- De la viande… humaine ? murmuré-je, horrifiée.

Je n’ai vraiment pas prêté attention aux annonces essentielles… est-ce pour cela la sensation ambiante de panique ? J’ai la nausée, pourtant, je n’ai pas mangé de viande. Comment ? Pourquoi ? Ça me parait tellement invraisemblable que je suis sonnée, sous le choc. J’essaye de rassurer Mallowe, qui s’énerve contre Oswald, d’un piteux sourire.

- Ça va aller. On va… on va juste attendre là…

Puis je me suis éteinte, blanche comme un linge. Je serai alors impossible de dire s’il s’était passé une minute ou une heure lorsque nos responsables reviennent. Mon cœur bondit dans ma poitrine, j’angoisse d’avance, car June a l’air grave. Et généralement, quand elle se présente de façon si solennelle, c’est que quelque chose ne va pas. Pas du tout.

Le couperet tombe, clair, définitif. Définitif, comme la contre-mesure annoncée. Je ne suis pas naïve, ni bête, je sais ce que ça implique. Des morts. Des premières personnes partent ; peu, comparées à toutes celles présentent dans la classe. Je ne ferai aucune allocution, je sais que prêcher le pardon frontalement est une cause perdue et je ne souhaite pas ajouter de la tension à une situation dramatique. Néanmoins, je peux m’en aller et prier pour eux tous – que leurs cœurs trouvent la paix.

- Je ne peux pas faire ça, susurré-je à Oswald et Mallowe, même sans savoir de quoi il s’agit concrètement : c’est au-dessus de mes forces, je ne veux vous forcer à rien.

Sur ces mots, je prends le chemin de la sortie. Qu’ils me suivent, qu’ils ne me suivent pas, je n’imposerai jamais ma vision. Je suis seulement triste… car j’ai promis à Mallowe que sa vie serait meilleure ici, et voilà à quoi elle assiste après deux jours…

Spoiler:

Ainsi donc, les informations étaient correctes, et corroborées. De la viande humaine en lieu et place de viande animale. Si, bien-sûr, cette nouvelle ne m’apporta aucune joie, et un profond sentiment de dégoût, je ne m’en formalisais pas plus que cela. Pendant mes trois années de solitude, à survivre, dehors, j’avais dû manger des choses bien dégueulasses pour pouvoir survivre un jour de plus. Manger de l’humain ? Peut-être l’avais-je fait sans m’en rendre compte, ou peut-être pas. Sans doute pas, je ne me souviens pas avoir jamais chassé un humain dans l’autre but que de simplement le tuer et me venger.

Lisa prend la parole, et sa volonté d’être utile en des temps aussi sombres, face a ce qui allait être une expédition punitive, m’étonne au plus haut point. Je ne m’attendais vraiment pas qu’elle décide de prendre part à ce qui allait se passer, directement, ou indirectement.

Que vais-je faire ? Je n’en sais rien. Je suis un soldat, et je n’attends que ça : me battre. Mais je suis encore convalescent… J’ai encore ces saloperies de bandages qu’une infirmière doit venir refaire tous les deux ou trois jours, car mes côtes sont à peine replacées et consolidées. Un mois de convalescence seulement, pour des côtes brisées. C’est pas suffisant. Partir à l’assaut, c’était risquer d’être un poids pour les autres, et c’était risquer de crever inutilement putain. Et puis il y avait Lisa… La pauvre…

Arizona parle alors de faire deux groupes : un pour l’extérieur, un pour l’intérieur. L’extérieur, ce n’était malheureusement pas pour moi, pour l’instant… Mais rester ici pour ce qu’il fallait faire, c’était sans doute compatible avec ma condition ?

- Mes côtes sont pas guéries, mais si j’peux aider, comptez sur moi !

C’est pas comme si je m’attendais pas à être recalé, surtout par Arizona.

Résumé:

Spoiler:

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Quelles petites pestes ! C'était la phrase qui tonnait comme un canon dans l'esprit d'Aodhan tandis qu'il ouvrait les portes unes à unes de l'école, Ela en faisant de même de l'autre côté des salles. Elles ne pouvaient pas tenir tranquilles cinq minutes et comprendre qu'il y avait plus important que leur petite rébellion. D'autant que Zelda s'était nourrie de la viande et qu'elle se retrouvait toute seule avec Kassidy, s'il lui arrivait quelque chose Dieu seul savait ce qui pourrait se passer et il ne comptait pas assister à l'enterrement d'une des deux petites demoiselles, pas encore du moins et surtout pas aujourd'hui.

Il fit claquer la dernière porte derrière lui tandis qu'Ela se mit à les menacer sévèrement, il était clair que la brunette ne donnait pas vraiment envie de mener une rébellion quand elle haussait la voix. C'était presque à se demander si elle n'aurait pas dû entièrement élever Zelda histoire de lui apprendre à respecter l'autorité. Suivant sa collègue, il entendit ensuite la voix de la petite australienne, et son horrible accent, le professeur soupira en entendant la réponse qu'elle lui proposait, c'était encore d'une bêtise sans nom. "Zelda, t'as mangé de la viande et tu fous en danger Kassidy à rester à côté toute seule tant qu'on sait pas ce que ça peut faire alors sort ton cul de là." Il avait été bien moins diplomate qu'à l'habitude mais la sécurité de la fille de Clayton lui semblait plus important que tout.

Ils furent cependant rapidement interrompue par l'arrivée impromptu de June et de ses lieutenants, Layla comprise ce qui soulagea légèrement le professeur, et par la sortie abrupte de Kassidy qui avait foutu le camp tel un lièvre laissant Zelda toute seule et posant son regard sur Ela, il se contenta d'un : "Je crois qu'y a plus important." Il tourna les talons, si la brune souhaitait glisser quelques mots à Zelda, elle le ferait mais le professeur voulait savoir ce qu'en avait conclu la rouquine qui était à la tête du camp. Passant la porte, il observa June tandis qu'elle avait déjà commencé à prononcer un discours.

Quand elle appela à la punition immédiate du groupe qui avait mis en danger les membres de Fort Ward, Aodhan ne put qu’acquiesçait et tandis que ceux qui ne souhaitaient pas participer à la punition commençait à quitter la salle, les yeux du professeur se plantèrent sur Layla cherchant à déceler si elle avait consommer de cette saloperie et si elle était affectée, ou pire malade.

Spoiler:

Ils étaient venus rejoindre les autres participants de ce banquet désastreux, mais pas les mains vides. La solution était déjà mûrie, réfléchit. Le visage froid et fermé, l’Anglaise suivait leur petit groupuscule, tandis que Mrs Phelbs prenait la parole avec charisme et gravité.

Le châtiment tombait, ou du moins en partit.   Plusieurs quittaient la salle et les yeux clairs de l’Européenne les suivait, plus pour se souvenir de ceux à qui il ne faudrait pas trop en demander, que par jugement. Il ne serait pas inutile de détenir ce genre d’information pour l’avenir, lorsqu’il faudrait se salir les mains à nouveau. Car il ne fallait pas être dupe, ils commençaient tout juste à le faire.

Arizona prenait la parole et annonçait une partie du plan, indiquant qu’il faudrait se référer à elle ou Mister Maverick pour la suite de la planification de leur sortie de groupe. Un rapide coup en direction de Mrs Phelbs par respect et Layla prenait ensuite la parole, une fois tout le monde bien certain de vouloir rester.

- Le deuxième groupe restant à Fort Ward n’aura pas besoin de capacités physiques aussi poussées que pour la sortie avec Miss Winslet et Mister Maverick. Nous offrirons simplement un retour des plus justes à cet affront.  Un banquet sera organisé, afin d’inviter nos ‘’alliés’’ sous le prétexte de vouloir les remercier et de vouloir solidifier plus amplement nos relations commerciales. Nous leur offrirons la pitance qu’ils méritent et cela sera la dernière. Nous éradiquerons la vermine avec le poison qu’il se doit. Nous frapperons ainsi sur deux fronts à la fois et nous assurerons d’un strict minimum de résistance vu la surprise. Nous éviterons ainsi la perte de ressources en trop grande quantité et l’absence d’un trop grand nombre de nos protecteurs.

Le ton de l’Anglaise était glacial et calculé. Il faudrait encore voir à certain détail, mais cela ne nécessiterait pas plus de quelques heures selon elle, le calcule de leurs denrées se faisant d’ailleurs déjà dans son esprit depuis qu’ils avaient quitté le bureau de leur dirigeante. Il faudrait prévoir à ces pertes et la jolie brune avait déjà quelques idées.

- Ceux souhaitant faire partie de ce groupe, je vous prierais de bien vouloir venir me voir, afin que je puisse avoir une idée précise de votre nombre pour la planification de ce banquet.

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