Oswald trouva bien vite la jeune nonne, toujours aussi innocente et ignorante totalement du sujet réel qui les frappait. Le regard paniqué d'Oswald, ressemblant à un jeune lapin au fond de son clapier, se voulait à la fois fuyant et insistant. À l'intérieur, un combat interne entre l'homme de parole et l'enfant incapable de mentir. Il avait déjà paniqué devant tout le monde et chacun faisait de son mieux pour noyer le poisson. Mais il s'agissait bien de viande humaine.

Au même moment, il entendit une voix, une adolescente – la soeur de la jeune fille de la cuisine peut-être ? – qui venait de s'exclamer à propos de la fameuse viande d'humain. Oswald écarta les bras et les laissa retomber le long de son corps, claquant contre ses hanches. « VOILÀ ! » S'exclama-t-il en montrant ensuite la jeune fille d'un geste de la main. Il hocha la tête bien vite, mais se rendit compte, petit à petit, de l'air paniqué d'Eve-Madeleine. Il ralentit le rythme de ses hochements de tête jusqu'à s'arrêter complètement. « Oh... Eve-Madeleine... Ne vous en faites pas. Je... Pardon. Mallowe ?... » Instinctivement, Oswald se mit sur la pointe des pieds pour regarder la foule.

Celle-ci fonça sur Eve-Madeleine ce qui fit sursauter le petit chercheur qui porta une main à sa poitrine. « Oh ! Mmh... » Il pinça les lèvres pour ne pas en rajouter une couche, après que l'adolescente ait dit tout haut qu'il s'agissait de viande humaine. Cependant, quand cette jeune femme, toute échevelée, mentionna de la viande avariée, Oswald se râcla bruyamment la gorge d'un air presque théâtrale. « Pardon. Je. Non... Non, non, rien, poursuivez. » Mais il n'arrivait pas à contenir son angoisse. « De la viande humaine. Je l'ai vu ! Un ongle ! Dans une terrine ! » Oswald avait parlé à toute vitesse en baissant le ton, dans la confidence des deux jeunes femmes. Il avait un regard complètement paniqué et se laissa guider à l'écart quand Eve-Madeleine proposa au chercheur et à la nouvelle de se trouver un petit coin à l'écart.

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Tandis que les ordres fusaient, le professeur ne put s'empêcher de sourire en entendant dire qu'il faudrait des prises de sang, il avait hâte que Zelda s'y mette, ce serait probablement un pur moment de bonheur que de  voir sa mine renfrognée se faire prélever du sang, avec un peu de chance elle aurait même un peu mal. Ce fut cependant à sa grande surprise, et déception, qu'il écouta Maddie lui demander gentiment de surveiller Zelda et Kassidy pendant qu'elles allaient nettoyer les salissures qui ornaient la salle de classe et peut-être même le couloir et les toilettes tant les gens étaient divinement incapables de garder leur bile dans leur estomac.

Posant son regard sur Zelda, il la laissa geindre tandis qu'elle se faisait transpercer la peau par une aiguille, pour une fois qu'elle se taisait un peu, le professeur profita de l'instant. Il posa ensuite son regard sur Ela espérant que sa collègue lui donnerait un peu d'aide pour ce qui allait suivre puisque les négociations allaient forcément être âpres pour faire bouger leurs fesses aux deux gamines. Néanmoins la phrase de Zelda fit mouche chez le professeur, bordel, elles allaient faire une connerie, en voyant les deux filer à l'italienne le professeur fit quelques pas avant que, sans crier garde, elles se mettent à courir en direction de Dieu seul savait où.

Paniqué le professeur se retourna vers sa collègue pour parler un peu trop fort : "Ela, elles se font la malle et Zelda a bouffé de la terrine !" Il avait pas pu faire attention à son choix de mots mais bordel Zelda faisait n'importe quoi, si ça tournait mal et que Kassidy se retrouvait toute seule avec elle ça allait forcément très mal se terminer pour une des deux et c'était vraiment pas le moment que ça se termine mal pour l'une ou pour l'autre. Sortant de la salle de classe, le professeur se mit à chercher dans les premières salles autour où pouvaient être les deux pestes.

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Les sourcils froncés, Levi laissa Zelda à ses affaires avant de se retourner vers les deux autres. Venant immédiatement se mettre à côté de l’adolescente, il maintint une main protectrice contre son épaule pour lui assurer sa présence. Mais après l’intervention de Maeve, puis l’exclamation de Kassidy, le calme apparent sembla se transformer progressivement en autre chose de plus sordide. Ses yeux sombres se fixèrent sur Indiana, qui jusqu’ici s’était montrée agitée, méfiante, inquiète. Ça n’était vraisemblablement pas pour rien. Et Levi avait beau être encore chargé en alcool, il n’était pas stupide :

A l’écart, fit-il à la brune, invitant Sean à se joindre à eux.

Il savait le garçon suffisamment mature pour entendre les raisons de ce raffut. Faisant l’impasse sur l’agitation amenée par Zelda et Kassidy ensuite, il conduisit simplement les deux autres dans un coin où ils auraient l’opportunité de pouvoir se parler calmement et où on ne pourrait pas les entendre. Voilà qui pourrait permettre à Indiana peut-être de libérer la parole, et de retrouver un peu de sérénité.

Explique, fit-il alors en se plantant face à elle. Certes, ça n’était pas des plus engageants, mais la situation ne l’étant pas non plus, Sean et lui avait besoin de comprendre pour pouvoir l’aider.

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Le problème nucléaire qu'était Zelda s'étant enfin éloignée, permettant ainsi d'éviter que tout ne devienne un bain de sang que déjà, les problèmes revenaient à la charge. Quand la voix perçante de Kass' avait fusé en annonçant la couleur, elle n'avait pas pu s'empêcher de blêmir un peu plus. Et voir la crinière de Zelda Anderson à côté de la sonnette d'alarme lui annoncait directement qui venait de balancer l'information. L'air inquiet de Sean l'invita à poser sa main contre l'épaule du brun, pressant doucement pour l'apaiser. Ça va aller Sean, promis.

Mais avant qu'elle ne puisse lui répondre, Levi avait donné l'ordre du rassemblement. Hochant la tête alors que leur trio prenait de l'air en laissant les autres vomir ou paniquer, alors qu'elle tachait de conserver la tête froide. Au moins ici, seule avec eux, l'air revenait plus facilement à ses poumons alors que le militaire attendait des explications et qu'elle le remerciait d'un regard pour le calme apporté. Sa voix restant basse malgré le calme apparent, histoire d'être sûr qu'eux seuls entendaient.

Oswald a trouvé un ongle humain dans les terrines. Simple. Concise. Ne s'attardant pas sur l'horreur de la découverte ou son ressenti quand les autres avaient refusé d'avertir tout le monde, leur laissant le temps d'assimiler la situation en posant tour à tour son regard sur les deux hommes, reprenant. Rien n'est sûr pour le moment, mais je suis soulagée de savoir qu'au moins vous n'y avez pas touché. Son visage avait beau rester impassible, sa pâleur suffisait à montrer son état d'esprit des dernières minutes vécues. Expirant avec lenteur par le nez avant de relever les yeux vers Levi, reprenant.

On ne peut qu'attendre confirmation pour le moment. On à aucune preuve de ce qu'on suppose, même si tout laisse à penser qu'on est pas si loin de la vérité. du moins, elle espérait se tromper. Son regard deriva sur le reste de l'assemblée en constatant que le nombre de personne en file laissait deviner qui avait pu manger ou non de la viande.

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Zelda entre les mains de la doctoresse, l’israélienne promenait déjà son regard ailleurs sur l’assemblée regroupée près d’eux. Elle distinguait les éléments plus calmes, plus posés, mais également ceux qui paniquaient. Madisson gérait la situation, comme elle-même l’aurait fait à une époque. Soutenue parce quelques bons éléments, les choses restaient néanmoins sous contrôle aussi Ela, un peu en retrait se contentait de montrer l’exemple en restant parfaitement calme. Elle entendit vaguement la jeune femme désigner Kassidy et Zelda afin de nettoyer les quelques vomis de personnes n’ayant pas eu le temps d’atteindre les toilettes devant l’effroi que cette nouvelle avait jeté sur tout le monde. Elle entendit plus fort la réaction de Zelda qui se rattrapa comme elle pouvait, en acceptant d’aller aider les autres. L’israélienne posa un regard un peu interrogatif sur sa fille, sans en rajouter.

La prise de sang de Zelda faite, cette dernière s’éclipsa en lui promettant de revenir rapidement. Ela lui sourit, alors. « Je vais rejoindre Clayton et Misha. » Lui annonce-t-elle, sans s’inquiéter outre mesure. Elle était loin de se douter qu’une fois les talons tournés, les deux jeunes filles prendraient la poudre d’escampette sans attendre leurs restes. C’est la voix d’Aodhan qui s’éleva soudain, pour l’alpaguer. « Pardon ?! » L’architecte rebroussa chemin, les sourcils froncés, se lançant à la suite de son collègue. La nouvelle ne lui plaisait pas le moins du monde. S’étaient-elles fait vraiment la malle ?!

Dans le couloir, le professeur d’histoire et géographie s’activait à fouiller les classes, l’israélienne s’occupant d’une autre salle en face. A l’intersection de deux couloirs cependant, l’architecte s’impatienta. Prenant une grande respiration, Ela s’assura de pouvoir être entendue – du moins, si les deux adolescentes n’étaient pas encore sorties du bâtiment. « Kassandra Taylor, Zelda Anderson. Ne me forcez pas à venir vous chercher. » Dit-elle, fermement. Elle s’avança dans le couloir de droite, ses talons claquant au sol comme une sentence qui se rapproche (ou s’éloignait peut-être ?) des deux jeunes filles. Amrani n’avait jamais dû s’énerver encore, ni sur Zelda, ni sur ses élèves en général. Mais si elles s’étaient vraiment enfuies alors que la communauté était en état de crise, les choses risquaient de mal se passer. « Il est encore temps de nous dire que vous ne saviez vraiment pas où trouver une serpillière. » Dit-elle, atone, en continuant d’avancer, en guettant un bruit, ou un mouvement, pendant qu’Aodhan cherchait de son côté.

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« A...Attends ! »

Une grimace sur le visage, sa main valide déposée sur son épaule meurtrie, Zelda fait de son mieux pour garder le contrôle de ces jambes. Ces dernières tremblent, menacent de se dérober sous son propre poids. « Juste deux secondes ! » Le temps de réprimer - ou du moins d'essayer de réprimer - cette impression étrange, celle que le sol vacille d'un côté puis de l'autre. Les médecins lui ont pourtant dit qu'il ne fallait pas faire trop d'efforts. S'économiser. Et bien sûr, l'australienne a fait exactement l'inverse depuis le début de cette soirée...

Et puis des bruits de pas raisonnent dans les couloirs abandonnés de leur étage. L'australienne échange un regard avec sa sœur. C'est plutôt logique, dans le fond : Maddie allait forcément pousser le vice jusqu'à leur envoyer des sbires aux fesses, elle qui prendrait un tel plaisir à les voir nettoyer les déjections stomacales des autres. Par pur sadisme, évidemment. « La salle des profs ! » indique-t-elle, désignant d'un mouvement du menton la pièce proche.

Et le duo y entre, donc. Puis s'y barricade sommairement. C'est alors que la voix d'Ela raisonne. Zelda lâche un soupir. Pourquoi faut-il que ce soit elle que la gorgone ait envoyée à leur poursuite ? Elle a clairement sous-estimé la cruauté de la secrétaire. Les deux soeurs échangent un nouveau regard.  L'israélienne vient de leur laisser une chance. Que faire ? « Ben... On savait pas où s'trouvaient les serpillières ? » Autant saisir la perche tendue, non ?. C'est toujours ça de pris. « Ela ! On est victimes d'une terrible injustice ! C'est pas à nous d'nettoyer la gerbe des autres ! C'est... immoral ! » Sa mère adoptive sera forcément de leur avis, non ? Elle leur apportera son soutien. « On veut pas l'faire, c'est mort ! » Et puis le naturel revient l'espace d'un instant. Un sourire se dessine sur les lèvres de l'adolescente. « Et tant qu'à faire on aimerait bien un hélicoptère et un million de dollars en petites coupures, aussi ! » Non-numérotées, évidemment ! Oh, ça vaaa : Elles ont bien le droit de rigoler un peu, non ? Et puis elles doivent gagner du temps... « Sinon vous nous aurez jamais vivantes ! » Pas vrai, Kassy ?

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