué.
Leurs lèvres finirent par se séparer, à contre cœur. L’indien s’apprêtait à répondre à la question de la jeune femme quand cette dernière enchaîna, sortant de sa poche ce petit kangourou qu’il n’aurait pas pu oublier. C’était un drôle de hasard de gagner un kangourou à un premier rendez-vous avec une australienne. Bien moins drôle que de retrouver son australienne après cinq ans d’Apocalypse ; les probabilités étaient encore plus minces. Aamir secoua la tête, un sourire béat toujours aux lèvres. Elle l’avait gardé. Et elle ne l’avait pas oublié, elle non plus. À nouveau, il sentait la chaleur dans son cœur se raviver à la vue de cette peluche, à tous ses souvenirs qu’il avait, qu’ils avaient à Portland. C’était un torrent d’émotions qui déferlaient en lui. À la fois heureux et nostalgique. Comblé et triste de repenser à ce qu’était sa vie avant.
Aamir tendit un bras en avant, pour attraper l’une des mains de Mandy. La serrant quelques instants dans sa main, comme pour vérifier, une fois encore, qu’il ne rêvait pas.
- Tu doutais de ma survie ? demanda-t-il avec une moue faussement boudeuse Tu te souviens quand tu m’avais dit que je louperai un éléphant dans un couloir et qu’il fallait s’estimer heureux que la Terre n’était pas envahie ? C’est pire que de vivre dans l’Outback maintenant, même pour Mandy Horvath !
Aamir laissa un léger rire s’échapper, repensant à l’ironie de la situation. Au vue de la situation, il était étrangement détendu. Cela faisait bien des mois qu’il ne s’était pas senti aussi serein. Comme si, sous prétexte qu’il avait retrouvé Mandy, rien ne pouvait plus lui arriver.
- Mais comme tu l’vois, j’suis en vie ! Et toi aussi… J’y crois pas putain ! L’évidence du destin !
Au risque de passer pour un fou, Aamir avait toujours été éduqué dans cet état d’esprit. Il avait toujours été intimement persuadé que certaines vies étaient liées à travers le temps, reliées entre elles par des fils invisibles qui forçaient les personnes destinées à se retrouver.
- Tu comptes rester dans le coin ? Parce que moi j’compte pas te laisser partir une deuxième fois ! ajouta-t-il, à la fois curieux, enjoué et sérieux.
Il n’avait pas détaché ses yeux d’elle, seulement pour regarder cette petite peluche mais un bruit au dessus de leurs têtes le força à porter son regard vers le plafond puis vers Mandy à nouveau, les sourcils froncés.
- T’es toute seule ? murmura-t-il à voix basse. J’vais tout te raconter et je veux que tu me racontes tout toi aussi, dans les moindres détails mais… J’veux être le seul à l’entendre dit-il en pointant l’étage avec son index.
- Et Dieu sait que tu vises bien, direct entre mes yeux lui répondit-il toujours le sourire aux lèvres en essuyant la larme de la jeune femme d’une caresse
Et alors qu’il commençait à reculer son visage, ses mains posées sur ce visage qui lui avait tant plu, l’australienne se rapprocha à son tour. Réduisant à néant le peu de centimètres qui séparait leurs bouches. Aamir n’hésita pas une seconde à lui rendre son baiser, comme si ces cinq années loin l’un de l’autre n’avaient jamais existé, comme si ces cinq années ne leur avaient pas été volé, comme si le monde avait arrêté de tourner un court instant. C’était presque instinctif. Ses mains glissèrent sur la nuque de la blonde, s’accrochant encore un instant à elle. Sa présence, ses lèvres lui réchauffèrent le cœur instantanément. Il se rendait compte, maintenant que Mandy était en face de lui, qu’elle lui avait atrocement manqué.
Leurs lèvres finirent par se séparer, à contre cœur. L’indien s’apprêtait à répondre à la question de la jeune femme quand cette dernière enchaîna, sortant de sa poche ce petit kangourou qu’il n’aurait pas pu oublier. C’était un drôle de hasard de gagner un kangourou à un premier rendez-vous avec une australienne. Bien moins drôle que de retrouver son australienne après cinq ans d’Apocalypse ; les probabilités étaient encore plus minces. Aamir secoua la tête, un sourire béat toujours aux lèvres. Elle l’avait gardé. Et elle ne l’avait pas oublié, elle non plus. À nouveau, il sentait la chaleur dans son cœur se raviver à la vue de cette peluche, à tous ses souvenirs qu’il avait, qu’ils avaient à Portland. C’était un torrent d’émotions qui déferlaient en lui. À la fois heureux et nostalgique. Comblé et triste de repenser à ce qu’était sa vie avant.
Aamir tendit un bras en avant, pour attraper l’une des mains de Mandy. La serrant quelques instants dans sa main, comme pour vérifier, une fois encore, qu’il ne rêvait pas.
- Tu doutais de ma survie ? demanda-t-il avec une moue faussement boudeuse Tu te souviens quand tu m’avais dit que je louperai un éléphant dans un couloir et qu’il fallait s’estimer heureux que la Terre n’était pas envahie ? C’est pire que de vivre dans l’Outback maintenant, même pour Mandy Horvath !
Aamir laissa un léger rire s’échapper, repensant à l’ironie de la situation. Au vue de la situation, il était étrangement détendu. Cela faisait bien des mois qu’il ne s’était pas senti aussi serein. Comme si, sous prétexte qu’il avait retrouvé Mandy, rien ne pouvait plus lui arriver.
- Mais comme tu l’vois, j’suis en vie ! Et toi aussi… J’y crois pas putain ! L’évidence du destin !
Au risque de passer pour un fou, Aamir avait toujours été éduqué dans cet état d’esprit. Il avait toujours été intimement persuadé que certaines vies étaient liées à travers le temps, reliées entre elles par des fils invisibles qui forçaient les personnes destinées à se retrouver.
- Tu comptes rester dans le coin ? Parce que moi j’compte pas te laisser partir une deuxième fois ! ajouta-t-il, à la fois curieux, enjoué et sérieux.
Il n’avait pas détaché ses yeux d’elle, seulement pour regarder cette petite peluche mais un bruit au dessus de leurs têtes le força à porter son regard vers le plafond puis vers Mandy à nouveau, les sourcils froncés.
- T’es toute seule ? murmura-t-il à voix basse. J’vais tout te raconter et je veux que tu me racontes tout toi aussi, dans les moindres détails mais… J’veux être le seul à l’entendre dit-il en pointant l’étage avec son index.
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Sam 24 Oct 2020 - 20:18
On m'aurait dit que j'aurais retrouvé l'homme avec qui jai passé de si bons moments en plein Apocalypse, par hasard au centre d'un coin perdu d'Olympia, j'aurais répondu que vous étiez un imbécile et je vous aurait collé un coup de Bolo en plein front. Dans ma tête, Aamir était disparu tragiquement. Tout ce qui me restait de lui c'était ces bons souvenirs et le petit kangourou en peluche que je chérissais toujours. Mais de le voir, là devant moi, en chair et en os était tout qu'un choc. Un choc très positif, mais un choc quand même. Et même pendant toutes ces années, mon bel Indien ne semblait pas avoir changé d'un poil. Il avait l'air un peu plus diminué physiquement mais encore, quand les morts se réveillent et se promènent, n'importe qui deviendrait amoindri.
-C'est fou pas vrai? À Portland, nous étions une unité si forte! Il n'y avait que toi et moi! Ensemble nous pouvions tout réussir! Maintenant que nous nous sommes retrouvés, rien ne pourra nous arrêter! Car je n'ai pas l'intention non plus que tu me fausses compagnie à nouveau.
J'ajoutai un de mes petits clins d'oeil classique à cette dernière remarque.
-Mais t'as raison la dessus, c'est totalement le bordel dans ce foutu pays! Je te rassure qu'on serait mieux dans l'Outback, à moins que cette, chose, touche les animaux aussi. Bref on s'en tape du pourquoi du comment. L'important maintenant, c'est qu'il faut survivre.
Mes yeux ne purent pas quitter ceux de mon Aamir. Si brillants, si étincellants malgré cette situation encore un peu étrange. Sa question fut plus que légitime, même si je n'étais pas certaine de la réponse. J'allais lui demander la même chose. Voilà pourquoi nous formions un duo aussi solide il y a quelques années.
-J'avais au moins l'intention d'attendre que ce temps de chien cesse et ramasser quelques bricoles utiles dans le coin. Mais mon objectif était d'atteindre la Colombie-Britannique. Toi tu comptais faire quoi? Est-ce que le Canada te tenterait? Sinon, je suis ouverte aux propositions, tant qu'elles viennent de toi.
Lui soufflant un baiser de la main, je regardai à mon tour vers le plafond quand Aamir porta le bruit à mon attention. Ces pas au dessus de ma tête que j'avais complètement oublié et ignoré depuis mon arrivée dans cette maison.
- T'en fais pas pour ça, c'est probablement un autre occupant de la maison qui traine sa carcasse pourrie à l'étage.
Mais la voix qui se fit entendre me rendit un brin nerveuse.
- KATH!! J'AI TROUVÉ DE LA BOUFFE ENCORE MANGEABLE À LA CUISINE! C'EST PAS DES STEAKS, MAIS ÇA VA FAIRE LE BOULOT!
Cette voix, qui venait clairement d'au dessus de nos têtes et qui se rapprochait, je n'aimais vraiment pas ça.
- J'AI MÊME TROUVÉ QUELQUE BIÈRES TIÈDES!
Bordel de merde! C'était pas le moment! Faisant tournoyer une mèche de cheveux autour de mon doigt, je fixai l'escalier. Mais ce que je redoutai arriva. Mon compagnon de route du moment descendait, l'air aussi tonitruant que d'habitude. Il avait tout du classique ''Redneck'' américain. Au moment où il attendit le milieu de l'escalier, il stoppa net, regardant Aamir l'air perplexe, avec en main un couteau et un bout de viande.
- Qui c'est ça Kath? Un pote à toi? Mais qu'est-ce qu'il fout ici?
Je devais penser vite, cet imbécile de James allait tout ruiner! Pointant mon arme vers l'escalier, j'hurlai:
- NON ATTENTION AAMIR!
Je n'attendis pas une seconde et tirai. La balle fila vers l'homme si vite qu'il n'eut même pas le temps de finir de mastiquer son bout de viande ou de prononcer le moindre mot, que la balle alla se ficher dans son oeil droit. Son corps maintenant lourd et sans vie glissa en fracas en bas de l'escalier, laissant tout tomber ce qu'il avait dans ses mains. Je le regardai, l'air surprise.
-Il avait un couteau dans les mains, j'ai eu peur qu'il t'attaque de dos. Désolée je...je ne voulais pas qu'il te fasse de mal! Il...pardonne moi.
Par chance Aamir avait le dos tourné à l'escalier, autrement il aurait sans doute deviné la véritable raison du meurtre de ce pauvre James: l'évocation du seul et unique mot qu'il n'aurait jamais dû prononcer en présence d'Aamir. Quatre lettres qui lui ont couté la vie. Avec un détachement que seul un Apocalypse peut procurer, je remis mon attention vers l'Indien, comme si rien ne s'était passé. Seul mon sourire s'était un peu estompé.
- Tu as faim? Tu aimerais manger quelque chose?
-C'est fou pas vrai? À Portland, nous étions une unité si forte! Il n'y avait que toi et moi! Ensemble nous pouvions tout réussir! Maintenant que nous nous sommes retrouvés, rien ne pourra nous arrêter! Car je n'ai pas l'intention non plus que tu me fausses compagnie à nouveau.
J'ajoutai un de mes petits clins d'oeil classique à cette dernière remarque.
-Mais t'as raison la dessus, c'est totalement le bordel dans ce foutu pays! Je te rassure qu'on serait mieux dans l'Outback, à moins que cette, chose, touche les animaux aussi. Bref on s'en tape du pourquoi du comment. L'important maintenant, c'est qu'il faut survivre.
Mes yeux ne purent pas quitter ceux de mon Aamir. Si brillants, si étincellants malgré cette situation encore un peu étrange. Sa question fut plus que légitime, même si je n'étais pas certaine de la réponse. J'allais lui demander la même chose. Voilà pourquoi nous formions un duo aussi solide il y a quelques années.
-J'avais au moins l'intention d'attendre que ce temps de chien cesse et ramasser quelques bricoles utiles dans le coin. Mais mon objectif était d'atteindre la Colombie-Britannique. Toi tu comptais faire quoi? Est-ce que le Canada te tenterait? Sinon, je suis ouverte aux propositions, tant qu'elles viennent de toi.
Lui soufflant un baiser de la main, je regardai à mon tour vers le plafond quand Aamir porta le bruit à mon attention. Ces pas au dessus de ma tête que j'avais complètement oublié et ignoré depuis mon arrivée dans cette maison.
- T'en fais pas pour ça, c'est probablement un autre occupant de la maison qui traine sa carcasse pourrie à l'étage.
Mais la voix qui se fit entendre me rendit un brin nerveuse.
- KATH!! J'AI TROUVÉ DE LA BOUFFE ENCORE MANGEABLE À LA CUISINE! C'EST PAS DES STEAKS, MAIS ÇA VA FAIRE LE BOULOT!
Cette voix, qui venait clairement d'au dessus de nos têtes et qui se rapprochait, je n'aimais vraiment pas ça.
- J'AI MÊME TROUVÉ QUELQUE BIÈRES TIÈDES!
Bordel de merde! C'était pas le moment! Faisant tournoyer une mèche de cheveux autour de mon doigt, je fixai l'escalier. Mais ce que je redoutai arriva. Mon compagnon de route du moment descendait, l'air aussi tonitruant que d'habitude. Il avait tout du classique ''Redneck'' américain. Au moment où il attendit le milieu de l'escalier, il stoppa net, regardant Aamir l'air perplexe, avec en main un couteau et un bout de viande.
- Qui c'est ça Kath? Un pote à toi? Mais qu'est-ce qu'il fout ici?
Je devais penser vite, cet imbécile de James allait tout ruiner! Pointant mon arme vers l'escalier, j'hurlai:
- NON ATTENTION AAMIR!
Je n'attendis pas une seconde et tirai. La balle fila vers l'homme si vite qu'il n'eut même pas le temps de finir de mastiquer son bout de viande ou de prononcer le moindre mot, que la balle alla se ficher dans son oeil droit. Son corps maintenant lourd et sans vie glissa en fracas en bas de l'escalier, laissant tout tomber ce qu'il avait dans ses mains. Je le regardai, l'air surprise.
-Il avait un couteau dans les mains, j'ai eu peur qu'il t'attaque de dos. Désolée je...je ne voulais pas qu'il te fasse de mal! Il...pardonne moi.
Par chance Aamir avait le dos tourné à l'escalier, autrement il aurait sans doute deviné la véritable raison du meurtre de ce pauvre James: l'évocation du seul et unique mot qu'il n'aurait jamais dû prononcer en présence d'Aamir. Quatre lettres qui lui ont couté la vie. Avec un détachement que seul un Apocalypse peut procurer, je remis mon attention vers l'Indien, comme si rien ne s'était passé. Seul mon sourire s'était un peu estompé.
- Tu as faim? Tu aimerais manger quelque chose?
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Mer 28 Oct 2020 - 11:19
Des retrouvailles quasi internationales x Kath
S’il avait bien conscience que dans ce nouveau monde, tout pouvait arriver ; Aamir était à mille lieues d’imaginer cela. En fait, il pouvait s’attendre à tout sauf à ça. L’adrénaline qui était montée en flèche avait alors laissé place à la surprise. À l’agréable surprise de revoir celle qu’il ne savait pas réellement comment considérer. La surprise passa presque aussi vite qu’elle était arrivée, balayée par un bonheur infini. À tel point qu’il en oubliait presque que derrière ces quatre murs, derrière ces retrouvailles inespérées ; le monde n’était plus. La terre aurait pu trembler, la guerre éclater ; il jurerait qu’à cet instant, il ne s’en serait même pas rendu compte. Parce qu’il n’avait d’yeux que pour elle, pour son australienne. Elle était là, il était là. Et c’était tout ce qui importait maintenant. Comme si les cinq années qui s’étaient écoulées n’étaient qu’un infime détail, tel un lointain souvenir.
Le cœur d’Aamir se serra un instant lorsque la jeune femme évoqua Portland et surtout lorsqu’elle affirma qu’à l’époque, il n’y avait qu’elle et lui. Elle, lui et sa femme dont elle ignorait l’existence. Une vague de culpabilité montait en lui à la seule idée de devoir lui dévoiler une telle vérité, de la décevoir par ce mensonge dans lequel il s’était enfoncé. Il n’y aurait pu avoir qu’elle et lui. Mais ce n’était pas le cas, il lui avait sciemment menti. Tout ce que Mandy pensait connaître n’était qu’en partie illusion. Même l’appartement dans lequel ils se retrouvaient n’était pas son chez-lui. Alors, le sourire de l’indien se modifia quelque peu, passant d’un sourire enjoué à un sourire coupable. Sans piper mot, il se contenta d’acquiescer, resserrant un peu plus sa main sur celle de Mandy/Kath. Parce qu’il était encore bien trop tôt pour gâcher une si belle coïncidence, une réunion si inattendue par des révélations néfastes.
- J’me suis arrêté à Seattle depuis quelques semaines. Il y a pas mal de survivants là, ils essaient de reconstruire un semblant d’monde. Tu devrais venir avec moi là-bas voir si ça te plait et…
Aamir s’interrompit net tant son attention fût attirée par les bruits au dessus de leurs têtes. Il ne tarda pas à l’indiquer à l’australienne qui lui répondit qu’il ne fallait pas s’en faire pour ça. Il dressa un sourcil interrogateur dans sa direction.
- Ils m’ont l’air bien vivant ces pas si tu veux mon avis
Mais voilà qu’à nouveau, il fît coupé dans son élan par une voix masculine. Une voix au fort accent de cul terreux américain qui appelait une certaine Kath. Aamir lâcha un long soupir à la perspective de devoir se cacher ou affronter un foutu redneck aux côtés de Mandy. Il y avait toujours quelque chose pour tout gâcher. Il ne put cependant réprimer un demi sourire lorsqu’il vit l’australienne entortiller une mèche de cheveux autour de son doigt. Elle n’avait pas perdu cette habitude ! Son sourire ne dura pas alors que des bruits de pas se faisaient déjà entendre dans les escaliers. L’homme continuait de parler d’une certaine Kath, l’interrogeant même sur la présence et l’identité de l’indien. Ce dernier n’eut pas le temps de broncher que Mandy se mit à lui hurler de faire attention en dégainant son arme à feu. Par réflexe, Aamir s’abaissa, de peur de ne se prendre une balle perdue de l’australienne. Le coup résonna dans son crâne, faisant bourdonner ses oreilles. Il lui fallut un certain temps avant de ne reprendre ses esprits, juste assez pour voir la mine surprise de Mandy. Aamir secoua la tête, comme une tentative de se remettre les idées en place.
- Je… T’excuses pas… Merci bafouilla-t-il, encore un peu assourdi par le coup de feu qui était passé bien près.
Il finit par se tourner, regardant le corps sans vie au sol.
- Ça fait un beauf en moins, bien joué !
Il avait tenté de tourner la situation à la dérision alors qu’il voyait le sourire de l’australienne s’estomper. Il se rapprocha du cadavre, observant ce qu’il avait encore en main et finit par attraper le bout de viande.
- Noël avant l’heure ! lâcha-t-il d’un ton faussement enjoué
Il tendit le bout de viande vers Mandy, essayant de garder une façade alors qu’il se repassait les dernières minutes dans sa tête.
- Tu vas bien ?
Aamir fit un nouveau pas vers elle. Il se racla la gorge, pesant le pour et le contre de ce qu’il s’apprêtait à dire.
- J’crois que… Soit une certaine Kath se trouve dans cette baraque et il faut la trouver, soit tu es le sosie parfait de cette Kath qu’il cherchait soit…
Il s’arrêta devant elle et plongea son regard dans le sien, l’interrogeant des yeux. Il était en proie à une incompréhension irritante et il espérait bien que Mandy pourrait éclairer sa lanterne.
Le cœur d’Aamir se serra un instant lorsque la jeune femme évoqua Portland et surtout lorsqu’elle affirma qu’à l’époque, il n’y avait qu’elle et lui. Elle, lui et sa femme dont elle ignorait l’existence. Une vague de culpabilité montait en lui à la seule idée de devoir lui dévoiler une telle vérité, de la décevoir par ce mensonge dans lequel il s’était enfoncé. Il n’y aurait pu avoir qu’elle et lui. Mais ce n’était pas le cas, il lui avait sciemment menti. Tout ce que Mandy pensait connaître n’était qu’en partie illusion. Même l’appartement dans lequel ils se retrouvaient n’était pas son chez-lui. Alors, le sourire de l’indien se modifia quelque peu, passant d’un sourire enjoué à un sourire coupable. Sans piper mot, il se contenta d’acquiescer, resserrant un peu plus sa main sur celle de Mandy/Kath. Parce qu’il était encore bien trop tôt pour gâcher une si belle coïncidence, une réunion si inattendue par des révélations néfastes.
- J’me suis arrêté à Seattle depuis quelques semaines. Il y a pas mal de survivants là, ils essaient de reconstruire un semblant d’monde. Tu devrais venir avec moi là-bas voir si ça te plait et…
Aamir s’interrompit net tant son attention fût attirée par les bruits au dessus de leurs têtes. Il ne tarda pas à l’indiquer à l’australienne qui lui répondit qu’il ne fallait pas s’en faire pour ça. Il dressa un sourcil interrogateur dans sa direction.
- Ils m’ont l’air bien vivant ces pas si tu veux mon avis
Mais voilà qu’à nouveau, il fît coupé dans son élan par une voix masculine. Une voix au fort accent de cul terreux américain qui appelait une certaine Kath. Aamir lâcha un long soupir à la perspective de devoir se cacher ou affronter un foutu redneck aux côtés de Mandy. Il y avait toujours quelque chose pour tout gâcher. Il ne put cependant réprimer un demi sourire lorsqu’il vit l’australienne entortiller une mèche de cheveux autour de son doigt. Elle n’avait pas perdu cette habitude ! Son sourire ne dura pas alors que des bruits de pas se faisaient déjà entendre dans les escaliers. L’homme continuait de parler d’une certaine Kath, l’interrogeant même sur la présence et l’identité de l’indien. Ce dernier n’eut pas le temps de broncher que Mandy se mit à lui hurler de faire attention en dégainant son arme à feu. Par réflexe, Aamir s’abaissa, de peur de ne se prendre une balle perdue de l’australienne. Le coup résonna dans son crâne, faisant bourdonner ses oreilles. Il lui fallut un certain temps avant de ne reprendre ses esprits, juste assez pour voir la mine surprise de Mandy. Aamir secoua la tête, comme une tentative de se remettre les idées en place.
- Je… T’excuses pas… Merci bafouilla-t-il, encore un peu assourdi par le coup de feu qui était passé bien près.
Il finit par se tourner, regardant le corps sans vie au sol.
- Ça fait un beauf en moins, bien joué !
Il avait tenté de tourner la situation à la dérision alors qu’il voyait le sourire de l’australienne s’estomper. Il se rapprocha du cadavre, observant ce qu’il avait encore en main et finit par attraper le bout de viande.
- Noël avant l’heure ! lâcha-t-il d’un ton faussement enjoué
Il tendit le bout de viande vers Mandy, essayant de garder une façade alors qu’il se repassait les dernières minutes dans sa tête.
- Tu vas bien ?
Aamir fit un nouveau pas vers elle. Il se racla la gorge, pesant le pour et le contre de ce qu’il s’apprêtait à dire.
- J’crois que… Soit une certaine Kath se trouve dans cette baraque et il faut la trouver, soit tu es le sosie parfait de cette Kath qu’il cherchait soit…
Il s’arrêta devant elle et plongea son regard dans le sien, l’interrogeant des yeux. Il était en proie à une incompréhension irritante et il espérait bien que Mandy pourrait éclairer sa lanterne.
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Re: Des retrouvailles quasi internationales (Feat. Aamir)
Mer 6 Jan 2021 - 14:33
Parfois, il faut réfléchir vite et agir sur une fraction de seconde. On ne devient pas une fugitive internationale en réfléchissant sur le long terme, et on a pas de succès à la cavale si on ne peut pas réagir vite et avec intelligence. Tout est une question d’opportunisme. Et en matière d’opportunisme, je sais marquer des points. À moins qu’on se mette en ligne pour me faire sortir de mes gonds. Depuis que j’ai fuguée le Cirque, je n’ai eu aucune trace de stabilité. Le retour d’Aamir dans ma vie est la seule bonne chose qui m’est arrivée depuis, et je n’avais pas l’intention de gâcher ça.
Mais non! Il fallait que cet imbécile de Redneck américain se manifeste avec sa bouffe et ses manières de rustre. Il a dit le seul mot qu’il aurait jamais dû dire dans les circonstances. Aamir ne connaissait pas Kath Baker, il ne connaissait que Mandy Horvath, la barista australienne qui a été son seul amour pendant un bon moment. J’allais avoir des comptes à rendre, aussitôt que j’abattis ce bâtard d’Américain. Contemplant son corps pataud, écrasé en bas de l’escalier, je m’assurai qu’il ne se relève pas. Aamir regarda le cadavre et prit la viande dans sa main avant de me le tendre. Je le pris, l’air grave et sérieux.
-Ça va, la surprise de te voir en danger m’a donné un choc. Rien de cassé de ton côté? Avoir su qu'il était aussi tordu, je n'aurais jamais voyagé avec lui!
Je pris une longue inspiration, gardant toujours le Glock en main, pour une raison que j’ignorais encore. J’essayai de me détendre, de ne pas faire paniquer Aamir par mon comportement étrange et erratique. Après quelques minutes, je pu lui faire un sourire, nous étions tous à l’abri et en sécurité. Je commençais un peu à me détendre, du moins, autant que l’on puisse le faire dans ces circonstances. Mâchant un bout de viande séché, j’allai m’asseoir un peu plus loin. Aamir se râcla la gorge et une simple, toute petite question sortit de sa belle bouche. Qui était cette Kath? Bordel de merde pourquoi t’as demandé ça Aamir? Pourquoi? Cette Kath n’existe pas dans notre monde parfait avant tout ce chaos! Tu n’avais pas besoin de connaître son existence!
-C’est…euh…une fille qui…que…
Je pataugeais, je m’enfonçais, je coulais à pic. J’essayai d’évaluer mes options du moment. Qu’est-ce qui ferait le moins de mal? Abattre le bel Indien d’une balle entre les deux yeux et garder son cœur intact? Ou lui briser le cœur en mille morceaux en lui expliquant que notre relation était basée sur un mensonge? Peu importe ce que je faisais, j’allais perdre Aamir à nouveau, et ça ne me plaisait pas. Les yeux presque suppliants, je retins toutes mes larmes. C’était un sentiment horrible, car pour la première fois…je n’étais pas bien en présence d’Aamir. Et tout ça c’était à cause de moi, j’aurais dû tout lui dire depuis le début. Mais c’était Mandy Horvath qu’il aimait, pas Katherine Baker.
-Je vais être franche avec toi…il n’y a que toi et moi dans cette maison.
Je n’avais eu autant de difficulté à parler depuis cette fois au Cirque avec Zola. Mais les circonstances étaient diamétralement opposées : avec Zola, je vivais un coup de foudre. Là c’est plus un coup de masse que je suis en train de vivre. Le coup foudroyant de mes innombrables mensonges qui me rattrapent.
-Kath…elle est devant toi. La fille avec qui tu as partagé ta vie pendant tout ce temps s’appelle et s’est toujours appelée Katherine, Katherine Baker.
Les yeux suppliants, ma respiration qui voulait partir en vrille, je regardai Aamir directement dans les yeux. Si c’était à refaire, je reviendrais en arrière pour faire certaines choses de manière différente. Comme un signal menant à une potentielle punition divine, le tonnerre se fit entendre, la pluie redoublant de force. Je me rendis compte que j’avais toujours mon arme en main, les jointures blanches tellement je la serrais fort. Je ne savais pas comment allait régir l’Indien qui a fait battre mon cœur pendant tout ce temps, et qui le fait toujours battre d’ailleurs. Il allait peut-être simplement s’en aller, m’attaquer ou je ne sais quoi.
-Mandy Horvath, c’est la fausse identité que j’ai eu en quittant l’Australie pour les États-Unis.
J’aimais mieux m’arrêter ici. En dire plus immédiatement ne ferait qu’empirer les choses. J’attendais sa réaction, une réaction, n’importe quelle. Tout sauf de l’indifférence! J’avais déjà brisé tout en mille morceaux, mais ça risquait fort de se fracasser en pièces encore plus petites. On avait pas de colle, ni rien pour recoller les morceaux. Et il faut faire attention avec les petits morceaux, autant de verre que de vie, car se sont eux qui font les plus mal.
Mais non! Il fallait que cet imbécile de Redneck américain se manifeste avec sa bouffe et ses manières de rustre. Il a dit le seul mot qu’il aurait jamais dû dire dans les circonstances. Aamir ne connaissait pas Kath Baker, il ne connaissait que Mandy Horvath, la barista australienne qui a été son seul amour pendant un bon moment. J’allais avoir des comptes à rendre, aussitôt que j’abattis ce bâtard d’Américain. Contemplant son corps pataud, écrasé en bas de l’escalier, je m’assurai qu’il ne se relève pas. Aamir regarda le cadavre et prit la viande dans sa main avant de me le tendre. Je le pris, l’air grave et sérieux.
-Ça va, la surprise de te voir en danger m’a donné un choc. Rien de cassé de ton côté? Avoir su qu'il était aussi tordu, je n'aurais jamais voyagé avec lui!
Je pris une longue inspiration, gardant toujours le Glock en main, pour une raison que j’ignorais encore. J’essayai de me détendre, de ne pas faire paniquer Aamir par mon comportement étrange et erratique. Après quelques minutes, je pu lui faire un sourire, nous étions tous à l’abri et en sécurité. Je commençais un peu à me détendre, du moins, autant que l’on puisse le faire dans ces circonstances. Mâchant un bout de viande séché, j’allai m’asseoir un peu plus loin. Aamir se râcla la gorge et une simple, toute petite question sortit de sa belle bouche. Qui était cette Kath? Bordel de merde pourquoi t’as demandé ça Aamir? Pourquoi? Cette Kath n’existe pas dans notre monde parfait avant tout ce chaos! Tu n’avais pas besoin de connaître son existence!
-C’est…euh…une fille qui…que…
Je pataugeais, je m’enfonçais, je coulais à pic. J’essayai d’évaluer mes options du moment. Qu’est-ce qui ferait le moins de mal? Abattre le bel Indien d’une balle entre les deux yeux et garder son cœur intact? Ou lui briser le cœur en mille morceaux en lui expliquant que notre relation était basée sur un mensonge? Peu importe ce que je faisais, j’allais perdre Aamir à nouveau, et ça ne me plaisait pas. Les yeux presque suppliants, je retins toutes mes larmes. C’était un sentiment horrible, car pour la première fois…je n’étais pas bien en présence d’Aamir. Et tout ça c’était à cause de moi, j’aurais dû tout lui dire depuis le début. Mais c’était Mandy Horvath qu’il aimait, pas Katherine Baker.
-Je vais être franche avec toi…il n’y a que toi et moi dans cette maison.
Je n’avais eu autant de difficulté à parler depuis cette fois au Cirque avec Zola. Mais les circonstances étaient diamétralement opposées : avec Zola, je vivais un coup de foudre. Là c’est plus un coup de masse que je suis en train de vivre. Le coup foudroyant de mes innombrables mensonges qui me rattrapent.
-Kath…elle est devant toi. La fille avec qui tu as partagé ta vie pendant tout ce temps s’appelle et s’est toujours appelée Katherine, Katherine Baker.
Les yeux suppliants, ma respiration qui voulait partir en vrille, je regardai Aamir directement dans les yeux. Si c’était à refaire, je reviendrais en arrière pour faire certaines choses de manière différente. Comme un signal menant à une potentielle punition divine, le tonnerre se fit entendre, la pluie redoublant de force. Je me rendis compte que j’avais toujours mon arme en main, les jointures blanches tellement je la serrais fort. Je ne savais pas comment allait régir l’Indien qui a fait battre mon cœur pendant tout ce temps, et qui le fait toujours battre d’ailleurs. Il allait peut-être simplement s’en aller, m’attaquer ou je ne sais quoi.
-Mandy Horvath, c’est la fausse identité que j’ai eu en quittant l’Australie pour les États-Unis.
J’aimais mieux m’arrêter ici. En dire plus immédiatement ne ferait qu’empirer les choses. J’attendais sa réaction, une réaction, n’importe quelle. Tout sauf de l’indifférence! J’avais déjà brisé tout en mille morceaux, mais ça risquait fort de se fracasser en pièces encore plus petites. On avait pas de colle, ni rien pour recoller les morceaux. Et il faut faire attention avec les petits morceaux, autant de verre que de vie, car se sont eux qui font les plus mal.
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