Du sang. Il y en avait déjà partout. L’homme ainsi égorgé, était secoué de spasmes involontaires provoqués par la section d’un des principaux nerfs du corps humain, passant juste aux côtés des vaisseaux carotidiens. Il lui faudrait sans doute quelques minutes avant de mourir, et plus encore avant de se transformer en rôdeur. D’ici là, nous en aurions déjà finis avec eux. Car autour de moi, ce sont deux autres Skagits qui meurent.

C’est alors que j’entends le cri de Lisa, derrière moi. Le second Skagit, ancien militaire lui aussi et qui était à moi gauche tout à l’heure, s’était levé et avait intercepté Lisa alors qu’elle se dirigeait innocemment vers moi, son regard emprunt d’une tristesse palpable, que dis-je, criarde. Elle tenta de le poignarder, mais cela fut vint. Sa grosse main se saisit de sa frêle gorge de colombe, avant de l’envoyer contre un coin de table, tête la première. Elle tomba dans les pommes, inconsciente, son arcade sourcilière ouverte déversant épais filet de sang. Cette vue me poussa hors de mes retranchements. La colère, la fureur, s’emparèrent de moi.

- Sale fils de puuuuuuuuuuute !!!!

Avais crié, d’une voix rauque, tonitruante, profonde, grondant comme gronde le courroux d’une malédiction. N’écoutant que ma colère, je couru en direction du Skagit responsable de la blessure de Lisa, et me jetais sur lui. Mon épaule trouva son ventre, le plaquant au sol comme le ferait un joueur de football américain. La chute vida ses poumons avec force, alors que je m’extirpais de ma prise pour l’attaquer au couteau. Levant le bras ainsi armé, il le para lorsque j’abaissais ma lame, en décalant sa tête et en déviant mon bras. Ainsi, il tenta de porter un coup de son poing opposé, que je parvins à parer en levant mon coude. L’adrénaline m’empêchait de ressentir une quelconque douleur à mes cotes.

Le Skagit ainsi neutralisé, je n’avais plus qu’à me redresser quelque peu. Et aussitôt, j’enfonçais la lame crantée et aiguisée de mon couteau de combat, en plein dans le cœur de ma victime. Ses yeux s’exorbitèrent, sa tête se redressa quelque peu, pour me voir. La garde de mon couteau reposait contre la poitrine de ma victime, alors que je sentais la lame bouger à chaque battement de son cœur. L’organe était bel et bien touché.

J’hurlais une nouvelle fois mon courroux, ma hargne, alors que je retirais le couteau de sa plaie, entrouvrant un accès au cœur, et aux poumons, qui se mirent à siffler. Je le poignardais ainsi à 3 autres reprises, le dernier coup étant en plein milieu de son front, avant de rechercher une autre victime. Plus vite les Skagits seraient anéantis, plus vite Lisa serait en sécurité.

Résumé:

Spoiler:

« Ouais, nan, ça va… c’est juste qu’j’ai… » Elle soulève son verre plein d’alcool, fait signe à la gentille dame Skagit aux airs de méchante (bah oui, elle a une cicatrice en travers de la figure) qu’elle n’est pas dans cet état à cause de la dispute qui a éclaté mais surtout parce qu’elle a bu… et ça, ça arrive pas souvent. Faut bien essayer d’arrêter de penser à toutes ces merdes qui sont sur le point d’arriver.

Elle discute avec l’inconnue tout en adressant bon nombre de sourires à sa copine, à ses côtés, qui semble avoir repéré quelque chose… mais Kassidy s’en rend pas compte. Elle continue ses blagues, ces souvenirs, ces bribes de blagues de Dean qu’elle peine à réassembler. « Bonjour, je m’appelle… Teuse. En chantier. » Elle pète une barre toute seule. C’est naturel, elle est démolie par la bière… et elle semble être la seule à comprendre, à rire de cette blague dont elle a pourtant pris un bon moment à se souvenir.

Puis alors qu’elle lui fait face, le regard de la femme change, passe de l’amusement à la haine. « Ça va… ? » qu’elle lui demande innocemment, comme si elle avait oublié le plan initial de la soirée, comme si l’éventualité de voir des Skagits s’écrouler, se rendre compte de la supercherie n’était plus. Une insulte fuse en sa direction. Kassidy pige pas trop, tourne brièvement la tête pour jeter un coup d’œil vers les tables et se rendre compte qu’effectivement… c’est la merde. Certains ont la tête dans leur poisson, d’autres peinent encore à tomber dans les pommes et ont sorti les couteaux.

« J’ai rien à v… » Elle a pas le temps d’essayer de se sortir d’affaire qu’elle l’entend grogner, la dame, et qu’elle la voit, dans un sursaut, donner un coup de couteau en sa direction… qu’elle esquive de peu. L’adolescente paniquée marche à reculons, sent son corps complet se mettre à trembler. Elle accélère la cadence, commence par lui jeter son verre en pleine figure… elle l’évite, mais se retrouve trempée de bière. Et ça, ça l’énerve. La petite blonde parvient à attraper un couteau… mais n’a pas le temps de s’en servir. Elle s’élance sur Kassidy qui, saoule, n’a aucun réflexe. Un coup de poing dans la figure, un coup de pied à la cheville pour la mettre à terre, la plus jeune s’effondre au sol.

Les gémissements de douleur s’enchaînent, la gamine trouve quand même le courage d’essayer de se défendre en agitant son couteau… mais affalée par terre, elle ne peut rien faire de plus que prendre les coups. C’est dur un combat quand on a quinze ans et que l'adversaire en a certainement le double.

La gamine, inoffensive, continue de s’attirer la haine de cette femme bien remontée. Le couteau qu'elle agite dans sa main l'énerve, elle veut le lui prendre. Elle claque son pied lourd sur son poignet pour le lui faire lâcher. Le son, la douleur sont insupportables. Une fois, deux fois, trois fois. Elle tient bon, Kassidy… et c’est uniquement lorsque la douleur devient trop forte qu’elle fond en larmes, et lâche ce couteau qui lui aura valu tant de haine. Elle a peur et elle se voit déjà morte, avec ce poignet qui lui fait un mal de chien.

Spoiler:

« Un porc tout gai ? »

L'adolescente plisse les yeux un bref instant, le temps de comprendre la blague. « Oh ! Un portugais ! » Elle rigole. Elle est cool cette blague ! « Non non, c'est pas une mission ! » précise-t-elle lorsque son amie souhaite savoir si June l'a envoyée suivre les fuyards. « C'est d'la conscience professionnelle ! » Mais les skagits partent en direction du bar et pas à l'aventure dans le camp. Et puis une femme vient les alpaguer, les empêchant au passage de poursuivre une quête déjà devenue inutile. On dirait presque Roza. Mais avec deux yeux !

Zelda l'écoute d'une oreille distraite. Notamment car c'est à Kassy qu'elle s'adresse. Elle aussi, elle semble avoir remarqué que l'américaine n'est pas dans son assiette. Cette sollicitude est un peu déplacée. Quoique... Sa soeur a l'air d'avoir un peu abusé sur la bière. La blague sur la pelleteuse en atteste. L'australienne détourne le regard pour observer les fameux "gros lourdauds". « Ils finiront bien par se calmer... » s'amuse-t-elle en imaginant la quantité de vin qu'ils ont ingurgitée pour se comporter de la sorte.

Et puis les choses commencent à dégénérer. Le regard de l'adolescente glisse sur les personnes qui s'écroulent. Fried n'avait pas menti. Ce n'est pas beau du tout. Mais il y a quelques survivants. De petites escarmouches éclatent ci et là, ponctuée par les cris et les détonations d'armes à feu. Zelda semble s'en distancier. Elle reste immobile, là, se posant en spectatrice malgré son désir de réagir. À cause de la peur ? D'une prise de conscience un brin tardive ? Elle se croyait prête. Elle ne l'est pas. Zelda le sent bien, ça.

Ce sont les cris de Kassy qui l'a font renouer avec la réalité. L'espionne se retourne, considère son amie au sol et la femme qui se tient sur elle et qui s'entête à la désarmer. La réaction est immédiate. La colère supplante la crainte. « Eh, pétasse ! » La skagit tourne le regard dans sa direction, se retrouve face à la bouche sombre d'un canon. Il y a une gerbe de sang et une odeur de chair brûlée. Le corps s'écroule avec docilité. « Ca va ? Tu peux t'lever ? » Elle tend sa main à Kassy. Mais elle-même se sent déjà chancelante. Alors c'est ça, tuer ? Il n'y a plus la moindre trace de sourire sur ses lèvres, plus la moindre once de légèreté dans son regard.

le p'tit résumé:

Il y a une détonation et soudain Ela se retrouve aspergée de sang et de lambeaux de chairs. Mais il est fini le temps où ce genre de chose aurait pu l’atteindre, depuis bien longtemps déjà. Quand l’avocate s’avance pour lui tendre la main et l’aider à se relever, c’est un éclat déterminé qui brille dans ses prunelles. Elle attrape sa main avec fermeté et se relève, malgré cette douleur sur le côté qui la fait quelque peu grimacer sous l’effort. Une chose est sûre ; cette robe est foutue. Quel gâchis. L’israélienne prend un instant appui sur une table, mais rien n’est encore terminé.

Un Skagit s’élance en direction de June et Ela se redresse, bousculant brusquement l’avocate pour prendre cet assaillant en première ligne. Peu importe l’état dans lequel elle était, c’était son instinct de protection qui avait pris le dessus. L’israélienne bloque l’assaut frontal, forçant son assaillant à se battre autrement. Son couteau de survie en main, l’architecte se défendait plutôt bien malgré sa blessure sur le côté. Mais cette faiblesse, son assaillant s’en servit avec un coup de poing sur cette plaie ouverte. Paralysée un instant par la douleur, l’homme plonge, sans doute pour aggraver cette plaie ou l’achever, directement, mais Ela parvint à reculer, à se soustraire au coup mortel. Malheureusement pas sans casse, encore une fois. Dans l’affrontement, l’homme trébuche et le dos de l’israélienne heurte la table derrière elle. Le couteau de son assaillant s’enfonce dans sa cuisse, alors qu’il l’écrase de presque tout son poids sur la table. Son couteau dans sa chair qu’il remue sadiquement, son poids la bloquant douloureusement sur la table, l’israélienne n’arrive pas à le repousser malgré ses efforts. Elle allait avoir besoin d’aide, avant qu’il ne se décide à reprendre son couteau pour le planter ailleurs.

Spoiler:

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